Centre hospitalier universitaire (CHU)

Le centre hospitalier universitaire de Rennes (CHU) est un énorme complexe de santé, dont le noyau initial fut l'Hôtel Dieu[1]. Près d’un demi-million de patients sont hospitalisés et/ou reçus au CHU de Rennes tous les ans. 75% des patients du CHU viennent d’Ille-et-Vilaine et plus de la moitié des Rennais s'y font soigner. Le CHU attire également des Bretons du Morbihan (7,4% des patients) et des Côtes d’Armor (7,3%).

Le bâtiment principal de Pontchaillou (Photo Electzik de Wikimedia Commons)

Créé au 17e siècle

"L'hôpital général" de Rennes, fondé au faubourg de la Croix-Rocheron (aujourd'hui rue de l'Arsenal) sous le nom d'“hôpital général de la Charité” par les Lettres patentes d'avril 1679 du roi Louis XIV pour recevoir les vieillards valides ou infirmes nécessiteux et les enfants abandonnés, succède à “l'hôpital de la santé” ouvert en 1607 dans le même lieu pour recevoir les malades contagieux et plus spécialement les pestiférés. L'hospice des incurables créé sur le terrain de la Gaurretais (rue de la Santé) s'y annexe en 1697. En 1873, l'État prend l'établissement de l'hôpital général pour en faire un parc d'artillerie, en échange des deux anciens couvents de Saint-Melaine et des Catherinettes. Mais l'état de vétusté des bâtiments, leur entretien coûteux, l'incommodité des services séparés portera l'administration des hospices à rechercher les moyens de réunir dans un seul établissement ses différentes maisons. Elle acquiert, en 1885, sous l'administration Le Bastard[2], le domaine de Pontchaillou. En 1895 seulement, M. Morcel[3] étant maire, M. Ballé, architecte[4], fut chargé de dresser un projet d'ensemble que le Conseil des bâtiments civils approuva le 27 mai 1896[5]. Le 17 juin 1901 les deux hospices des incurables et des catherinettes sont évacués. La fin des travaux sera marquée par la visite du président du Conseil Clémenceau à Rennes, les 7 et 8 juin 1908. Pendant la première guerre mondiale Pontchaillou devient hôpital militaire

Pontchaillou hôpital militaire.png

temporaire. Les patients du couvent de Saint-Melaine y seront installés le 4 novembre 1919. Pendant la seconde guerre mondiale, les bombardements des 9 et 12 juin 1944 toucheront sévèrement le site. En 1959, commence la construction du bloc hôpital Pontchaillou, dont les travaux dureront dix ans.

À partir des années 1930

Il s'est développé dans les années trente du siècle dernier, à l'ouest de Rennes, sous le nom de Pontchaillou, au-delà de la voie ferrée Rennes - Saint-Malo. Il est actuellement réparti sur quatre sites à Rennes : l'hôpital Pontchaillou à Villejean - l'hôpital Anne de Bretagne (anciennement Hôpital Sud), dans le quartier Sainte-Elisabeth - la Tauvrais, à la Bellangerais - le centre de soins dentaires dans le quartier Thabor - Paris. L'établissement de la Tauvrais, ouvert en 1978, accueille les personnes âgées dont l'état de santé nécessite un environnement médical. L'accueil s’effectue en long séjour (hébergement et soins aux personnes âgées ayant perdu partiellement ou totalement leur autonomie de vie) ou en moyen séjour (rétablissement des malades âgés après la phase aiguë de la maladie, en vue d'un retour à domicile). Cet établissement a été doté d'une unité d'orientation des personnes âgées, dont l'objectif est la prise en charge des patients âgées venant des urgences.

L'hôpital Sud hôpital de type Fontenoy, avec une variation architecturale dans la construction du bâtiment en X, en vue de doter le quartier du Blosne de Rennes d'un équipement hospitalier a son chantier ouvert en 1976 et il est mis en fonctionnement en 1980. Il a été transformé en hôpital de la femme et de l'enfant. Sa fermeture est envisagée par la direction du CHU.

