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Le registre de la Confrérie du papegault (CC 659) est consultable en ligne sur le site des archives de Rennes à cette page : https://www.archives.rennes.fr/ark:/74559/177538.422983/dao/0/1/idsearch:RECH_e51c900f3148819edac16508b145f901?id=https%3A%2F%2Fwww.archives.rennes.fr%2Fark%3A%2F74559%2F177538.422983%2Fcanvas%2F0%2F1 | Le registre de la Confrérie du papegault (CC 659) est consultable en ligne sur le site des archives de Rennes à cette page : https://www.archives.rennes.fr/ark:/74559/177538.422983/dao/0/1/idsearch:RECH_e51c900f3148819edac16508b145f901?id=https%3A%2F%2Fwww.archives.rennes.fr%2Fark%3A%2F74559%2F177538.422983%2Fcanvas%2F0%2F1 | ||
{{Citation|texte=''Il y avait anciennement à Rennes trois sortes d'oiseaux, ou papegais, qui dépendaient de la communauté de ville. Les deux premiers, selon la permission qui en fut donnée l'an 1544, furent établis à la place de la Butte, et prirent leur nom du but qui y était posé : il s'étendait le long du mur de Champ-Jacquet, depuis l'hôtel de Tizé jusqu'à l'escalier qui monte sur ce mur. Le troisième, nommé de l'Arquebuse, était planté sur la tour du Chesne, derrière l'[[hôtel de Ville|Hôtel-de-Ville]]. Il ne se trouve plus à l'Hôtel-de-Ville aucun des titres primordiaux de leur institution, soit qu'ils aient été divertis, soit qu'en conséquence du transport qui se fit des droits des deux premiers aux Jésuites, pour leur subsistance, on les eût aussi rendus propriétaires des titres. Quoi qu'il en soit, ils furent abolis, et il ne resta plus que le papegai de l'Arquebuse, qui ne subsista que du peu de revenus qui y demeura attaché. On apprend néanmoins, par la lecture de plusieurs pièces qui se trouvent dans la liasse de celles qui concernent les deux papegais, qu'ils furent institués, pour la première fois, par le duc François II, l'an 1460, et qu'ils furent depuis confirmés par le roi Charles IX, aux années 1566 et 1568. Au reste, il est porté dans tous les anciens registres que la présentation de cette dernière espèce d'oiseau, consistant dans une forme de pigeon, s'est toujours faite par le prévôt et le roi de chaque année ; qu'avant le 1er de mai, le roi le présentait tous les ans à la communauté pour l'examiner et juger si la fabrique en était bonne, et l'assemblée l'acceptait ou le rejetait. Anciennement sa fabrique était de fer bien battu, et il était planté au bout d'une gaule, aussi de fer bien battu, d'environ quatre pieds de longueur ; de grosses goupilles l'arrêtaient par dessus, et de gros boutons, qu'on attachait par dessous, le garantissaient de quantité de coups. Cette gaule était attachée, par son extrémité du bas, à une longue pièce de bois élevée, en forme de mât, sur une machine de charpente qu'on plantait sur la tour du Chesne, et on le tirait de dessus un parquet qu'on construisait exprès tous les ans auprès du mur de l'Hôtel-de-Ville qui regardait la tour. Il était très-difficile de l'abattre, et il durait quelquefois plus d'un mois ; mais en 1700, on le fit de bois, et l'on se contenta de l'attacher, à hauteur d'homme, à un poteau ; ce qui faisait qu'il ne durait que quatre à cinq jours. A l'égard des droits et attributs qui y sont restés attachés, on croit, par une déclaration du 9 janvier 1670, que la communauté de ville donnait à celui qui l'abattait cent quinze livres sur les anciens devoirs, et, en conséquence d'un arrêt du Conseil du 27 juillet 1671, il devait toucher du fermier des devoirs 500 livres, et quelquefois davantage, pour l'exemption de vingt tonneaux de vin. Le roi de la fête, outre l'oiseau, devait encore