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Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages
Des témoignages de Rennais et d'autres personnes ayant vécu les journées des dimanche 16 et lundi 17 juin 1940 à Rennes ont apporté des précisions et des impressions personnelles sur le bombardement du 17 juin 1940 qui fit un millier de morts. Les témoignages marqués de * ont été recueillis par Étienne Maignen, auteur de Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, aux éditions Ouest-France - 2013.
témoignages
Propos recueillis par Étienne Maignen pour l'ouvrage "Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945" [1]
La veille du bombardement
"Le dimanche 16 juin, il faisait beau. A la fin de la journée, après dîner, je suis sortie prendre l'air avec des amies, mes voisines. Habitant rue Champion de Cicé, en bout de la ville, nous nous sommes dirigées vers le boulevard Voltaire et avons eu les yeux attirés par un train de voyageurs qui stationnait sur la voie ferrée en remblai. Les portières des wagons étaient ouvertes et on entendait des gens rire et s'interpeller. Nous approchant, on s'est vite rendu compte qu'il s'agissait de soldats en uniformes français. Nous sommes montées sur le remblai et le groupe de jeunes du quartier qui s'était formé a discuté un bon moment avec eux. Les soldats semblaient décontractés.
Le lendemain dans la matinée, il y eut ces détonations renouvelées sur la ville. On a su ensuite que des bombes étaient tombées sur la plaine de Baud et que plusieurs trains de soldats français et anglais avaient été démolis. La plupart des jeunes qu'on avait approchés la veille au soir n'étaient plus de ce monde."
Odette Cohignac, épouse Dartois, 17 ans en 1940. * - recueilli à Rennes par --Stephanus 4 août 2011 à 13:32 (CEST)
"Le 16 juin, boulevard Voltaire, sur le pont de chemin de fer un long train bourré de soldats britanniques stationnait sur la voie Saint-Malo-Rennes. Ils avaient interdiction de sortir des wagons surchauffés. La chaleur à l'extérieur était intense et ils criaient leur soif.
A quelques mètres en contrebas du ballast existait un café, le Champ Fleuri. On peut dire que ce café a vidé sa cave ! mais aussi tous les voisins du quartier s'y sont mis. Bouteilles de cidre, vin, brocs d'eau pour soulager les soldats. Et dire qu'ils ont vu leur mort quelques heures plus tard.
Vers 19 heures le train a enfin réussi à entrer en gare de Rennes, via la plaine de Baud. Cela nous a tellement marqués que les souvenirs restent vivaces. A l'époque on parlait de 3000 à 5000 morts..."
Le dimanche après-midi, avec mes parents, mon frère et ma sœur nous étions chez mes grands-parents maternels à la Poterie, face au manoir.[...] Dans l'après-midi, vers 15-16 heures, nous avons aperçu un avion de reconnaissance allemand vers Saint-Jacques, tir des DCA légères. Réaction de mon père : les "Boches" ne doivent pas âtre loin !.
Émile Riaudel 13 ans en 1940 - Témoignage écrit.
Note : les passages des témoignages mis en caractères gras par le rédacteur sont à l'appui du parcours supposé des avions allemands sur la région rennaise ce 17 juin 1940.
Sur le bombardement du 17 juin
"Les piétons, place de la gare, croyant avoir affaire à des avions français, faisaient des gestes de la main pour les saluer puis suspendaient leur mouvement. Les soldats français, uniformes ouverts et en manches de chemise ne se méfiaient pas, devant leur train de troupes se promenaient et furent atteints par l'horreur. Ils se cachaient sous les wagons, derrière les butoirs et dans des endroits incroyables. Cependant leur peur de la mort ne devait durer qu'une fraction de seconde car déjà tombaient les bombes et crachaient les mitrailleuses. L'enfer s'ouvre pour Rennes."
Georg Hinze, correspondant de guerre pour la Luftwaffe au Oberschlesische Wanderer, 28 juin 1940
"Mon père était directeur d'une société industrielle de produits chimiques, Bozel-Malétra, rue de la Carrière, le long de la Vilaine, près de la rue de Lorient où nous habitions. Ce jour-là, j'étais avec mon père. Il y avait, à proximité de l'usine, un très haut bâtiment. On dominait tout Rennes. Quand les premiers coups de sirène ont retenti, lors de la visite des Allemands et du bombardement, on est montés tout en haut.
Ce n'était pas une alerte d'entraînement. On a vu, tout de suite, aussi, que ce n'était pas une simple visite. On a juste eu le temps de voir trois bombardiers qui nous ont presque rasés. On s'est mis accroupis. Nous les avons regardés. Ils ont suivi la Vilaine et ont pris la direction de la gare et de la plaine de Baud. Quelques minutes après, on a commencé à entendre les explosions. C'est épouvantable le bruit que cela faisait. Il y avait des éclats de lumière et de la fumée. Bien que loin et avec mon père, j'ai eu peur... [3] Les équipages des bombardiers qui volaient à moyenne vitesse nous semblaient bien renseignés et savoir ce qu'ils allaient faire. Le choc de cette horrible journée et l'arrivée des Allemands à Rennes le lendemain déclenchèrent chez moi une espèce de soif de vengeance qui sont les raisons premières de mon engagement, quelques années plus tard au Régiment de Marche du Tchad pour me battre". * [4]
Joseph-Jean Naviner, 13 ans en juin 1940
" Nous habitions rue Octave Mirbeau, près de la rue de Riaval, alors en limite sud-est de la ville. Le 17 juin 1940, quelques minutes avant le bombardement, j'étais dans notre jardin regardant mon père ratisser pour enfouir des graines qu'il venait de semer. C'est alors que des avions survolèrent à moyenne altitude notre jardin, en courbe vers le sud-est. Je fis remarquer à mon père les carlingues qui brillaient au dessus de nos têtes, et il fit le simulacre de les abattre avec son manche de râteau, à ma grande satisfaction. Il ne les avait pas identifiés mais, quelques minutes après, cela était fait : une formidable explosion et un nuage obscurcissant le ciel s'en chargeaient. Après nous avoir survolés ils avaient dû faire un large virage dans une trajectoire qui dut leur permettre de se retrouver en enfilade des voies ferrées du triage car, après l'explosion, ils passèrent au nord de chez nous, quelque part au-dessus du pont Saint Hélier et de la rue Pierre Martin.
Les carreaux de fenêtres de la maison côté est volèrent en éclats, à l'exception de ceux d'une fenêtre ouverte sur une pièce où la cloison fut soufflée. Un morceau de wagon brûlait sur le toit et un nuage nauséabond dispersait dans le jardin un épais manteau de suie accompagné d'objets calcinés : chaussures, masques à gaz et autres, dont un carton d'un magasin de vêtements de Roubaix. Le soir, notre maison accueillit des réfugiés dont une dame et ses deux petites filles du Nord. L'enchaînement des faits laisse l'évènement très présent à ma mémoire."
Gilbert Guillou, 6 ans en juin 1940 Rennes. * [5]
"Il faisait très beau ce matin-là. Nous habitions 6 rue de Châteaugiron, près de la Croix Saint-Hélier où nous abritions un couple de réfugiés du Nord. Je vais en face dans une maison où mon frère de 7 ans était chez un camarade lorsqu'une première énorme déflagration se produit. Je m'extrais à quatre pattes de dessous une cloison abattue par le souffle et vois la cave car il n'y a plus de plancher. Les trois machines à coudre de l'atelier de couture sont pulvérisées et il y a du verre partout. Un petit garçon a un œil crevé. Je rejoins ma mère qui prie tandis que d'autres lui disent :" S'il y avait on bon Dieu, il ne permettrait pas des choses pareilles". Dehors volent des ferrailles, des bouts de toitures, des flammèches et un long morceau de rail est tombé rue de Vern. De l'avenue du cimetière de l'Est arrivent nombreux des blessés, enfants, vieillards, des gens tout nus."
Mme Forner, née Jaqueline Clessin, 10 ans en juin 1940 *
"En juin 1940, mes parents habitaient le 121 de la rue de Châteaugiron devenu le 113 aujourd'hui. Cette maison est à droite de l'entrée du groupe scolaire du Landry. Nous avions un jardin en face du numéro 140 de cette même rue. Ce 17 juin, mon père était sur une échelle à cueillir des cerises. Et, moi, j'étais au pied de l'arbre pour ramasser celles qui tombaient. Soudain, nous avons entendu un mitraillage à droite, vers Cesson. Et, au même moment, nous avons vu trois avions allemands. C'étaient des bimoteurs Dornier venant de l'est, pas des Stukas.[...] Papa, sur une échelle, a été renversé par le souffle de l'explosion.
Une explosion énorme, suivie de nombreuses autres, pendant près de deux jours, avec projections de nombreux éclats, a semé la peur ! Une maison de la rue de Vern a été incendiée par un morceau de wagon venu de plusieurs centaines de mètres.
Avec papa, nous sommes rentrés à la maison et, avec des voisins, nous nous sommes cachés dans un chemin creux en face de la maison."
Émile Riaudel, 13 ans en juin 1940 [6]
"J'habitais impasse Joseph Durocher[7] et je m'apprêtais à faire mon petit tour sur le chemin de halage derrière le vélodrome. Du haut de l'escalier, une violente déflagration m'a projeté en bas. Je suis sorti et j'ai vu alors un avion qui me semblait très bas, à hauteur des toits, à croire qu'il allait les toucher, passant au-dessus de l'impasse sur toute sa longueur. Il avait des croix noires sous les ailes."
