Mail Germaine Poinso-Chapuis
Le mail Germaine Poinso-Chapuis est situé dans le quartier 1 : Centre et relie la rue Saint-Martin au nord à la rue de l'Hôtel Dieu au sud. Cette voie, véritable trait d'union paysager piéton, a été ainsi nommée par délibération du conseil municipal de Rennes en date du 18 janvier 2016, dans le cadre de la réalisation de l'Ilot de la Cochardière.
Elle rappelle Germaine Poinso-Chapuis (6 mars 1901, Marseille - 20 février 1981, Marseille), première femme ministre de plein exercice dans l'histoire de la République - en l'occurrence la quatrième - ministre de la Santé de 1947 à 1948 lors du mandat du Président Vincent Auriol.
Qui est Germaine Poinso-Chapuis?
Ministre de la Santé en 1947-1948 (1901–1981)[2].
Germaine, Marie, Joséphine Chapuis est née le 6 mars 1901, à Marseille (13), dans une famille de la petite bourgeoisie d'origine ardéchoise. Germaine est une enfant très douée, elle apprend à lire toute seule et à cinq ans, elle insiste pour aller à l'école. A 16 ans, avec le baccalauréat en poche, bien qu'attirée par la philosophie, elle s'oriente vers le droit. Sortie licenciée en droit avec la mention très bien, major de sa promotion, diplômée d'études supérieures de droit romain, elle s'inscrit, en 1921, au barreau de Marseille, où elles ne sont que trois femmes pour plus de deux cents hommes. En novembre 1936, elle épouse un avocat Henri Poinso, avec qui elle a deux fils, dont un handicapé. Germaine Poinso-Chapuis va toute sa vie soutenir des associations de l'enfance inadaptée et œuvrer pour l'enfance en danger. Durant la seconde guerre mondiale, elle s'engage avec son mari dans la Résistance au Mouvement de Libération National (MLN). Proche de Gaston Defferre, elle s'occupe de son cabinet d'avocat lorsqu'il prend le maquis. Elle prend une part active dans le Résistance, cache des juifs, s'occupe d'enfants dont les parents ont disparu. Elle profite de ses fonctions, pour faire valoir ses droits de visites à des prisonniers communistes ou anarchistes qu'elle aide à s'évader. Elle vole le tampon d'un juge d'instruction pour fabriquer de fausses ordonnances de non-lieu. Le domicile familial est un lieu de rencontres de résistants. A la Libération, elle reçoit la Médaille de la Résistance.
En 1944, alors que le droit de vote pour les femmes est accordé, elle s'engage aux côtés de Gaston Defferre. En 1945, elle est élue conseillère municipale de Marseille, jusqu'en 1959. Le 21 octobre 1945, sous l'étiquette MRP, Mouvement Républicain Populaire, elle est élue députée de l'Assemblée Nationale Constituante. Elle est réélue ensuite de 1946 à 1951. Le 24 Novembre 1947, dans le gouvernement de Robert Shuman, sous la présidence de Vincent Auriol[3], Germaine Poinso-Chapuis est la première femme ministre d'Etat, chargée de la Santé. Durant les huit mois où elle va occuper ce poste, elle essaye de travailler pour les plus démunis. Avec son équipe jeune et largement féminine, elle est sur tous les fronts : sous-alimentation de la population, mortalité infantile, vétusté des équipements hospitaliers, travail des femmes, protection des enfants, prostitution, alcoolisme… Suite à un désaccord sur une subvention, elle se retire du gouvernement.
A l'Assemblée Nationale comme à Marseille, elle continue la lutte pour la promotion des femmes, les réformes hospitalières, l'Assistance publique, mais aussi contre l'alcoolisme, la prostitution. Ce qui lui vaut d'être vivement critiquée et de ne pas être réélue députée. Elle reprend son métier d'avocat. Titulaire de l'Ordre National de la Légion d'honneur et Grand Officier de Ordre National du Mérite, Germaine Poinso-Chapuis décède, à Marseille, le 20 février 1981.
Elle rappelle Germaine Poinso-Chapuis (6 mars 1901, Marseille - 20 février 1981, Marseille), première femme ministre de plein exercice dans l'histoire de la République - en l'occurrence la quatrième - ministre de la Santé de 1947 à 1948 lors du mandat du Président Vincent Auriol.
Plusieurs combats
L'un d'eux, la sensibilise sur le sort des enfants qui sont traduits en justice, elle en fait un de ses premiers combats. Elle n'admet pas que des enfants souvent issus de milieux défavorisés, alcooliques, souvent victimes d'abus sexuels, soient envoyés en prison avec des adultes. Elle se bat pour la création d'un Comité de défense et de protection de l'enfance.
Un autre combat lui tient à cœur, le droit des femmes. Alors que les femmes mariées sont encore obligées d'obtenir des autorisations de leur mari pour avoir un soupçon de liberté, elle se bat pour le droit de vote des femmes, le droit d'exercer un métier librement ou d'avoir des biens personnels. Elle soutient les Sufragettes qui réclament les mêmes droits politiques que les hommes. D'ailleurs dès 1924, elle adhère au PDP, le Parti Démocrate Populaire où très vite on lui confie des responsabilités et où elle défend les idées féministes.
Liens internes
Liens externes
- Article Scientifique La sauvegarde de l'enfance sur Cairn
- Article de presse sur Germaine Poinso Chapuis
- Germaine Poinso-Chapuis
Sur la carte
Note et références
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique