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Paul Béguier
Paul Béguier
Résistant
(23 octobre 1912, Les Alleuds, Deux-Sèvres - 17 novembre 1974, Rennes [1] )
Paul Édouard Béguier avait fait ses débuts comme journaliste sportif, en 1935. Il sera réformé, ne voyant pas d’un œil. Journaliste à L'Ouest-Eclair. il entre en résistance sous le pseudo Poitevin dans le réseau Turquoise Blavet, double appellation car, dans les messages, le nom de code Turquoise désignait les affaires de renseignements et celui Blavet, les opérations maritimes. Rapidement le réseau se mit en place à Rennes, St Brieuc, Guingamp, Morlaix, Lavai, Paris, Lyon, Macon, avec les radios, les boites aux lettres, les agents de renseignements et de liaison, les asiles. Le secteur particulièrement surveillé par le réseau était la zone côtière comprenant la baie du Mont-Saint-Michel, d'Avranches à Saint-Malo. Rennes était au cœur de cette organisation. Nombreux furent ceux qui y prirent tous les risques tels Paul Béguier à qui Yvon Jezéquel confia les archives du réseau et André Le Chaton, inspecteur de police qui passait, entre autre, les menottes à son chef pour traverser en toute quiétude la capitale bretonne. Sur 33 membres 14 furent déportés dont 6 moururent et 2 furent fusillés.
Les renseignements recueillis étaient abondants et très précis. Ils portaient sur : les effectifs et armements des troupes allemandes par arme, corps et lieux d'Implantation, les mouvements de trains d'intérêts stratégiques, les résultats des sabotages effectués, le bilan des bombardiers alliés. Mais à la mi-avril 1944 la centrale Phidias, qui coiffait à Paris plusieurs réseaux dont Turquoise est anéantie et à Rennes, un dénonciateur qui sera condamné à mort et fusillé en 1945, vend à la gestapo pour 80 000 F. l'adresse du 11 rue Gutenberg lieu d'allées et venues suspectes. C'est la fin du réseau Turquoise[2]. Béguier est alors membre du groupe Libération et chef de secteur des FFI de Rennes. Paul Béguier sera médaillé de la Résistance par décret du 3 août 1946[3].
Il fut l'un des fondateurs d’Ouest-France, il en sera rédacteur en chef adjoint, avant de terminer sa carrière à Paris, comme directeur de service du journal Ouest-France, aux Champs-Élysées.