présenter avant le premier mai, à la communauté de ville, un fusil de la valeur au moins de 10 écus, pour tirer au blanc. Les chevaliers tiraient à tour de rôle, et celui qui approchait le plus près du centre devenait le possesseur légitime du fusil ; mais, par un abus assez étrange, on laissait tirer le premier venu qui se présentait. Le 16 mai 1614, il fut enjoint à l'huissier de la ville d'avertir, aussitôt l'oiseau abattu, le procureur-syndic de se trouver, avec le greffier, en l'Hôtel-de-Ville, pour assister à son adjudication et au serment du roi de la cérémonie. Le 28 avril 1625, on arrêta que le papegai ne serait point tiré cette année, et que son revenu serait employé au soulagement des malades, qui étaient d'autant plus nombreux que la ville de Rennes était désolée par une épidémie. Le 25 mai 1632, la communauté ayant jugé que l'oiseau avait été mal abattu, il fut arrêté que le revenu en serait employé à la construction des murs de l'[[centre hospitalier universitaire (CHU)|hôpital de Santé]], auquel on travaillait alors. — II n'y a aucun titre aux archives de la communauté de ville qui fasse mention des droits du jeu de l'oie ; elles disent seulement que le directeur des devoirs avait coutume d'accorder le débit de deux à trois barriques de vin à ceux qui le couraient. Ce jeu est aboli depuis plusieurs années, ainsi que celui du papegai, supprimé en 1770.''|auteur=Jean Ogée|origine=Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, pages concernant Rennes|collecteur=Manu35|date=1778}} | {{Citation|texte=''Il y avait anciennement à Rennes trois sortes d'oiseaux, ou papegais, qui dépendaient de la communauté de ville. Les deux premiers, selon la permission qui en fut donnée l'an 1544, furent établis à la place de la Butte, et prirent leur nom du but qui y était posé : il s'étendait le long du mur de Champ-Jacquet, depuis l'hôtel de Tizé jusqu'à l'escalier qui monte sur ce mur. Le troisième, nommé de l'Arquebuse, était planté sur la tour du Chesne, <ref>[[Tour Duchesne]]</ref> derrière l'[[hôtel de Ville|Hôtel-de-Ville]]. Il ne se trouve plus à l'Hôtel-de-Ville aucun des titres primordiaux de leur institution, soit qu'ils aient été divertis, soit qu'en conséquence du transport qui se fit des droits des deux premiers aux Jésuites, pour leur subsistance, on les eût aussi rendus propriétaires des titres. Quoi qu'il en soit, ils furent abolis, et il ne resta plus que le papegai de l'Arquebuse, qui ne subsista que du peu de revenus qui y demeura attaché. On apprend néanmoins, par la lecture de plusieurs pièces qui se trouvent dans la liasse de celles qui concernent les deux papegais, qu'ils furent institués, pour la première fois, par le duc François II, l'an 1460, et qu'ils furent depuis confirmés par le roi Charles IX, aux années 1566 et 1568. Au reste, il est porté dans tous les anciens registres que la présentation de cette dernière espèce d'oiseau, consistant dans une forme de pigeon, s'est toujours faite par le prévôt et le roi de chaque année ; qu'avant le 1er de mai, le roi le présentait tous les ans à la communauté pour l'examiner et juger si la fabrique en était bonne, et l'assemblée l'acceptait ou le rejetait. Anciennement sa fabrique était de fer bien battu, et il était planté au bout d'une gaule, aussi de fer bien battu, d'environ quatre pieds de longueur ; de grosses goupilles l'arrêtaient par dessus, et de gros boutons, qu'on attachait par dessous, le garantissaient de quantité de coups. Cette gaule était attachée, par son extrémité du bas, à une longue pièce de bois élevée, en forme de mât, sur une machine de charpente qu'on plantait sur