Rue Octave Mirbeau
La rue Octave Mirbeau, axée nord-sud, relie la rue de Riaval au boulevard Emile Combes au sein du quartier 8 : Sud-Gare. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 11 décembre 1931.
De 1927 à 1938, des maisons y sont construites avec jardin en fond de parcelle, et son extrémité sud marque alors la fin de la zone construite (le boulevard Emile Combes dénommé la même année n'existe pas encore).
Elle se réfère à :
Octave Mirbeau
(16 février 1848, Trévières, Calvados - 16 février 1917, Paris)
Octave Mirbeau est renvoyé, peu avant la fin de l’année scolaire 1863, du collège Saint-François-Xavier de Vannes, qu'il a intégré en 1859. A la rentrée d’octobre 1863, son père le place à la pension de l'école et lycée Saint-Vincent de Paul de Rennes, où il étudiera cette seule et unique année scolaire, avant d'être envoyé en pension à Caen. C'est ici qu'il écrit son premier essai littéraire.
Écrivain, critique d'art et journaliste français, Octave Mirbeau a connu une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant apprécié par les avant-gardes littéraires et artistiques. Il correspond notamment avec Auguste Rodin[1], Claude Monet, Camille Pissarro, Emile Zola[2], Guy de Maupassant, ou Jean Jaurès[3].
Journaliste influent, critique d’art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté, il a été aussi un romancier novateur, qui a contribué à l'évolution du genre romanesque, et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde. Après sa mort, sa mémoire a traversé un demi-siècle de purgatoire : il était visiblement trop dérangeant pour la classe dirigeante, tant sur le plan littéraire et esthétique que sur le plan politique et social. Littérairement incorrect, il l'était également politiquement, farouchement individualiste et libertaire, il incarnait une figure d'intellectuel critique, potentiellement subversif et « irrécupérable », selon l'expression de Jean-Paul Sartre dans Les Mains sales. Il paya de sa poche la grosse amende d’un montant de 7 555 francs (avec les frais du procès), à laquelle avait été condamné, dans le procès d'Alfred Dreyfus, Émile Zola pour son J'accuse, paru le 13 janvier 1898 dans L'Aurore. Le 5 août 1899, il fait le voyage vers Rennes pour assister au procès en révision. Dans les intervalles du procès, qu’il suit avec une indignation croissante, il fréquente l’Auberge des Trois Marches, le Café de la Paix et le jardin de Victor Başch[4]. La nouvelle condamnation de Dreyfus l’anéantit[5].