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Le lendemain dans la matinée, il y eut ces détonations renouvelées sur la ville. On a su ensuite que des bombes étaient tombés sur la plaine de Baud et que plusieurs trains de soldats français et anglais avaient été démolis. La plupart des jeunes qu'on avait approchés la veille au soir n'étaient plus de ce monde." | Le lendemain dans la matinée, il y eut ces détonations renouvelées sur la ville. On a su ensuite que des bombes étaient tombés sur la plaine de Baud et que plusieurs trains de soldats français et anglais avaient été démolis. La plupart des jeunes qu'on avait approchés la veille au soir n'étaient plus de ce monde." | ||
'''Odette Dartois Cohignac''', à Rennes - recueilli par --[[Utilisateur:Stephanus|Stephanus]] 4 août 2011 à 13:32 (CEST) | '''''Odette Dartois Cohignac''''', à Rennes - recueilli par --[[Utilisateur:Stephanus|Stephanus]] 4 août 2011 à 13:32 (CEST) | ||
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Vers 19 heures le train a enfin réussi à entrer en gare de Rennes, via la plaine de Baud. Cela nous a tellement marqués que les souvenirs restent vivaces. A l'époque on parlait de 3000 à 5000 morts..." | Vers 19 heures le train a enfin réussi à entrer en gare de Rennes, via la plaine de Baud. Cela nous a tellement marqués que les souvenirs restent vivaces. A l'époque on parlait de 3000 à 5000 morts..." | ||
'''Renée Closier''', à Pacé. <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref> | '''''Renée Closier''''', à Pacé. <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref> | ||
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" Sur le chemin de l'école - j'étais collégien à l'école technique d'industrie de | " Sur le chemin de l'école - j'étais collégien à l'école technique d'industrie de | ||
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"Nous étions sur un quai non couvert de la gare, descendus d'un tain de Paris, ma mère avec ma petite soeur de 6 mois, mon frère Claude et moi tenant la main de ma mère lorsque j'ai vu cinq avions, arrivant sur nous quatre au ras de la passerelle, un passant dessous ! et ils mitraillèrent la foule sur le quai. La glace de la librairie de quai descendit en morceaux tandis que des soldats sautaient du train de blessés stationné à côté. Nous sommes sommes engouffrés dans l'escalier d'un souterrain parmi la foule affolée. En bas, ma mère hurla "Claude ! Claude !", ce qui occasionna un grand silence et nous vîmes heureusement mon frère qui était descendu par une autre entrée. Après nous sommes descendus dans une camionnette jusqu'à Confolens et un paysan voulut faire payer l'eau, faute de lait pour abreuver le bébé." | "Nous étions sur un quai non couvert de la gare, descendus d'un tain de Paris, ma mère avec ma petite soeur de 6 mois, mon frère Claude et moi tenant la main de ma mère lorsque j'ai vu cinq avions, arrivant sur nous quatre au ras de la passerelle, un passant dessous ! et ils mitraillèrent la foule sur le quai. La glace de la librairie de quai descendit en morceaux tandis que des soldats sautaient du train de blessés stationné à côté. Nous sommes sommes engouffrés dans l'escalier d'un souterrain parmi la foule affolée. En bas, ma mère hurla "Claude ! Claude !", ce qui occasionna un grand silence et nous vîmes heureusement mon frère qui était descendu par une autre entrée. Après nous sommes descendus dans une camionnette jusqu'à Confolens et un paysan voulut faire payer l'eau, faute de lait pour abreuver le bébé." | ||
'''''François Choel''''', 7 ans en juin 1940 | '''''François Choel''''', 7 ans en juin 1940 <ref>témoignage oral recueilli par Etienne Maignen le 11 février 2013</ref> | ||
