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Laillé

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Laillé se situe à environ 15 km au sud de Rennes, en direction de Nantes.

Laillé en 1950
Laillé actuel
Le centre de la ville de Laillé

Histoire

Menhir couché de la Roche-qui-chôme

Les traces les plus anciennes de la présence humaine sur le territoire de Laillé remontent à 4000 avant Jésus Christ. Le menhir de la Roche-qui-chôme a été érigé par les premiers agriculteurs, cultivant le blé, élevant le bœuf et le mouton et fabricant des poteries en argile. Il se dit que ce menhir aurait été abattu en 1868 par un fabricien, dénommé Ranou qui cherchait un trésor à son pied. Laillé se trouve sur le tracé de la voie romaine de Condate (Rennes) à Condivincum (Nantes) et, entre Laillé et Bourg-des-Comptes, avec un champ qui était nommé le Chemin Renas,on a repéré son passage sur le ruisseau du Rachapt.

Laillé vient de Lallius, nom du propriétaire du fundus (domaine gallo-romain), par la suite nommé Lalliacum. En 1240 on trouve la parrochia de Lalleio. Une reconstitution des domaines à l'époque gallo-romain sur la commune donne une esquisse de cadastre, avec le domaine de Martigné en partie nord de la commune qui offrait un quadrillage étonnant et le tracé nord-sud de deux voies antiques. Laillé ne semble pas avoir eu un peuplement de Francs et l'apport breton se réduit à deux noms de lieu douteux ( la Renhoët et Talhouet).

Reconstitution des domaines gallo-romains de la commune de Laillé

Au 9 e siècle les textes ne parlent pas encore d'une paroisse de Laillé mais d'une viguerie ou centaine subdivision du pagus de Rennes dans laquelle le comte (comes) convoque au cours de ses tournées les hommes libres pour rendre la justice et où il est représenté par un vicarius). Au 11 e siècle Laillé fait partie du Désert, soit tout le territoire de l'évêché au sud de Rennes, la ville épiscopale et les premiers défrichements importants sont l'oeuvre des moines et l'essor agricole est matérialisé par les noms de lieu en -ière (douze noms sur la commune) et en -ais (quatorze noms). Au 14 e siècle, au cours de la guerre de Cent Ans, Laillé, trop exposée sur la voie, se vide et disparaît (la dernière mention d'une église est de 1330 et à l'emplacement du bourg s'étend un pâtis. La population s'est repliée dans la vallée du ruisseau du Désert avec un édifice religieux au champ du Haut-Morin. En 1635 la petite chapelle du Pâtis prend rang d'église paroissiale.[1]


Les écrits de l'historien Guillotin de Corson, concernant une querelle entre la ville Thébaud et le seigneur de Laillé, Jacques Busnel, témoigne de l'existence d'un hôtel dans le bourg de Laillé en 1580.

Laillé aurait donc été démoli puis reconstruit, puisque la plus ancienne maison du bourg date de 1830. La plupart des maisons du bourg ont été construites avec des pierres provenant des carrières de Laillé, de schiste bleu et rouge.


Population

La commune s'étend sur une superficie de 32 km², sa population s'élève à 5154 en 2022 pour 5089 en 2016, soit + 0,2%/an. (chiffre Insee au 01/01/2022</ref> Elle n'était que de 1497 habitants en 1975 alors qu'en 1885 Laillé comptait 2050 habitants, le nombre d'habitants ayant ensuite considérablement chuté notamment à cause de la fermeture des mines de Pont-Péan, une des plus grosses mines de plomb argentifère de France.


Le château de Laillé[2]

Ce château, édifié en 1779 par l'architecte Binet, avait remplacé l'ancien manoir de la Guinemernière qui comportait une fuie, un pont-levis, des douves et une chapelle reconstruite vers 1650. La chapelle Saint-Michel de la Guinemernière fut construite par les seigneurs de ce nom près de leur manoir. Dès 1636 le roi Louis XIII, considérant l'antiquité de ce sanctuaire et de l'assemblée qui s'y tenait le jour de sa fête patronale, autorisa Jacques Busnel, seigneur de la Guinemernière, à y tenir une foire le jour saint Michel de septembre. Lorsque les seigneurs de Laillé quittèrent la Guinemernière et construisirent à côté le château actuel de Laillé à la place de l'orangerie de l'ancien château, leur vieille chapelle tomba elle-même dans l'abandon, et un sanctuaire fut bénit dans une salle même du nouveau château. En 1913, Andrée Récipon qui hérite de ce château et s'y installe, tente de le restaurer.

