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[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale]] | [[Catégorie:Seconde Guerre mondiale]] | ||
Des témoignages de Rennais et d'autres personnes ayant vécu les journées des dimanche 16 et lundi 17 juin 1940 à Rennes ont apporté des précisions et des impressions personnelles sur | Des témoignages de Rennais et d'autres personnes ayant vécu les journées des dimanche 16 et lundi 17 juin 1940 à Rennes ont apporté des précisions et des impressions personnelles sur le [[bombardement du 17 juin 1940]] qui fit un millier de morts. Les témoignages marqués de '''*''' ont été recueillis par Étienne Maignen, auteur de ''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', aux éditions Ouest-France - 2013. | ||
[[Fichier:Dornier_17_Z.png|450px|right|thumb|Des bombardiers Do 17 Z, tels qu'ils ont pu apparaître dans le ciel de Rennes le 17 juin 1940]] | [[Fichier:Dornier_17_Z.png|450px|right|thumb|Des bombardiers Do 17 Z, tels qu'ils ont pu apparaître dans le ciel de Rennes le 17 juin 1940]] | ||
==témoignages== | ==témoignages== | ||
<ref> ''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013</ref> | ''Propos recueillis par Étienne Maignen pour l'ouvrage "Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945"'' <ref> ''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013 </ref> | ||
===La veille du bombardement=== | ===La veille du bombardement=== | ||
"Le dimanche 16 juin, il faisait beau. A la fin de la journée, après dîner, je suis sortie prendre l'air avec des amies, mes voisines. Habitant [[rue Champion de Cicé]], en bout de la ville, nous nous sommes dirigées vers le [[boulevard Voltaire]] et avons eu les yeux attirés par un train de voyageurs qui stationnait sur la voie ferrée en remblai. Les portières des wagons étaient ouvertes et on entendait des gens rire et s'interpeller. Nous approchant, on s'est vite rendu compte qu'il s'agissait de soldats en uniformes français. Nous sommes montées sur le remblai et le groupe de jeunes du quartier qui s'était formé a discuté un bon moment avec eux. Les soldats semblaient décontractés. | "Le dimanche 16 juin, il faisait beau. A la fin de la journée, après dîner, je suis sortie prendre l'air avec des amies, mes voisines. Habitant [[rue Champion de Cicé]], en bout de la ville, nous nous sommes dirigées vers le [[boulevard Voltaire]] et avons eu les yeux attirés par un train de voyageurs qui stationnait sur la voie ferrée en remblai. Les portières des wagons étaient ouvertes et on entendait des gens rire et s'interpeller. Nous approchant, on s'est vite rendu compte qu'il s'agissait de soldats en uniformes français. Nous sommes montées sur le remblai et le groupe de jeunes du quartier qui s'était formé a discuté un bon moment avec eux. Les soldats semblaient décontractés. | ||
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'''''Renée Closier''''', à [[Pacé]]. <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref> | '''''Renée Closier''''', à [[Pacé]]. <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref> | ||
Le dimanche après-midi, avec mes parents, mon frère et ma sœur nous étions chez mes grands-parents maternels à la Poterie, face au manoir.[...] Dans l'après-midi, vers 15-16 heures, nous avons aperçu un avion de reconnaissance allemand vers Saint-Jacques, tir des DCA légères. Réaction de mon père : les "Boches" ne doivent pas âtre loin !. | |||
'''''Émile Riaudel''''' 13 ans en 1940 - Témoignage écrit. | |||
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===Sur le bombardement du 17 juin=== | ===Sur le bombardement du 17 juin=== | ||
"Les piétons, place de la gare, croyant avoir affaire à des avions français, faisaient des gestes de la main pour les saluer puis suspendaient leur mouvement. Les soldats français, uniformes ouverts et en manches de chemise ne se méfiaient pas, devant leur train de troupes se promenaient et furent atteints par l'horreur. Ils se cachaient sous les wagons, derrière les butoirs et dans des endroits incroyables. Cependant leur peur de la mort ne devait durer qu'une fraction de seconde car déjà tombaient les bombes et crachaient les mitrailleuses. L'enfer s'ouvre pour Rennes." | "Les piétons, place de la gare, croyant avoir affaire à des avions français, faisaient des gestes de la main pour les saluer puis suspendaient leur mouvement. Les soldats français, uniformes ouverts et en manches de chemise ne se méfiaient pas, devant leur train de troupes se promenaient et furent atteints par l'horreur. Ils se cachaient sous les wagons, derrière les butoirs et dans des endroits incroyables. Cependant leur peur de la mort ne devait durer qu'une fraction de seconde car déjà tombaient les bombes et crachaient les mitrailleuses. L'enfer s'ouvre pour Rennes." | ||
