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18 février et 26 février 1943 des Mosquito bombardent le dépôt de la Kriegsmarine

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De Haviland Mosquito B Mark IV de la Royal Air Force (de Wikimedia Commons)
Carte marquée "Secret !" des Pi-Park, dont celui de Rennes, l'un des 3 principaux
Rennes : un des 4 dépôts centraux pour le Mur de l'Atlantique[1]
Quelque part route de Lorient, le bâtiment de garde du Pi-Park : une sentinelle contrôle l'accès d'un véhicule [1]
Offre d'emplois au Pi-Park, qui seront bien utiles quelques jours plus tard (Ouest-Eclair du 11 février 1943)

Le jeudi 18 février 1943, l'aviation britannique avait bombardé les installations de la Kriegsmarine, route de Lorient, en limite de la ville, cible importante puisqu'il s'agissait du dépôt de la marine de guerre allemande, centre d'avitaillement en équipements vitaux pour les sous-marins basés sur la côte atlantique ou sur celle de la Manche. Le Haupt Pionier Park de la route de Lorient était l'un des quatre principaux en France avec ceux de Paris, du Pas-de-Calais et de la Gironde, pour le stockage de matériels, éléments et matériaux utilisés pour la construction du mur de l'Atlantique avec des antennes à Granville, Brest et Lorient (Le "Festung Pionier Park" était connu des Rennais sous le nom de Pi-Park). Y travaillaient des prisonniers coloniaux et des Rennais. Il y avait 4000 à 5000 vélos réquisitionnés et repeints pour l'usage de la Wehrmacht[2]. Après ces bombardements des milliers de Rennais vont se promener route de Lorient pour constater les dégâts causés à la "crèchemarine" comme disaient beaucoup[3] et l'occupant va mettre fin à ce pèlerinage.

Laissez-passer pour employé français au Pi-Park
Le 26 février 1943, des Mosquito bombardent le dépôt de la Kriegsmarine et dégagent par l'est: au 1er plan, la route de Lorient, à hauteur du parc des sports hors photo, à droite la rue Jean-Pierre Calloc'h, à gauche la rue Brindejonc des Moulinais

Le 26 février, à 18h45, nouvelle attaque de dix Mosquito IV Havilland Mosquito B Mark IVs du 139e squadron de la Royal Norwegian Air Force et de dix autres du 105e squadron de la RAF, comportant des équipages canadiens et néo-zélandais. Cinq appareils attaquent à très basse altitude et onze suivent et bombardent en piqué. La cinquantaine de bombes avait détruit dix-sept hangars et endommagé onze autres. Voyant les bombes éclater dans la zone ciblée, le pilote officier néo-zélandais Weston n'attaqua pas et alla lâcher ses bombes, d'une altitude de 15 mètres sur une voie ferrée double à environ 3 km à l'est de Vire[4]. Trois Mosquito sont perdus dont deux sur collision en vol[5]. Le quotidien Ouest-Éclair n'a pas une ligne sur ces faits.

Route de Lorient, au nord l'emplacement du Pi-Park et à l'ouest le tracé de la voie ferrée descendant sur la Prévalaye (d'où partit le train de déportés le 3 août 1944) - vue de 1949 de Géobretagne)

En cas de chutes d'avions, une prime de 400 francs est attribuée par l'autorité allemande à quiconque signalera la chute d'avions avec mention exacte du lieu et du moment, ou aura découvert des pièces d'avions permettant d'établir, de façon indiscutable, la chute d'un appareil. La prime est versée sons réserve que les renseignements fournis conduisent à la mainmise sur les dits objets. En revanche, le fait de favoriser les équipages d'avions ennemis, de détruire ou de dissimuler des pièces d'avions ennemis trouvées, entraîne les sanctions les plus graves. Il y a lieu d'avertir immédiatement de toute découverte d'avions ou de pièce d'avions, le service de l'Armée allemande le plus proche[6].

Le camp de prisonniers "indigènes" tout proche fut épargné par ce bombardement. En revanche, le bombardement du 29 mai 1943, mené par l'aviation de l'U.S. Air Force, qui toucha sévèrement le quartier nord de Rennes et fit beaucoup de victimes, avait raté complètement sa cible, les installations de la Kriegsmarine de la route de Lorient. Il apparaît qu'une partie des matériels entreposés furent alors déplacés vers le dépôt de munitions de Fouillard.

Les Allemands ironisent et nient l'existence d'objectifs concernant les sous-marins : " Après le dernier discours de Churchill à la Chambre des Communes, Vichy va se poser la question de savoir où se trouvent des bases sous-marines dans les villes bombardées comme Rennes, Rouen et Amiens, aussi bien n'y en a-t-il pas à proximité de ces villes, et l'affirmation basée sur des avertissements de la radio britannique d'avoir à évacuer la population des villes françaises en raison des bombardements est inexacte car la destruction des habitations par l'aviation britannique a déjà obligé les populations à quitter les villes" [7] [8]








références

  1. Axis History Forum - Pionierparke
  2. Évadé de Bretagne, en Angleterre l'étudiant renseigne sur Rennes occupé
  3. Les heures douloureuses de Rennes, par V. Ladam. impr. Les Nouvelles
  4. New Zealanders with the Royal Air Force par le wing commander Thompson vol; 2, chap 6.
  5. http://www.absa3945.com/26%20fevrier%2043/26_fevrier_43.html
  6. Ouest-Eclair du 3 août 1941
  7. Die Grenz-Zeitung, journal officiel du Parti pour les districts de Stolp, Schlawe, Bütow, Rummelsburg - 20-21 mars 1943
  8. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945 par Etienne Maignen, éditions Ouest-France - 2013