« Amand Bazillon résistant » : différence entre les versions

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''« Fin juin 1944, ''(en fait il a été arrêté le 16 ou 17 juin) ''de bonne heure le matin, des éléments de la Milice frappent à la porte de chez Amand Bazillon, l’interpellent et l’emmènent. Il est placé à l’arrière d’une traction noire entre deux miliciens. Un chauffeur est à l’avant».''
''« Fin juin 1944, ''(en fait il a été arrêté le 16 ou 17 juin) ''de bonne heure le matin, des éléments de la Milice frappent à la porte de chez Amand Bazillon, l’interpellent et l’emmènent. Il est placé à l’arrière d’une traction noire entre deux miliciens. Un chauffeur est à l’avant».''
   
   
Des Français collaborateurs, des scélérats qui se font passer pour des résistants ont habilement su interroger les habitants des villages alentour. Les résultats de leurs investigations les ont amenés tout droit vers Amand Bazillon qu’ils cueillent ainsi facilement. Il est transporté à la kommandantur de Fougères, Emmené ensuite à l'asile Saint-Méen où cantonne La Deuxième Unité de Marche de Bretagne depuis juin 1944 - Cette unité se compose d'une centaine de Franc-Gardes commandés par le lieutenant DI CONSTANZO . A t-il été transféré ensuite au poste de la Milice, au lieu-dit ''la Croix Rouge'' à Rennes pour y être interrogé ? Je le crois fermement ! Cette maison, lieu de tortures que la Milice occupe, est surnommée «La Météo» parce que située à proximité d’une station météorologique.<ref> [[La Milice quitte Rennes]]</ref> Enfant, me rendant à pied avec ma mère de Vezin-le-Coquet à Rennes, je suis passé plusieurs fois devant ce sinistre lieu. Des chevaux de frise avec du barbelé sont disposés en chicane sur la route. Ce poste de contrôle commande une des entrées de la ville de Rennes. Une sentinelle vêtue d’un uniforme  bleu foncé surveille le passage.  C’est certain ! c’est à cet endroit qu’Amand Bazillon a été amené puis interrogé et torturé, son corps ayant été retrouvé, sans vie, non loin de là. Il n’a, paraît-il, pas parlé.
Des Français collaborateurs, des scélérats qui se font passer pour des résistants ont su habilement interroger les habitants des villages alentour. Les résultats de leurs investigations les ont menés tout droit vers Amand Bazillon qu’ils cueillent ainsi facilement. Il est transporté à la kommandantur de Fougères, emmené ensuite à l'asile Saint-Méen où cantonne La Deuxième Unité de Marche de Bretagne depuis juin 1944 - Cette unité se compose d'une centaine de Franc-Gardes commandés par le lieutenant DI CONSTANZO . A t-il été transféré ensuite au poste de la Milice, au lieu-dit ''la Croix Rouge'' à Rennes pour y être interrogé ? Je le crois fermement ! Cette maison, lieu de tortures que la Milice occupe, est surnommée «La Météo» parce que située à proximité d’une station météorologique.<ref> [[La Milice quitte Rennes]]</ref> Enfant, me rendant à pied avec ma mère de Vezin-le-Coquet à Rennes, je suis passé plusieurs fois devant ce sinistre lieu. Des chevaux de frise avec du barbelé sont disposés en chicane sur la route. Ce poste de contrôle commande une des entrées de la ville de Rennes. Une sentinelle vêtue d’un uniforme  bleu foncé surveille le passage.  C’est certain ! c’est à cet endroit qu’Amand Bazillon a été amené puis interrogé et torturé, son corps ayant été retrouvé, sans vie, non loin de là. Il n’a, paraît il, pas parlé.


Beaucoup plus tard, à Rennes, c’est en 1946, des proches d’Amand sont convoqués pour reconnaître le corps à partir d’une photo du visage, retrouvée et prise, après son exécution, par Monsieur Fernand Bons,  alors maire de Vezin-le- Coquet. Celle-ci montre des traces d’ecchymoses qui confirment bien qu’il a reçu force coups avant d’être exécuté.  
Beaucoup plus tard, à Rennes, c’est en 1946, des proches d’Amand sont convoqués pour reconnaître le corps à partir d’une photo du visage, retrouvée et prise, après son exécution, par Monsieur Fernand Bons,  alors maire de Vezin-le- Coquet. Celle-ci montre des traces d’ecchymoses qui confirment bien qu’il a reçu force coups avant d’être exécuté.  
Lors de la découverte du corps les autorités municipales ignorent  son identité car il avait été dépouillé de tous ses papiers. Amand Bazillon a heureusement pu conserver sur lui un livre pieux ''« L’imitation de Jésus-Christ »''. En effet, Amand Bazillon souhaitait être missionnaire chez les Pères Blancs une fois la guerre terminée. Or ce livre porte la signature d’un curé inscrite sur la première page et qui a été déterminante pour identifier son propriétaire. Avec l’aide de l’archevêché de Rennes et grâce à l’enquête menée par monsieur Fernand Bons on a pu savoir que le mort est originaire de Saint-Sauveur-des-Landes. Sa sœur qui vit encore à ce jour, a précisé que la semi identification de son frère, c’est-à-dire  seulement la localisation de son lieu d’origine,  lui a permis d’échapper à la faculté de médecine (sic). Il a donc été enterré provisoirement dans le cimetière de Vezin, près de l’église. Le cercueil et les frais d’inhumation ont été réglés avec une participation de la commune et aussi avec le fruit d’une quête faite dans le village. Je me souviens que mon père disait que Monsieur Fernand Bons, lui-même résistant, a fait poser après l’inhumation, sur la croix tombale, une petite cocarde tricolore. ''«mais  chut !!! disions-nous, c’est interdit par les Allemands d’arborer les trois couleurs »…''le maire avait donc bravé cette injuste interdiction.
Lors de la découverte du corps les autorités municipales ignorent  son identité car il avait été dépouillé de tous ses papiers. Amand Bazillon a heureusement pu conserver sur lui un livre pieux ''« L’imitation de Jésus-Christ »''. En effet, Amand Bazillon souhaitait être missionnaire chez les Pères Blancs une fois la guerre terminée. Or ce livre porte la signature d’un curé inscrite sur la première page et qui a été déterminante pour identifier son propriétaire. Avec l’aide de l’archevêché de Rennes et grâce à l’enquête menée par monsieur Fernand Bons on a pu savoir que le mort est originaire de Saint-Sauveur-des-Landes. Sa sœur qui vit encore à ce jour, a précisé que la semi identification de son frère, c’est-à-dire  seulement la localisation de son lieu d’origine,  lui a permis d’échapper à la faculté de médecine (sic). Il a donc été enterré provisoirement dans le cimetière de Vezin, près de l’église. Le cercueil et les frais d’inhumation ont été réglés avec une participation de la commune et aussi avec le fruit d’une quête faite dans le village. Je me souviens que mon père disait que Monsieur Fernand Bons, lui-même résistant, a fait poser après l’inhumation, sur la croix tombale, une petite cocarde tricolore. ''«mais  chut !!! disions nous, c’est interdit par les Allemands d’arborer les trois couleurs »…''le maire avait donc bravé cette injuste interdiction.




