Charles Bougot
CHARLES, MARIE BOUGOT [1]
Militant ouvrier et homme politique
( 23 janvier 1872 (Guichen) - 10 Juin 1949, Hôtel-Dieu de Rennes)
Fils d’un petit entrepreneur, après avoir suivi ses études à Guichen, il entre à l’Ecole Pratique d’Industrie de Rennes, puis commence à travailler dans diverses villes de France, non sans mettre sa carrière en sommeil pour effectuer son service militaire dans le Génie à Versailles.
Militant syndicaliste
Il travaille un moment à l’Arsenal de Rennes où déjà, il apparaît comme un ardent militant du mouvement ouvrier. Avec son frère et d’autres collègues comme Ernest Chereau, Jean-Baptiste Legué et Honoré Commeurec, ils s’efforcent d’éveiller la conscience ouvrière et l’aident à s’organiser. Les premiers groupements syndicaux, coopératifs et socialistes de la région vont naître et se développer.
En 1893, au cours d’un séjour à Paris, il fait campagne pour Aristide Briand qui se présente aux législatives et qui vient de fonder avec Jean Jaurès le Parti Socialiste. Il le retrouve un an plus tard à Nantes lors du Congrès de la Fédération Nationale des syndicats et le fait venir à Rennes pour une réunion de propagande.
En 1898, Charles Bougot est l’un des fondateurs, à Rennes, de la première coopérative de consommation (alimentation).
En 1899, il participe à la création de la section rennaise de la Ligue des Droits de l’Homme, dont il devient le vice-président (1905). Cette même année, il fonde une coopérative ouvrière de menuiserie, installée rue Saint-Hélier, qu'il dirige jusqu’en 1905.
En 1900, il participe en tant que chef de chantier aux travaux de l’Exposition Universelle à Paris. La même année, il est l’organisateur de l’Université populaire avec ses amis Victor Basch et Henri Sée comme lui défenseurs de Alfred Dreyfus.
De 1904 à 1924, il est président ouvrier du Conseil des Prud’hommes.
En 1906, Charles Bougot est trésorier de la bourse du travail lors du ‘’Lock-out’’ de 1906, où les patrons refusent de donner du travail aux ouvriers pour briser toutes revendications, et qui réduit au chômage 6 000 ouvriers de la chaussure à Fougères. Il organise alors l’exode des enfants des familles touchées dans des familles ouvrières rennaises.
Plusieurs fois candidat socialiste aux élections législatives, cantonales et municipales, il voit ses efforts récompensés en 1908, avec l’élection de la gauche à la municipalité rennaise au coté de Jean Janvier et de Georges Dottin.
La guerre 1914-1918 interrompt sa carrière et ses activités. Début 1915, il est mobilisé comme sergent. Malgré son âge, il est envoyé en première ligne parce qu’inscrit au carnet B comme ‘’révolutionnaire dangereux’’. Fin 1915, il est grièvement blessé dans l’Argonne (Massif boisé entre la Marne et la Meuse). Il reçoit la Croix de Guerre ; à la Libération, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Conseiller municipal
En 1919, de retour à Rennes, il reprend sa place au conseil municipal au coté de Jean Janvier avec qui il fonde un Office Municipal d’Habitation Bon Marché et édifie un ensemble d’immeubles appelé ‘’Le Foyer Rennais’’ dont une des deux rues porte son nom. La même année, il est candidat socialiste aux élections législatives, ainsi qu’en 1924.
Après la mort de Jean Janvier en 1923, il est conseiller de la municipalité de M. Daniel.
En 1925, il est adjoint chargé des travaux publics de la municipalité socialiste menée par Carle Bahon, et est aussi rapporteur du budget municipal. La même année de juin à décembre, il est président de l’O.M.H.B.M et son expérience lui vaut d’être secrétaire contrôleur général des Hospices Civils, puis en 1927, directeur administratif.
En 1929, il est conseiller de la municipalité de Jean Lemaistre.
Il est membre influent du parti socialiste du département. Cependant en 1935 aux municipales, Charles Bougot se fait élire indépendant de gauche sur la liste de concentration républicaine de François Château, il est de nouveau adjoint.
En 1940, Charles Bougot est exclu du conseil municipal et Office Municipal H.B.M.[2], par le régime de Vichy, il n’aura plus aucune activité publique. Il décède le 10 Juin 1949, à l’Hôtel-Dieu de Rennes.
Note et références
- Sources : Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Français - Maitron, Archives départementales d’Ille et Vilaine
- Bulletin Municipale - Ville de Rennes
- Ouest-France – Juin 1949