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Allée Louise Weiss
L' allée Louise Weiss a été dénommée par délibération du conseil municipal du 6 mai 1991. Cette allée se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin entre l'avenue Aristide Briand et la rue Jean Malo-Renault.
Louise Weiss
Journaliste et femme de Lettres[1]
(25 avril 1893, Arras - 26 mai 1983, Magny-les-Hameaux, Yvelines)
Louise Weiss est née le 25 avril 1893, à Arras (Pas-de-Calais), l'aînée de cinq enfants dans une famille bourgeoise. Dreyfusarde et protestante du côté de son père, Paul, Louis Weiss, alsacien d'origine, qui est ingénieur des Mines et d'une famille juive allemande et tchèque du côté de sa mère, Jeanne Javal, qui est la fille d'un célèbre ophtalmologiste, directeur du laboratoire d'ophtalmologie de la Sorbonne, membre de l'Académie de Médecine et député de l'Yonne.
Louise passe sa jeunesse à Paris où elle fait ses études secondaires au Lycée Molière. Pour se perfectionner en Allemand, elle va dans sa famille paternelle en Alsace et pour son anglais, elle va à Oxford. Malgré son père qui n'est pas favorable à l'éducation des filles, il aurait aimé que Louise demeure une femme au foyer, en juillet 1914, elle est reçue à l'agrégation de lettres et diplômée d'Oxford. Dès le début de la première guerre mondiale, elle s'engage comme infirmière dans un hôpital militaire à Saint-Quay-Portrieux (22) où sa famille s'est réfugiée et fonde un foyer pour les exilés.
Après la guerre, elle devient très pacifiste, profondément touchée par l'hécatombe et les dévastations qu'a subies l'Europe. Louise refuse des postes d'enseignant qui lui sont proposés et préfère se tourner vers le journalisme. Elle fonde, à 25 ans, la revue L'Europe Nouvelle, hebdomadaire de politique étrangère qui regroupe des partisans d'une Europe unie et pacifiste. Elle soutient l'action d'Aristide Briand dont elle fait la connaissance, à Genève, au cours de l'Assemblée Générale de la Société des Nations et elle se surnomme "Le Pèlerin de la Paix".
Elle se prononce en faveur de la réconciliation franco-allemande et pour l'instauration d'une paix stable en Europe. Des conférences internationales se succèdent, elle effectue de nombreux voyages en Europe ravagée par la guerre, ainsi qu'aux États-Unis. Femme de Lettres et journaliste de talent, elle côtoie tous les grands noms de la politique de son époque. En 1930, elle fonde "La Nouvelle École de la Paix", établissement libre d'enseignement supérieur de l'Académie de Paris.
En 1934, elle démissionne de "L'Europe Nouvelle", ayant échoué dans son combat pour la paix, à la suite de l'échec de la conférence du désarmement en 1932, la montée du Nazisme et l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Certains dans l'équipe de la revue souhaitent encore une coopération avec l'Allemagne.
Le 6 décembre 1934, Louise Weiss épouse un architecte, José Imbert, en disant que cela lui donne "un statut civil qui facilite l'existence". C'est un mariage de convenance qui ne va pas durer car deux ans plus tard, elle divorce.
Elle fonde "Femme Nouvelle, association pour l'égalité des droits civiques entre Français et Françaises", où vont adhérer plusieurs dizaines de milliers d'adhérentes. Bien qu'elle ne tienne pas en grande estime les pures "féministes", elle s'engage dans leur combat. Elle reprend la tradition des "Suffragettes" et devient militante pour le vote des femmes. Louise Weiss estime que l'accession des Françaises au suffrage permettrait d'empêcher une nouvelle guerre. Elle présente sa candidature symbolique aux élections municipales de 1935 et aux élections législatives de 1936. Cette année-là, Léon Blum, qui n'est pas favorable au vote des femmes, lui propose un poste ministériel qu'elle aurait refusé en lui répondant : "J'ai lutté pour être élue pas pour être nommée".
En 1939, elle est nommée secrétaire du comité chargé d'accueillir les réfugiés d'Allemagne et d'Europe Centrale, qui fuient le Nazisme. A ce titre, elle intervient en faveur des passagers du paquebot allemand, le Saint-Louis, qui quitte l'Allemagne Nazie, à l'été 1939, avec 963 juifs à son bord devant se rendre à Cuba mais qui vont être refoulés. Elle parvient à convaincre le gouvernement français d'accueillir un quart des passagers, les autres réfugiés étant répartis entre les Pays-Bas, la Belgique et l'Angleterre.
Au moment de l'invasion allemande sur le territoire Français, elle part se réfugier à New-York. D'abord pétainiste, elle revient en 1941 et rentre dans un réseau de résistance Patriam Recuperare, essentiellement composé de francs-maçons, sous les noms de Louise Vallon et de Valentine. Elle participe à la rédaction du journal clandestin "Nouvelle République". En 1945, à la Libération, elle crée avec Gaston Bouthoul, l'Institut de Polémologie, qui est la "Science de la Guerre". C'est en tant que journaliste qu'elle assiste au procès de Nuremberg.
Une ordonnance signée par le Général de Gaulle accorde le droit de vote aux Françaises, droit qu'elles exerceront le 20 avril 1945.
Louise Weiss reprend ses voyages, en particulier à travers le Moyen-Orient, où elle réalise un film sur les civilisations antiques, elle va également ramener plusieurs récits de voyage. En 1971, elle fonde à Strasbourg l'Institut des Sciences de la Paix.
En 1976, elle devient Grand officier de la Légion d'honneur, troisième femme à recevoir ce grade.
En 1979, Louise Weiss, à 86 ans, est élue députée aux premières élections européennes du Parlement européen au suffrage universel direct. Le 17 juillet, c'est en tant que doyenne de l'assemblée qu'elle prononce le discours d'ouverture.
Louise Weiss décède à l'âge de 90 ans, à Magny-les-Hameaux dans les Yvelines, commune où son père Paul Weiss fut maire de 1935 à 1940.
Le 14 décembre 1999 est inauguré le nouveau bâtiment "Louise Weiss" au Parlement Européen à Strasbourg.
Femme de lettres, elle est l'auteur de nombreux ouvrages politiques, biographiques, pièces de Théâtre, récits de voyage et de romans dont "La Marseillaise" couronné par l'Académie française.
Sur la carte
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole