Rue de la Cochardière
La rue de la Cochardière, axée nord-sud, relie la place Saint-Jean Eudes, au sud, à la rue Saint-Martin. Maintenant bordée d'immeubles construits, côté ouest depuis 2020, à la place de bâtiments de l'Hôtel-Dieu rasés en 1915, dont l'emprise supportait, au 17e siècle, une maison de la Grande Cochardière et une autre dite la Petite Cochardière, ainsi qu'un couvent des Petites-Ursulines, au sud, d'où le nom de la rue au 17e siècle : rue des Ursules[1]. L'objectif initial de cette ouverture de voie était de "mettre la rue d'Antrain en communication avec la ruelle Saint-Martin" (aujourd'hui rue Saint-Martin)[2]. La voie apparaît en 1782 (sur plan?) comme "passage Vriules"[3] ou plus vraisemblablement "passage Ursules". Ce nom de Cochardière lui a certainement été donné à partir de 1826. La voie apparaît dans la nomenclature des voies de Rennes du 24 juillet 1923.
Le changement de dénomination de la ruelle de la Cochardière en "rue du Lattay", en l'honneur d'un bienfaiteur des pauvres ayant œuvré pour l'Hôpital Napoléon III (actuel Hôtel-Dieu)[4], est un temps validé par la délibération du conseil municipal de la ville de Rennes du 23 février 1864. Cependant, six jours plus tard, elle est invalidée suite à l'opposition de la famille[5]. François Joseph Roucheran du Lattay (1731-1804), fils de René Roucheran, maître-chirurgien originaire du lieu-dit "le Lattay" à Essé (Ille-et-Vilaine), était docteur en médecine à Rennes, agrégé au collège des médecins de Rennes et médecin du Roi et des hôpitaux militaires de Rennes. La famille Roucheran du Lattay est étroitement liée à la manufacture de faïence de la rue Hué à Rennes[6], fondée en 1749 par François-Alexandre Tutrel, à qui les États prêtent 13 000 livres pour dix ans. Tutrel avait épousé une demoiselle Geneviève Noblet, dont la sœur, Anne-Renée, était mariée au maître chirurgien René du Lattay. Tutrel meurt en 1756, et René du Lattay lui succède. Les États lui renouvellent pour dix autres années le prêt consenti à Tutrel. René du Lattay meurt en 1764. Sa veuve lutte en vain contre la mauvaise fortune et les États lui intentent des poursuites. Elle fait part d'une requête aux États en 1774, mais meurt sans pouvoir s'acquitter. Son beau-fils Louis-Marie du Lattay, frère de François, prend la succession, mais lui aussi meurt, en 1781. Une requête de sa veuve parvient aux États en 1786. La fin de la fabrication intervient en 1790. Le demi-frère de François Joseph, prénommé Jean-Baptiste, a eu un fils, François Jean-Marie, ayant été chanoine honoraire à la cathédrale de Rennes en 1846.
Charles Géniaux naquit dans cette rue en 1870[7].
En bordure un programme de 200 logements va être construit sur 7000 m2 de l'emprise de l'Hôtel-Dieu[8].
Sur la carte
Références
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. J. Larcher éd. -1911
- ↑ Notices sur les rues de Rennes 1883, par Lucien Decombe
- ↑ Selon J. David
- ↑ rue de l'Hôtel Dieu
- ↑ Délibération du conseil municipal de la ville de Rennes du 29 février 1864
- ↑ Voir Anciennes faïenceries rennaises
- ↑ rue Charles Géniaux
- ↑ rue de l'Hôtel Dieu