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Avenue Aristide Briand

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L'extrémité est du canal et des quais en 1925 : vélodrome et rue Alphonse Guérin au sud, l'avenue Aristide Briand avec au-dessus l'imprimerie Oberthür et le boulevard de Metz à l'est.
Avenue Aristide Briand, 23 décembre 1940 : le canal gelé

La dénomination de cette avenue par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 1 avril 1932, sous l'administration du maire Jean Lemaistre,[1] ami d'enfance d'Aristide Briand, intervient en remplacement de l'ancienne appellation "avenue du Mail-Donges". Elle rend hommage à Aristide Briand Wikipedia-logo-v2.svg, prix Nobel de la Paix en 1926, moins d'un mois après sa mort.

L'avenue Aristide Briand (Bali Aristide Briand) est située sur l'axe est-ouest du centre-ville de Rennes. Longue de 1,3 km, elle relie le quai Dujardin à l'ouest à l'avenue François Château à l'est. Son pendant parallèle au sud est l'avenue Sergent Maginot. Jusque dans les années 1970, elles bordaient un canal rectiligne de la Vilaine. Elle est maintenant principalement bordée, surtout en rive nord, de grands immeubles collectifs construits aux 20e et 21e siècles. Avant l'achèvement des rocades à la fin des années 90, elle était un axe principal de pénétration est-ouest de la ville.

L'avenue s'élève dans l'axe de l'ancien Mail Donges qui longeait un canal de dérivation de la Vilaine creusé vers 1850. Le "Plan industriel et commercial de Rennes" de 1897 figure, au devant de l'emplacement de l'immeuble au n° 71 entre les rues Lenoir et Barbès, un quai ; les établissements artisanaux et industriels du quartier devaient y trouver un débouché pour le transport des marchandises.

En rive nord du canal dit du Gué-de-Baud, l'avenue du Mail-Donges - du nom d'une famille de Donges qui avait des jardins partant de son hôtel rue Hue, maintenant rue de Paris et descendant jusqu'au fleuve - fit l'objet d'une convention avec la Ville en 1873, stipulant que l'entretien de la voie jusqu'à l'écluse Chapelle-Boby était à la charge de la ville et que restait à la charge des Ponts-et-Chaussées la section entre l'écluse et le boulevard de Strasbourg. Au n° 21 était installé en 1848 un établissement d'enseignement pour jeunes filles qui deviendra le collège Anne-de-Bretagne, rue Martenot .

Au temps du canal en 1966, l'avenue Aristide Briand inondée[2].
N° 71, un des premiers grands immeubles, construit en 1952.

En 1885, on supprima une rangée d'arbres pour élargir la chaussée à 7 m en raison de la présence de la cale du Mail-Donges, avec des trottoirs de 1,50 m, pour desservir les maisons qui bordent la voie. En 1883, les habitants du Gué-de-Baud adressent une pétition à la mairie demandant l'abattage des peupliers des avenues du Mail-Donges et du Gué-de-Baud, en raison de la largeur insuffisante des voies, alors plus empruntées que la rue Saint-Hélier et la rue de Paris.

En 1889, la ville décide de modifier le profil de la chaussée et l'année suivante un rang d'arbres est supprimé sur chaque digue pour établir la chaussée de 7 m. En 1893, les habitants indiquent que la construction des trottoirs et le comblement des fossés ne sont toujours pas réalisés.

De l'ouest vers l'est, en 1937 la Vilaine canalisée, non couverte de part et d'autre de la place de la République vers le pont de Strasbourg, au fond avec, à gauche, l'avenue Aristide Briand[3].
De l'est vers l'ouest le canal avec, à droite l'avenue Aristide Briand, l'écluse, et, à gauche l'avenue Sergent Maginot qui ne débouche pas jusqu'au pont de Strasbourg

En 1899, les habitants du Mail-Donges se plaignent que la circulation piétonne est rendue impossible par la présence de la voie ferrée des tramways départementaux, les T.I.V., et redemandent la construction de trottoirs dont en 1913, M. Château, entrepreneur à Granville (Manche), est adjudicataire, travaux auxquels les habitants participent financièrement pour la partie comprise entre la rue Kléber et la rue de Châteaudun. L'année suivante, les trottoirs et les caniveaux sont construits depuis la rue de Châteaudun jusqu'au boulevard de Strasbourg. Le bel immeuble de rapport, aux n° 27 et 29, fut construit en 1909 par l'entrepreneur Poivrel, sur les plans de P. Deslandes, pour un promoteur qui possédait un hôtel particulier construit un an plus tôt sur la parcelle voisine[4].

En 1886, on posa des canalisations de gaz pour éclairer la voie entre la cale de Viarmes et la rue de Châteaudun, car il n'existe que cinq lanternes espacées de 125 m. Les supports de câbles électriques sont posés en 1903.

