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Le 27 mai 1943, les deux amants, inculpés de tentative d’assassinat sont placés sous mandat de dépôt, Lydie incarcérée à la maison centrale<ref>[[Détenus des prisons de Rennes]]</ref> et l’homme à la prison de la [[rue Duhamel]]<ref>[[Rue Saint-Hélier]]</ref>. On perquisitionne à leur domicile du 93 bis [[mail François Mitterrand|avenue du Mail]] où l’on trouve un codex pharmaceutique dont une page cornée traite de la préparation du poison en cause. Le 10 mai, Lydie ayant été destinataire d’une lettre qu’elle avait adressée à son mari et retournée d’Allemagne avait peut-être cru celui-ci mort et aurait tenté un suicide par le gaz heureusement arrêté par un voisin. Le 11 juin une confrontation acerbe a lieu entre les deux amants et Paul Crossouard, qui a toujours nié toute participation, décide de prendre comme défenseur un grand avocat, Me Ribet, défenseur de Édouard Daladier au procès de Riom.
Le 27 mai 1943, les deux amants, inculpés de tentative d’assassinat sont placés sous mandat de dépôt, Lydie incarcérée à la maison centrale<ref>[[Détenus des prisons de Rennes]]</ref> et l’homme à la prison de la [[rue Duhamel]]<ref>[[Rue Saint-Hélier]]</ref>. On perquisitionne à leur domicile du 93 bis [[mail François Mitterrand|avenue du Mail]] où l’on trouve un codex pharmaceutique dont une page cornée traite de la préparation du poison en cause. Le 10 mai, Lydie ayant été destinataire d’une lettre qu’elle avait adressée à son mari et retournée d’Allemagne avait peut-être cru celui-ci mort et aurait tenté un suicide par le gaz heureusement arrêté par un voisin. Le 11 juin une confrontation acerbe a lieu entre les deux amants et Paul Crossouard, qui a toujours nié toute participation, décide de prendre comme défenseur un grand avocat, Me Ribet, défenseur de Édouard Daladier au procès de Riom.


Ce n’est que dix mois plus tard, le 12 mars 1944, que la chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Rennes, estimant que l’intention criminelle de Lydie Fourgeau avait été détruite par la lettre envoyée à son mari recommandant de ne pas toucher au gâteau, rendit une ordonnance de non lieu en faveur des deux amants qui furent remis en liberté<ref>''L’affaire du gâteau empoisonné, un vaudeville rennais en pleine guerre mondiale !'' Alter1fo.com Le magazine citoyen rennais - avril 2018</ref>.
Ce n’est que dix mois plus tard, le 12 mars 1944, que la chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Rennes, estimant que l’intention criminelle de Lydie Fourgeau avait été détruite par la lettre envoyée à son mari recommandant de ne pas toucher au gâteau, rendit une ordonnance de non lieu en faveur des deux amants qui furent remis en liberté<ref>''[[L’affaire du gâteau empoisonné, un vaudeville rennais en pleine guerre mondiale ]]!'' Alter1fo.com Le magazine citoyen rennais - avril 2018</ref>.


===Références===
===Références===

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Gâteau empoisonné.png
Lydie, l'étrange pâtissière (Ouest-Eclair du 28.05.1943)

Le 26 mai 1943, l’Ouest-Eclair titre en première page sur la mort d’un homme au S.T.O en Allemagne[1] pour avoir absorbé du gâteau empoisonné à la place du mari visé par deux amants à Rennes. Un long article expose les faits.

En juin 1942 le couple de Michel et Lydie Fourgeau avait été atteint par l’orage : un coup de foudre avait frappé un jeune étudiant en médecine, Paul Crossouard, 23 ans, aussi footballeur au Stade rennais, et la belle Lydie qui, ne supportant pas le mensonge, avouera sa liaison à son mari, lequel va s’effacer en … contractant un engagement de travailleur volontaire en Allemagne, répondant à l'appel de Laval pour la relève Wikipedia-logo-v2.svg des prisonniers, et une procédure de divorce est engagée. Mais l’amant, apprenant que Lydie correspondait avec son mari, fait des scènes et, en mars 1943 un colis est envoyé à l’usine allemande où travaille Michel Fourgeau contenant des cigarettes, du tabac et un magnifique gâteau de Savoie, en fait un dangereux gâteau. Heureusement, le mari venait de recevoir à temps une lettre express de sa femme, prise de remords, l’informant que le gâteau avait été empoisonné sur l’instigation de Crossouard. Hélas, quatre camarades S.T.O. de Fourgeau se partagèrent, pour améliorer leur maigre ordinaire, la bonne aubaine qu’était ce gâteau abandonné et l’un d’eux en mourut, les trois autres s’en sortant par les soins de médecins allemands. L’inconséquent Michel Fourgeau fut arrêté par la justice allemande pour homicide par imprudence et condamné à plusieurs mois de prison.

Le 27 mai 1943, les deux amants, inculpés de tentative d’assassinat sont placés sous mandat de dépôt, Lydie incarcérée à la maison centrale[2] et l’homme à la prison de la rue Duhamel[3]. On perquisitionne à leur domicile du 93 bis avenue du Mail où l’on trouve un codex pharmaceutique dont une page cornée traite de la préparation du poison en cause. Le 10 mai, Lydie ayant été destinataire d’une lettre qu’elle avait adressée à son mari et retournée d’Allemagne avait peut-être cru celui-ci mort et aurait tenté un suicide par le gaz heureusement arrêté par un voisin. Le 11 juin une confrontation acerbe a lieu entre les deux amants et Paul Crossouard, qui a toujours nié toute participation, décide de prendre comme défenseur un grand avocat, Me Ribet, défenseur de Édouard Daladier au procès de Riom.

Ce n’est que dix mois plus tard, le 12 mars 1944, que la chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Rennes, estimant que l’intention criminelle de Lydie Fourgeau avait été détruite par la lettre envoyée à son mari recommandant de ne pas toucher au gâteau, rendit une ordonnance de non lieu en faveur des deux amants qui furent remis en liberté[4].

Références