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Rue de Nantes
Sainte Magdelaine, sœur de Lazare de Béthanie était reconnue comme patronne des lépreux. La chapelle, aujourd'hui détruite, était le seul vestige du plus ancien établissement hospitalier de Rennes La léproserie sera abandonnée, au 16e siècle, au moment de la fondation du lazaret, plus proche de la ville, mais la chapelle, reconstruite aux 15e et 16e siècles, restera un élément fédérateur du faubourg qui prendra un développement important après la construction de la voie ferrée, sous l'impulsion de l'entrepreneur Vaudois.
Son affectation à usage de chapelle, mutation fréquente des hôpitaux dont on ne conserve que le lieu de culte, explique sa restauration, en 1877, qui succède à l'abandon du projet de construction d'une nouvelle église, dans le lotissement Vaudois.
On signalera également que le projet de reconstruction de 1489 mentionne une maison à porche, illustrant un type de maison urbaine très fréquent au Moyen Age, dont il ne reste plus d'exemple à Rennes.
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La rue de Nantes compte parmi les plus anciennes voies de Rennes en dehors de celles comprises dans le périmètre des anciennes enceintes. C'est par là que fait son entrée Henri IV en mai 1598.
Commençant de nos jours au pont de Nantes, elle a toujours connu, sous des configurations variables de tracé, de longueur et de dénomination, un trafic conséquent comme liaison de la ville avec la route de Nantes et la route de Redon, elles-mêmes les seules du sud de la ville. Elle reste la deuxième rue la plus longue de Rennes, avec 2,3 km. Elle a ainsi été anciennement habitée comme axe du faubourg de Nantes. L'ancien hameau est devenu faubourg puis quartier, par sa situation en site de jonction. Le bâti d'abord implanté en grappe, le long de la route de Nantes, va former l´épine dorsale du nouveau quartier projeté par l´entrepreneur brestois J. Vaudois, en 1872. La qualité des réseaux de voirie, également favorisée par la construction de la prison départementale, puis de la caserne Margueritte, permet le développement d'une activité économique relativement intense qui attire notamment les Sœurs de Rillé qui fondent le pensionnat Sainte-Geneviève, en 1890. puis au XXe siècle, le boulevard Georges Pompidou lui a été accolé et imposé sur une partie de son parcours - avant le pont de Nantes - pour absorber le trafic global et aussi améliorer son écoulement vers et depuis la route de Redon via le boulevard Jean Mermoz.
Histoire
Comme unique pénétrante de ce secteur de la ville, la rue de Nantes a fortement évolué avec l'expansion de la ville ainsi qu'avec la naissance et développement de la circulation automobile. Les déplacements de ce côté de la ville sont évoqués par Lucien Decombe à propos de la rue Nantaise :
« En 1663, lorsqu’on nivela le terrain vague qui bordait les fortifications à l’est de la ville, on l’afféagea à ceux qui voulurent y bâtir. Ce fut l’origine de la rue Nantaise, qui fut ainsi nommée parce que c’était alors le seul chemin qui pût conduire de la ville à la grande route de Nantes. En effet, comme il n’existait pas à cette époque de pont sur les fossés au sud de la ville, il fallait sortir par la Porte Mordelaise et faire un long détour pour gagner la Madeleine ou faubourg de Nantes. »
— Lucien Decombe
Origine : Notice sur les rues de Rennes. • Recueilli par Wikisource • 1883 • licence
Jusqu'au XIXe siècle, elle n'était qu'une partie de la route de Bordeaux à Saint-Malo et se tenait d'abord entièrement au nord du tracé des voies ferrées (et du pont de Nantes une fois construit) avant de se prolonger au sud de ces points progressivement à la fin de ce siècle. Cette partie nord disparaît, au moins de nom, dans la deuxième moitié du siècle suivant suite à la création de Colombia et son renommage en rue Docteur Francis Joly. Avant ce glissement final vers le sud, la partie au sud du pont, d'une longueur indéterminée, s'appelait plus souvent faubourg de Nantes que rue de Nantes.
