Square Albert Gorgiard

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Le square Albert Gorgiard se situe dans le quartier 6 : Jeanne d'Arc – Longs Champs – Beaulieu. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 11 février 1985[1]. Le square est sans issue et prend son origine sur la petite rue André Philip en ne desservant qu'un ensemble restreint d'habitations.

Ce square rend hommage à :

Albert Gorgiard

Résistant déporté (22 février 1894, Paris - 24 avril 1945, Wöbbelin, Allemagne)

Albert Gorgiard est né d'un père originaire de Betton s'étant fixé dans la capitale. Il y fait des études primaires et à l'âge de 12 ans, nanti de son certificat d'études, cherche une place qui soit en rapport avec son physique chétif et son aptitude pour le dessin. Il la trouve dans des ateliers de décoration. Tandis qu'il peint des jouets, ou que plus tard, il restaure des meubles laqués d'Extrême-Orient, il prend des cours du soir pour se perfectionner en dessin d'art et en dessin industriel.

En 1914, reconnu inapte par le conseil de révision, il ne part pas au front avec sa classe mais revient à l'arsenal de Rennes où il passe la guerre à la dangereuse vérification des obus. À la fin de la guerre, il se marie et reste domicilié à Rennes où il travaille dans différents secteurs commerciaux.

Employé‚ dans le commerce des produits du sol, il devient pendant l'occupation, sous-directeur d'une coopérative agricole. Il met alors au service de la Résistance ses dons et ses connaissances en gravant de faux tampons tant français qu'allemands, avec lesquels il fabrique de fausses cartes d'identité, de faux certificats de démobilisation, de faux Ausweis (papiers d'identité en allemand). Membre de "Libération Nord" et du Réseau "Bordeaux Loupiac", ce sont des centaines de faux papiers que son chef, Victor Louviot[2], lui commande et vient chercher jour après jour. Il est vrai que la demande était grande entre les jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) étoffant les maquis, les fugitifs en transit pour Londres et Alger, les aviateurs américains, les prisonniers de l'Union française ou bien même, les membres du Commonwealth prisonniers des deux camps militaires de Rennes aspirant à retourner au combat.

De la soupente de la maison d'un ami, il relève le plan de la base de la Kriegsmarine située route de Lorient, avec ses baraques et ses dépôts (le Pi Park). Ce plan sera expédié à Londres. Ce vaste camp sera plus tard magistralement détruit par l'escadrille française libre où figure Pierre Mendès-France[3][4]. Sa parfaite connaissance de la campagne rennaise lui permet en outre de trouver des caches ou des terrains, mais là-dessus particulièrement, sa discrétion devenait totale. Même ses proches n'avaient qu'une idée imparfaite de la totalité des services rendus.

Albert Gorgiard est arrêté par la Gestapo le 5 février 1944 au 13 rue de la Santé à Rennes et incarcéré à la prison Jacques-Cartier. Il fera partie du dernier convoi vers Compiègne le 29 juin 1944 et est ensuite déporté le 28 juillet 1944 vers Neuengamme d'où il ne reviendra pas[5]. Il décède le 24 avril 1945 au sein du camp de concentration annexe de Wöbbelin Wikipedia-logo-v2.svg[6].

Sur la carte

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Note et références