Rue de Corbin

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[[1]] La rue de Corbin est une rue bien calme de Rennes située entre la rue Gambetta et l'Eglise Saint-Germain, citée dès 1397.

La rue de Corbin sur le plan de Rennes de 1726.
La rue de Corbin en 2024, vue de l'ouest avec au fond l'église Saint-Germain

Jusqu'au 15e siècle, elle se prolongeait vers l'ouest à l'emplacement de l'actuel chœur de l'église Saint-Germain. L'origine de sa dénomination est inconnue.

Au début du 17e siècle, la rue était longée par un aqueduc amenant l'eau d'une source au pied de la tour Lebat et alimentait une nouvelle fontaine située au portail sud de l'église Saint-Germain, site de l'ancien cimetière de cette paroisse[1].

Des hôtels particuliers

 
Hôtel de Rochefort, 3 rue de Corbin (photo TCI de Wikimedia Commons)
 
Hôtel de Rosnyvinen, 7, rue de Corbin. Le portail n'a malheureusement plus ses bouteroues latéraux.
 
La rue vue de l'ouest vers l'est, en juin 2022 (photo André Chauvin)

Au n° 1, on trouve l'hôtel Sarsfield avec une fenêtre gothique au chevet de l'église Saint-Germain, au n° 3 l'hôtel de Rochefort composé de deux bâtiments en équerre, avec toit à la Mansard, précédés d'une cour. On y accède par un large perron à rampe. Il fut propriété de présidents à mortier du parlement.

Au n° 6 est mort, en 1876, l'ancien maire de Rennes Emmanuel Pongérard[2].

Au n° 7 se trouve l'hôtel des Rosnyvinen de Piré. Christophe de Rosnyvinen s'était marié avec Prudence Descartes et ils avaient hérité l'hôtel qu'avait construit en 1629 le père du philosophe René Descartes, dont les pièces de réception du premier étage aux boiseries d'époque directoire comportent de grandes glaces et où se trouve un petit boudoir au plafond peint représentant une naïade versant de l'eau.

 
L'hôtel de Châteaugiron. (photo Pymouss. Creative Commons)
 
Hôtel de Boisgeffroi

De l'autre côté on admire, aux numéros 10 et 12, autour d'une cour, le bel hôtel militaire "Corbin"[3], d'abord dénommé hôtel de Boisgeffroi du nom du seigneur qui le fit construire vers 1610, puis hôtel de Châteaugiron en référence au nom de son propriétaire qui l'occupe de 1731 à 1797, et acheté, sous le Second Empire en 1860, par la princesse Elisa Napoleone Baciocchi, nièce de Napoléon Ier, princesse hors norme[4], à qui l'on doit notamment les somptueux planchers marquetés, les lustres, la rampe d'escalier et la marquise en fronton de façade[5]. Il devient au 20e siècle le siège du quartier général du 10e corps d'armée et par la suite le siège du commandant de la garnison allemande pendant la seconde guerre mondiale[6]. L'hôtel est inscrit aux monuments historiques depuis 1967.


« De tous les vieux hôtels parlementaires de l'antique rue de Corbin - (elle est mentionnée dans les annales rennaises dès 1397) - le plus imposant est bien celui où est établi le quartier général du Xe Corps d'Armée. Il se compose de deux constructions en retour d'équerre contenant un rez-de-chaussée et un étage. Le bâtiment principal comprend un pavillon central légèrement en saillie, avec deux ouvertures par étage, accoté à l'Ouest de deux et à l'Est de trois ouvertures, avec des clefs de voûte sculptées. Son toit est coupé au-dessus du pavillon central, par un fronton triangulaire, percé d'un œil-de-bœuf circulaire qu'encadrent deux branches de chêne et deux guirlandes de fruits liées au sommet par un ruban. Le deuxième bâtiment présente cinq ouvertures par étage, avec un toit à la Mansard et quatre gerbières avec anse de panier ; il possède du côté de la rue un fronton arrondi percé d'un œil-de-bœuf. Le jardin, avec ses hautes futaies, s'étend au Sud jusqu'à la rue des Francs-Bourgeois... Avant de s'appeler l'Hôtel du Corps d'Armée, il s'est appelé, au cours des âges, l'hôtel Barrin du Boisgeffroy, l'hôtel de Lézonnet, l'hôtel de Châteaugiron, suivant les propriétaires qui l'habitèrent. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 10 mai 1934 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

 
Devant l'Hôtel de Boisgeffroi, la plaque de marbre sans faute d'orthographe, donc: "quoi qu'il arrive..."
 
Le petit parc de l'hôtel de Châteaugiron, vu du nord-est

Le sens de circulation des véhicules dans la rue est toujours aujourd'hui le même qu'au début du siècle

« RUE DE CORBIN. La circulation de nombreux véhicules dans la rue de Corbin, où se trouve le quartier général de la 10e région, pouvant occasionner des accidents, il y a lieu de prendre des mesures préventives. Dans ce but, le maire de Rennes vient de décider qu'à partir de ce jour, la circulation des véhicules, dans la rue de Corbin se fera de l'ouest à l'est, c'est-à-dire du côté de l'église Saint-Germain vers la rue Gambetta. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 11 octobre 1914 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Le docteur Régnault[7] habita dans cette rue.

Un couac (quoique) sur la plaque de marbre

En juin 1998, est inaugurée en grande pompe, l'apposition d'une plaque de marbre à l'entrée de l'hôtel de commandement, commémorant le passage en cet hôtel du général de Gaulle le 15 juin 1940, "pour inciter les chefs militaires à poursuivre le combat". Les historiens font état de l'étude de l'éventualité d'un "réduit breton"[8]. Pour motif de ce déplacement De Gaulle ne donne pas la création d'un réduit : " Arrivé à Rennes le matin du 15 juin, j'y vis le général René Altmayer, qui commandait les éléments divers engagés à l'est de la Mayenne, le général Guitry, commandant la Région militaire, et le préfet d'Ille-et-Vilaine. Tous trois faisaient de leur mieux dans leurs domaines respectifs. Je m'efforçai d'organiser la coordination de leurs efforts et de leurs moyens pour la défense du terrain." [9] [10]

Mais sur la plaque est gravée la célèbre formule prononcée de Londres le 18 juin 1940 :

«Quoiqu'il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre. »

Et donc tous n'y voient que... du feu, mais pas le couac, hormis le Rennais Étienne Maignen qui fait observer quelques jours plus tard la belle faute d'orthographe que comportait cette phrase ainsi écrite, prononcée par le général de Gaulle, lui qui avait dit : " Tout homme qui écrit - et qui écrit bien, sert la France" ... Le général qui commandait alors la circonscription militaire de défense, dont le quartier général est ici, dit ne pas avoir de crédits pour faire refaire la plaque mais convint, à la perspective d'un coup de projecteur sur le quoiqu' en cas d'inaction, qu'il fallait corriger, ce qui fut fait : "Quoi qu'il arrive ...."

--Stephanus 22 février 2011 à 15:10 (CET)

Lien interne

Le jour de la victoire, rue de Corbin

Notes et références

Élisa Napoléone Baciocchi  

Sur la carte

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Galerie cartes postales

 
Hôtel Bacciochi. Quartier Général de la Division. Façade côté jardin. Carte postale Photo Desplat. Coll. YRG










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