Dénomination des voies
La dénomination des voies est une pratique consistant à associer un nom à une axe de circulation (automobile, piéton, ...), ce qui permet à un ensemble de personnes de mieux se repérer dans l'espace.
Le processus de dénomination
Lorsque l'on parle d'une voie, il peut s'agir d'une rue (voir catégorie : Rue de Rennes), terme le plus utilisé pour caractériser une voie (nombre de rues à Rennes?), mais aussi une avenue, un boulevard, une place, un square...
A Rennes, c'est une décision, une délibération notifiée au sein du conseil municipal de la ville qui acte la procédure de dénomination d'une voie. Cela peut être une modification de l'intitulé de la voie, par exemple la correction d'une erreur sur le nom ou le libellé (rue Pongérard: la délibération de 1902 indiquait rue Pontgérard), le changement de nom (le passage Capitaine Meignan devenu passage Adrien Buffet), l'ajout d'une précision dans le nom (la rue Le Chapelier devenue en 1989 la rue Isaac Le Chapelier, notamment afin d'éviter les confusions avec la ruelle aux Chapeliers); ou de son tracé (par exemple le prolongement de la rue Champion de Cicé), ce qui implique parfois aussi une rectification de son type (une allée qui ne débouche pas sur une autre voie peut devenir une rue lorsqu'elle finit par le faire; la rue Maurice Le Lannou était anciennement un rond-point puis une ellipse).
Une délibération peut aussi concerner la création du nom d'une voie et de son tracé ou au contraire sa suppression. Parfois, un nom de voie est réutilisé à un autre emplacement (rue Edouard Turquety, rue Pierre Abelard), soit car la rue a disparu physiquement, soit parce qu'il a été jugé utile d'attribuer la dénomination a un lieu plus représentatif, ce qui peut peut être le cas quand un personnage est né ou a vécu à l'endroit en question.
Une voie privée non-dénommée qui existe depuis de nombreuses années peut, lors de son passage dans le domaine public, se voir attribuer un nom. C'est le cas (exemple). Une voie peut aussi avoir été ouverte et exister pendant plusieurs années sans recevoir de dénomination officielle par délibération, c'est le cas de la rue Richard-Lenoir ouverte en 1877 mais dont le nom n'a été inscrit officiellement qu'en 2008.
Seules les personnalités décédées peuvent être associées à un nom de voie ou d'espace public. Historiquement ce n'était pas toujours le cas (exemple).
Le 2 juin 1986, les impasses de la ville sont toutes devenues allées ou rues (pourquoi)
Certaines voies ne sont pas uniquement évoquées par leur nom officiel, c'est le cas par exemple de la rue Saint-Michel appelée familièrement rue de la Soif, ou de la rue des Innocents lorsque certains évoquent la rue des Innocents pendus.
Dans le cas du boulevard Pierre Mendès-France, c'est le nom de la voie dénommée par la ville de Saint-Jacques-de-la-Lande qui a été repris pour la partie de voie se trouvant sur Rennes.
L’Histoire de Rennes en filigrane
Origines
Les rues ont parfois des noms depuis le Moyen-Age. Ils ont souvent été donné (et parfois déformé au fil du temps) par les habitants des lieux et n’étaient souvent connus que de ceux qui les fréquentaient.
L'origine du nom donné à une voie fait souvent référence:
- au nom d'un lieu-dit (*),
- à la direction vers laquelle s'oriente la voie en partant du centre de la ville (rue de Dinan, rue de Châteaugiron, boulevard de Vitré, ...),
- au nom d'un notable (quai de Richemont, ...),
- au nom d'un monument référence (place du Calvaire, rue du Puits Jacob, place du Palais, rue de la Santé, ...),
- à des artisans qui y travaillaient (rue de la Poissonnerie, rue de la Mégisserie, ruelle aux Chapeliers, rue de la Cordonnerie, ...),
- à une particularité géographique (Le Bout du Monde, boulevard de l'Ouest, ...),
- à une personnalité marquante :
-rennaise (*),
-bretonne (*),
-française (*),
-étrangère (*)
- à un symbole identitaire (place de Bretagne, rue de l'Hermine)
Historiquement, les rues portaient des noms cherchant à honorer le pouvoir en place.
A Rennes existaient, jusqu'à la Révolution Française , les rue Royale, rue d'Orléans, rue Rallier du Baty, rue de Toulouse, ...
orignes de rennes (rue Postuminus, condate...) constructeurs de la ville (architectes notamment) gouverneurs de la ville
https://fr.wikisource.org/wiki/Notices_sur_les_rues_de_Rennes_1883
L'empreinte des régimes politiques et la trace des conflits
Des passages marquants ressortent facilement lorsque l'on balaie les écrits sur les dénominations des voies. On peut de ce fait remarquer que chaque régime politique impose le nom des rues :
La Révolution transforme les noms de rues. La rue Saint-Yves devient la rue des Sans-Culottes, la rue Bertrand prit le nom de rue des Lillois, ...
Le Premier Empire affiche ses victoires militaires et ses figures en dénommant entre autres les rue d'Iéna, place Napoléon et boulevard de l'Impératrice.
Le Second Empire en fait de même avec la rue d'Inkermann, l'avenue Napoléon III ou encore le boulevard Solférino.
Après la Guerre de 1870 , on rend hommage à des batailles (rue de Châteaudun) ou à des territoires annexés (boulevard de Strasbourg, boulevard de Metz).
La IIIe République préfère mettre en avant ses grands hommes (rue Jean Jaurès, rue Gambetta, boulevard Georges Clémenceau, ...) (voir les maires de Rennes)
La 1ère guerre mondiale honore ses héros :
Durant la 2ème guerre mondiale , sous l'Occupation, la place du Maréchal Pétain remplace le place de la Mairie mais cette dénomination est immédiatement retirée après la Libération. Cependant la rue Edith Cavell, qui avait pris la place de la rue de Berlin après la 1ère guerre mondiale ne fut pas rebaptisée du nom de la capitale du Reich. Certaines voies prennent le nom de personnages marquants de la Libération (avenue Sir Winston Churchill, avenue Général George S. Patton, square Général John S. Wood) ou de la Résistance (*)
Les guerres d'Algérie et d'Indochine
Structure en quartiers, homogénéisation des noms et nouvelles problématiques
Le rôle du souvenir
Aujourd'hui à Rennes, et en règle générale partout en France, on choisit de donner un nom de rue en tenant compte du lieu de création de la voie.
Ainsi, si le projet s'inscrit dans une zone liée à l'agriculture, on essaiera souvent de conserver le nom d'un lieu-dit (rue de la Perrière).
Si il s'agit d'un ancien site industriel, la volonté est aussi de préserver cette trace, comme c'est le cas par exemple pour la place de la Brasserie à Rennes.
Féminisation
http://enenvor.fr/eeo_actu/commemo/feminiser_les_noms_de_rues.html
http://elus-rennes.eelv.fr/denomination-despaces-publics-place-aux-femmes/
En breton
Même si, historiquement, c'est le gallo qui était parlé à Rennes, le breton... charte problématique des plaques de rues