Julien Loton, 18 ans en 1940, * [8]
" Je travaillais aux ateliers SNCF. Rennes était un centre ferroviaire important, avec 3000 cheminots. Les réfugiés du Nord nous racontaient déjà des horreurs sur l'avance allemande. Ce jour-là, le 17 juin, il y avait précisément plusieurs trains de réfugiés dans la gare de triage de la plaine de Baud, à côté d'un train de soldats et de convois de munitions. Vers 10 heures du matin, 5 Dornier allemands sont venus bombarder la gare de triage. On n'a pas pu évaluer les morts : sûrement plus de 2000 […] Les Espagnols, réquisitionnés pour déblayer, nous disaient:" Vous voyez, ça arrive maintenant chez vous, le fascisme ! Ils gardaient une certaine rancœur contre la république française qui ne les avait pas aidés contre Franco. Ils ramassaient des boîtes de conserve parmi les cadavres; on en rigolait. Seulement, un an plus tard, on a compris, à notre tour ! des gars rampaient sur les corps pour récupérer montres, objets divers. Il y avait même un gars qui ouvrait les vannes d'un wagon de vin, et repartait (les bombes explosaient toujours) ses deux seaux de vin rouge à la main ! Risquer sa vie pour du pinard, c'est bête."
Jean Courcier, 19 ans en 1940 [9] [10]
" Sur le chemin de l'école - j'étais collégien à l'école technique d'industrie de
Rennes - j'étais sur la passerelle de la gare. J'avais une paire de jumelles à 2 sous que mon père m'avait offerte et je disais à un ami « Si les boches reviennent, je pourrais les voir arriver ». Tout à coup j'ai entendu une énorme explosion, et je vois 3 avions arriver en rase mottes et faire un bond pour passer la passerelle. Ils étaient trop bas pour être touchés". Il apparaît donc que quand le jeune Guy les aperçoit, les appareils ont déjà lâché leurs bombes sur la gare de triage de la plaine de Baud". M. Guy Faisant confirme qu'il n'y avait bien que 3 avions et n'a pas entendu ou vu un passage préalable d'avions d'ouest en est. Quant à l'identification des avions, il avait cité dans un témoignage [11] qu'il s'agissait de stukas mais il ne peut en être sûr en raison de la rapidité du passage bas des avions qui leur a fait baisser la tête. * [12].
Guy Faisant, 15 ans en juin 1940 [13]
"Nous étions sur un quai non couvert de la gare, descendus d'un train provenant de Paris, ma mère avec ma petite sœur de 6 mois, mon frère Claude et moi tenant la main de ma mère lorsque j'ai vu cinq avions arrivant sur nous, quatre au ras du pont, * un autre passant dessous ! et ils mitraillèrent les quais de la gare. La glace de la librairie de quai descendit en morceaux tandis que des soldats sautaient du train de blessés stationné à côté. Nous nous sommes engouffrés par l'escalier d'un souterrain parmi la foule affolée. En bas, ma mère hurla "Claude ! Claude !", ce qui occasionna un grand silence et nous entendîmes heureusement mon frère qui était descendu par une autre entrée crier : "Maman, je suis là !". Après, nous sommes partis dans une camionnette et on a entendu de nouveaux bombardements au loin sur Rennes; nous sommes descendus jusqu'à Confolens et un paysan voulut faire payer l'eau, faute de lait, pour abreuver le bébé."
François Choel, 7 ans en juin 1940 * [14]
NB : * L'étonnante illusion visuelle d'un passage d'un avion au-dessous du pont Saint-Hélier peut résulter du vol des avions en saute-mouton attesté par ailleurs. Les "nouveaux bombardements" sont les explosions de wagons qui se sont produites pendant des heures.
"Le 17 juin 1940, ce fut le bombardement de la Plaine de Baud. Ce matin-là, je devais me rendre, en compagnie de ma mère, chez un médecin, en centre-ville, rue de Montfort. Parvenus à 50 mètres du pont, * nous vîmes surgir tout à coup, et passer très rapidement au-dessus de l’ouvrage, direction ouest, deux avions allemands frappés d’une croix noire. Allâmes nous jusqu’au bout, malgré les bruits d’explosions entendus, cela n’est pas certain."
Marc Pépin, 7 ans en juin 1940 [15]
(N.B : la famille habitant rue de Buféron, Marc Pépin et sa mère sont à 50 mètres du pont de Nantes et le 2 rue de Montfort, où était le cabinet du docteur Marivint, est à environ 1,2 km )[16]
"17 juin, je suis retourné au travail, non par zèle, mais parce que je ne sais pas où me réfugier. Une immense lueur rouge incendie le ciel et un fracas si épouvantable, que nous croyons voir sauter la poudrière. En réalité cela provient de la gare de triage, bourrée d'explosifs, de trains de réfugiés et de convois militaires. "
'Yves Keraudren, alias Théophile Jeusset, indépendantiste breton [17]
Vers dix heures, ce dix-sept juin, je parle avec le maire de Chartres-de-Bretagne lorsqu'une violente explosion nous souffle littéralement. Je crois au tir d'une batterie de D.C.A. proche mais m'inquiète, en repartant, de voir la population se cacher sous les pommiers. Je file sur Bruz [...] et vais à La Massaye que les Anglais évacuent en toute hâte. De cette hauteur, j'entrevois ce qui s'est passé. Sous un ciel d'orage particulièrement noir, la ville de Rennes apparaît tout entière recouverte d'une épaisse fumée ! Je rentre en hâte mais suis arrêté, rue de Nantes, par la défense passive. On entend des explosions du côté de la gare et des rafales de mitrailleuse du côté de la Courrouze. Arrivé boulevard Magenta, où notre baraquement est abandonné, mais intact, je constate que la gare n'a rien mais qu'une épaisse fumée s'élève des gares de triage d'où viennent des voitures d'ambulance ensanglantées filant vers les hôpitaux ou cliniques...
René Patay [18]
"Contrairement à ce que j'ai lu, je pense qu'il ne s'agissait pas d'avions Stukas, mais de bombardiers Heinkel qui ont fait la campagne de Pologne et de France (longtemps j'ai cru aux Dornier, mais en fait ils n'ont été opérationnels qu'en 1943: (*NB: erreur). Lors de ce bombardement j'étais près de la ligne de chemin de fer de Brest, près du passage à niveau de la rue Claude Bernard, j'ai vu distinctement les 3 appareils volant à basse altitude d'est en ouest, au dessus de la Courrouze."
Robert L., Saint-Brieuc[19]
" Je suis entré dans la guerre, pour de bon, le lundi 17 juin 1940, vers 10 heures 30 du matin, place de Bretagne. Le hurlement des sirènes, les sifflements aigus et stridents de stukas qui plongeaient sur leur cible, le bruit des explosions agitant les vitres de la porte d’entrée de l’immeuble où je m’étais réfugié, m’effrayaient. J’ai vu les avions passer au ras des toits. J’ai vu les boules de feu clignotantes au devant de leurs ailes, signe évident que les pilotes ne se contentaient pas de lâcher leurs bombes et qu’ils mitraillaient la ville aveuglément, cherchant ainsi à semer la panique, ce qui réussit parfaitement [...] Une fois le calme revenu, j’ai repris mon vélo, abandonné au milieu de la rue dans ma course pour chercher un abri.[...] À la maison, j’ai trouvé ma mère complètement affolée, heureuse quand même de nous voir sains et saufs, Geneviève et moi.
- Où sont tes frères ? - Je ne sais pas, ils ne vont sûrement pas tarder à arriver. Il me semble que le bombardement a eu lieu du côté de la gare. Ce n’est pas sur leur trajet de retour. Ne t’inquiète pas ! J’ai bien évité de lui parler du mitraillage de la ville."
André Triverio, [20]
"Nous voyons à l'horizon, derrière le centre-ville, une masse d'air qui précède une terrible détonation. La terre tremble, les flammes montent à lécher les nuages. A l'étonnement et à la peur succède la panique.
Des militaires qui campent à l'école des Trois-Croix," (NB : à 3 km des voies de triage ) "en face de notre maison, sont liquéfiés. Devant nous, des gradés arrachent leurs galons ou cherchent des vêtements civils. Certains demandent à notre père de cacher leurs revolvers. Si les plus débrouillards s'évanouissent dans la nature, le gros du régiment attend, résigné, l'arrivée de l'ennemi. Les civils quittent la ville..."
Julien Thomas, 14 ans en juin 1940"[21]
"Le train devait partir le 16 juin. Il est resté sur place, côte à côte avec des trains de réfugiés, de militaires français, anglais et sanitaires, et de munitions. Le matin du 17 juin, mes sœurs nous firent demander quelques objets précieux oubliés dans la précipitation. Nous partîmes donc en auto à la gare. Sur le conseil d'un cheminot, nous arrêtâmes notre auto à 5 ou 6 mètres d'un train bien banal et nous nous apprêtâmes à rejoindre à pied le train des banques. A ce moment nous avons très bien entendu les avions arriver. Il y en avait cinq. Ils savaient très bien ce qu'ils faisaient, quel était le train de munitions, volaient au plus bas et ce n'est pas une bombe qui a touché de plein fouet sa cible mais plusieurs..."
