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Mine de Pont-Péan
La mine de Pont-Péan est une mine d'extraction de plomb et d'argent, située sur la commune de Pont-Péan.
La mine fut exploitée depuis le 17e siècle jusqu'au 2 avril 1904, quand, alors que la mine subissait des problèmes financiers et n'avait pas suffisamment entretenu la machine d'assèchement, une infiltration d'eau noya les galeries jusqu'à 600 mètres de profondeur. Malgré des projets de reprises, dont le dernier en 1931, la mine ne rouvrit pas.
Adolphe Orain[1] donnait à la fin du 19e siècle une description surprenante : "Cette mine, découverte en 1728, par des potiers occupés à extraire de l’argile, a une superficie de plus de huit kilomètres carrés. De nombreuses galeries s’étendant sous les communes de Bruz et de Saint-Erblon, facilitent l’exploitation des diverses directions des filons. Les ouvriers de la mine, au nombre de 1 000 à 1 200 sont pour la plupart des bas-bretons. Ils forment une population à part dont les mœurs diffèrent complètement de celles des paysans de Bruz. Ils ont conservé les idées superstitieuses de leurs pays et croient encore à toutes sortes de génies.[...] Les mineurs de Pont-Péan ont une telle croyance dans le lutin que, la veille de la Sainte-Barbe, ils vont le consulter pour savoir s’ils mourront dans l’année. Ils descendent à cet effet dans la mine, à leurs chantiers, et là, chaque mineur allume une chandelle qu’il laisse brûler. Si la lumière s’éteint avant d’être consumée, c’en est fait de leur existence : le lutin invisible est passé qui a fixé le terme de la vie de son protégé. Des déblais considérables, extraits des souterrains, forment des monticules sans nombre, entre lesquels on voit çà et là de petites chaumières d’où sortent des mioches joufflus. Dans les courtils, quelques mineurs jardinent, tandis que d’autres jouent au bouchon à la porte des auberges"[2].
Cette mine de plomb argentifère d'Europe fut la plus importante de la fin du 19e. Le sous-sol de Pont-Péan, riche en minerais, fut exploité sur 54 hectares. Le filon de plomb et de zinc fut découvert en 1628. Des aménagements hydrauliques importants permirent ensuite de rationaliser la production métallurgique. Les galeries atteignaient jusqu'à 120 m de profondeur dès 1794. Il y avait même une tour Eiffel à Pont-Péan. C'est en effet l'entreprise du célèbre ingénieur qui réalisa le chevalement métallique du puits républicain en 1904. Mais la mine, victime d'un mauvais état de ses équipements techniques ne put faire face à une inondation de la Seiche en avril 1904 . Le site industriel cessa alors son activité et presque un millier d'ouvriers fut subitement mis au chômage. En 1928, on annonce, à grand renfort de publicité, la « résurrection » des mines de Pont-Péan et l’embauche imminente de plus de 500 ouvriers. Pour les loger, un lotissement est construit en quelques mois sur la lande de Tellé, route de Laillé. Deux puits sont équipés de nouveaux chevalements. Le dénoyage de la mine débute en 1931, mais il est interrompu un an plus tard. En 1932, la faillite de la société conduit à un procès qui révèle une escroquerie. La cité ouvrière n'accueillera pas de mineurs.
Si le site a subi de nombreuses destructions tout au long de ce siècle, l'imposant bâtiment en brique de 1890, qui abritait les bureaux administratifs, est heureusement protégé au titre des monuments historiques depuis 1985. Il est aujourd'hui propriété de la commune de Pont-Péan. L'ancien vestiaire a été transformé en chapelle. L'hôtel-épicerie-mercerie, ainsi que les maisons de mineurs alignées comme les corons du nord sont encore visibles. Les vestiges des puits à l'entrée des galerie sont les témoins muets de ce qui fut l'une des plus grandes entreprises d'Ille et Vilaine.
Lien externe
Références
- ↑ allée Adolphe Orain
- ↑ Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892
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