Des résistants et résistantes à Rennes

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Terroristes ou Résistants

Dès les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale, des Rennais dirent non à l'occupant et cherchèrent à lui nuire au péril de leurs vies. L'armistice étant conclu, les occupants considérèrent toujours les résistants comme des "terroristes" et des francs-tireurs, leur déniant la qualité de combattants. Ils s'appuyaient d'ailleurs sur le fait que l'organisation de résistance d'obédience communiste était dénommée "Francs-Tireurs Partisans français" (FTPF).

Sur l'Ouest-Eclair du 29 juillet 1944
Le préfet régional Martin Ouest-Eclair, 15 avril 1944
Fusillés 1942 1.png
Fusillés 1942 2.png


Les fusillés de la Maltière

Le 12 mai 1942, les quatre préfets de Bretagne sont réunis à Vannes sous la présidence du préfet régional Ripert, pour des problèmes de ravitaillement mais, au premier chef, devant la recrudescence des attentats terroristes contre l'armée d'occupation, pour arrêter des dispositions en vue de "réprimer énergiquement les actes criminels et pour découvrir leurs auteurs qui seront impitoyablement châtiés"[1].

En décembre 1942, 25 membres résistants communistes, d'une moyenne d'âge de 29 ans, dont 18 habitaient Rennes, passèrent devant le tribunal de la Feldkommandantur 748 siégeant au palais de justice et, après un procès de sept jours, furent condamnés à mort, le 22 décembre, pour transport d'explosifs et d'armes, sabotages de voies ferrées, de pylônes, de câbles et attentats contre divers organismes collaborateurs et exécutés le 30 décembre à la butte des Fusillés de la Maltière. Un témoin les vit passer en camion : ils chantaient la Marseillaise.

En 1943 après l'institution du S.T.O des maquis se constituent et en 1944 les maquis se multiplient et s'étoffent et le préfet régional met en garde contre ces "quelques égarés". Même lorsque la Résistance sortit de l'ombre, surtout à partir de juin 1944, cette position ne changea pas, comme le prouve un communiqué du commandement en chef des forces allemandes de l'ouest en date du 28 juillet 1944. Mais à la fin du printemps 1944, les mouvements et réseaux de résistance implantés à Rennes furent décimés. Cela avait commencé le 11 octobre 1943, lorsque Roger Le Neveu, agent des Allemands qui avait infiltré le réseau Bordeaux-Loupiac, dont le chef régional était le pharmacien André Heurtier, démasque Jean-Claude Camors au café de l'Époque, et l'abat d'un coup de revolver. Après le Front National, le réseau F2, puis Turquoise-Blavet, c'est au tour du réseau Bordeaux-Loupiac de tomber avec l'arrestation, le 20 avril à leur hôtel du Cheval d'Or, d'Anne-Marie Tanguy et de sa fille. Puis, le 5 mai, c'est Défense de la France qui est décimé suite à l'arrestation de Françoise Élie[2]. Rennes attendit 1949 pour commencer à dédier des rues à la mémoire de résistants ou des autres acteurs de la Libération[3].

 
Fusillés à la caserne du Colombier le 8 juin 1944

Exécutions de 32 résistants à la caserne du Colombier

Le 8 juin, deux jours après le débarquement des alliés, alertes, avions et DCA sur la ville. Les Allemands sortent de la prison Jacques-Cartier et exécutent par fusillade à la caserne du Colombier 32 résistants dont 9 Républicains espagnols et FTP pour la plupart des Bretons. Parmi ces résistants tombent Maurice Prestaut, de Libération-Nord, délégué militaire régional de Défense de la France, arrêté rue de Châteaudun après avoir abattu un milicien et blessé un autre, et Pedro Florès-Cano, capitaine FTP et responsable régional des groupes armés espagnols pour la Bretagne[4].

Témoignage : Le 7 juin, vers 16 h. on vint prévenir Simon de se préparer pour subir un interrogatoire. A 17 h. on le fit sortir de sa cellule, puis peu après le gardien nous ordonna de mettre à la porte tous les objets et effets personnels de notre camarade. En faisant ce travail, je constatai que de nombreux paquets étaient déposés aux portes des autres cellules. Le 8 juin au lever du jour, un remue-ménage inaccoutumé nous réveilla. Nous entendîmes un appel nominatif et distinctement celui de Simon. Puis les 32 condamnés entonnèrent la Marseillaise en quittant la prison. [5] (NDLR. Étrangement, le nom d'Yves Simon ne figure pas dans la liste nominative des 32 fusillés)

Résistants et résistantes qui agirent contre l'ennemi à Rennes

Commandant Adam

Marie et Simone Alizon

Constant Allain

[6]

Eugène Allanic

Gilbert Anquetil

Albert Aubry

[7]

Henri Bannetel

[8]

Amand Bazillon

[9]

Paul Béguier

Jean Bénévent

Marie Bérenger

Maurice Bernard

[10]

Raymond Berthelot

André Bicard

René Bichelot

Amand Blanchard

Marcel Bouget

[11]

Georges Bourdais

[12]

Joseph Boussin

Jean Bras

[13]

Albert Briand

[14]

Marcel Brossier

Ernest Carré

Roger Chevrel

[15]

Robert Chevrier

[16]

Auguste Chilou

[17]

Marie-José Chombart de Lauwe

Paul Cirodde

Émile Cochet

[18]

Marcel Colas-Pelletier

[19]


Honoré Commeurec

Louis Coquillet

Jeanne Couplan

[20]

Jean Courcier

Ginette Courtois-Porter

Pierre Cueff

Jean Damey

Geneviève de Gaulle Anthonioz

[21]

Jean Delahaye

Maurice Delahaye

[22]

Maurice Delarue

Jean Delourmel

[23]

André Desbois

[24]

Hubert de Solminihac

Dr Dordain, Maurice et Jacques Dordain

[25]

Gilbert Dorléans

Émile Drouillas

[26]

Bernard Dubois

Cécile Durin

Françoise Elie

Léon Étienne

[27]

Guy Faisant

Désiré Faludi

Émile Favennec

Maurice Fournier

Henri Fréville

Pierre Geffroy

Albert Gérard

[28]

André Gernigon

Pierre Gicquel

Michel Goltais

Paul Gommeriel

Albert Gorgiard

[29]

Jean Gosset

René Guillard

Pierre Heger

Pierre Herbart

Raymond Hermer

[30]

André Heurtier

René Hirel

[31]

Jean Jaffrès

Antoine Jagu

[32]

Victor Janton

Aline et Marie-José Jestin

Antoine Joly

[33]

Bernard Josse

[34]

Charles Juhel

Maurice Ladoumègue

Agnès Labbé

Marie Lafaye

[35]

Pascal Lafaye

[36]

Edmond Lailler

[37]

Pierre Langlais père

Pierre Langlais fils

[38]

Léopold Lauraine

Alfred Lavanant

[39]

Pierre Lebelle

[40]

Yves Le Bitous

[41]

Marcel-Henri Lebouc

[42]

Jules Lebrun

[43]

Rémy Lebrun

Émile Le Cellier

Joseph Lecomte

Guy Le Corre

Louis Lecorvaisier

[44]

Edouard Le Deuff

[45]

Ange Le Helloco

René Le Herpeux

[46]

Yves Le Moigne

Pierre-Marie L'Hotellier

Pierre Lemoine

[47]

Jean Le Ny

[48]

Pierre Le Tullier

[49]

Bernard Lignel

Claude Ligot

[50]

Marcel Lodier

Victor Louviot

[51]

Anne Macé

Francis Mariotte

[52]

Albert Martin

[53]

Émilienne Martin - de Solminihac

Pierre Martin

René Martin

Louis Mazan

[54]

André Ménard

[55]

Yves Milon

Louis et René Moine

[56]

Henri Monnerais

[57]

Pierre Morel

Léon Mury

[58]

Jean Nobilet

[59]

René Nobilet

Philippe Nordmann

[60]

André Pailheret

Désiré Paludi

René Perrault

[61]

France Perrot

André Peulevey

[62]

René Piguel

[63]

Jean-Baptiste Pochard

[64]

Herminie Prod'homme

[65]

Marie-Renée Quéréel - Blanchet

Marie-Anne Rabu

Albert Renouf

[66]

Georges Riandière

Eugène Richomme

Suzanne Robine

[67]

René Rondel

André Rouault

[68]

Jean Rouault

Raymond Rouault

[69]

Bernard Salmon

[70]

Marcelle Saloux

Marie-Thérèse Stoffel

Anne-Marie Tanguy

[71]

Anne Paulette Tanguy Redouté

Gaston Tardif

[72]

Jacques Tarrière

[73]

Pierre Teitgen

[74]

Robert Tiercery

Charles Tillon

[75]

Raymonde Tillon Nédelec

[76]

Albert Treyture

Pierre Tumoine

[77]

Joseph Vaillant

[78]

François Vallée

[79]

Jeanne Vandewalle

[80]

Marcel Viaud

[81]

Raymond Vinclair

Références

  1. Ouest-Eclair du 13 mai 1942
  2. De la chute de trois réseaux de ... - Kristian Hamon : le blogkristianhamon.blogspot.com › 2018/02 › de-la-chute-de-trois-reseaux.
  3. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, par Etienne Maignen. éd. Ouest-France - nov. 2013
  4. Juin 1944 : des Rennais otages, fusillés, assassinés
  5. Déposition du 1er décembre 1944 d'un commandant Le Floch, devenu chef du 2e bureau de la subdivision militaire de Quimper. Jean-Marie Perrot, Yves Mervin - 2023
  6. rue Lieutenant-Colonel Constant Allain
  7. rue Albert Aubry
  8. Henri Bannetel
  9. Amand Bazillon résistant
  10. rue Maurice Bernard
  11. square Marcel Bouget
  12. rue Georges Bourdais
  13. rue Jean Bras
  14. rue Albert Briand
  15. rue Roger Chevrel
  16. rue Robert Chevrier
  17. Rue Auguste Chilou
  18. rue Emile Cochet
  19. Grâce au Dr Colas-Pelletier les bombardiers américains ne frappèrent pas Rennes les 2 et 3 août 1944
  20. rue Jeanne Couplan
  21. rue Geneviève De Gaulle-Anthonioz
  22. Un radio-électricien rennais bien tranquille, rue de Châteaudun
  23. rue Jean Delourmel
  24. Square André Desbois
  25. rue Docteur Dordain et ses fils
  26. rue Emile Drouillas
  27. rue Léon Etienne]]
  28. rue Albert Gérard
  29. square Albert Gorgiard
  30. rue Raymond Hermer
  31. allée René Hirel
  32. square Antoine Jagu
  33. rue Antoine Joly
  34. rue Bernard Josse
  35. rue Marie et Pascal Lafaye
  36. rue Marie et Pascal Lafaye
  37. rue Edmond Lailler
  38. rue Pierre Langlais père et fils
  39. rue Alfred Lavanant
  40. rue Pierre Lebelle
  41. square Yves Le Bitous
  42. promenade Marcel-Henri Lebouc
  43. rue Jules Lebrun
  44. Louis Lecorvaisier, réseau VAR
  45. rue Edouard Le Deuff
  46. passage René Le Herpeux
  47. boulevard Pierre Lemoine
  48. rue Jean Le Ny
  49. rue Pierre Le Tullier
  50. square Claude Ligot
  51. rue Victor Louviot
  52. rue Francis Mariotte
  53. rue Albert Martin
  54. rue Louis Mazan
  55. allée André Ménard
  56. rue Louis et René Moine
  57. rue Henri Monnerais
  58. Rue Léon Mury
  59. rue Jean Nobilet
  60. rue Philippe Nordmann
  61. Allée René Perrault
  62. André Peulevey , Allemand juif, cheminot rennais, interprète pour les Allemands, espion pour les Britanniques
  63. allée René Piguel
  64. rue sous-lieutenant Pochard
  65. rue Herminie Prod'homme
  66. jardin Albert Renouf
  67. passage Suzanne Robine
  68. rue André Rouault
  69. allée Raymond Rouault
  70. rue Bernard Salmon
  71. square Anne-Marie Tanguy
  72. rue Gaston Tardif
  73. rue Jacques Tarrière
  74. rue Pierre-Henri Teitgen
  75. avenue Charles et Raymonde Tillon
  76. avenue Charles et Raymonde Tillon
  77. allée Pierre Tumoine
  78. rue Joseph Vaillant
  79. rue François Vallée
  80. Jeanne Vandewalle
  81. allée Marcel Viaud

Et aussi tous les Rennais et Rennaises qui se sont engagés dans les FFL :

De Rennes aux Forces Françaises Libres