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Le corps est rapatrié au cimetière de Saint-Sauveur-des-Landes le 23 avril 1949. Le milicien responsable de cet assassinat a voulu s’engager pour l’Indochine, afin d’échapper à l’épuration. Il a été reconnu à temps par un résistant. Il a été jugé à Rennes et fusillé, paraît-il, dans l’espace dit «de l’Enfer» du jardin botanique du Thabor à Rennes. ''( Les Allemands y fusillaient des résistants)'' (2)<ref>[[Epuration]]</ref>
Le corps est rapatrié au cimetière de Saint-Sauveur-des-Landes le 23 avril 1949. Le milicien responsable de cet assassinat a voulu s’engager pour l’Indochine, afin d’échapper à l’épuration. Il a été reconnu à temps par un résistant. Il a été jugé à Rennes et fusillé, paraît il, dans l’espace dit «de l’Enfer» du jardin botanique du Thabor à Rennes. ''( Les Allemands y fusillaient des résistants)'' (2)<ref>[[Epuration]]</ref>
Les informations rapportées que j’ai pu recueillir en interrogeant les proches ou les voisins au sujet des activités d’Amand Bazillon au sein de la Résistance sont peu nombreuses. Les personnes de son groupe qui auraient pu témoigner sont toutes disparues. On sait toutefois qu’Amand agissait au sein d’une équipe autonome dont il aurait pu être le responsable. Ce groupe avait comme dénomination locale ''«le maquis de la Salorge»''. La nuit avec des camarades, il participait à des coups de mains, dont l’attaque d’un convoi allemand. Il s’occupait également de la récupération d’armes parachutées. Il disposait aussi d’un poste radio émetteur-récepteur. Il était brave, insouciant du danger. Il faisait toutefois trop grande confiance aux gens qu’il connaissait en ne prenant pas suffisamment garde aux délateurs de tout poil qui agissaient par vengeance personnelle, par bêtise, voire  par naïveté mais aussi pour certains, par cupidité ou conviction, ceux-la mêmes qui étaient de vrais collaborateurs. C’est paraît-il la cause de son arrestation.  
Les informations rapportées que j’ai pu recueillir en interrogeant les proches ou les voisins au sujet des activités d’Amand Bazillon au sein de la Résistance sont peu nombreuses. Les personnes de son groupe qui auraient pu témoigner sont toutes disparues. On sait toutefois qu’Amand agissait au sein d’une équipe autonome dont il aurait pu être le responsable. Ce groupe avait comme dénomination locale ''«le maquis de la Salorge»''. La nuit avec des camarades, il participait à des coups de mains, dont l’attaque d’un convoi allemand. Il s’occupait également de la récupération d’armes parachutées. Il disposait aussi d’un poste radio émetteur-récepteur. Il était brave, insouciant du danger. Il faisait toutefois trop grande confiance aux gens qu’il connaissait en ne prenant pas suffisamment garde aux délateurs de tout poil qui agissaient par vengeance personnelle, par bêtise, voire  par naïveté mais aussi pour certains, par cupidité ou conviction, ceux-mêmes qui étaient de vrais collaborateurs. C’est paraît il la cause de son arrestation.  


Le nom  d’Amand Bazillon s’est ajouté à la très longue liste des martyrs, de ceux qui ne voulaient pas accepter le joug de l’occupant. Le bassin de Fougères a fourni nombre de ces braves à la Résistance, pour que vive une  France libre. Souvenons-nous !
Le nom  d’Amand Bazillon s’est ajouté à la très longue liste des martyrs, de ceux qui ne voulaient pas accepter le joug de l’occupant. Le bassin de Fougères a fourni nombre de ces braves à la Résistance, pour que vive une  France libre. Souvenons nous !
In Memoriam.
In Memoriam.


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