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Cet emplacement était occupé dans les années 40 du siècle dernier par un dépôt de charbons. C'est sur le pont de ce quai que Me [[Fernand Labori]], | Cet emplacement était occupé dans les années 40 du siècle dernier par un dépôt de charbons. C'est sur le pont de ce quai que Me [[Fernand Labori]], avocat défenseur d'[[Alfred Dreyfus]], fut victime d'un attentat en août 1899. | ||
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Il rappelle le nom du brave connétable de France, le comte de Richemont, devenu duc de Bretagne sous le nom d'Arthur III. | ''Il rappelle le nom du brave connétable de France, le comte de Richemont, devenu duc de Bretagne sous le nom d'Arthur III. | ||
En 1862, on avait proposé de l'appeler ''quai de Lavanderie'', en souvenir d'une ancienne tour fortifiée disparue depuis longtemps, la ''tour de Lavanderie'', qui défendait l'accès du vieux pont de Saint-Georges ; mais on lui préféra avec raison le nom du vaillant et courageux guerrier auquel la Bretagne est fière d'avoir donné le jour.|auteur=Lucien Decombe|origine=Notice sur les rues de Rennes.|collecteur=Wikisource|date=1883}} | ''En 1862, on avait proposé de l'appeler ''quai de Lavanderie'', en souvenir d'une ancienne tour fortifiée disparue depuis longtemps, la ''tour de Lavanderie'', qui défendait l'accès du vieux pont de Saint-Georges ; mais on lui préféra avec raison le nom du vaillant et courageux guerrier auquel la Bretagne est fière d'avoir donné le jour.|auteur=Lucien Decombe|origine=Notice sur les rues de Rennes.|collecteur=Wikisource|date=1883}} | ||
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''Monsieur le Piéton de service, à propos de plaques indicatrices, permettez-moi de vous parler du '''quai Richemont'''. | |||
''Il y a trois semaines, un beau matin, les habitants de ce quai virent avec surprise, aux lieu et place de la plaque indicatrice connue, une plaque toute neuve portant l'inscription « Avenue du Gué de Baud ''(actuelle [[avenue Sergent Maginot]], ndlr)'', canton N.-O. » | |||
''Or, le quai Richemont, ainsi débaptisé, appartient au canton S.-E. On s'aperçut de l'erreur et la plaque erronée fut enlevée. La remettra-t-on ? Les habitants du quai Richemont souhaitent que non et que l'erreur commise serve au moins à quelque chose. | |||
''Pourquoi le quai qui rappelle à nos contemporains le nom glorieux du connétable de Richement céderait-il la place à une avenue du Gué de Baud dont nul n'a cure ? | |||
''Mais il y a mieux. Pourquoi le quai s'appelle-t-il « avenue » ? Une avenue, c'est une voie plantée d'arbres. Notre quai n'est donc qu'un quai et ce n'est pas une avenue. Il a comme pendant, de l'autre côté de la rivière, le « [[quai Dujardin]] » qui précède l'avenue du Mail-d'Onges ''(actuelle [[avenue Aristide Briand]], ndlr)'', prenant cette appellation d'avenue à partir du point où elle est plantée d'arbres. Pourquoi, puisqu'on n'a rien modifié du côté quai Dujardin, procède-t-on à un changement du côté quai Richemont ? | |||
''La mesure prise est illogique, inutile et désagréable aux habitants. Qu'on la rapporte.|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro publié le 8 novembre 1924|collecteur=Manu35|date=2017}} | |||
Le nom donné au quai se réfère à : | Le nom donné au quai se réfère à : |
Version actuelle datée du 28 août 2018 à 08:05
Le quai de Richemont, en rive gauche de la Vilaine canalisée relie le quai Emile Zola à l'avenue Sergent Maginot. Vers 1919, Céline habita au n° 6 du quai. En bordure de ce quai fut élevé, sur plan de l'architecte Georges Maillols en 1950, au n° 14, un bâtiment de onze étages, à grandes surfaces vitrées, alors le plus haut de Rennes.