Laillé en 1933

En 1933, on ne compte à Laillé que 431 électeurs ( les femmes n'ont pas le droit de vote). Le maire est C. Moquet, le recteur Taillandier avec Lecoq comme vicaire, les instituteurs sont M. Morel, directeur, Mmes Morel et Pourteau, Mlle Couëffic. On relève 11 débitants, 3 charrons, 2 forgerons, 2 cordonniers, 2 quincaillers, 3 tailleurs, un boucher mais 4 charcutiers, et 17 exploitants agricoles. Les foires sont programmées le lundi de la Quasimodo, 29 juin, 29 septembre.[3]

Durant la guerre

L'Église de Laillé et son clocher

Camp militaire et bombardement

La commune de Laillé fut touchée par une centaine de bombes en 1943, environ un mois avant les bombardements de Bruz. Un camp militaire allemand, construit en bois, ainsi qu'une mitrailleuse étaient installés près de la ferme du Bout du Chemin. Une DCA était postée en face, en hauteur de manière à surveiller Rennes. D'après les habitants, les Allemands souhaitaient installer un observatoire dans le clocher de l'église. Cependant la tour commençait à s'effondrer, la commune décida de la mettre en travaux, ainsi les Allemands ne purent-ils l'utiliser.

Laillé en ... U.R.S.S.

En avril 1942, les Allemands qui piétinent à quelques dizaines de kilomètres de Moscou depuis décembre 1941, décident de filmer par avance l'approche de la ville avec le franchissement d'un pont sur la Moskowa qui sera en l'occurence... la Vilaine. La Propaganda Staffel a choisi la firme U.T.A. : on va filmer des soldats allemands bien nourris, reposés et décontractés, illustrant une guerre fraîche et joyeuse en approchant de Moscou à l'été. La mise en scène nécessite de brûler le blé des champs de Laillé et de faire disparaître les meules de paille. Le pont sur la Vilaine, à l'ouest de Laillé, est censé détruit et l'on fabrique un morceau de tablier en contreplaqué incliné dans l'eau. Est aussi en contreplaqué un pont provisoire, des lézardes sont tracées au goudron sur les piles et parapets. Champs et prairies sont parsemés d'entonnoirs creusés à la pioche. Après quinze jours de travaux, de 5 heures à 14 heures 1500 soldats vont défiler tandis qu'au loin des batteries de fumigènes crachent une fumée noire et qu'en second plan brûlent des cabanes en bois.

Peu de temps après le tournage, un aréopage allemand visionne le film en secret dans un cinéma de Rennes mais on l'arrêta car sur l'écran venait d'apparaître un panneau indicateur des distances : "Moscow 3 Km - Bourg-des-Comptes 6,5 Km". [4]

références

  1. Laillé, le cadre physique, par Guy Souillet, dans Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, t. LXVII - 1944
  2. L'ancien château de Laillé sur le site infobretagne
  3. Annuaire officiel d'Ille-et-Vilaine, Fr. Simon, éd. - 1933
  4. La Bretagne dans la Résistance, de Gérard le Marec, éditions Ouest-France - 1983







Économie

Plus de 90 entreprises (y compris artisans et commerces) réparties dans la commune, sur 4 zones d’activités : Bout de Lande, La Croix aux Beurriers, le Rachat et Les Trois Prés.


Agriculture

La surface utilisée par l’activité agricole est d’environ 1 700 hectares pour 50 exploitations, dont 22 professionnelles en 2000. À noter une forte présence de l’agriculture biologique : le nombre d’exploitations bio est supérieur à la moyenne nationale.

Espace naturel sensible

Le département est propriétaire de l'espace naturel sensible du Boël[1].

Notes et références

  • Article réalisé à partir de la collecte de mémoire organisée avec les habitants de Laillé, 8 octobre 2013.


Liens externes


Géolocalisation

47.978776°, -1.721592°