Le CHU de Rennes dispose d'un large éventail de services cliniques couvrant l'ensemble des besoins de santé de la population à chaque âge de la vie (médecine, chirurgie, obstétrique, pédiatrie, centre de soins dentaires, soins de suite et de réadaptation, hébergement et soins des personnes âgées) ainsi qu'un plateau médicotechnique dédié au diagnostic et à la médecine interventionnelle.

En 2020, il emploie 9 260 personnes et traite près de 1 500 hospitalisations par jour. Il est le premier employeur de Rennes Métropole et de Bretagne. Le CHU accueille près de 4000 étudiants en médecine, pharmacie, odontologie. Il compte 9 instituts qui forment un millier de professionnels de la santé. Le CHU est en 9e position au classement général de l'hebdomadaire Le Point[6]. Pour la recherche et l’innovation, le CHU dispose de 14 unités mixtes de recherche, de deux fédérations hospitalo-universitaires labellisées et développe 10 plateformes et infrastructures de recherche de haut niveau.

Une restructuration totale décidée

Datant des années 1970, le CHU de Pontchaillou est devenu une mosaïque compliquée. En effet, il y a dix sites opératoires, cinq sites interventionnels et 15 unités de soins critiques (réanimations, soins intensifs et soins continus). Le ministère de la Santé a émis, fin juillet 2019, le feu vert à une restructuration totale d'un coût estimé à 585 millions d'euros. Dans quelques années le CHU proposera un seul plateau chirurgical et interventionnel et réunira aussi les unités de soins. Aussi une reconstruction du CHU sur place est prévue en trois phases. La première comportera un centre chirurgical et interventionnel avec un total de 55 salles (33 salles de bloc opératoires auxquelles s’ajouteront les salles d’endoscopie et les salles interventionnelles), la construction du pôle femme-mère-enfant. Il comprendra aussi les activités des spécialités pédiatriques, gynécologiques et obstétricales. Cette première phase verra aussi se construire l’Institut régional de cancérologie. En seconde phase seront construits deux bâtiments d’hospitalisation pour les spécialités médicales, la médecine physique et la réadaptation fonctionnelle et la dialyse. En même temps sera effectué le regroupement de l’ensemble des prises en charge ambulatoires (consultations, hôpitaux de jour) dans les bâtiments existants reconvertis. La dernière phase sera la réalisation de l’institut de biologie du CHU afin de moderniser et de regrouper l’ensemble des laboratoires et à la destruction du grand bâtiment « bloc hôpital ». En 2016 le pôle mère-enfant de l'hôpital sud aura été transféré à Pontchaillou.

Le CHU de Rennes a confirmé en 2019 sa 9e place au palmarès des hôpitaux du magazine Le Point, parmi les 582 établissements publics ou privés à but non lucratif ayant répondu à l’enquête, ayant obtenu la 1ère place en chirurgie cardiaque et en chirurgie des carotides, la 3e place en adénome de la prostate, et la 4e place pour le cancer du foie ou du pancréas et le cancer de l'estomac et œsophage.

L'ensemble hospitalier de Pontchaillou en 1939 (Archives de Rennes. 100FI308)
Le centre anti cancéreux construit en 1936
L'Hôpital Sud (Photo Lektz. juillet 2015 de Wikimedia Commons)
Pontchaillou, en 1950, au-delà de la voie ferrée, et, à l'ouest, les champs du futur quartier de Villejean (de Géobretagne 1950)
Vue partielle actuelle du C.H.U., au même emplacement. On reconnaît, en arrière-plan au centre, le bâtiment du centre anticancéreux



Références

https://www.chu-rennes.fr/ Centre hospitalier universitaire de Rennes  

  1. Rue de l'Hôtel Dieu
  2. Edgar Le Bastard
  3. Vincent Morcel
  4. http://www.placepublique-rennes.com/article/Julien-Balle-une-production-architecturale-eclectique
  5. L'Ouest-Eclair, numéro du 9 juin 1908, page 1
  6. Palmarès des 50 meilleurs hôpitaux publics. Magazine Le Point, 25 août 2018