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"Contrairement à ce que j'ai lu, je pense qu'il ne s'agissait pas d'avions Stukas, mais de bombardiers Heinkel qui ont fait la campagne de Pologne et de France (longtemps '''j'ai cru aux Dornier''', ''mais en fait ils n'ont été opérationnels qu'en 1943'': ('''*'''NB: '''erreur'''). Lors de ce bombardement j'étais près de la ligne de chemin de fer de Brest, près du passage à niveau de la [[rue Claude Bernard]], j'ai vu distinctement les 3 appareils volant à basse altitude d'Est en Ouest, au dessus de la Courouze." | "Contrairement à ce que j'ai lu, je pense qu'il ne s'agissait pas d'avions Stukas, mais de bombardiers Heinkel qui ont fait la campagne de Pologne et de France (longtemps '''j'ai cru aux Dornier''', ''mais en fait ils n'ont été opérationnels qu'en 1943'': ('''*'''NB: '''erreur'''). Lors de ce bombardement j'étais près de la ligne de chemin de fer de Brest, près du passage à niveau de la [[rue Claude Bernard]], j'ai vu distinctement les 3 appareils volant à basse altitude d'Est en Ouest, au dessus de la Courouze." | ||
''Robert L''., Saint-Brieuc,<ref> ''Ouest-France'', 6 juin 2010</ref> | ''''Robert L''''., Saint-Brieuc,<ref> ''Ouest-France'', 6 juin 2010</ref> | ||
Version du 11 février 2013 à 18:56
Des témoignages de Rennais et d'autres personnes ayant vécu les journées des dimanche 16 et lundi 17 juin 1940 à Rennes ont apporté des précisions et des impressions personnelles sur cet événement dramatique qui fit un millier de morts.
témoignages
La veille du bombardement
"Le dimanche 16 juin, il faisait beau. A la fin de la journée, après dîner, je suis sortie prendre l'air avec des amies, mes voisines. Habitant rue Champion de Cicé, en bout de la ville, nous nous sommes dirigées vers le boulevard Voltaire et avons eu les yeux attirés par un train de voyageurs qui stationnait sur la voie ferrée en remblai. Les portières des wagons étaient ouvertes et on entendait des gens rire et s'interpeller. Nous approchant, on s'est vite rendu compte qu'il s'agissait de soldats en uniformes français. Nous sommes montées sur le remblai et le groupe de jeunes du quartier qui s'était formé a discuté un bon moment avec eux. Les soldats semblaient décontractés.
Le lendemain dans la matinée, il y eut ces détonations renouvelées sur la ville. On a su ensuite que des bombes étaient tombés sur la plaine de Baud et que plusieurs trains de soldats français et anglais avaient été démolis. La plupart des jeunes qu'on avait approchés la veille au soir n'étaient plus de ce monde."
Odette Dartois Cohignac, à Rennes - recueilli par --Stephanus 4 août 2011 à 13:32 (CEST)
"Le 16 juin, boulevard Voltaire, sur le pont de chemin de fer un long train bourré de soldats britanniques stationnait sur la voie Saint-Malo-Rennes. Ils avaient interdiction de sortir des wagons surchauffés. La chaleur à l'extérieur était intense et ils criaient leur soif.
A quelques mètres en contrebas du ballast existait un café, le Champ Fleuri. On peut dire que ce café a vidé sa cave ! mais aussi tous les voisins du quartier s'y sont mis. Bouteilles de cidre, vin, brocs d'eau pour soulager les soldats. Et dire qu'ils ont vu leur mort quelques heures plus tard.
Vers 19 heures le train a enfin réussi à entrer en gare de Rennes, via la plaine de Baud. Cela nous a tellement marqués que les souvenirs restent vivaces. A l'époque on parlait de 3000 à 5000 morts..."
Renée Closier, à Pacé. [1]
Note : les passages des témoignages mis en caractères gras par le rédacteur sont à l'appui du parcours supposé des avions allemands sur la région rennaise ce 17 juin 1940.
Sur le bombardement du 17 juin
"Mon père était directeur d'une société industrielle de produits chimiques, Bozel-Malétra, rue de la Carrière, le long de la Vilaine, près de la rue de Lorient où nous habitions. Ce jour-là, j'étais avec mon père. Il y avait, à proximité de l'usine, un très haut bâtiment. On dominait tout Rennes. Quand les premiers coups de sirène ont retenti, lors de la visite des Allemands et du bombardement, on est montés tout en haut.
Ce n'était pas une alerte d'entraînement. On a vu, tout de suite, aussi, que ce n'était pas une simple visite. On a juste eu le temps de voir trois bombardiers qui nous ont presque rasés. On s'est mis accroupis. Nous les avons regardés. Ils ont suivi la Vilaine et ont pris la direction de la gare et de la plaine de Baud. Quelques minutes après, on a commencé à entendre les explosions. C'est épouvantable le bruit que cela faisait. Il y avait des éclats de lumière et de la fumée. Bien que loin et avec mon père, j'ai eu peur... [2] Les équipages des bombardiers qui volaient à moyenne vitesse nous semblaient bien renseignés et savoir ce qu'ils allaient faire. Le choc de cette horrible journée et l'arrivée des Allemands à Rennes le lendemain déclenchèrent chez moi une espèce de soif de vengeance qui sont les raisons premières de mon engagement, quelques années plus tard au Régiment de Marche du Tchad pour me battre".[3]
Joseph-Jean Naviner, 13 ans en juin 1940
" Nous habitions rue Octave Mirbeau, près de la rue de Riaval, alors en limite sud-est de la ville. Le 17 juin 1940, quelques minutes avant le bombardement, j'étais dans notre jardin regardant mon père ratisser pour enfouir des graines qu'il venait de semer. C'est alors que des avions survolèrent à moyenne altitude notre jardin, en courbe vers le sud-est. Je fis remarquer à mon père les carlingues qui brillaient au dessus de nos têtes, et il fit le simulacre de les abattre avec son manche de râteau, à ma grande satisfaction. Il ne les avait pas identifiés mais, quelques minutes après, cela était fait : une formidable explosion et un nuage obscurcissant le ciel s'en chargeaient. Après nous avoir survolés ils avaient dû faire un large virage dans une trajectoire qui dut leur permettre de se retrouver en enfilade des voies ferrées du triage car, après l'explosion, ils passèrent au nord de chez nous, quelque part au-dessus du pont Saint Hélier et de la rue Pierre Martin.
Les carreaux de fenêtres de la maison côté est volèrent en éclats, à l'exception de ceux d'une fenêtre ouverte sur une pièce où la cloison fut soufflée. Un morceau de wagon brûlait sur le toit et un nuage nauséabond dispersait dans le jardin un épais manteau de suie accompagné d'objets calcinés : chaussures, masques à gaz et autres, dont un carton d'un magasin de vêtements de Roubaix. Le soir, notre maison accueillit des réfugiés dont une dame et ses deux petites filles du Nord. L'enchaînement des faits laisse l'évènement très présent à ma mémoire."
Gilbert Guillou, 6 ans en juin 1940 Rennes.[4]
En juin 1940, mes parents habitaient le 121 de la rue de Châteaugiron devenu le 113 aujourd'hui. Cette maison est à droite de l'entrée du groupe scolaire du Landry. Nous avions un jardin en face du numéro 140 de cette même rue. Ce 17 juin, mon père était sur une échelle à cueillir des cerises. Et, moi, j'étais au pied de l'arbre pour ramasser celles qui tombaient. Soudain, nous avons entendu un mitraillage à droite, vers Cesson. Et, au même moment, nous avons vu trois avions allemands. C'étaient des bimoteurs Dornier, pas des stukas.
Une explosion énorme, suivie de nombreuses autres, pendant près de deux jours, avec projections de nombreux éclats, a semé la peur! Une maison de la rue de Vern a été incendiée par un morceau de wagon venu de plusieurs centaines de mètres.
Avec papa, nous sommes rentrés à la maison et, avec des voisins, nous nous sommes cachés dans un chemin creux en face de la maison.
Émile Riaudel, 13 ans en juin 1940 [5]
J'habitais impasse Joseph Durocher et je m'apprêtais à faire mon petit tour sur le chemin de halage derrière le vélodrome. Du haut de l'escalier, une violente déflagration m'a projeté en bas. Je suis sorti et j'ai vu alors un avion qui me semblait très bas, à hauteur des toits, à croire qu'il allait les toucher, passant au-dessus de l'impasse sur toute sa longueur. Il avait des croix noires sous les ailes.
Julien Loton, 18 ans en 1940, [6]
" Sur le chemin de l'école - j'étais collégien à l'école technique d'industrie de
Rennes - j'étais sur la passerelle de la gare. J'avais une paire de jumelles à 2 sous que mon père
m'avait offerte et je disais à un ami « Si les boches reviennent, je pourrais les voir arriver ». Tout à
coup j'ai entendu une énorme explosion, et je vois 3 avions arriver en rase mottes et faire
un bond pour passer la passerelle. Ils étaient trop bas pour être touchés". Il apparaît donc que quand le jeune Guy les aperçoit, les appareils ont déjà lâché leurs bombes sur la gare de triage de la plaine de Baud". M. Guy Faisant confirme qu'il n'y avait bien que 3 avions et n'a pas entendu ou vu un passage préalable d'avions d'ouest en est. Quant à l'identification des avions, il avait cité dans un témoignage [7] qu'il s'agissait de stukas mais ne peut en être sûr en raison de la rapidité du passage bas des avions qui leur a fait baisser la tête.[8]
Guy Faisant, 15 ans en juin 1940
"Nous étions sur un quai non couvert de la gare, descendus d'un tain de Paris, ma mère avec ma petite soeur de 6 mois, mon frère Claude et moi tenant la main de ma mère lorsque j'ai vu cinq avions, arrivant sur nous quatre au ras de la passerelle, un passant dessous ! et ils mitraillèrent la foule sur le quai. La glace de la librairie de quai descendit en morceaux tandis que des soldats sautaient du train de blessés stationné à côté. Nous sommes sommes engouffrés dans l'escalier d'un souterrain parmi la foule affolée. En bas, ma mère hurla "Claude ! Claude !", ce qui occasionna un grand silence et nous vîmes heureusement mon frère qui était descendu par une autre entrée. Après nous sommes descendus dans une camionnette jusqu'à Confolens et un paysan voulut faire payer l'eau, faute de lait pour abreuver le bébé."
François Choel, 7 ans en juin 1940 [9]
"Le 17 juin 1940, ce fut le bombardement de la plaine du Baud. Ce matin-là, je devais me rendre, en compagnie de ma mère, chez un médecin, en centre-ville, rue de Montfort. Parvenus à 50 mètres du pont, * nous vîmes surgir tout à coup, et passer très rapidement au-dessus de l’ouvrage, direction Ouest, deux avions allemands frappés d’une croix noire. Allâmes nous jusqu’au bout, malgré les bruits d’explosions entendus, cela n’est pas certain."
Marc Pépin, 7 ans en juin 1940 [10]
(N.B : la famille habitant rue de Buféron, Marc Pépin et sa mère sont à 50 mètres du pont de Nantes et le 2 rue de Montfort, où était le cabinet du docteur Marivint, est à environ 1,2 km )[11]
"Contrairement à ce que j'ai lu, je pense qu'il ne s'agissait pas d'avions Stukas, mais de bombardiers Heinkel qui ont fait la campagne de Pologne et de France (longtemps j'ai cru aux Dornier, mais en fait ils n'ont été opérationnels qu'en 1943: (*NB: erreur). Lors de ce bombardement j'étais près de la ligne de chemin de fer de Brest, près du passage à niveau de la rue Claude Bernard, j'ai vu distinctement les 3 appareils volant à basse altitude d'Est en Ouest, au dessus de la Courouze."