Mme Char... [22]
« Nous étions partis de Fougères dans l'après-midi du dimanche 16 juin en direction de Cholet en passant par Vitré et Rennes; à 2 km de cette gare notre train s'arrêta sur une voie de garage à côté d'autres et là attendions avec un peu d'impatience qu'il continuât sa route vers le sud, depuis 23 h. Le lundi matin, nous nous promenions de long en large pour passer le temps quand, vers 10 h., des avions ennemis arrivèrent et nous bombardèrent. Nous n’eûmes que le temps de nous glisser sous un train chargé de bois, parallèle au nôtre pour éviter la mitraille. […] Ils ont non seulement mitraillé mais bombardé des trains de munitions et c’est ce qui fit le plus de désastres après leur passage. […] La chance, pour nous, c’est que le train qui était contre le nôtre fut bombardé à la tête, car il était rempli d’obus et de balles. Aussi, te décrire le spectacle de cette journée me serait impossible, il tombait des éclats d’obus tout autour de nous. Mais rassure-toi sur mon compte, je n’eus absolument rien. "
Eugène Bouttier, extrait de lettre d'Eugène Bouttier. (© Archives familiales Mijo Simon). [23]
" J'étais dans ma chambre *, j'ai entendu assez proche passer des avions et je me suis précipité à la fenêtre pour voir ce que c'était et j'ai reçu la fenêtre dans la figure suite à l'explosion des trains de dynamite qu'il y avait sur la gare. J'ai été légèrement blessé au visage.
^au n° 1,rue de Châteaudun
Joseph Gastard, 16 ans en 1940. (Témoignage filmé dans le film La vie à Rennes sous les bombardements de Yves Borne - 2024)
"À Rennes, ils étaient à la gare quand ils furent bombardés et ils sautèrent par dessus des murs pour s'abriter. Mon père me raconta que le train à côté était plein de gars du régiment de Manchester qui fut touché. Il se souvenait qu'un homme fut accusé de collaboration, d'avoir, à la gare, pointer son doigt pour alerter les Allemands. Cet homme fut exécuté sur le champ (je n'ai jamais pu relire cela ailleurs). Mon père partit pour Saint-Malo..."
Phil Smith, fils du sergent Les Smith[24].
(NB : ce témoignage de seconde main, apparemment surprenant, l'est moins si l'on se remémore la hantise, courante à l'époque, d'agissements sournois attribués à la "cinquième colonne".)
" Le 17 juin 1940 vers dix heures, j'étais en gare de Rennes, plaine Saint-Hélier dans un wagon-dortoir lorsque j'entendis et vis trois avions allemands qui bombardèrent et mitraillèrent où je me trouvais. A la tête du train et sur la machine qui refoulait le wagon au dépôt, se trouvait M. Nouyou, chauffeur. Très rapidement, tout fut en feu et je m'échappai comme je pus; quant à Nouyou, personne ne l'a revu et je suis persuadé qu'il fut tué, comme le fut d'ailleurs son mécanicien Leroux qui fut retrouvé carbonisé."
Auguste Patry, 34 ans en 1940, chauffeur à la SNCF, demeurant à Chantepie (* référence n° 16)
"Le 17 juin 1940, je me trouvais comme mécanicien à la SNCF, plaine Saint-Hélier, sur la machine 140 349 en gare de Rennes. Je rentrais au dépôt et j'avais comme chauffeur Nouyou René. Soudain vers dix heures, je vis plusieurs avions allemands et aussitôt des torpilles furent lancées au-dessus de nous; la machine marchait lentement et Nouyou descendit du côté droit de la machine pour se mettre à l'abri, ce qui était normal; moi-même j'arrêtai la machine mais je n'eus pas le temps de sauter, car les torpilles venaient d'éclater et, au même moment, un train de munitions à proximité sauta, ce qui me mit dans le coma. Quant à Nouyou, je ne le revis pas et il a été malheureusement sans aucun doute victime de l'explosion d'une torpille ou du train de munitions. C'est tout ce que je sais".
André Famechon, 43 ans en 1940, demeurant à Abbeville et 1 rue Danton à Rennes. (ref :témoignages des cheminots Patry et Famechon extraits des minutes du Greffe de la Justice de Paix du canton sud-est de Rennes. Procès-verbal d'enquête d'accident du travail survenu à Nouyou René, au service de la SNCF, enregistré le 20 septembre 1940 par Me René Traversi, greffier.)
« Ma grand-mère venait de me laisser au patronage Jeanne-d’Arc. Quand j’ai entendu, vers 10 h 15 environ, un vrombissement d’avions, puis des déflagrations énormes. Je me trouvai seul témoin, juste derrière l'église Sainte-Jeanne d'Arc, quand le mur (provisoire en brique) de la sacristie s'écroula presque à mes pieds aux premiers souffles des premières déflagrations. Tous les camarades qui se trouvaient dans les parages se précipitèrent à l'intérieur du Patro. L'abbé Barbotin refoula tout son petit monde vers la salle du côté de la rue Guillaume Lejean où se trouvaient à ce moment des militaires français. L'officier leur ordonna de se mettre en position de combat, avec armes et cartouchières, allongés sur la butte qui existait alors entre la cour du Patro et l’Église. Peu après, on vit arriver des Anglais, traînant des blessés, se mettre à l’abri, aussi loin que possible dans les champs. Des gens du quartier ont passé deux et trois nuits dans les fossés sous les haies par peur de voir leur maison s'effondrer.
