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Place de la Mairie
A la suite de l'incendie de 1720...
À Rennes, la place de la Mairie a été créée à la suite de l'incendie de 1720 et presqu'au centre de la zone détruite. Avant la construction du théâtre, une "place aux Arbres" plantée de tilleuls joignait l'angle sud-ouest de la place du Parlement, ce qui donnait à cet ensemble une forme irrégulière.
Elle permet d'apprécier, sur son côté ouest, le déploiement de l'élégante façade de l'hôtel de ville avec sa tour de l'horloge et ses "ailes en forme de clavecin" comme on les décrivit au 18e siècle. Ce sera la seconde place royale de la cité puisque, en 1754, est installée dans la niche au pied du beffroi, une statue pédestre de Louis XV entouré de la Bretagne assise et de Hygie, déesse de la Santé, oeuvre de Lemoyne. La guillotine y fut installée en 1793 et y montèrent les conspirateurs Charles Elliot et René Maloeuvre mais, sur demande de Jean Leperdit, navré de voir les mares de sang des suppliciés, elle fut bientôt transportée place du Parlement. Effet recherché ou pas, le théâtre, avec sa rotonde, en pendant de l'hôtel de ville, semble répondre à la partie centrale concave de ce dernier comme ne manquent pas de l'observer les visiteurs.
La "Place de la Mairie", a marqué pendant longtemps le lieu central de la ville. C'est ici qu'était le principal lieu de correspondances des tramways, de 1897 à 1952, puis des bus jusque dans les années 70 du siècle dernier, avant de voir cette fonction déplacée vers la place de la République. Elle a été, aux 19e et 20e siècles, le lieu des grandes manifestations locales ou nationales, souvent avec installation de gradins pour les officiels. Longtemps s'y tint un marché aux fleurs. Devenue piétonne, elle permet aussi maintenant la déambulation nord-sud des Rennais ou leur stationnement en toute tranquillité et à l'allure de forum avec exhibitions et présentations temporaires, à côté d'un petit manège pour enfants. D'aucuns critiquent son aspect minéral que n'arrivent pas à atténuer des arbustes en caisson mais les touristes lui trouvent belle allure.
Des régimes et des noms et des emblèmes
De "Place Neuve" à sa création, elle devint "place Royale" puis, à l'époque de la Révolution, "place Le Chapelier", du nom du député de Rennes, président de l'Assemblée constituante, avant de devenir "place d'Armes" avec un intermède de "place Marat" ! En 1807 elle devient... "place Napoléon", puis "place Impériale" pour redevenir "place d'Armes" à la chute de l'Empire mais... redevient, en 1830, "place Napoléon" et peu après va devenir enfin officiellement "place de la Mairie". Le 21 janvier 1941 le conseil municipal la dénomme "place du Maréchal-Pétain", (* 1) nom annulé le 16 septembre 1944. On peut penser que les Rennais contemporains n'ont guère suivi dans la pratique ces dénominations successives, s'en tenant, pour la plupart, au nom "place de la Mairie" que... l'on décline aussi en breton Plazenn an Ti-Ker.
Les passants sur la place purent voir, au fil des ans et des régimes, en haut du campanile : une grande fleur de lys de tôle à quatre branches, puis un bonnet phrygien remplacé par un aigle, auquel succéda une nouvelle fleur de lys. La République s'abstint. En 1793, la statue du roi disparut de la niche de l'hôtel de ville, qui resta vide jusqu'en septembre 1911 quand on y installa un groupe du statuaire cessonnais Jean Boucher, symbolisant l'union de la Bretagne ( à genoux) au roi de France (assis), ensemble que firent sauter des indépendantistes au petit matin du 7 août 1932, année du quadricentenaire de l'acte d'union.
haïku de nuit
références
- ↑ ed. de la Grande Photographie "Bernard", Rennes