Cet emplacement était occupé dans les années 40 du siècle dernier par un dépôt de charbons. C'est sur le pont de ce quai que Me Fernand Labori, avocat défenseur d'Alfred Dreyfus, fut victime d'un attentat en août 1899.
« Ce nom a été donné au quai de la rive gauche de la Vilaine en amont du pont Saint-Georges, entre celui-ci et le petit canal de dérivation venant du moulin de Saint-Hélier.
Il rappelle le nom du brave connétable de France, le comte de Richemont, devenu duc de Bretagne sous le nom d'Arthur III.
En 1862, on avait proposé de l'appeler quai de Lavanderie, en souvenir d'une ancienne tour fortifiée disparue depuis longtemps, la tour de Lavanderie, qui défendait l'accès du vieux pont de Saint-Georges ; mais on lui préféra avec raison le nom du vaillant et courageux guerrier auquel la Bretagne est fière d'avoir donné le jour. »
— Lucien Decombe
Origine : Notice sur les rues de Rennes. • Recueilli par Wikisource • 1883 • licence
« EN PASSANT - Et toujours les plaques indicatrices - Nous avons reçu la lettre suivante :
Monsieur le Piéton de service, à propos de plaques indicatrices, permettez-moi de vous parler du quai Richemont.
Il y a trois semaines, un beau matin, les habitants de ce quai virent avec surprise, aux lieu et place de la plaque indicatrice connue, une plaque toute neuve portant l'inscription « Avenue du Gué de Baud (actuelle avenue Sergent Maginot, ndlr), canton N.-O. »
Or, le quai Richemont, ainsi débaptisé, appartient au canton S.-E. On s'aperçut de l'erreur et la plaque erronée fut enlevée. La remettra-t-on ? Les habitants du quai Richemont souhaitent que non et que l'erreur commise serve au moins à quelque chose.
Pourquoi le quai qui rappelle à nos contemporains le nom glorieux du connétable de Richement céderait-il la place à une avenue du Gué de Baud dont nul n'a cure ?
Mais il y a mieux. Pourquoi le quai s'appelle-t-il « avenue » ? Une avenue, c'est une voie plantée d'arbres. Notre quai n'est donc qu'un quai et ce n'est pas une avenue. Il a comme pendant, de l'autre côté de la rivière, le « quai Dujardin » qui précède l'avenue du Mail-d'Onges (actuelle avenue Aristide Briand, ndlr), prenant cette appellation d'avenue à partir du point où elle est plantée d'arbres. Pourquoi, puisqu'on n'a rien modifié du côté quai Dujardin, procède-t-on à un changement du côté quai Richemont ?
La mesure prise est illogique, inutile et désagréable aux habitants. Qu'on la rapporte. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro publié le 8 novembre 1924 • Recueilli par Manu35 • 2017 • licence
Le nom donné au quai se réfère à :
Arthur III de Bretagne, connétable de Richemont
(né le 24 août 1393, au château de Suscinio, près de Vannes - décédé le 26 décembre 1458 à Nantes).
Le futur connétable de France est le fils de Jean IV, duc de Bretagne qui lui confère les « honneurs de Richmond », en Angleterre, les rois d'Angleterre refusant que les Bretons portent le titre de comte. Il est également duc de Touraine, comte de Dreux, d'Étampes, de Montfort et d'Ivry et baron de Parthenay.
Son frère, Jean V, menait une politique ménageant les deux partis anglais et français, lorsqu'il signa le traité de Troyes qui dépouillait Charles VII, l'autorisant alors à combattre sous la bannière française. Des troupes anglaises d'Henry V ayant débarqué en Normandie, Richemont rejoint le dauphin Louis à Azincourt à la tête d'un fort contingent d'hommes d'armes bretons. Engagé au matin du 25 octobre 1415, le désastre est avéré en fin d'après-midi. Les jeunes chevaliers français sont fauchés dans la fleur de l'âge. Richemont,blessé, est emmené en Angleterre. Commence pour le jeune prince breton une longue période de captivité. Du château de Fotheringay, il est transféré en 1420 à la Tour de Londres. Henry V autorise son précieux prisonnier à se rendre en France en septembre 1420. En mai 1422, toujours captif des Anglais, Arthur est témoin de l'entrée triomphale du roi Henry V d'Angleterre à Paris. Ce n'est finalement qu'après le décès du monarque anglais qu'il recouvre totalement sa liberté, estimant ne plus rien devoir aux Anglais.
Richemont reçoit du roi Charles VII, à Chinon, l'épée de connétable le 7 mars 1425 mais l'entourage du roi s'efforce de le desservir. Début 1426, il rejoint Jean V en Bretagne pour assiéger, sans succès, les Anglais à Saint-James de Beuvron, près d'Avranches. Une seconde défaite des troupes commandées par Richemont, sur les grèves du Mont-Saint-Michel, rend Jean V plus prudent qui interdit à son frère d'engager à nouveau la noblesse bretonne dans d'aussi petites entreprises.
Privé de sa pension de connétable, Richemont doit se contenter de livrer des batailles de seconde zone près de Parthenay et de Fontenay-le-Comte. En février 1427, il exécute Pierre de Giac, le favori du roi, qui pillait le trésor de la couronne et encourageait une guerre coûteuse et désastreuse.
L'envoi de secours à Orléans assiégé par les Anglais décide Richemont à passer outre aux directives royales qui visent à l'écarter des affaires. Après avoir assemblé des troupes en Bretagne, le connétable entame sa marche mais, au cours de sa chevauchée, il apprend la levée du siège d'Orléans par Jeanne d'Arc qu'il rejoint à Beaugency où, malgré la victoire, il reçoit l'ordre de s'en retourner. Bien qu'il fût toujours en disgrâce, Richemont batailla en Normandie, contraignant les Anglais à diviser leurs forces. Finalement, la chute de Georges de La Trémoille, en 1433, favori du roi Charles VII, lui ouvrit de nouvelles perspectives.
Les Bretons du connétable vont s'illustrer en Île-de-France, en Normandie, puis à Laon et Beauvais, et jusqu'en Champagne et Lorraine. Au printemps 1435, des capitaines bretons, sur ordre du connétable, surprennent la garnison anglaise de Saint-Denis et parviennent à s'y installer provisoirement. Charles VII nomme Richemont lieutenant-général en Île-de-France, Normandie, Champagne et Brie, avec mission de reprendre Paris. Le 13 avril 1436, Richemont est sous les murs de la cité. Le 15, la garnison anglaise capitule. La prise de Paris renforce la position de Richemont auprès de Charles VII, d'autant que les Bretons du connétable s'illustrent en Île-de-France aux côtés des grands capitaines français, Dunois, La Hire et Poton de Xaintrailles.
En 1437, avec Pierre de Rieux, il s’empara du Pays de Caux. En juillet 1439, Richemont et ses capitaines, Pierre de Rostrenen, Tugdual de Kermoysan et Jean Budes, entament le siège de l'une des plus solides places fortes du royaume, Meaux qui tombe le 12 août. Richemont s'emploie alors à réorganiser l'armée, prenant une série d'ordonnances. En 1441, la prise de Pontoise met un terme à la reconquête de l'Île-de-France. En 1442, le connétable fait une véritable démonstration de force en Guyenne et en Gascogne.
En septembre 1457, son neveu, Pierre II de Bretagne meurt, ce qui fait de lui le nouveau duc de Bretagne pour un peu plus d'un an.
Sur la carte
Lien externe
Écouter la rubrique de Joël David sur France Bleu : https://www.francebleu.fr/player/export/reecouter/emission?content=3dee329f-cda7-483d-b79c-b147372bbd59