Maxime Le Poulichet[26]
(Boulevard de Sévigné, en face de la cité universitaire des étudiants) « Toutes les vitres commencèrent à tomber. J'étais dans la chambre de ma grand-mère : la cloison qui nous séparait de la chambre d'à côté s'est ouverte. Je nous revois non pas dans la cave, qui n'existait pas, mais dans le garage, tous tassés sous l'escalier, Mamée serrant sa robe de chambre; elle était assise sur une chaise et avalait plusieurs pilules de trinitine, qu'elle rangeait dans une petite petite boîte en écailles.
Il y avait un officier et quelques soldats qui s'abritaient là; cela dura longtemps, les explosions continuaient, continuaient. L'officier finit par nous dire que nous pouvions sortir. Toute la famille d'oncle Henri vint nous rejoindre, mais l'oncle Henri n'était toujours pas là. On nous dit que les explosions que nous entendions étaient des munitions qui sautaient. Il fallut attendre encore quelques heures avant de voir arriver une grosse voiture, et l'oncle Henri en sortir le visage couvert de sang.
« Ce n'est rien, ce n'est rien » fût la première chose qu'il dit. Il nous raconta qu'ils avaient été obligés de rester couchés dans des fraisiers, les morceaux de wagons et de ciment leur passant par dessus la tête, ils avaient été un peu blessés par des éclats plus petits.[...] Il passait des camions sur le boulevard. On disait que c'était des cadavres de la gare."
Nicole Neuville, 11 ans en 1940. [27]
"Parties clandestinement d'Alençon, nous sommes arrivées à Rennes, accompagnées de notre mère et d'une de ses amies, le 17 Juin 1940 dans le convoi du Général Blanchard. Déposées Place de la Mairie, à l'endroit même où l'on se marie aujourd'hui, avec nos 18 bagages, je me souviens de l'étonnement du Général Blanchard en nous découvrant : « Quoi ? Qui sont ces femmes ? ».
Nous avons échappé aux premières bombes car notre voiture s'était trompée de route juste avant Vitré, on nous avait juchées sur la réserve d'essence pendant ces premiers bombardements.
Arrivées à Rennes, nous avons rejoint le reste du convoi. Une voiture nous emmenait alors à tour de rôle chez nos grands parents, qui habitaient avenue Aristide Briand.
Pendant que nous montions au numéro 51 les premières bombes sont tombées sur la voie ferrée : les baies vitrées explosaient au fur et à mesure, le dépôt de bières en bas de l'immeuble dégringolait. Je me souviens que Monsieur Verger, qui était commerçant de parapluies et imperméables rue Le Bastard, ainsi que ses trois fils nous avaient apporté leur aide, et continuaient paisiblement d'écosser des petits pois. Nous avons ensuite quitté l'avenue Aristide Briand car toutes les fenêtres avaient éclaté pour nous réfugier rue Victor Hugo. Pendant 15 jours nous n'avons pas pu repartir, et nous avons vu la gare avec les wagons retournés et les casques des soldats alignés les uns à côté des autres, il y régnait une très forte odeur. Nous avons vu l'invasion allemande à Rennes."
Annick Foyer et sa sœur Jane Troncheris, Rennes [28]
"Je me rendis immédiatement, conformément aux ordres, vers la plaine St. Hélier, les destructions et les incendies augmentaient à mesure que nous approchions du sinistre. Mais je n'osais entrer dans la fournaise, des wagons de munitions explosant sans arrêt, et qui semblaient interdire tout secours aux blessés allongés sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. A ma grande stupéfaction, j'ai vu le lieutenant Lebastard de la Cie des sapeurs-pompiers, sortant seul de la fumée et des flammes en portant un blessé dans ses bras et marchant tranquillement sous des avalanches de portières de wagons et de ferrailles. Il m'a entraîné avec mes quatre brancardiers, portant lui-même un brancard sur chaque épaule.
Sur place, il a rassemblé les bonnes volontés et organisé les secours, encourageant sans cesse les hommes par des paroles que je n'oublierai jamais. "Quand on fait cela, on est protégé". A ceux qui n'en pouvaient plus de fatigue et de peur, il demandait encore un peu de courage. Depuis 10 heures le matin jusqu'à minuit, sans aucun ravitaillement, sans aucun secours des forces armées consignées dans les casernes, et avec seulement une dizaine de volontaires, le lieutenant Lebastard a procédé, au milieu des explosions et des incendies au sauvetage de tous les hommes et les femmes vivants, perdus dans les monceaux de ferraille des wagons retournés, et qui étaient transportés à la ferme du général Lefort. […] Je ne saurais citer les noms des volontaires de cette journée fantastique, mais le lieutenant Lebastard les a notés sur un carnet à minuit, lors du départ. Il y avait là, notamment, un marin (Boittiaux), un scout (Cadiot), un étudiant en médecine, un jeune homme de Brest, etc. [...] Une centaine de soldats, de femmes et d'enfants lui doivent la vie.
