« Inondation de Rennes en octobre 1966 » : différence entre les versions
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[[Fichier:Photo_inondation_1966.2.jpg|250px|right|thumb|L'[[avenue Aristide Briand]] inondée, à droite le canal]] | [[Fichier:Photo_inondation_1966.2.jpg|250px|right|thumb|L'[[avenue Aristide Briand]] inondée, à droite le canal]] | ||
Dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 octobre [[1966]], les habitants des quartiers proches de la [[Vilaine]] sont réveillés par les voitures de la protection civile annonçant | [[Fichier:Av._A_Briand_inond%C3%A9e.png|250px|right|thumb|L'avenue Aristide Briand vue de l'avenue Sergent Maginot ( Archives de Rennes (cote 350 Fi 191) ]] | ||
Dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 octobre [[1966]], les habitants des quartiers proches de la [[Vilaine]] sont réveillés par les voitures de la protection civile annonçant un danger immédiat de graves inondations à la suite de pluies qui durent depuis le 28 septembre avec un pic du 23 au 25 octobre. Déjà, les eaux envahissaient les rues des bas quartiers et en quelques heures la crue du fleuve prit des proportions catastrophiques. En fait, depuis plusieurs heures, l'inondation avait accompli en amont son œuvre dévastatrice. Dans l'après-midi et la soirée du 25 les eaux de la Vilaine avaient débordé rapidement à Vitré, à Châteaubourg, [[Cesson-Sévigné]] et dans les campagnes environnantes, atteignant Rennes 26 heures après la pointe de la crue à Vitré. Ce fut le record mensuel absolu pour la station : 193,6 mm pour ce mois d'octobre 1966), (encore inégalé en janvier 2025) Immédiatement cette crue frappa par son ampleur, à un moment où l'on s'y attendait le moins. Pourtant le gonflement exceptionnel des eaux de la Vilaine était provoqué par des averses de forte intensité survenues les trois jours précédents (hauteur d'eau moyenne générale : 78 mm en moins de 3 jours) à la fin d'une période humide pendant laquelle d'abondantes précipitations étaient enregistrées sur l'ensemble du bassin-versant (50 mm à Rennes du 11 au 20 octobre)<ref> EDF. Direction des études et des recherches. Notes sur les circonstances hydrométéréologiques de la crue de la Vilaine d'octobre 1966. G. Tschirhart.http://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_48/La_Crue_de_la_Vilaine_en_octobre_1966_.pdf</ref>, inhabituelles car arrivant plutôt en janvier d'après les archives des Ponts et Chaussées, et d'une constance inconnue. De fait, la crue du 27 au 29 janvier [[1881]] était restée la crue historique. <ref> ''La crue de la Vilaine d'octobre 1966'' pp. 501-511, J. Mounier, Norois -1967 </ref>. À l'échelle de la Chapelle Boby aval on nota la cote maximale de 3,46 m alors que la cote de débordement grave était fixée à 2,50 m ! | |||
Toutefois, la précocité constitue l'un des principaux caractères originaux de cette crue dans le bassin supérieur de la Vilaine. Le débordement est de 3,60 m au Cabinet Vert le 26 octobre. L'eau envahit les quartiers Alphonse Guérin et du vélodrome, la [[Rue Saint-Hélier|rue Saint-Hélier]] où, le matin, on navigue en barque près de la [[Maison de la Culture]] (maintenant [[Théâtre National de Bretagne]]). Les immeubles situés sur l'ancien lit tortueux de la Vilaine aux alentours du [[Boulevard de la Liberté|boulevard de la Liberté]] voient leurs sous-sols inondés, tel celui de la Chambre de Commerce, [[Place Honoré Commeurec|place Honoré Commeurec]]. L'eau ne passe plus sous les ponts de la Vilaine canalisée en centre ville, affleurant les points bas des deux chaussées. | |||
[[Fichier:Carrefour_St_H%C3%A9lier_inond%C3%A9357.jpg|250px|left|thumb|Le carrefour [[Boulevard Laënnec]] - rue Saint-Hélier inondé (revue ''Les Rennais'')]] | [[Fichier:Carrefour_St_H%C3%A9lier_inond%C3%A9357.jpg|250px|left|thumb|Le carrefour [[Boulevard Laënnec]] - rue Saint-Hélier inondé (revue ''Les Rennais'')]] | ||
[[Fichier:Av._A_Briand_inondation_1966.png|250px|left|thumb|Embarqué avenue Aristide Briand]] | |||
[[Fichier:Carrefour_A._Briand_-_A358.jpg|250px|right|thumb|Carrefour de l'avenue Aristide Briand et de la [[rue Armand Barbès]] (revue ''les Rennais'')]] | [[Fichier:Carrefour_A._Briand_-_A358.jpg|250px|right|thumb|Carrefour de l'avenue Aristide Briand et de la [[rue Armand Barbès]] (revue ''les Rennais'')]] | ||
[[Fichier:Crue_du_26_octobre_1966_-_Quai_Emile_Zola_-_350Fi191_2.jpeg|250px|center|thumb|Quai Émile Zola: Rennais sur la plate-forme de l'escalier descendant au fleuve qui affleure les quais]] | |||
2500 particuliers sont sinistrés et 250 artisans, commerçants et industriels se groupent dans une association pour obtenir réparation. Le Tribunal administratif de Rennes, par jugement du 1er juillet [[1970]], condamne l’État à réparer deux tiers des préjudices mais exonère la Ville de Rennes chargée de l'alerte et le Département d'Ille-et-Vilaine chargé de la manœuvre des barrages du Cabinet Vert et du Comte. Le Conseil d’État, par arrêt du 3 février [[1973]], réduisit le responsabilité de l’État à un tiers, relevant que 250 piliers en ciment avaient été implantés dans le lit du fleuve au début des années 60 pour supporter un parc de stationnement au-dessus de la Vilaine, contribuant à élever le niveau des eaux en crue et à les refouler vers l'amont. | [[Fichier:Crue_du_26_octobre_1966_-_Quai_Emile_Zola_-_350Fi191_2.jpeg|250px|center|thumb|Quai Émile Zola: Rennais sur la plate-forme de l'escalier descendant au fleuve qui affleure les quais]] | ||
[[Fichier:Le_Mail_inondations_1966.png|250px|center|thumb|Le Mail sous les eaux, à hauteur de la maison au N° 79, toujours visible (photo Michalowski. Musée de Bretagne)]] | |||
2500 particuliers<ref>https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/histoire-la-grande-inondation-de-rennes-en-1966-filmee-en-couleur-4553620</ref> sont sinistrés et 250 artisans, commerçants et industriels se groupent dans une association pour obtenir réparation. Le Tribunal administratif de Rennes, par jugement du 1er juillet [[1970]], condamne l’État à réparer deux tiers des préjudices mais exonère la Ville de Rennes chargée de l'alerte et le Département d'Ille-et-Vilaine chargé de la manœuvre des barrages du Cabinet Vert et du Comte. Le Conseil d’État, par arrêt du 3 février [[1973]], réduisit le responsabilité de l’État à un tiers, relevant que 250 piliers en ciment avaient été implantés dans le lit du fleuve au début des années 60 pour supporter un parc de stationnement au-dessus de la Vilaine, contribuant à élever le niveau des eaux en crue et à les refouler vers l'amont. | |||
Le jeudi 13 octobre 2016 eut lieu aux Champs Libres une soirée mémoire sur cette inondation, avec Yves Carro, Nadia Dupont et Bernard Thomazeau, cinéaste amateur. Plusieurs témoins s'exprimèrent dont Edmond Hervé, ancien maire, et Etienne Maignen, alors secrétaire d'une association d'industriels, commerçants et artisans sinistrés, défendue par le bâtonnier Chaplet. | |||
--[[Utilisateur:Stephanus|Stephanus]] 8 février 2011 à 10:51 (CET) | --[[Utilisateur:Stephanus|Stephanus]] 8 février 2011 à 10:51 (CET) | ||
De nouvelles inondations eurent lieu en 1974 <ref>[[Crue de novembre 1974 à Rennes])</ref>. La construction de trois barrages sur le haut bassin de la Vilaine entre 1979 et 1995 a, depuis, réduit la fréquence des inondations jusqu’à Rennes, en particulier à l'automne et en début d'hiver. Cependant les Rennais subirent des [[Inondations dans le quartier Saint-Martin en 1981]] et du 25 au 28 janvier 2025, la ville de Rennes fut à nouveau touchée dans ce secteur et aux alentours du [[canal d'Ille-et-Rance]], de la Bellangerais et du [[quai Saint-Cyr]], ainsi que plusieurs communes de l'agglomération telles que [[Bruz]], [[Pont-Réan]], Noyal-Châtillon]] [[Pacé]], [[Saint-Grégoire]],[[ Betton]]. | |||
==Références== | |||
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Version actuelle datée du 29 janvier 2025 à 11:22
NUIT DU 25 AU 26 OCTOBRE 1966 : RENNES DANS L'EAU
Dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 octobre 1966, les habitants des quartiers proches de la Vilaine sont réveillés par les voitures de la protection civile annonçant un danger immédiat de graves inondations à la suite de pluies qui durent depuis le 28 septembre avec un pic du 23 au 25 octobre. Déjà, les eaux envahissaient les rues des bas quartiers et en quelques heures la crue du fleuve prit des proportions catastrophiques. En fait, depuis plusieurs heures, l'inondation avait accompli en amont son œuvre dévastatrice. Dans l'après-midi et la soirée du 25 les eaux de la Vilaine avaient débordé rapidement à Vitré, à Châteaubourg, Cesson-Sévigné et dans les campagnes environnantes, atteignant Rennes 26 heures après la pointe de la crue à Vitré. Ce fut le record mensuel absolu pour la station : 193,6 mm pour ce mois d'octobre 1966), (encore inégalé en janvier 2025) Immédiatement cette crue frappa par son ampleur, à un moment où l'on s'y attendait le moins. Pourtant le gonflement exceptionnel des eaux de la Vilaine était provoqué par des averses de forte intensité survenues les trois jours précédents (hauteur d'eau moyenne générale : 78 mm en moins de 3 jours) à la fin d'une période humide pendant laquelle d'abondantes précipitations étaient enregistrées sur l'ensemble du bassin-versant (50 mm à Rennes du 11 au 20 octobre)[1], inhabituelles car arrivant plutôt en janvier d'après les archives des Ponts et Chaussées, et d'une constance inconnue. De fait, la crue du 27 au 29 janvier 1881 était restée la crue historique. [2]. À l'échelle de la Chapelle Boby aval on nota la cote maximale de 3,46 m alors que la cote de débordement grave était fixée à 2,50 m !
Toutefois, la précocité constitue l'un des principaux caractères originaux de cette crue dans le bassin supérieur de la Vilaine. Le débordement est de 3,60 m au Cabinet Vert le 26 octobre. L'eau envahit les quartiers Alphonse Guérin et du vélodrome, la rue Saint-Hélier où, le matin, on navigue en barque près de la Maison de la Culture (maintenant Théâtre National de Bretagne). Les immeubles situés sur l'ancien lit tortueux de la Vilaine aux alentours du boulevard de la Liberté voient leurs sous-sols inondés, tel celui de la Chambre de Commerce, place Honoré Commeurec. L'eau ne passe plus sous les ponts de la Vilaine canalisée en centre ville, affleurant les points bas des deux chaussées.
2500 particuliers[3] sont sinistrés et 250 artisans, commerçants et industriels se groupent dans une association pour obtenir réparation. Le Tribunal administratif de Rennes, par jugement du 1er juillet 1970, condamne l’État à réparer deux tiers des préjudices mais exonère la Ville de Rennes chargée de l'alerte et le Département d'Ille-et-Vilaine chargé de la manœuvre des barrages du Cabinet Vert et du Comte. Le Conseil d’État, par arrêt du 3 février 1973, réduisit le responsabilité de l’État à un tiers, relevant que 250 piliers en ciment avaient été implantés dans le lit du fleuve au début des années 60 pour supporter un parc de stationnement au-dessus de la Vilaine, contribuant à élever le niveau des eaux en crue et à les refouler vers l'amont.
Le jeudi 13 octobre 2016 eut lieu aux Champs Libres une soirée mémoire sur cette inondation, avec Yves Carro, Nadia Dupont et Bernard Thomazeau, cinéaste amateur. Plusieurs témoins s'exprimèrent dont Edmond Hervé, ancien maire, et Etienne Maignen, alors secrétaire d'une association d'industriels, commerçants et artisans sinistrés, défendue par le bâtonnier Chaplet.
--Stephanus 8 février 2011 à 10:51 (CET)
De nouvelles inondations eurent lieu en 1974 [4]. La construction de trois barrages sur le haut bassin de la Vilaine entre 1979 et 1995 a, depuis, réduit la fréquence des inondations jusqu’à Rennes, en particulier à l'automne et en début d'hiver. Cependant les Rennais subirent des Inondations dans le quartier Saint-Martin en 1981 et du 25 au 28 janvier 2025, la ville de Rennes fut à nouveau touchée dans ce secteur et aux alentours du canal d'Ille-et-Rance, de la Bellangerais et du quai Saint-Cyr, ainsi que plusieurs communes de l'agglomération telles que Bruz, Pont-Réan, Noyal-Châtillon]] Pacé, Saint-Grégoire,Betton.
Références
- ↑ EDF. Direction des études et des recherches. Notes sur les circonstances hydrométéréologiques de la crue de la Vilaine d'octobre 1966. G. Tschirhart.http://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_48/La_Crue_de_la_Vilaine_en_octobre_1966_.pdf
- ↑ La crue de la Vilaine d'octobre 1966 pp. 501-511, J. Mounier, Norois -1967
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/histoire-la-grande-inondation-de-rennes-en-1966-filmee-en-couleur-4553620
- ↑ [[Crue de novembre 1974 à Rennes])
Lien interne
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 73
Vidéo
La Colère de l'eau, film sonore réalisé par Bernard Thomazeau