Rue Nantaise
La rue Nantaise est une voie nord-sud, parallèle au canal d’Ille-et-Rance, partant de la place du Bas des Lices à la place Maréchal Foch où se dresse la Croix de la Mission. Elle fut tracée en 1663 lorsque furent régalés les terrains bordant le rempart à l'ouest mais ne devint vraiment une rue que lorsqu'on y autorisa la construction de logements à la suite de l'incendie de 1720, au niveau de l'ancienne "place Gaste, emplacement situé entre les remparts et le Pré-Raoul"[1]. Si bien que son premier nom fut rue du Pré-Raoul, du nom du pré situé tout près de la Porte Mordelaise. Au n° 10 on voit des solives en bois sculpté de figures grimaçantes, sur lesquelles s'appuient les balcons.
Pourquoi une rue Nantaise et une rue de Nantes à Rennes ? Parce que de cette porte on devait passer par cette voie pour gagner la route de Nantes, faute de pont enjambant les fossés bordant les remparts sud de la cité[2]. Proche des Lices, la rue avait l'aspect des rue radiales des faubourgs et comportait en 1900 une dizaine de cafés et auberges, deux marchands de vins et l'hôtel de l'Ouest.
Pendant la seconde guerre mondiale, la rue Nantaise, sans objectif militaire, fut sévèrement touchée lors du bombardement du 29 mai 1943. Sa partie sud est devenue fort plaisante avec les jardins aménagés au pied de la tour Duchesne[3], qui servait jadis au jeu de papegault, près de l'ancien hôtel d'Artillerie, bien dégagée, seul vestige remarquable[4], avec la Porte Mordelaise, de l'ancienne ceinture de fortifications rennaises. Elle tient son appellation de Jehan Duchesne, grand portier de la ville qui y résidait au 15e siècle. On a aussi mis à jour et en valeur un soubassement de l'enceinte gallo-romaine du IIIe siècle, reconnaissable à son appareillage de briques.
Un lièvre sur la place des Lices
De nos jours une apparition si insolite n'aurait que peu de chances de se produire. La présence d'animaux sauvages en centre-ville n'est pas monnaie courante à Rennes, même si un cerf est apparu quelque peu perdu en 2016, notamment près du Colombier[5].
Le quotidien républicain "L'Express de Rennes et de l'Ouest", dans son numéro 18 du 16 novembre 1894, nous relate cette histoire :
« Un lièvre dans nos rues.
Mardi, vers trois heures de l'après-midi, le quartier des Lices a été mis en rumeur par un événement extraordinaire... Un lièvre, qui venait de la rue Nantaise, a traversé la place, et s’est sauvé du côté de la cathédrale ; on ne sait ce qu'il est devenu.
Comme les rues de notre ville ne sont pas d'ordinaire un terrain giboyeux, aucun chasseur n’avait songé à prendre son fusil, les chiens, de leur côté n'ont même pas aboyé.
Les gens du moyen-âge n’eussent pas manqué de voir dans cette apparition fortuite. Autant qu’étrange, quelques présages heureux ou funestes. »
— L'Express de Rennes et de l'Ouest
Origine : N°18, 16 novembre 1894, page 2 • Recueilli par Manu35 • 2020 • licence
Notes et références
- ↑ "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", par P. Ogée, revu par Marteville et Varin, Tome II, page 554, 1845
- ↑ Notices sur les rues de la ville de Rennes, par Lucien Decombe, Alphonse Le Roy éditeur, 1892
- ↑ Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 5
- ↑ remparts de Rennes
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/video-mais-dou-vient-le-cerf-qui-deambule-dans-les-rues-de-rennes-4177128
Liens internes
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