Aucune rue de ce nom n'apparaît sur le plan de la ville du tout début du XIXe siècle qui indique à sa place le faubourg de la Madeleine (le faubourg de la Magdeleine est le nom porté par ce secteur depuis 1400 et remplace l'ancien nom de faubourg du Lazare[3]) ainsi que peu de lieux-dits : la Teillais, la fontaine de Guines à l'ouest et surtout le pré de Villeneuve qui s'étend à l'ouest un peu au sud du Colombier. En 1813, au contraire, il n'est question que de la rue de Nantes, puis en 1829 de la rue de Nantes ou de la Madeleine. Si, sur ce plan, le Colombier semble avoir laissé place à la maison de détention, celle-ci n'est par représentée sur le plan routier de Rennes et de ses environs de la même année. La rue conduit alors, passées les douves de la ville par le pont de Toussaint, à la halle aux blés.
En 1846, le plan indique Faubourg de Nantes ou rue de la Madelaine en donnant un plan plus précis de la caserne du Colombier qui s'étend sur son flanc est.
En 1857, la ville a vu l'arrivée du chemin de fer. Sur le Plan de Rennes et des environs de cette année, le faubourg de Nantes ne semble comporter que quelques maisons égrenées un peu avant le pont de Nantes nouvellement construit et aussi plus au sud jusqu'au lieu-dit Bourbansin (en regard de la Courrouze) et au-delà. La maison de perception de l'octroi est alors un peu avant ledit pont.
Sur le plan de la ville de 1860, la rue du Chemin Neuf la relie au boulevard de la Tour d'Auvergne récemment ouvert et alors nommé avenue Napoléon III ; sous le nom de rue Edouard Turquety au siècle suivant.
Les lieux-dits la Villette (Allée Ferdinand), le Laurier (environ Foyer Rennais), Villeneuve, Ancienne chapelle de la Madeleine apparaissent sur les plans imprimés par Oberthur de 1857 à 1885, la chapelle perdant son qualificatif entre-temps. En 1885, l'octroi apparaît au niveau du carrefour du boulevard Jean Mermoz, à côté du chemin du pavé de Villeneuve, (pavé sic) ; le plan s'est étendu d'autant au sud et se termine au Pigeon blanc.
D'autres noms apparaissent au sud du pont sur le plan de Rennes du début du XXe siècle : rue de Villeneuve ; ruelle ou rue du Puits Jacob ; la Magdeleine ; rue Lobineau ; rue Vaudois pour l'actuelle rue Louis Tiercelin.
Il n'est plus question de faubourg sur le plan de 1934 qui montre toutes les rues de la section du boulevard Georges Pompidou dans leurs noms et dispositions actuels, sauf la rue Colonel Péchot tracée mais non nommée. Sur ce plan figure l'école du pont de Nantes à l'angle de l'allée Ferdinand. Plus au sud, il comprend le boulevard Jacques Cartier, le boulevard Georges Clémenceau, la rue Victor Rault ainsi que leurs petites rues perpendiculaires. Construit en 1928 et 1932 pour loger 160 familles, le Foyer rennais [4], un îlot d'habitats collectifs, fut l’une des premières réalisations de l’Office d’habitations à loyers modérés. sa conception fut confiée à l’un des plus célèbres architectes rennais, Emmanuel Le Ray, qui y mit sa touche par des toits de tuile du plus bel effet, par du schiste apparent et par de la brique rouge en décoration.
Ce plan de 1934 indique qu'une ligne de tramways électrique ou autobus circule alors entre le palais du Commerce et le carrefour avec le boulevard Jean Mermoz, passant par la rue Ange Blaize et la rue de l'Alma.
Lieux notables
- Le café Le Lyra est un des cafés du secteur qui, avec le bal de l'Arsenal, participent dans les années 1950 aux années folles de l'accordéon[5].
