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Allée André Ménard

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L' allée André Ménard se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin. Elle prend son origine à l'angle formé par l'avenue François Château au nord et la rue Sous-Lieutenant Lay à l'ouest pour se diriger vers la Vilaine au sud-est. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 30 octobre 1978[1].

Inauguration de l'allée le 28 avril 1979 en présence du récent maire Edmond Hervé (Source : Bulletin intérieur de l'amicale des déportés et familles de Mathausen, 3è trimestre, juin-juillet 1979, page 15[2]). En arrière plan, la maison située au numéro 2 existe toujours aujourd'hui.

Cette voie rend hommage à :

André Ménard

Résistant rennais

(16 janvier 1921, Guingamp - février 1945).

André Auguste Eugène Ménard habite rue Alfred de Musset à Rennes où il suit des études en 2ème année de licence de chimie.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, il participe au premier parachutage d'armes en Ille-et-Vilaine ainsi qu'à des émissions clandestines et à la propagande en compagnie d'autres résistants. Il est agent de renseignement et action des forces françaises combattantes en liaison avec le BCRA/DGER et son délégué pour la Bretagne Joël Le Tac. Il est arrêté par les autorités allemandes le 2 février 1942 dans la villa de ses parents au 104 rue Saint-Hélier à Rennes (maison qui existe encore), en compagnie d'André Pailheret, alors qu'il était en train de transmettre un message annonçant l'arrestation de son chef de réseau sur un poste émetteur radio clandestin, repéré par un camion gonio allemand. Il est incarcéré à Fresnes puis à Compiègne Royallieu au Frontstalag 152, puis déporté le 20 avril 1943 de Compiègne à Mauthausen (Autriche). Son matricule est le 28332 au camp. Il est affecté le 15/07/1943 en kommando de travail du Loibl-Pass, dans l'annexe du camp de concentration de Mauthausen la plus éloignée (330 kilomètres), située à la frontière entre l'Autriche et la Yougoslavie. Il participe au creusement du tunnel qui devait permettre de relier rapidement Klagenfurt (Autriche) à Ljubljana (Slovénie). Ce tunnel est creusé dans le massif des Karawanken pendant deux années par des déportés, en majorité français[3]. Affecté sur un poste d'électricien, il parvint à fabriquer un poste radio qui lui permettait d'écouter une radio suisse. Il informait ensuite ses codétenus sur l'évolution de la guerre.

Le 23 novembre 1944, il s'évade avec trois autres prisonniers et rejoignent les partisans yougoslaves. André Ménard est mort au combat ou fusillé en février 1945 du fait de sa tenue de bagnard suite au repli des partisans yougoslaves face à une division allemande en Croatie[4].

André Lacaze, qui deviendra plus tard chef des informations à Paris-Match et directeur de la rédaction à RTL, a vécu l'odyssée Loibl-Pass du premier au dernier jour. Il est l'auteur du livre "Le Tunnel" publié en mai 1978[5] et dédié à André Ménard, ce rennais d'adoption. On peut vraisemblablement imaginer que cet ouvrage a permis à tous les rennais d'en apprendre beaucoup sur son histoire et a motivé les élus à la dénomination d'une rue de Rennes à son nom la même année.

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