'''''Georg Hinze''''', correspondant de guerre | '''''Georg Hinze''''', correspondant de guerre pour la Luftwaffe au ''Oberschlesische Wanderer'', 28 juin 1940 | ||
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"Mon père était directeur d'une société industrielle de produits chimiques, ''Bozel-Malétra'', [[rue de la Carrière]], le long de la [[Vilaine]], près de la [[rue de Lorient]] où nous habitions. Ce jour-là, j'étais avec mon père. Il y avait, à proximité de l'usine, un très haut bâtiment. On dominait tout Rennes. Quand les premiers coups de sirène ont retenti, lors de la visite des Allemands et du bombardement, on est montés tout en haut. | "Mon père était directeur d'une société industrielle de produits chimiques, ''Bozel-Malétra'', [[rue de la Carrière]], le long de la [[Vilaine]], près de la [[rue de Lorient]] où nous habitions. Ce jour-là, j'étais avec mon père. Il y avait, à proximité de l'usine, un très haut bâtiment. On dominait tout Rennes. Quand les premiers coups de sirène ont retenti, lors de la visite des Allemands et du bombardement, on est montés tout en haut. | ||
[[File:17_juin_1940cr.jpg|400px|right|thumb| Parcours probable des avions allemands pour le bombardement du 17 juin 1940. (''Schéma par Étienne Maignen'')]] | [[File:17_juin_1940cr.jpg|400px|right|thumb| Parcours probable des avions allemands pour le bombardement du 17 juin 1940. (''Schéma par Étienne Maignen'')]] | ||
Ce n'était pas une alerte d'entraînement. On a vu, tout de suite, aussi, que ce n'était pas une simple visite. On a juste eu le temps de voir trois bombardiers qui nous ont presque rasés. On s'est mis accroupis. Nous les avons regardés. '''Ils ont suivi la Vilaine et ont pris la direction de la gare et de la ''plaine de Baud''. Quelques minutes après, on a commencé à entendre les explosions.''' C'est épouvantable le bruit que cela faisait. Il y avait des éclats de lumière et de la fumée. Bien que loin et avec mon père, j'ai eu peur... <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, 3 juin 2010</ref> Les équipages des bombardiers qui volaient à moyenne vitesse nous semblaient bien renseignés et savoir ce qu'ils allaient faire. Le choc de cette horrible journée et l'arrivée des Allemands à Rennes le lendemain déclenchèrent chez moi une espèce de soif de vengeance qui sont les raisons premières de mon engagement, quelques années plus tard au Régiment de Marche du Tchad pour me battre". | Ce n'était pas une alerte d'entraînement. On a vu, tout de suite, aussi, que ce n'était pas une simple visite. On a juste eu le temps de voir trois bombardiers qui nous ont presque rasés. On s'est mis accroupis. Nous les avons regardés. '''Ils ont suivi la Vilaine et ont pris la direction de la gare et de la ''plaine de Baud''. Quelques minutes après, on a commencé à entendre les explosions.''' C'est épouvantable le bruit que cela faisait. Il y avait des éclats de lumière et de la fumée. Bien que loin et avec mon père, j'ai eu peur... <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, 3 juin 2010</ref> Les équipages des bombardiers qui volaient à moyenne vitesse nous semblaient bien renseignés et savoir ce qu'ils allaient faire. Le choc de cette horrible journée et l'arrivée des Allemands à Rennes le lendemain déclenchèrent chez moi une espèce de soif de vengeance qui sont les raisons premières de mon engagement, quelques années plus tard au Régiment de Marche du Tchad pour me battre". '''*''' <ref> entretien de Joseph Jean Naviner du 14 juin 2012 avec Étienne Maignen</ref> | ||
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[[Fichier:Allemands_constatant_les_d%C3%A9g%C3%A2ts.png|500px|left|thumb|Des militaires allemands apprécient les dégâts (Archives de Rennes)]] | |||