- Vers 1948, la femme de Louis Bobet tient une épicerie dans "l'ancienne rue de Nantes", avant de s'installer rue de Paris[6].
Faits divers
- Jacques De Saint Jean, notaire royal à Rennes, et Gilles Robert, maître blanconnier, sont en procès en 1732, et un témoin raconte que le ... vendredy dernier, 18e du présent mois [avril 1732], l'apres midy, le témoin [Maître Claude Marie Mainguet, 51 ans, huissier des fermes du roy], se trouva à une partie de plaisir à l'auberge de la Coquille, rue de la Magdelainne... avec les nommés La Barre, Courgeon, Pineu, cavalier de la marechaussée...'[7].
- Le 19 novembre 1811, un tisserand de la rue, Jean Foulon originaire de Paimpont et âgé de 42 ans, est jugé à la cour d'assises pour avoir volé des poires dans un jardin enclos de planches et deux pièces de bois non loin de là le six octobre dernier. Si sa femme, Françoise Lecoq, de Vern est acquittée, lui est condamné à cinq ans de travaux forcés et est exposé au carcan pendant une heure place du Palais. C'est l'escalade de la clôture qui leur vaut la cour d'assises au lieu du tribunal correctionnel. La propriétaire surveillait avec soin la maturité de la production de ses onze poiriers qu'elle avait déjà vendue vingt francs (autour de cent kilos peut-être)[8].
- En 1815, un "figuriste" exerce son artisanat dans la rue. Il s'agit d'un italien, Dominique Leofante, auquel un concitoyen de la principauté de Luques, André Masini, a confié son fils, Dominique (sa mère est Marie Octavia) âgé de 14 ans à 15 ans. Celui-ci nous renseigne sur cette profession, puisque c'est comme exerçant le métier de "marchand de figures en plâtre" qu'il est acquitté par la cour d'assises du vol d'une montre dans une auberge de Hédé. Notes : configuration courante à l'époque, cet acquittement s'accompagne d'un placement en maison de correction, ici pour trois ans, mais son tuteur obtient que l'enfant lui soit rendu[9].
- La création de la première ligne de bus rennaise remonte à novembre 1932.
Un ancien carrossier, M. Pierre Morin, décida de lancer sans autorisation une ligne entre la République et l’octroi de Nantes. Il écoperas de 600 contraventions en 45 jours pour stationnement non autorisé place de la République et sera condamné à payer 5 amendes de 2 f pour mise en service d’une voiture de place sans autorisation. Finalement, M. Morin abandonna et la Compagnie des Tramways Electriques, qui avait mis en service le 25 novembre 1932, une ligne de bus entre le quartier de Redon et le boulevard Sévigné, reprit la ligne exploitée par M. Morin.
Sur la carte
Notes et références
- ↑ http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/leproserie-puis-chapelle-de-la-madeleine/949cd96b-fdec-48c8-969c-74c5ec1e71b8
- ↑ "Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes, précédée de recherches sur les monnaies et antiquités trouvées dans les fouilles de la Vilaine", page 216, par Adolphe Toulmouche, 1847
- ↑ "Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes, précédée de recherches sur les monnaies et antiquités trouvées dans les fouilles de la Vilaine", page 216, par Adolphe Toulmouche, 1847
- ↑ page consacrée au Foyer Rennais : http://www.odorico.musee-bretagne.fr/diaporamas/rennes/bougot3-5/IA35023741.htm
- ↑ Les années 50 en Ille-et-Vilaine, hors-série Ouest-France 2005, p. 23.
- ↑ Les années 50 en Ille-et-Vilaine, hors-série Ouest-France 2005, p. 27.
- ↑ Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 2B 448.
- ↑ Arrêt du 19 novembre 1811 : registre 2U 292 des Archives départementales.
- ↑ Arrêt du 24 mai 1815 : registre 2U 293 des Archives départementales. Dans les témoins entendus par le juge de paix, figurent un boulanger et deux tisserands dont un demeurant rue de la Magdeleine...
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