'Robert L'., Saint-Brieuc,[12]
" Je suis entré dans la guerre, pour de bon, le lundi 17 juin 1940, vers 10 heures 30 du matin, place de Bretagne. Le hurlement des sirènes, les sifflements aigus et stridents de stukas qui plongeaient sur leur cible, le bruit des explosions agitant les vitres de la porte d’entrée de l’immeuble où je m’étais réfugié, m’effrayaient. J’ai vu les avions passer au ras des toits. J’ai vu les boules de feu clignotantes au devant de leurs ailes, signe évident que les pilotes ne se contentaient pas de lâcher leurs bombes et qu’ils mitraillaient la ville aveuglément, cherchant ainsi à semer la panique, ce qui réussit parfaitement (...] Une fois le calme revenu, j’ai repris mon vélo, abandonné au milieu de la rue dans ma course pour chercher un abri.[...] À la maison, j’ai trouvé ma mère complètement affolée, heureuse quand même de nous voir sains et saufs, Geneviève et moi.
- Où sont tes frères ? - Je ne sais pas, ils ne vont sûrement pas tarder à arriver. Il me semble que le bombardement a eu lieu du côté de la gare. Ce n’est pas sur leur trajet de retour. Ne t’inquiète pas ! J’ai bien évité de lui parler du mitraillage de la ville."
André Triverio, [13]
"Nous voyons à l'horizon, derrière le centre-ville, une masse d'air qui précède une terrible détonation. La terre tremble, les flammes montent à lécher les nuages. A l'étonnement et à la peur succède la panique.
Des militaires qui campent à l'école des Trois-Croix," (NB : à 3 km des voies de triage ) "en face de notre maison, sont liquéfiés. Devant nous, des gradés arrachent leurs galons ou cherchent des vêtements civils. Certains demandent à notre père de cacher leurs revolvers. Si les plus débrouillards s'évanouissent dans la nature, le gros du régiment attend, résigné, l'arrivée de l'ennemi. Les civils quittent la ville..."
Julien Thomas, 14 ans en juin 1940"[14]
"Le train devait partir le 16 juin. Il est resté sur place, côte à côte avec des trains de réfugiés, de militaires français, anglais et sanitaires, et de munitions. Le matin du 17 juin, mes soeurs nous firent demander quelques objets précieux oubliés dans la précipitation. Nous partîmes donc en auto à la gare. Sur le conseil d'un cheminot, nous arrêtames notre auto à 5 ou 6 mètres d'un train bien banal et nous nous apprêtâmes à rejoindre à pied le train des banques. A ce moment nous avons très bien entendu les avions arriver. Il y en avait cinq. Ils savaient très bien ce qu'ils faisaient, quel était le train de munitions, volaient au plus bas et ce n'est pas une bombe qui a touché de plein fouet sa cible mais plusieurs..."
Mme Char... [15]
"A Rennes, ils étaient à la gare quand ils furent bombardés et ils sautèrent par dessus des murs pour s'abriter. Mon père me raconta que le train à côté était plein de gars du régiment de Manchester qui fut touché. Il se souvenait qu'un homme fut accusé de collaboration, d'avoir, à la gare, pointer son doigt pour alerter les Allemands. Cet homme fut exécuté sur le champ ( je n'ai jamais pu relire cela ailleurs). Mon père partit pour Saint-Malo..."
Phil Smith, fils du sergent Les Smith. [16]
(NB : ce témoignage de seconde main, apparemment surprenant, l'est moins si l'on se remémore la hantise, courante à l'époque, d'agissements sournois attribués à la "cinquième colonne". )
" Le 17 juin 1940 vers dix heures, j'étais en gare de Rennes, plaine Saint-Hélier dans un wagon-dortoir lorque j'entendis et vis trois avions allemands qui bombardèrent et mitraillèrent où je me trouvais. A la tête du train et sur la machine qui refoulait le wagon au dépôt, se trouvait M. Nouyou, chauffeur. Très rapidement, tout fut en feu et je m'échappai comme je pus; quant à Nouyou, personne ne l'a revu et je suis persuadé qu'il fut tué, comme le fut d'ailleurs son mécanicien Leroux qui fut retrouvé carbonisé."