" Nous habitions [[rue Octave Mirbeau]], près de la [[rue de Riaval]], alors en limite sud-est de la ville. Le 17 juin 1940, '''quelques minutes avant le bombardement''', j'étais dans notre jardin regardant mon père ratisser pour enfouir des graines qu'il venait de semer. '''C'est alors que des avions survolèrent à moyenne altitude notre jardin, en courbe vers le sud-est'''. Je fis remarquer à mon père les carlingues qui brillaient au dessus de nos têtes, et il fit le simulacre de les abattre avec son manche de râteau, à ma grande satisfaction. Il ne les avait pas identifiés mais, '''quelques minutes après, cela était fait : une formidable explosion et un nuage obscurcissant le ciel s'en chargeaient.''' | " Nous habitions [[rue Octave Mirbeau]], près de la [[rue de Riaval]], alors en limite sud-est de la ville. Le 17 juin 1940, '''quelques minutes avant le bombardement''', j'étais dans notre jardin regardant mon père ratisser pour enfouir des graines qu'il venait de semer. '''C'est alors que des avions survolèrent à moyenne altitude notre jardin, en courbe vers le sud-est'''. Je fis remarquer à mon père les carlingues qui brillaient au dessus de nos têtes, et il fit le simulacre de les abattre avec son manche de râteau, à ma grande satisfaction. Il ne les avait pas identifiés mais, '''quelques minutes après, cela était fait : une formidable explosion et un nuage obscurcissant le ciel s'en chargeaient.''' | ||
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"En juin 1940, mes parents habitaient le 121 de la [[rue de Châteaugiron]] devenu le 113 aujourd'hui. Cette maison est à droite de l'entrée du groupe scolaire du Landry. Nous avions un jardin en face du numéro 140 de cette même rue. Ce 17 juin, mon père était sur une échelle à cueillir des cerises. Et, moi, j'étais au pied de l'arbre pour ramasser celles qui tombaient. Soudain, nous avons entendu un mitraillage à droite, vers Cesson. Et, au même moment, nous avons vu trois avions allemands. C'étaient '''des bimoteurs Dornier''', pas des | "En juin 1940, mes parents habitaient le 121 de la [[rue de Châteaugiron]] devenu le 113 aujourd'hui. Cette maison est à droite de l'entrée du groupe scolaire du Landry. Nous avions un jardin en face du numéro 140 de cette même rue. Ce 17 juin, mon père était sur une échelle à cueillir des cerises. Et, moi, j'étais au pied de l'arbre pour ramasser celles qui tombaient. Soudain, nous avons entendu un mitraillage à droite, vers Cesson. Et, au même moment, nous avons vu trois avions allemands. C'étaient '''des bimoteurs Dornier''' venant de l'est, pas des Stukas.[...] Papa, sur une échelle, a été renversé par le souffle de l'explosion. | ||
Une explosion énorme, suivie de nombreuses autres, pendant près de deux jours, avec projections de nombreux éclats, a semé la peur ! Une maison de la [[rue de Vern]] a été incendiée par un morceau de wagon venu de plusieurs centaines de mètres. | Une explosion énorme, suivie de nombreuses autres, pendant près de deux jours, avec projections de nombreux éclats, a semé la peur ! Une maison de la [[rue de Vern]] a été incendiée par un morceau de wagon venu de plusieurs centaines de mètres. | ||
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" Je travaillais aux ateliers SNCF. Rennes était un centre ferroviaire important, avec 3000 cheminots. Les réfugiés du Nord nous racontaient déjà des horreurs sur l'avance allemande. Ce jour-là, le 17 juin, il y avait précisément plusieurs trains de réfugiés dans la gare de triage de la plaine de | " Je travaillais aux ateliers SNCF. Rennes était un centre ferroviaire important, avec 3000 cheminots. Les réfugiés du Nord nous racontaient déjà des horreurs sur l'avance allemande. Ce jour-là, le 17 juin, il y avait précisément plusieurs trains de réfugiés dans la gare de triage de la plaine de Baud, à côté d'un train de soldats et de convois de munitions. Vers 10 heures du matin, '''5 Dornier''' allemands sont venus bombarder la gare de triage. On n'a pas pu évaluer les morts : sûrement plus de 2000 […] Les Espagnols, réquisitionnés pour déblayer, nous disaient:" Vous voyez, ça arrive maintenant chez vous, le fascisme ! Ils gardaient une certaine rancœur contre la république française qui ne les avait pas aidés contre Franco. Ils ramassaient des boîtes de conserve parmi les cadavres; on en rigolait. Seulement, un an plus tard, on a compris, à notre tour ! des gars rampaient sur les corps pour récupérer montres, objets divers. Il y avait même un gars qui ouvrait les vannes d'un wagon de vin, et repartait (les bombes explosaient toujours) ses deux seaux de vin rouge à la main ! Risquer sa vie pour du pinard, c'est bête." | ||
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'''''François Choel''''', 7 ans en juin 1940 '''*''' <ref>témoignage oral recueilli par Étienne Maignen le 11 février 2013</ref> | '''''François Choel''''', 7 ans en juin 1940 '''*''' <ref>témoignage oral recueilli par Étienne Maignen le 11 février 2013</ref> | ||