la tour du Chesne, et on le tirait de dessus un parquet qu'on construisait exprès tous les ans auprès du mur de l'Hôtel-de-Ville qui regardait la tour. Il était très-difficile de l'abattre, et il durait quelquefois plus d'un mois ; mais en 1700, on le fit de bois, et l'on se contenta de l'attacher, à hauteur d'homme, à un poteau ; ce qui faisait qu'il ne durait que quatre à cinq jours. A l'égard des droits et attributs qui y sont restés attachés, on croit, par une déclaration du 9 janvier 1670, que la communauté de ville donnait à celui qui l'abattait cent quinze livres sur les anciens devoirs, et, en conséquence d'un arrêt du Conseil du 27 juillet 1671, il devait toucher du fermier des devoirs 500 livres, et quelquefois davantage, pour l'exemption de vingt tonneaux de vin. Le roi de la fête, outre l'oiseau, devait encore présenter avant le premier mai, à la communauté de ville, un fusil de la valeur au moins de 10 écus, pour tirer au blanc. Les chevaliers tiraient à tour de rôle, et celui qui approchait le plus près du centre devenait le possesseur légitime du fusil ; mais, par un abus assez étrange, on laissait tirer le premier venu qui se présentait. Le 16 mai 1614, il fut enjoint à l'huissier de la ville d'avertir, aussitôt l'oiseau abattu, le procureur-syndic de se trouver, avec le greffier, en l'Hôtel-de-Ville, pour assister à son adjudication et au serment du roi de la cérémonie. Le 28 avril 1625, on arrêta que le papegai ne serait point tiré cette année, et que son revenu serait employé au soulagement des malades, qui étaient d'autant plus nombreux que la ville de Rennes était désolée par une épidémie. Le 25 mai 1632, la communauté ayant jugé que l'oiseau avait été mal abattu, il fut arrêté que le revenu en serait employé à la construction des murs de l'[[centre hospitalier universitaire (CHU)|hôpital de Santé]], auquel on travaillait alors. — II n'y a aucun titre aux archives de la communauté de ville qui fasse mention des droits du jeu de l'oie ; elles disent seulement que le directeur des devoirs avait coutume d'accorder le débit de deux à trois barriques de vin à ceux qui le couraient. Ce jeu est aboli depuis plusieurs années, ainsi que celui du papegai, supprimé en 1770.''|auteur=Jean Ogée|origine=Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, pages concernant Rennes|collecteur=Manu35|date=1778}} | ||
Version actuelle datée du 13 décembre 2022 à 07:13
La rue du Papegault est une voie axée sud-ouest - nord-est, dans la quartier des Longs Champs, reliant la rue du Clos Courtel à la rue Tanguy Malmanche. Elle fut dénommée par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 5 avril 1982.
Cette rue, située dans un quartier moderne de Rennes est ainsi étrangement nommée, le papegault, ou papegay étant un ancien jeu avec concours entre archers ou arbalétriers tirant à l'arc ou à l'arbalète un oiseau de carton ou de bois peint placé en haut d'une longue perche. Pareil nom est en général porté par une rue d'un vieux quartier de ville.
A Rennes, les papegauts avaient fondé leur société dès 1443, rue du Champ-Jacquet, et tiraient sur la tour Duchesne, près de la rue Nantaise, le tir à l'arbalète ayant lieu au nord du Champ-Jacquet, puis sur une butte aux arbalétriers située entre la Vilaine et l'actuelle rue du Pré-Botté, sur laquelle fut plantée la perche. Il existait d'ailleurs en 1642 une maison des Arbalestriers[1]. Il cesse vers 1680 et devint au 18e siècle un jeu de notable. Les archives de Rennes conservent une vue coloriée représentant deux arbalétriers visant l'oiseau perché au dessus du toit de la tour orné d'un grand drapeau[2].
Le registre de la Confrérie du papegault (CC 659) est consultable en ligne sur le site des archives de Rennes à cette page : https://www.archives.rennes.fr/ark:/74559/177538.422983/dao/0/1/idsearch:RECH_e51c900f3148819edac16508b145f901?id=https%3A%2F%2Fwww.archives.rennes.fr%2Fark%3A%2F74559%2F177538.422983%2Fcanvas%2F0%2F1
« Il y avait anciennement à Rennes trois sortes d'oiseaux, ou papegais, qui dépendaient de la communauté de ville. Les deux premiers, selon la permission qui en fut donnée l'an 1544, furent établis à la place de la Butte, et prirent leur nom du but qui y était posé : il s'étendait le long du mur de Champ-Jacquet, depuis l'hôtel de Tizé jusqu'à l'escalier qui monte sur ce mur. Le troisième, nommé de l'Arquebuse, était planté sur la tour du Chesne, [3] derrière l'Hôtel-de-Ville. Il ne se trouve plus à l'Hôtel-de-Ville aucun des titres primordiaux de leur institution, soit qu'ils aient été divertis, soit qu'en conséquence du transport qui se fit des droits des deux premiers aux Jésuites, pour leur subsistance, on les eût aussi rendus propriétaires des titres. Quoi qu'il en soit, ils furent abolis, et il ne resta plus que le papegai de l'Arquebuse, qui ne subsista que du peu de revenus qui y demeura attaché. On apprend néanmoins, par la lecture de plusieurs pièces qui se trouvent dans la liasse de celles qui concernent les deux papegais, qu'ils furent institués, pour la première fois, par le duc François II, l'an 1460, et qu'ils furent depuis confirmés par le roi Charles IX, aux années 1566 et 1568. Au reste, il est porté dans tous les anciens registres que la présentation de cette dernière espèce d'oiseau, consistant dans une forme de pigeon, s'est toujours faite par le prévôt et le roi de chaque année ; qu'avant le 1er de mai, le roi le présentait tous les ans à la communauté pour l'examiner et juger si la fabrique en était bonne, et l'assemblée l'acceptait ou le rejetait. Anciennement sa fabrique était de fer bien battu, et il était planté au bout d'une gaule, aussi de fer bien battu, d'environ quatre pieds de longueur ; de grosses goupilles l'arrêtaient par dessus, et de gros boutons, qu'on attachait par dessous, le garantissaient de quantité de coups. Cette gaule était attachée, par son extrémité du bas, à une longue pièce de bois élevée, en forme de mât, sur une machine de charpente qu'on plantait sur la tour du Chesne, et on le tirait de dessus un parquet qu'on construisait exprès tous les ans auprès du mur de l'Hôtel-de-Ville qui regardait la tour. Il était très-difficile de l'abattre, et il durait quelquefois plus d'un mois ; mais en 1700, on le fit de bois, et l'on se contenta de l'attacher, à hauteur d'homme, à un poteau ; ce qui faisait qu'il ne durait que quatre à cinq jours. A l'égard des droits et attributs qui y sont restés attachés, on croit, par une déclaration du 9 janvier 1670, que la communauté de ville donnait à celui qui l'abattait cent quinze livres sur les anciens devoirs, et, en conséquence d'un arrêt du Conseil du 27 juillet 1671, il devait toucher du fermier des devoirs 500 livres, et quelquefois davantage, pour l'exemption de vingt tonneaux de vin. Le roi de la fête, outre l'oiseau, devait encore présenter avant le premier mai, à la communauté de ville, un fusil de la valeur au moins de 10 écus, pour tirer au blanc. Les chevaliers tiraient à tour de rôle, et celui qui approchait le plus près du centre devenait le possesseur légitime du fusil ; mais, par un abus assez étrange, on laissait tirer le premier venu qui se présentait. Le 16 mai 1614, il fut enjoint à l'huissier de la ville d'avertir, aussitôt l'oiseau abattu, le procureur-syndic de se trouver, avec le greffier, en l'Hôtel-de-Ville, pour assister à son adjudication et au serment du roi de la cérémonie. Le 28 avril 1625, on arrêta que le papegai ne serait point tiré cette année, et que son revenu serait employé au soulagement des malades, qui étaient d'autant plus nombreux que la ville de Rennes était désolée par une épidémie. Le 25 mai 1632, la communauté ayant jugé que l'oiseau avait été mal abattu, il fut arrêté que le revenu en serait employé à la construction des murs de l'hôpital de Santé, auquel on travaillait alors. — II n'y a aucun titre aux archives de la communauté de ville qui fasse mention des droits du jeu de l'oie ; elles disent seulement que le directeur des devoirs avait coutume d'accorder le débit de deux à trois barriques de vin à ceux qui le couraient. Ce jeu est aboli depuis plusieurs années, ainsi que celui du papegai, supprimé en 1770. »
— Jean Ogée
Origine : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, pages concernant Rennes • Recueilli par Manu35 • 1778 • licence
Sur la carte
Notes et références
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat, librairie moderne Larcher - 1911
- ↑ Histoire de Rennes, par Gauthier Aubert, Alain Croix, Michel Denis, iconographie Jean-Yves Veillard. Apogée Presse universitaire de Rennes - 2006
- ↑ Tour Duchesne