Rennes, le 18 septembre 1945"
François Limeul sergent à la 5e Cie du 42e régiment régional, chef des secouristes de la défense passive
"Maurice Schumann [...] avait dû faire le grand tour par la côte basque pour passer de l'ouest de la France en Grande-Bretagne à bord d'un transport de troupes polonais. En cours de route, il avait été pris sous le bombardement meurtrier de la gare de Rennes par l'aviation italienne* ; près de lui, m'avait-il dit, un éclat avait décapité une femme dont la tête était retombée dans ses bras." [29]
Jean Marin [30]
"10 heures du matin. Depuis la maison, je regarde des avions allemands à croix noires voler et lâcher leurs bombes sur la gare de triage. J'entends les explosions et respire la fumée. Un train de munitions arrêté entre deux trains de voyageurs brûle. Les obus qu'il contient explosent successivement pendant des heures Près de deux mille morts. Rue de Fougères (NDLR : n°157), toutes les vitres de notre immeuble sont brisées. Je vois une femme arrivée il y a deux jours se griffer le visage et crier vingt fois Qu'on leur donne l'Alsace et la Lorraine et qu'ils nous fichent la paix!. Ma mère la gronde.
Yves de La Haye, 5 ans en 1940[31]
" Nous habitions à 1500 m. Les explosions ont duré des heures. Je me souviens de soldats anglais traversant à pied la cour de la ferme, surtout deux qui en portaient un troisième auquel il manquait un membre. Je pense qu'ils voulaient rejoindre leur cantonnement de Vaux." ( N.B. L'armée anglaise y avait avait des troupes cantonnées dans des baraquements entre la ferme et le château de Vaux, route de Fougères, à Cesson-Sévigné, au sud de l'actuelle porte des Longchamps.)
Lucien Colleu, à peine 8 ans en 1940 [32]
Joseph Le Borgne, 38 ans, habitant à Kerdivez, gendarme de carrière, blessé en Belgique, devait être évacué évacué sanitaire par train sur Lorient. Le train étant à l'arrêt en gare de Rennes, à proximité d'un autre train transportant des munitions, les voyageurs, tous des blessés de guerre, vu le danger au moment du bombardement, prirent l'initiative de quitter le train et de sortir des voies ferrées. Joseph Le Borgne, ne pouvant marcher, se traîna hors de la gare mais, en traversant une rue, fut percuté par un véhicule allemand * et tué sur le coup.
Marcel Corre
Lundi 17 - De 10 à 12 h nous entendons le formidable bombardement de Rennes et toute la journée les explosions des trains de munitions. Il y a 800 morts paraît-il.
Marcel Gibert, Carnet de route, caporal-chef stationné au village Le Crouais, à La Brohinière, 38 km à l'ouest de Rennes.
« Je jouais dans le jardin derrière la petite maison où la famille louait un appartement rue de Paris, face à la fac Beaulieu maintenant. Devant coulait la Vilaine et sur l’autre rive : la plaine de Baud, le grand lieu de triage de la gare de Rennes. Maman était rentrée dans la maison, pour changer ses vêtements afin de se préparer pour partir livrer à vélo son travail de couture faite à domicile : des musettes militaires. Elle me laisserait en garde chez la propriétaire des lieux. Soudain, le bruit des bombes, les vitres volaient en éclat près de moi. Par chance, je n'ai pas été blessée. Maman comprit tout de suite ce qui se passait. Elle tenta, me tenant par la main, de traverser la route qui séparait la maison de la campagne afin de trouver refuge dans un fossé. Je me souviens que l'on courait, mais après je ne me rappelle que d'une chose : j'étais sous une couverture (une capote militaire) et un monsieur me protégeait. Ce monsieur, me dira Maman après, était un militaire et il pleurait. Elle, s'était évanouie en traversant la route et avait été secourue puis transportée là. En le voyant pleurer, et pensant tout de suite à sa fille, elle crut un moment que j'étais morte ; il pleurait car il avait un enfant du même âge et ne savait pas où il était. J'ai le souvenir d'avoir vu des blessés, un en particulier qui semblait n'avoir plus de nez et qui avait le visage ensanglanté, ça frappe une petite fille !
