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La '''prison Jacques-Cartier''', située dans le [[boulevard Jacques Cartier|boulevard]] du même nom dans le | La '''prison Jacques-Cartier''', située dans le [[boulevard Jacques Cartier|boulevard]] du même nom dans le quartier Villeneuve-Sacrés-Cœurs, a été conçue par l'architecte [[Jean-Marie Laloy]] et construite entre 1898 et [[1903]], à l'écart de la ville. Elle remplaça une prison construite en 1840 [[rue de Fougères]], au sud de la [[rue Lesage]], devenue insuffisante et entourée de maisons particulières à la fin du 19e siècle. | ||
En forme de croix latine, avec une rotonde centrale et trois nefs à coursive distribuant les cellules, elle est un témoignage exemplaire d'un bâtiment carcéral du 19e siècle. À son ouverture, terme étonnant pour une prison, elle comportait " ''177 cellules : 135 pour les hommes et, dans un quartier spécial, 42 pour les femmes. Chaque cellule est chauffée, éclairée, ventilée, munie d'une fontaine, d'une sonnerie électrique d'appel, avec plaque indicatrice sur la face extérieure de la porte. Son mobilier se compose d'un lit, d'une table, d'un siège avec chaîne, d'une étagère d'angle, le tout scellé solidement. Il y a 23 préaux cellulaires, 18 pour les hommes et 5 pour les femmes. La chapelle a 110 cases cellulaires, sortes d'alvéoles où les prisonniers sont amenés vêtus de cagoules qui leur cachent le visage. Tous les services ont, d'ailleurs, été combinés de façon qu'un détenu ne puisse, non seulement avoir aucun rapport avec un autre détenu mais encore de l'apercevoir [...] Ce superbe établissement, dont il a été pris possession le 15 octobre 1903, est éclairé au gaz, alimenté par l'eau de ville, avec branchement aux égouts, chauffage à vapeur à basse pression et monte-charges desservant tous les étages. | En forme de croix latine, avec une rotonde centrale et trois nefs à coursive distribuant les cellules, elle est un témoignage exemplaire d'un bâtiment carcéral du 19e siècle. À son ouverture, terme étonnant pour une prison, elle comportait " ''177 cellules : 135 pour les hommes et, dans un quartier spécial, 42 pour les femmes. Chaque cellule est chauffée, éclairée, ventilée, munie d'une fontaine, d'une sonnerie électrique d'appel, avec plaque indicatrice sur la face extérieure de la porte. Son mobilier se compose d'un lit, d'une table, d'un siège avec chaîne, d'une étagère d'angle, le tout scellé solidement. Il y a 23 préaux cellulaires, 18 pour les hommes et 5 pour les femmes. La chapelle a 110 cases cellulaires, sortes d'alvéoles où les prisonniers sont amenés vêtus de cagoules qui leur cachent le visage. Tous les services ont, d'ailleurs, été combinés de façon qu'un détenu ne puisse, non seulement avoir aucun rapport avec un autre détenu mais encore de l'apercevoir [...] Ce superbe établissement, dont il a été pris possession le 15 octobre 1903, est éclairé au gaz, alimenté par l'eau de ville, avec branchement aux égouts, chauffage à vapeur à basse pression et monte-charges desservant tous les étages. |
Version actuelle datée du 18 octobre 2024 à 13:07
La prison Jacques-Cartier, située dans le boulevard du même nom dans le quartier Villeneuve-Sacrés-Cœurs, a été conçue par l'architecte Jean-Marie Laloy et construite entre 1898 et 1903, à l'écart de la ville. Elle remplaça une prison construite en 1840 rue de Fougères, au sud de la rue Lesage, devenue insuffisante et entourée de maisons particulières à la fin du 19e siècle.
