Quai Chateaubriand
Le quai Chateaubriand, construit entre 1841 et 1846, comme toute les lignes des quais, relie, en rive droite de la Vilaine canalisée, la rue Gambetta et le pont Pasteur à la rue Jean Jaurès. L'endroit fut connu sous le nom "le Pré Rond" en 1495.
Il fut d'abord appelé quai Saint-Georges de l'ancien pont Saint-Georges jusqu'à la place Saint-Germain et quai de Berlin du pont Saint-Germain jusqu'à l'actuel pont Jean Jaurès[3]. Il apparaît comme tel sur plan dès 1851, ainsi que dans la nomenclature des voies de Rennes du 24 juillet 1923. Aujourd'hui, il fait face au quai Émile Zola auquel il est relié par la passerelle Saint-Germain.
30 000 monnaies romaines du 4e siècle furent découvertes lors des travaux dans le lit de la Vilaine. Les quais de la rive droite étaient parcourus par le petit train des T.I.V., le tortillard[4].
Au n°5, on remarque le bel immeuble de style néo-Renaissance, dont la façade fut sculptée par l'artiste rennais Jean-Baptiste Barré[5].
Le nom du quai rappelle :
François-René de Chateaubriand
(4 septembre 1768, Saint-Malo - 4 juillet 1848, Paris)
écrivain et homme politique français
Chateaubriand se remémore ses jeunes années à Rennes, encore sous l'Ancien Régime. En 1782, il est alors âgé de quatorze ans et quitte le collège de Dol pour celui de Rennes : « Je ne tardai pas à partir pour Rennes : j'y devais continuer mes études et clore mon cours de mathématique, afin de subir ensuite à Brest l'examen de garde-marine. Monsieur de Fayolle était principal du collège de Rennes. On comptait dans ce Juilly de la Bretagne trois professeurs distingués, l'abbé de Chateaugiron, l'abbé Germé pour la rhétorique, l'abbé Marchand pour la physique. Le pensionnat et les externes étaient nombreux, les classes fortes ».
Le jeune François-René a passé cette année rennaise dans la rigueur de l'étude et l'insouciance de l’internat. Ce texte, extrait des Mémoires d'outre-tombe, continue plus loin sur une analogie inattendue : « Rennes me semblait une Babylone, le collège un monde ». Toujours dans les Mémoires, il raconte les États généraux de 1789, à Rennes. L'épisode dont il parle est en réalité la Journée des Bricoles, un événement prérévolutionnaire qui opposa nobles et étudiants : « Un journal, La Sentinelle du Peuple, rédigé à Rennes par un écrivailleur arrivé de Paris, fomentait les haines. Les États se tinrent dans le couvent des Jacobins, sur la place du Palais. Nous entrâmes, avec les dispositions qu'on vient de voir, dans la salle des séances ; nous n'y fûmes pas plus tôt établis que le peuple nous assiégea. Ces 25, 26, 27 et 28 janvier 1789 furent des jours malheureux »[6].
Sur la carte
Références
- ↑ éd. Lévy et Neurben réunis, Paris
- ↑ journal l'Ouest-Eclair du 21 juillet 1940
- ↑ "Les Rues de Rennes. Notices sur les Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades de la ville de Rennes", Lucien Decombe, 1892, p.30
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat, J. Larcher, éd. -1911
- ↑ Rue Jean-Baptiste Barré
- ↑ https://www.unidivers.fr/rennes-des-ecrivains-chateaubriand-sans-culottes/
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