Auguste Patry, 34 ans en 1940, chauffeur à la SNCF, demeurant à Chantepie ( * référence n° 16)
"Le 17 juin 1940, je me trouvais comme mécanicien à la SNCF, plaine Saint-Hélier, sur la machine 140 349 en gare de Rennes. je rentrais au dépôt et j'avais comme chauffeur Nouyou René. Soudain vers dix heures, je vis plusieurs avions allemands et aussitôt des torpilles furent lancées au-dessus de nous; la machine marchait lentement et Nouyou descendit du côté droit de la machine pour se mettre à l'abri, ce qui était normal; moi-même j'arrêtai la machine mais je n'eus pas le temps de sauter, car les torpilles venaient d'éclater et, au même moment, un train de munitions à proximité sauta, ce qui me mit dans le coma. Quant à Nouyou, je ne le revis pas et il a été malheureusement sans aucun doute victime de l'explosion d'une torpille ou du train de munitions. C'est tout ce que je sais".
André Famechon , 43 ans en 1940, demeurant à Abbeville et 1 rue Danton à Rennes. ( ref :témoignages des cheminots Patry et Famechon extraits des minutes du Greffe de la Justice de Paix du canton sud-est de Rennes. Procès-verbal d'enquête d'accident du travail survenu à Nouyou René, au service de la SNCF, enregistré le 20 septembre 1940 par Me René Traversi, greffier.)
Je me trouvai seul témoin, juste derrière l'Eglise Jeanne d'Arc, quand le mur (provisoire en brique) de la sacristie s'écroula presque à mes pieds aux premiers souffles des premières déflagrations. Tous les camarades qui se trouvaient dans les parages se précipitèrent à l'intérieur du Patro. L'abbé Barbotin refoula tout son petit monde vers la salle du côté de la rue Guillaume Lejean où se trouvaient à ce moment des militaires français. L'officier leur ordonna de se mettre en position de combat, avec armes et cartouchières, allongés sur la butte qui existait alors entre la cour du Patro et l'Eglise. Peu après, on vit arriver des Anglais, traînant des blessés, se mettre à l’abri, aussi loin que possible dans les champs. Des gens du quartier ont passé deux et trois nuits dans les fossés sous les haies par peur de voir leur maison s'effondrer.
Ar Poulchet[17]
références
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, 1er juin 2010
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, 3 juin 2010
- ↑ entretien de Joseph Jean Naviner du 14 juin 2012 avec Etienne Maignen
- ↑ entretien avec Etienne Maignen, avril 2012
- ↑ Ouest-France, édition de Rennes, 1er juin 2010
- ↑ entretien de Julien Noton avec Etienne Maignen le 21 juin 2012
- ↑ Ouest-France , édition de Rennes, du 1er juin 2010
- ↑ rencontre du 4 mai 2012 avec E. Maignen
- ↑ témoignage oral recueilli par Etienne Maignen le 11 février 2013
- ↑ "Ouest-France", édition de Rennes, 1er juin 2010
- ↑ renseignements de M. Marc Pépin, recueillis le 10 mai 2012 par Etienne Maignen
- ↑ Ouest-France, 6 juin 2010
- ↑ Comme l'oiseau fait son nid ch. 14, par André Triverio
- ↑ L'Ille-et-Vilaine en guerre. Ed. Ouest-France - 2004
- ↑ Rennes, 17 juin 1940, tragédie dans la gare à la plaine de Baud par Yves Beaujuge -20 septembre 2006
- ↑ fév. 2011 World war 2 talk.
- ↑ Ma jeunesse dans le quartier Jeanne d'Arc
liens directs
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 48