Du centre vers l'est, à gauche le canal bordé à gauche par l'avenue Aristide Briand, à droite par l'avenue Sergent Maginot.
Grands travaux :assèchement du canal pour en faire une section de l'axe de voirie est-ouest
Avenue Aristide Briand, l'eau coulait sous le pont de Châteaudun, là où passent bus et taxis (Archives de Rennes 100FI317)
Vues de l'est vers l'ouest, l'avenue Sergent Maginot, à gauche, l'avenue Aristide Briand, à droite, bordaient le canal et les arbres se miraient dans l'eau. (Archives de rennes.255FI791)
Avenues rennaises de nuit: Sergent Maginot à gauche, Aristide Briand à droite, vues d'est vers l'ouest (photo Stef Segalou, nov. 2022
Un mur d'immeubles

Le comblement du canal est effectué dans les années 70 pour aménager des places de stationnement automobile.

Au n° 27 on remarque (Avis : *** au plan local d'urbanisme) l'immeuble de rapport construit en 1909 sur les plans de P. Deslandes, pour M. Bousquet, promoteur actif qui possède un hôtel particulier construit un an plus tôt sur la parcelle voisine. L'immeuble construit en brique, calcaire, pierre de taille et ardoise est tout à fait exceptionnel à Rennes et à rapprocher des immeubles de standing parisiens de la Belle Époque. Le soin accordé au décor de la façade sur cour (traitement polychrome) est révélateur du niveau de standing de l'immeuble qui dispose d'escaliers de service et d'un ascenseur. L'édifice imposant donnera le gabarit de référence aux immeubles de l'avenue.

La maison au numéro 69 fut l'objet d'un long débat à propos de sa démolition. Julien Balle, son architecte, est aussi celui de l'hôpital Pontchaillou et du centre de désinfection de l'Hôtel-Dieu ; selon la municipalité, le nouveau bâtiment logerait une vingtaine de ménages contre un seul dans la maison en question et la mosaïque de Isidore Odorico devait être préservée. [5]. Elle est détruite en juillet 2017 alors que son sous-sol gardait presque intact un important central téléphonique allemand, voisin, à la place du grand immeuble du n° 71, d'un PC WL de la Luftwaffe protégé par 2 blockhaus et d'où partaient des cables souterrains vers Angers et Laval.[6]

L'immeuble de dix étages au n° 71, de grande qualité plastique réalise par une forte articulation du plan et des volumes un remarquable aménagement en tête d'îlot. Le portique devancé des bordures végétales au rez-de-chaussée, les garde-corps au dessin tranché des balcons des étages offrent de remarquables éléments d'architecture à cet immeuble d'un bon standing. Avis : *** au plan local d'urbanisme.

Le 69 de l'avenue Aristide Briand démoli le 13 juillet 2017 et remplacé par un immeuble d'appartements. voir: http://www.amispatrimoinerennais.org/arga10/wp-content/uploads/2017/07/DOSSIER-DOCUMENTAIRE-FINAL_69AB-1.pdf


En 2013, dans le cadre d'un aménagement général de l'axe est-ouest, une reconfiguration totale de la partie est entre les deux avenues a été menée afin de créer un site propre aux bus et taxis. En 2022 l'axe de circulation automobile est-ouest de Rennes par l'avenue Aristide Briand et le quai Dujardin est coupé par interdiction du transit sur son segment central. Rejoindre en automobile la place de Bretagne nécessite un contournement par l'avenue Janvier et le boulevard de la Liberté.





Références

  1. rue Jean Lemaistre
  2. Inondation de Rennes en octobre 1966
  3. Rennes capitale accueillante vous ouvre la porte de l'admirable Bretagne - plaquette éditée par la municipalité de Rennes - 1937
  4. Glad. Inventaire topographique par Isabelle Barbedor - 1998
  5. Les Rennais, n° 14, septembre-octobre 2013, page 35.
  6. Les années tragiques d'un aérodrome. Saint-Jacques-de-la-Lande . p. 143, 144. général René Chesnais . Keltia Graphic - 2003

Sur la carte

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Galerie cartes postales

Le Mail Donges qui deviendra l'avenue Aristide Briand

Le Mail Donges et la Vilaine. A gauche, l'Ouest Garage. Carte postale E. Mary-Rousselière 1221, voyagé 1914. Coll. YRG et AmR 44Z1913
La Cale Bossard. Carte postale Le Déley (ELD 108). Coll. YRG et AmR 44Z1208
Le Mail Donges (3) . Le Déley (ELD 100). Coll. YRG et AmR 44Z1199






Le pont de Châteaudun

Cours secondaire des Jeunes Filles. Collection E. Mary-Rousselière 1076, voyagé 1904. Coll. YRG et AmR 44Z1594

Cours secondaire de Jeunes Filles

21, avenue du Mail Donges. L'établissement sera ultérieurement transféré rue de Paris et deviendra le lycée de Jeunes Filles

Etablissement de Cours Secondaire de Jeunes Filles. Warnet-Lefèvre 148. Coll. YRG et AmR 44Z2298















Institution Sainte-Thérèse

71, Avenue du Mail Donges. L'ensemble immobilier a été démoli pour laisser place à un immeuble d'habitation

Institution Ste-Thérèse. Façade Ouest. Façade Nord. Carte postale Loïc / Laurent-Nel, voyagé 1940. Coll. YRG
Institution Ste-Thérèse. L'Entrée principale. Carte postale Loïc / Laurent-Nel, voyagé 1944. Coll. YRG


Ecluse de la Chapelle-Boby

à l'extrémité de l'avenue Aristide Briand ; voir l'article spécifique : Écluse Chapelle-Boby


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