Notre mère nous a raconté qu’elle courut à la maison détériorée. Plus de fenêtres, les portes arrachées. Elle se précipita pour prendre ses petits billets dans le tiroir de l'armoire. Nouveau drame : tout l'argent avait disparu ! Quelqu’un avait profité de son absence pour piller ses maigres ressources. Et, plus de nouvelles du papa sur le front « On part chez Grand-Mère ! Je me revois très bien derrière maman, sur la petite selle de son vélo. Nous avons traversé la voie ferrée à Cesson et là encore j'ai vu des blessés, du sang. Maman m'a dit : « Ferme les yeux ! »
Georges Ploteau a transmis ce témoignage écrit par sa sœur Marie-Huguette (3 ans et demi en 1940)
"Ah ! Les vilains moineaux !"
Deux ou trois jours après le bombardement, rentré d'Evran où ma famille s'était réfugiée sur le conseil d'un capitaine logé chez nous par réquisition de l'armée, je retrouvai notre appartement du 1, contour de la Motte, mais les vitres étaient toutes cassées et un battant d'un grand volet en bois avait même atterri sur mon lit. Un peintre en bâtiment, en tenue blanche, était venu poser des vitres neuves. Je le regardais travailler, il était debout sur la rambarde et posait du mastic sur les pourtours. Je me souviens qu'il répétait, par intermittence :"Ah! Les vilains moineaux !". Les vilains moineaux, je l'ai compris, étaient les avions.
Michel Jacques Gauvain, 5 ans en 1940 [33]
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"Ce lundi matin, vers 9 heure 30, je quitte la maison 69 boulevard de la T. A., envoyée par mes parents, munie de ce qu'il fallait pour payer les impôts car Papa et maman travaillent. Je passe par la rue Poullain Duparc et monte la rue Gambetta, où, à mie-pente, en face du palais Saint-Georges, se trouve la perception au fond d'une cour. Je laisse la somme contre un reçu et je redescend, mission accomplie, lorsque j'entend les fortes explosions qui n'arrêtent pas. Je me dépêche de rentrer à la maison."
Jeanine Labigne, 12 ans en 1940 (Mme Le Thérizien) [34]
* NB : Le véhicule ne pouvait être allemand, les troupes allemandes n'étant arrivées à Rennes que le lendemain 18.
* NB : Nombreux furent les Français ayant cru voir des avions italiens en mai-juin 1940, alors qu'aucun ne survola l'ouest.
Références
- ↑ Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, 1er juin 2010
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, 3 juin 2010
- ↑ entretien de Joseph Jean Naviner du 14 juin 2012 avec Étienne Maignen
- ↑ entretien avec Étienne Maignen, avril 2012
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, 1er juin 2010
- ↑ rue Joseph Durocher
- ↑ entretien de Julien Noton avec Étienne Maignen le 21 juin 2012
- ↑ [[Jean Courcier])
- ↑ Témoignages recueillis par des élèves du collège de Chartres-de-Bretagne dans Libération de Rennes, p. 10. Media-Graphic - Juillet 1989
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, du 1er juin 2010
- ↑ rencontre du 4 mai 2012 avec Étienne Maignen
- ↑ Guy Faisant
- ↑ témoignage oral recueilli par Étienne Maignen le 11 février 2013
- ↑ "Ouest-France", édition de Rennes, 1er juin 2010
- ↑ renseignements de M. Marc Pépin, recueillis le 10 mai 2012 par Étienne Maignen
- ↑ Contre-Courant. Éditions du Scorpion, Paris - 1965
- ↑ Mémoires d'un Français moyen, p. 122-3 - 1974
- ↑ Ouest-France, 6 juin 2010
- ↑ Comme l'oiseau fait son nid ch. 14, par André Triverio
- ↑ L'Ille-et-Vilaine en guerre. Ed. Ouest-France - 2004
- ↑ Rennes, 17 juin 1940, tragédie dans la gare à la plaine de Baud par Yves Beaujuge -20 septembre 2006
- ↑ Ouest-France 16 juin 2020
- ↑ fév. 2011 World war 2 talk.
- ↑ Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940
- ↑ Ma jeunesse dans le quartier Jeanne d'Arc
- ↑ Extrait d'un document rédigé par Madame Neuville, transmis par son fils M. Pierre Neuville à Étienne Maignen
- ↑ Entretien avec Julie, Mars 2013
- ↑ Maurice Schumann à Rennes sous le bombardement du 17 juin 1940
- ↑ Petit bois pour un grand Feu, p.253 Jean Marin. Fayard -1994
- ↑ Je suis que Mowgli, bientôt je serai louveteau, journal d'un enfant qui n'a pas souvenir d'un avant-guerre à Rennes 1939-1947 - 2011
- ↑ Ouest-France, 4 juin 2018
- ↑ entretien avec Étienne Maignen le 7 mars 2020
- ↑ entretien avec Etienne Maignen, 2 mai 2024
Liens directs
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 48