NB : | NB : '''*''' L'étonnante illusion visuelle d'un passage d'un avion au-dessous du pont Saint-Hélier peut résulter du vol des avions en saute-mouton attesté par ailleurs. Les "nouveaux bombardements" sont les explosions de wagons qui se sont produites pendant des heures. | ||
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"Le 17 juin 1940, ce fut le bombardement de la [[Plaine de Baud]]. Ce matin-là, je devais me rendre, en compagnie de ma mère, chez un médecin, en centre-ville, [[rue de Montfort]]. Parvenus à 50 mètres du pont, * nous vîmes surgir tout à coup, et passer très rapidement au-dessus de l’ouvrage, direction ouest, deux avions allemands frappés d’une croix noire. Allâmes nous jusqu’au bout, malgré les bruits d’explosions entendus, cela n’est pas certain." | |||
'''''Marc Pépin''''', 7 ans en juin 1940 <ref>"Ouest-France", édition de Rennes, 1er juin 2010</ref> | |||
(N.B : ''la famille habitant [[rue de Buféron]], Marc Pépin et sa mère sont à 50 mètres du pont de Nantes et le 2 [[rue de Montfort]], où était le cabinet du docteur Marivint, est à environ 1,2 km '')<ref> renseignements de M. Marc Pépin, recueillis le 10 mai 2012 par Étienne Maignen</ref> | |||
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"17 juin, je suis retourné au travail, non par zèle, mais parce que je ne sais pas où me réfugier. Une immense lueur rouge incendie le ciel et un fracas si épouvantable, que nous croyons voir sauter la poudrière. En réalité cela provient de la gare de triage, bourrée d'explosifs, de trains de réfugiés et de convois militaires. " | |||
''''Yves Keraudren''', alias Théophile Jeusset, indépendantiste breton <ref> ''Contre-Courant''. Éditions du Scorpion, Paris - 1965 </ref> | |||
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Vers | Vers dix heures, ce dix-sept juin, je parle avec le maire de [[Chartres-de-Bretagne]] lorsqu'une violente explosion nous souffle littéralement. Je crois au tir d'une batterie de D.C.A. proche mais m'inquiète, en repartant, de voir la population se cacher sous les pommiers. Je file sur [[Bruz]] [...] et vais à La Massaye que les Anglais évacuent en toute hâte. De cette hauteur, j'entrevois ce qui s'est passé. Sous un ciel d'orage particulièrement noir, la ville de Rennes apparaît tout entière recouverte d'une épaisse fumée ! Je rentre en hâte mais suis arrêté, rue de Nantes, par la défense passive. On entend des explosions du côté de la gare et des rafales de mitrailleuse du côté de la Courrouze. Arrivé [[boulevard Magenta]], où notre baraquement est abandonné, mais intact, je constate que la gare n'a rien mais qu'une épaisse fumée s'élève des gares de triage d'où viennent des voitures d'ambulance ensanglantées filant vers les hôpitaux ou cliniques... | ||
'''''René Patay''''' <ref> ''Mémoires d'un | '''''René Patay''''' <ref> ''Mémoires d'un Français moyen'', p. 122-3 - 1974</ref> | ||
"Contrairement à ce que j'ai lu, je pense qu'il ne s'agissait pas d'avions Stukas, mais de bombardiers Heinkel qui ont fait la campagne de Pologne et de France (longtemps '''j'ai cru aux Dornier''', ''mais en fait ils n'ont été opérationnels qu'en 1943'': ('''*'''NB: '''erreur'''). Lors de ce bombardement j'étais près de la ligne de chemin de fer de Brest, près du passage à niveau de la [[rue Claude Bernard]], j'ai vu distinctement les 3 appareils volant à basse altitude d' | "Contrairement à ce que j'ai lu, je pense qu'il ne s'agissait pas d'avions Stukas, mais de bombardiers Heinkel qui ont fait la campagne de Pologne et de France (longtemps '''j'ai cru aux Dornier''', ''mais en fait ils n'ont été opérationnels qu'en 1943'': ('''*'''NB: '''erreur'''). Lors de ce bombardement j'étais près de la ligne de chemin de fer de Brest, près du passage à niveau de la [[rue Claude Bernard]], j'ai vu distinctement les 3 appareils volant à basse altitude d'est en ouest, au dessus de la Courrouze." | ||
'''''Robert L'''''., Saint-Brieuc | '''''Robert L'''''., Saint-Brieuc<ref> ''Ouest-France'', 6 juin 2010</ref> | ||
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''Mme Char..''. <ref> ''Rennes, 17 juin 1940, tragédie dans la gare à la plaine de Baud'' par Yves Beaujuge -20 septembre 2006</ref> | ''Mme Char..''. <ref> ''Rennes, 17 juin 1940, tragédie dans la gare à la plaine de Baud'' par Yves Beaujuge -20 septembre 2006</ref> | ||
