De Gaulle à Rennes

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La plaque de marbre commémorant le passage du général de Gaulle à Rennes le 15 juin 1940

[1]

Peut-être le 12 juin et, sûrement le 15 juin 1940,le général de Gaulle, sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale du gouvernement de Paul Reynaud, est à Rennes,[2] rue de Corbin pour conférer avec le général René Altmayer et le général Guitry commandant la région militaire, en présence de M. André Borie, président du syndicat national des entrepreneurs de travaux publics[3] sur les possibilités de mettre en place un "réduit breton" face à la déferlante des armées allemandes. Quimper serait le siège du gouvernement. La ligne de défense, un triple système de fortifications bétonnées, occupées par une vingtaine de divisions[4], passerait par le cours du Couesnon, Saint-Aubin-du-Cormier, Chateaubourg, Janzé, Bain-de-Bretagne, Redon et le cours inférieur de la Vilaine. Pour les construire il faudrait 25 000 ouvriers et trois mois calcule un représentant du ministère des travaux publics. Le projet, considéré comme irréaliste, est vite abandonné. Trois jours après, les troupes allemandes sont à Rennes.[5], au lendemain du terrible bombardement du 17 juin 1940 Quant à la présence du général De Gaulle à Rennes le 12 juin, elle est controversée, et celui-ci n'y fait pas allusion, il écrit :"Au cours de la journée du 12, logé au château de Beauvais, propriété de M. Le Provost de Launay, je travaillai avec le général Colson au plan de transport en Afrique du Nord."[6]


Le 20 août 1944, une quinzaine de jours après la libération de Rennes[7] le général de Gaulle arrive dans la capitale bretonne, la première grande ville libérée, le 21 août au soir. La première section de F.F.I lui rend les honneurs et est félicitée par le général. Il couche à la préfecture. Il y écrivit à Eisenhower : « Je crois qu’il est vraiment nécessaire de faire occuper Paris au plus tôt par les forces françaises et alliées […] S’il se créait maintenant dans Paris une situation de désordre, il serait ensuite difficile de s’en rendre maître sans sérieux incidents et cela pourrait même gêner les opérations militaires ultérieures. Je vous envoie le général Koenig, nommé gouverneur militaire de Paris pour étudier avec vous la question… » [8]

Le général De Gaulle et Victor Le Gorgeu et le commandant FFI Adam, le 21 août 1944 à Rennes (cinémathèque de Bretagne)
Le général de Gaulle sous la pluie, place de la Mairie, le 21 août 1944 - [9]

Le lendemain il se rendit à l’hôtel de ville où, malgré la pluie battante, les Rennais étaient nombreux à l’acclamer... place du maréchal Pétain qui ne redeviendra place de la Mairie que le 20 septembre. Il déposa une gerbe au Panthéon puis se fit présenter les membres de la délégation spéciale et quitta Rennes pour se rendre sur la tombe de sa mère à Paimpont.

Le général de Gaulle au balcon de l'hôtel de ville avec en premier plan Victor le Gorgeu, commissaire régional de la République, et derrière le général, le préfet d'Ille-et-Vilaine Bernard Cornut-Gentille et Mgr Roques, archevêque de Rennes

Le 27 juillet 1947, parlant du terrain de la Croix-Rouge, à l’angle de la route nationale vers Saint-Brieuc et de la route menant à Vezin-le-Coquet, à défaut de le faire sur le Champ de Mars[10], le général de Gaulle fit le premier de ses discours appelant les Français à se rassembler dans un nouveau parti, le RPF, (Rassemblement du peuple français) pour lutter contre le régime exclusif des partis, promouvoir une nouvelle constitution privilégiant le pouvoir exécutif et faire face au péril que présentent les communistes au service d’un état étranger, l’URSS, tel qu’il vient d’apparaître lors de la Conférence de Paris et dans les manifestations contre le Plan Marshall :« Sur notre sol, au milieu de nous des hommes ont fait vœu d’obéissance aux ordres d’une entreprise étrangère de domination dirigée par les maîtres d’une grande puissance slave. Il s’agit en réalité de plier notre beau pays à un régime de servitude totalitaire où chaque Français ne disposerait plus ni de son corps, ni de son âme et par lequel la France elle même deviendrait l’auxiliaire soumise d’une colossale hégémonie ». Aux élections d’octobre le RPF en tirera les fruits. [11]

Texte du titre

Le 20 septembre 1958, du balcon de la préfecture le général de Gaulle, président du conseil appelé aux affaires par le président Coty à la suite des événements du 13 mai 1958 à Alger, fait un discours en faveur de son projet de constitution pour une nouvelle République, devant une foule massée contour de la Motte[12]. L’hebdomadaire Paris-Match du 27 septembre 1958 rend compte de cette journée[13].

'Le 9 juin 1951', de Gaulle est à Rennes pour la campagne des élections législatives.

Le 10 et 11 septembre 1960 le général de Gaulle inaugure l’usine Citroën en construction de Rennes – La Janais, à Chartres-de-Bretagne, parcourue par un long cortège officiel. Le dimanche 11, le général et son épouse entendent la messe à la cathédrale Saint-Pierre puis, place de la Mairie au soleil, il fait un bref discours disant sa "confiance dans le destin de la Bretagne lié à celui de la France"[14] [15].

En quittant la préfecture, le 31 janvier 1969

Le 31 janvier 1969 est la date du dernier passage à Rennes du général de Gaulle. Arrivé en Caravelle à l’aéroport de Rennes–Saint-Jacques sous la pluie, il gagne le centre par la Rue de l'Alma, passe par les quais et monte à la préfecture. Le lendemain il prend un bain de foule place de la Mairie. A l’hôtel de Ville Henri Fréville affirme que « nous ne séparons pas dans nos affections la Bretagne de la France. Dans sa réponse le général constate que « Rennes, métropole, grande ville industrielle, universitaire et technique lie la péninsule bretonne au reste du corps de la patrie» et il annonce qu'elle sera le chef-lieu d’une région officiellement reconnue comme les autres régions de France (c’est une des mesures prévues par la réforme constitutionnelle qui sera mise au référendum et repoussée avec toute la réforme, ce qui amènera le général à démissionner de la présidence de la République). Sur la place, parmi les applaudissements, on entend des cris : « Libérez la Bretagne ! » et « Le fascisme ne passera pas ». Puis, pendant une demi-heure le général survola en hélicoptère l’agglomération pour prendre la mesure des efforts universitaires (Beaulieu), en matière de logements (Maurepas et amorce de la ZUP sud) et pour l’industrie (Citroën qui fournit déjà 8000 emplois).

références

  1. Rue de Corbin
  2. Charles de Gaulle, par Philippe Barrès, Plon. éd. Cartier - 1945 - L'Appel du 18 juin 1940, par François Delpla, éd. Grasset et Fasquelle - 2000 - Paul Reynaud : Un homme d'Etat dans la tourmente, septembre 1939-juin 1940, par Jean-Pierre Guichard. Ed. L'Harmattan - 2008
  3. Ouest-France du 15 juin 1948 - Le Peuple du désastre,par Henri Amouroux,éd. Robert Laffont - 1976
  4. La défense et l’invasion du Cotentin en juin 1940. Roger-Gérard Nobecourt Études Normandes - 1973
  5. 18 juin 1940 : les troupes allemandes à Rennes, ville traumatisée
  6. Mémoires de Guerre. L'appel. Général De gaulle. , pp. 54, 55, éd. Librairie Plon - 1954
  7. Libération de Rennes
  8. Fondation Lecrec.com ; La secrète entente de Gaulle – Leclerc pour la Libération
  9. collection D. Badault
  10. esplanade Général De Gaulle
  11. Discours de De Gaulle le 27 juillet 1947
  12. Contour de la Motte
  13. Discours du Général De Gaulle
  14. http://www.ina.fr/politique/allocutions-discours/video/
  15. Déplacement à Rennes du général de Gaulle les 10 et 11 septembre 1960