En forme de croix latine, avec une rotonde centrale et trois nefs à coursive distribuant les cellules, elle est un témoignage exemplaire d'un bâtiment carcéral du 19e siècle. À son ouverture, terme étonnant pour une prison, elle comportait " 177 cellules : 135 pour les hommes et, dans un quartier spécial, 42 pour les femmes. Chaque cellule est chauffée, éclairée, ventilée, munie d'une fontaine, d'une sonnerie électrique d'appel, avec plaque indicatrice sur la face extérieure de la porte. Son mobilier se compose d'un lit, d'une table, d'un siège avec chaîne, d'une étagère d'angle, le tout scellé solidement. Il y a 23 préaux cellulaires, 18 pour les hommes et 5 pour les femmes. La chapelle a 110 cases cellulaires, sortes d'alvéoles où les prisonniers sont amenés vêtus de cagoules qui leur cachent le visage. Tous les services ont, d'ailleurs, été combinés de façon qu'un détenu ne puisse, non seulement avoir aucun rapport avec un autre détenu mais encore de l'apercevoir [...] Ce superbe établissement, dont il a été pris possession le 15 octobre 1903, est éclairé au gaz, alimenté par l'eau de ville, avec branchement aux égouts, chauffage à vapeur à basse pression et monte-charges desservant tous les étages.
La nourriture, saine et suffisante, est certainement meilleure que celle que beaucoup de détenus pourraient avoir chez eux ; mais la solitude, l'affreuse solitude ne doit guère leur donner d'appétit''", conclut Adolphe Orain après sa description admirative.
Deux exécutions par guillotine eurent lieu au 20e siècle devant la prison en 1922 et 1939. [1] [2] Pendant la seconde guerre mondiale la prison sera le lieu de détention, parfois de torture de nombreux résistants bretons [3] et le point de départ pour l'Allemagne. * Thérèse Pierre et Pierre Dordain[4], responsables de réseaux de résistance à Fougères et Mordelles, y sont torturés et meurent à la prison en 1943.[5]
En 1947, la gestion des prisons départementales telles que la prison Jacques-Cartier est transférée à l’État
En 1971 une quatrième aile en forme de V est construite au sud du premier bâtiment; la capacité est alors de 326 cellules. En 1980 des ateliers sont ajoutés à l'est de la parcelle; la surface bâtie atteint 4640 m2.
Dans les dernières années de son fonctionnement, la prison emploie jusqu’à 142 agents de l’administration pénitentiaire. Ces derniers travaillent au quotidien dans les services de surveillance et d’administration de la prison. Des conseillers d’insertion rattachés au Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) maintiennent un lien entre les détenus et l’extérieur. De nombreuses associations œuvrent en complément pour favoriser la réinsertion sociale des détenus et conserver le lien avec leur famille. Les 125 surveillants sont répartis dans quatre quartiers de détention, dont le quartier est abritant le Service médicopsychologique.[6]
La prison est fermée en 2010, l'établissement étant transféré au centre pénitentiaire pour hommes construit à Vezin-le-Coquet. Les bâtiments, classés patrimoine d'intérêt local, ne sont ni classés monuments historiques, ni protégés.
Le 20 septembre 2021, la prison est cédée par l'Etat à Rennes Métropole pour la somme de 550 000 €. La collectivité ambitionne d'en fait un lieu culturel*.
À l’occasion des journées européennes du matrimoine et patrimoine 2022, ce lieu chargé d’histoire est ouvert partiellement au public. Le parcours de visite a été élaboré par la Direction de la Culture de Rennes, Ville et Métropole.
En 2023, le festival I'm from Rennes y organisa un évènement singulier « Prison Breq[7] ».
Références
4 février 1939 : le dernier guillotiné à Rennes Détenus des prisons de Rennes
- Rennes, capitale de la Bretagne,p. 294 par Ad. Orain. L. Bahon-Rault, éditeur, Rennes
- Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945,p. 191, par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013
Ouest-France, jeudi 25 mars 2010, La prison Jacques-Cartier aura traversé trois siècles, Gilles Kerdreux.
- Ouest-France, lundi 20 septembre 2021, [1]
La prison départementale de Rennes, Jacques-Cartier - cartes postales anciennes
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Galerie cartes postales
- ↑ L’avant dernier guillotiné à Rennes, en 1922 : un parricide
- ↑ 4 février 1939 : le dernier guillotiné à Rennes
- ↑ Des résistants et résistantes à Rennes
- ↑ https://metropole.rennes.fr/sites/default/files/inline-files/LivretA5_nume%CC%81rique_prison-Jacques-Cartier_2022_BAT.pdf
- ↑ Rue Docteur Dordain et ses fils
- ↑ https://metropole.rennes.fr/sites/default/files/inline-files/LivretA5_nume%CC%81rique_prison-Jacques-Cartier_2022_BAT.pdf
- ↑ https://imfromrennes.com/concerts/prison-breq/