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« Nous étions partis de Fougères dans l'après-midi du dimanche 16 juin en direction de Cholet en passant par Vitré et Rennes; à 2 km de cette gare notre train s'arrêta sur une voie de garage à côté d'autres et là attendions avec un peu d'impatience qu'il continuât sa route vers le sud, depuis 23 h. Le lundi matin, nous nous promenions de long en large pour passer le temps quand, vers 10 h., des avions ennemis arrivèrent et nous bombardèrent. Nous n’eûmes que le temps de nous glisser sous un train chargé de bois, parallèle au nôtre pour éviter la mitraille. […] Ils ont non seulement mitraillé mais bombardé des trains de munitions et c’est ce qui fit le plus de désastres après leur passage. […] La chance, pour nous, c’est que le train qui était contre le nôtre fut bombardé à la tête, car il était rempli d’obus et de balles. Aussi, te décrire le spectacle de cette journée me serait impossible, il tombait des éclats d’obus tout autour de nous. Mais rassure-toi sur mon compte, je n’eus absolument rien. " | |||
'''''Eugène Bouttier''''', extrait de lettre d'Eugène Bouttier. (© Archives familiales Mijo Simon). <ref> ''Ouest-France'' 16 juin 2020</ref> | |||
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" J'étais dans ma chambre *, j'ai entendu assez proche passer des avions et je me suis précipité à la fenêtre pour voir ce que c'était et j'ai reçu la fenêtre dans la figure suite à l'explosion des trains de dynamite qu'il y avait sur la gare. J'ai été légèrement blessé au visage. | |||
^au n° 1,[[ rue de Châteaudun]] | |||
'''''Joseph Gastard''''', 16 ans en 1940. (Témoignage filmé dans le film ''La vie à Rennes sous les bombardements'' de Yves Borne - 2024) | |||
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[[Fichier:Voies_ferr%C3%A9es_17_06_1940.png|400px|left|thumb|Au fond une locomotive du type dont sauta le cheminot Nouyou disparu, triage Saint-Hélier <ref>[[ Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940]]</ref> (au loin, à gauche, les deux immeubles | [[Fichier:Voies_ferr%C3%A9es_17_06_1940.png|400px|left|thumb|Au fond une locomotive du type dont sauta le cheminot Nouyou disparu, triage Saint-Hélier <ref>[[Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940]]</ref> (au loin, à gauche, les deux immeubles du [[Boulevard Villebois-Mareuil]] (Archives de Rennes, cote 10Z91, don Lecomte)]] | ||
" Le 17 juin 1940 vers dix heures, j'étais en gare de Rennes, plaine Saint-Hélier dans un wagon-dortoir lorsque j'entendis et vis trois avions allemands qui bombardèrent et mitraillèrent où je me trouvais. A la tête du train et sur la machine qui refoulait le wagon au dépôt, se trouvait M. Nouyou, chauffeur. Très rapidement, tout fut en feu et je m'échappai comme je pus; quant à Nouyou, personne ne l'a revu et je suis persuadé qu'il fut tué, comme le fut d'ailleurs son mécanicien Leroux qui fut retrouvé carbonisé." | " Le 17 juin 1940 vers dix heures, j'étais en gare de Rennes, plaine Saint-Hélier dans un wagon-dortoir lorsque j'entendis et vis trois avions allemands qui bombardèrent et mitraillèrent où je me trouvais. A la tête du train et sur la machine qui refoulait le wagon au dépôt, se trouvait M. Nouyou, chauffeur. Très rapidement, tout fut en feu et je m'échappai comme je pus; quant à Nouyou, personne ne l'a revu et je suis persuadé qu'il fut tué, comme le fut d'ailleurs son mécanicien Leroux qui fut retrouvé carbonisé." | ||
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"Le 17 juin 1940, je me trouvais comme mécanicien à la SNCF, plaine Saint-Hélier, sur la machine 140 349 en gare de Rennes. Je rentrais au dépôt et j'avais comme chauffeur Nouyou René. Soudain vers dix heures, je vis plusieurs avions allemands et aussitôt des torpilles furent lancées au-dessus de nous; la machine marchait lentement et Nouyou descendit du côté droit de la machine pour se mettre à l'abri, ce qui était normal; moi-même j'arrêtai la machine mais je n'eus pas le temps de sauter, car les torpilles venaient d'éclater et, au même moment, un train de munitions à proximité sauta, ce qui me mit dans le coma. Quant à Nouyou, je ne le revis pas et il a été malheureusement sans aucun doute victime de l'explosion d'une torpille ou du train de munitions. C'est tout ce que je sais". | "Le 17 juin 1940, je me trouvais comme mécanicien à la SNCF, plaine Saint-Hélier, sur la machine 140 349 en gare de Rennes. Je rentrais au dépôt et j'avais comme chauffeur Nouyou René. Soudain vers dix heures, je vis plusieurs avions allemands et aussitôt des torpilles furent lancées au-dessus de nous; la machine marchait lentement et Nouyou descendit du côté droit de la machine pour se mettre à l'abri, ce qui était normal; moi-même j'arrêtai la machine mais je n'eus pas le temps de sauter, car les torpilles venaient d'éclater et, au même moment, un train de munitions à proximité sauta, ce qui me mit dans le coma. Quant à Nouyou, je ne le revis pas et il a été malheureusement sans aucun doute victime de l'explosion d'une torpille ou du train de munitions. C'est tout ce que je sais". | ||
'''''André Famechon''''' , 43 ans en 1940, demeurant à Abbeville et 1 [[rue Danton]] à Rennes. (ref :témoignages des cheminots Patry et Famechon extraits des minutes du Greffe de la Justice de Paix du canton sud-est de Rennes. ''Procès-verbal d'enquête d'accident du travail survenu à Nouyou René, au service de la SNCF'', enregistré le 20 septembre 1940 par Me René Traversi, greffier.) | '''''André Famechon''''', 43 ans en 1940, demeurant à Abbeville et 1 [[rue Danton]] à Rennes. (ref :témoignages des cheminots Patry et Famechon extraits des minutes du Greffe de la Justice de Paix du canton sud-est de Rennes. ''Procès-verbal d'enquête d'accident du travail survenu à Nouyou René, au service de la SNCF'', enregistré le 20 septembre 1940 par Me René Traversi, greffier.) | ||
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« Ma grand-mère venait de me laisser au patronage Jeanne-d’Arc. Quand j’ai entendu, vers 10 h 15 environ, un vrombissement d’avions, puis des déflagrations énormes. | |||
Je me trouvai seul témoin, juste derrière l'[[église Sainte-Jeanne d'Arc]], quand le mur (provisoire en brique) de la sacristie s'écroula presque à mes pieds aux premiers souffles des premières déflagrations. Tous les camarades qui se trouvaient dans les parages se précipitèrent à l'intérieur du Patro. L'abbé Barbotin refoula tout son petit monde vers la salle du côté de la [[rue Guillaume Lejean]] où se trouvaient à ce moment des militaires français. L'officier leur ordonna de se mettre en position de combat, avec armes et cartouchières, allongés sur la butte qui existait alors entre la cour du Patro et l’Église. Peu après, on vit arriver des Anglais, traînant des blessés, se mettre à l’abri, aussi loin que possible dans les champs. Des gens du quartier ont passé deux et trois nuits dans les fossés sous les haies par peur de voir leur maison s'effondrer. | Je me trouvai seul témoin, juste derrière l'[[église Sainte-Jeanne d'Arc]], quand le mur (provisoire en brique) de la sacristie s'écroula presque à mes pieds aux premiers souffles des premières déflagrations. Tous les camarades qui se trouvaient dans les parages se précipitèrent à l'intérieur du Patro. L'abbé Barbotin refoula tout son petit monde vers la salle du côté de la [[rue Guillaume Lejean]] où se trouvaient à ce moment des militaires français. L'officier leur ordonna de se mettre en position de combat, avec armes et cartouchières, allongés sur la butte qui existait alors entre la cour du Patro et l’Église. Peu après, on vit arriver des Anglais, traînant des blessés, se mettre à l’abri, aussi loin que possible dans les champs. Des gens du quartier ont passé deux et trois nuits dans les fossés sous les haies par peur de voir leur maison s'effondrer. | ||
'''''Maxime Le Poulichet'''''<ref>[[Ma jeunesse dans le quartier Jeanne d'Arc]]</ref> | '''''Maxime Le Poulichet'''''<ref>[[Ma jeunesse dans le quartier Jeanne d'Arc]]</ref> | ||
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(Boulevard de Sévigné, en face de la cité universitaire des étudiants) | |||
« Toutes les vitres commencèrent à tomber. J'étais dans la chambre de ma | |||
grand-mère : la cloison qui nous séparait de la chambre d'à côté s'est | |||
ouverte. Je nous revois non pas dans la cave, qui n'existait pas, mais dans le | |||
garage, tous tassés sous l'escalier, Mamée serrant sa robe de chambre; elle | |||
était assise sur une chaise et avalait plusieurs pilules de trinitine, qu'elle | |||
rangeait dans une petite petite boîte en écailles. | |||
Il y avait un officier et quelques soldats qui s'abritaient là; cela dura | |||
longtemps, les explosions continuaient, continuaient. L'officier finit par nous | |||
dire que nous pouvions sortir. Toute la famille d'oncle Henri vint nous | |||
rejoindre, mais l'oncle Henri n'était toujours pas là. On nous dit que les | |||
explosions que nous entendions étaient des munitions qui sautaient. Il fallut | |||
attendre encore quelques heures avant de voir arriver une grosse voiture, et | |||
l'oncle Henri en sortir le visage couvert de sang. | |||
« Ce n'est rien, ce n'est rien » fût la première chose qu'il dit. | |||
Il nous raconta qu'ils avaient été obligés de rester couchés dans des fraisiers, | |||
les morceaux de wagons et de ciment leur passant par dessus la tête, ils | |||
avaient été un peu blessés par des éclats plus petits.[...] Il passait des camions sur le boulevard. On disait que c'était des cadavres de la gare." | |||
'''''Nicole Neuville''''', 11 ans en 1940. <ref> Extrait d'un document rédigé par Madame Neuville, transmis par son fils M. Pierre Neuville à Étienne Maignen</ref> | |||
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" Nous habitions à 1500 m. Les explosions ont duré des heures. Je me souviens de soldats anglais traversant à pied la cour de la ferme, surtout deux qui en portaient un troisième auquel il manquait un membre. Je pense qu'ils voulaient rejoindre leur cantonnement de Vaux." | " Nous habitions à 1500 m. Les explosions ont duré des heures. Je me souviens de soldats anglais traversant à pied la cour de la ferme, surtout deux qui en portaient un troisième auquel il manquait un membre. Je pense qu'ils voulaient rejoindre leur cantonnement de Vaux." ( N.B. L'armée anglaise y avait avait des troupes cantonnées dans des baraquements entre la ferme et le château de Vaux, route de Fougères, à [[Cesson-Sévigné]], au sud de l'actuelle porte des Longchamps.) | ||
'''''Lucien Colleu''''', à peine 8 ans en 1940 <ref> Ouest-France, 4 juin 2018</ref> | '''''Lucien Colleu''''', à peine 8 ans en 1940 <ref> Ouest-France, 4 juin 2018</ref> | ||
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'''''Marcel Gibert''''', ''Carnet de route'', | '''''Marcel Gibert''''', ''Carnet de route'', caporal-chef stationné au village Le Crouais, à La Brohinière, 38 km à l'ouest de Rennes. | ||
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« Je jouais dans le jardin derrière la petite maison où la famille louait un appartement [[rue de Paris]], face à la fac Beaulieu maintenant. Devant coulait la Vilaine et sur l’autre rive : la plaine de Baud, le grand lieu de triage de la gare de Rennes. Maman était rentrée dans la maison, pour changer ses vêtements afin de se préparer pour partir livrer à vélo son travail de couture faite à domicile : des musettes militaires. Elle me laisserait en garde chez la propriétaire des lieux. Soudain, le bruit des bombes, les vitres volaient en éclat près de moi. Par chance, je n'ai pas été blessée. Maman comprit tout de suite ce qui se passait. Elle tenta, me tenant par la main, de traverser la route qui séparait la maison de la campagne afin de trouver refuge dans un fossé. Je me souviens que l'on courait, mais après je ne me rappelle que d'une chose : j'étais sous une couverture (une capote militaire) et un monsieur me protégeait. Ce monsieur, me dira Maman après, était un militaire et il pleurait. Elle, s'était évanouie en traversant la route et avait été secourue puis transportée là. En le voyant pleurer, et pensant tout de suite à sa fille, elle crut un moment que j'étais morte ; il pleurait car il avait un enfant du même âge et ne savait pas où il était. J'ai le souvenir d'avoir vu des blessés, un en particulier qui semblait n'avoir plus de nez et qui avait le visage ensanglanté, ça frappe une petite fille ! | |||
« Je jouais dans le jardin derrière la petite maison où la famille louait un appartement rue de Paris, face à la fac Beaulieu maintenant. Devant coulait la Vilaine et sur l’autre rive : la plaine de Baud, le grand lieu de triage de la gare de Rennes. Maman était rentrée dans la maison, pour changer ses vêtements afin de se préparer pour partir livrer à vélo son travail de couture faite à domicile : des musettes militaires. Elle me laisserait en garde chez la propriétaire des lieux. Soudain, le bruit des bombes, les vitres volaient en éclat près de moi. Par chance, je n'ai pas été blessée. Maman comprit tout de suite ce qui se passait. Elle tenta, me tenant par la main, de traverser la route qui séparait la maison de la campagne afin de trouver refuge dans un fossé. Je me souviens que l'on courait, mais après je ne me rappelle que d'une chose : j'étais sous une couverture (une capote militaire) et un monsieur me protégeait. Ce monsieur, me dira Maman après, était un militaire et il pleurait. Elle, s'était évanouie en traversant la route et avait été secourue puis transportée là. En le voyant pleurer, et pensant tout de suite à sa fille, elle crut un moment que j'étais morte ; il pleurait car il avait un enfant du même âge et ne savait pas où il était. J'ai le souvenir d'avoir vu des blessés, un en particulier qui semblait n'avoir plus de nez et qui avait le visage ensanglanté, ça frappe une petite fille ! | |||
Notre mère nous a raconté qu’elle courut à la maison détériorée. Plus de fenêtres, les portes arrachées. Elle se précipita pour prendre ses petits billets dans le tiroir de l'armoire. Nouveau drame : tout l'argent avait disparu ! Quelqu’un avait profité de son absence pour piller ses maigres ressources. Et, plus de nouvelles du papa sur le front « On part chez Grand-Mère ! Je me revois très bien derrière maman, sur la petite selle de son vélo. Nous avons traversé la voie ferrée à Cesson et là encore j'ai vu des blessés, du sang. Maman m'a dit : « Ferme les yeux ! » | Notre mère nous a raconté qu’elle courut à la maison détériorée. Plus de fenêtres, les portes arrachées. Elle se précipita pour prendre ses petits billets dans le tiroir de l'armoire. Nouveau drame : tout l'argent avait disparu ! Quelqu’un avait profité de son absence pour piller ses maigres ressources. Et, plus de nouvelles du papa sur le front « On part chez Grand-Mère ! Je me revois très bien derrière maman, sur la petite selle de son vélo. Nous avons traversé la voie ferrée à Cesson et là encore j'ai vu des blessés, du sang. Maman m'a dit : « Ferme les yeux ! » | ||
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"Ah ! Les vilains moineaux !" | "Ah ! Les vilains moineaux !" | ||
Deux ou trois jours après le bombardement, rentré d'Evran où ma famille s'était réfugiée sur le conseil d'un capitaine logé chez nous | Deux ou trois jours après le bombardement, rentré d'Evran où ma famille s'était réfugiée sur le conseil d'un capitaine logé chez nous par réquisition de l'armée, je retrouvai notre appartement du 1, [[contour de la Motte]], mais les vitres étaient toutes cassées et un battant d'un grand volet en bois avait même atterri sur mon lit. Un peintre en bâtiment, en tenue blanche, était venu poser des vitres neuves. | ||
par réquisition de l'armée, je retrouvai notre appartement du 1, [[contour de la Motte]], mais les vitres étaient toutes cassées et un battant d'un grand volet en bois avait même atterri sur mon lit. Un peintre en bâtiment, en tenue blanche, était venu poser des vitres neuves. | Je le regardais travailler, il était debout sur la rambarde et posait du mastic sur les pourtours. Je me souviens qu'il répétait, par intermittence :"Ah! Les vilains moineaux !". Les vilains moineaux, je l'ai compris, étaient les avions. | ||
Je le regardais travailler, il était debout sur la rambarde | |||
'''''Michel Jacques Gauvain''''', 5 ans en 1940 | '''''Michel Jacques Gauvain''''', 5 ans en 1940 <ref>entretien avec Étienne Maignen le 7 mars 2020 </ref> | ||
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[[Fichier:Rue_Gambetta_caisse_d%27%C3%A9pargne.png|150px|right|thumb|La perception en 1940]] | |||
"Ce lundi matin, vers 9 heure 30, je quitte la maison 69 boulevard de la T. A., envoyée par mes parents, munie de ce qu'il fallait pour payer les impôts car Papa et maman travaillent. Je passe par la rue Poullain Duparc et monte la rue Gambetta, où, à mie-pente, en face du palais Saint-Georges, se trouve la perception au fond d'une cour. Je laisse la somme contre un reçu et je redescend, mission accomplie, lorsque j'entend les fortes explosions qui n'arrêtent pas. Je me dépêche de rentrer à la maison." | |||
'''''Jeanine Labigne''''', 12 ans en 1940 (Mme Le Thérizien) <ref> entretien avec Etienne Maignen, 2 mai 2024</ref> | |||
[[Fichier:Maisons_touch%C3%A9es_le_17_juin_1940.gif|right|250px|thumb|Deux maisons touchées dans le quartier du "Cabinet Vert". Sur celle au 1er plan, une bombe arrivée par le toit a atteint le sous-sol]] | |||
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'''*''' NB : Le véhicule ne pouvait être allemand, les troupes allemandes n'étant arrivées à Rennes que le lendemain 18. | |||
'''*''' NB : Nombreux furent les Français ayant cru voir des avions italiens en mai-juin 1940, alors qu'aucun ne survola l'ouest. | |||
===Références=== | ===Références=== | ||
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