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[[Fichier:Place_des_lices_1934.jpeg|300px|right|thumb|La place des Lices en 1934- dessin de R. Cornon<ref> ''La Bretagne dans la France du Maréchal'', pages écrites pour les prisonniers de guerre bretons - déc. 1942</ref>]] | [[Fichier:Place_des_lices_1934.jpeg|300px|right|thumb|La place des Lices en 1934- dessin de R. Cornon<ref> ''La Bretagne dans la France du Maréchal'', pages écrites pour les prisonniers de guerre bretons - déc. 1942</ref>]] | ||
La '''place des | La '''place des Lices''' est une place du [[quartier Centre|centre-ville nord]] de Rennes, prolongeant au sud-sud-ouest la [[place Saint-Michel]] en descendant vers le [[canal d’Ille-et-Rance]], qu'on aperçoit à son extrémité. | ||
=== D'abord hors la ville === | === D'abord hors la ville === | ||
Elle était hors des [[remparts|murs]], ainsi que l'indique la situation des [[Portes Mordelaises]] à son sud-est. | Elle était hors des [[remparts|murs]], ainsi que l'indique la situation des [[Portes Mordelaises]] à son sud-est. Elle resta longtemps hors les murs car les remparts ne furent pas repoussés dans ce secteur pendant plusieurs siècles. Elle conserva longtemps une tradition guerrière et fut utilisée jusqu'au début du XVIIIe siècle pour des exercices militaires. | ||
=== Aux tournois, un certain Bertrand === | === Aux tournois, un certain Bertrand === | ||
« Lices » est le nom donné à un « champ clos » au Moyen-Age, terrain fermé par des barrières où avait lieu des tournois durant lesquels des chevaliers s'affrontaient avec des lances. | |||
À Rennes, c'est en 1327 que ce nom est connu pour la première fois, car pour le mariage de la Duchesse de Bretagne, Jeanne de Penthièvre, dite ''la boiteuse'', avec Charles de Blois, le neveu du roi de France | À Rennes, c'est en 1327 que ce nom est connu pour la première fois, car un tournoi est organisé pour le mariage de la Duchesse de Bretagne, Jeanne de Penthièvre, dite ''la boiteuse'', avec Charles de Blois, le neveu du roi de France. Le 4 juin 1337, le jeune {{w|Bertrand Du Guesclin}} <ref>[[ rue Du Guesclin]]</ref> va entrer en lices où se dispute un tournoi. Bertrand a interdiction de participer à ce tournoi, mais un de ses cousins, vaincu, quitte la lice et lui prête son équipement. Masqué, Bertrand aurait défait douze ou quinze chevaliers, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute, à la grande surprise de l'assemblée. Un dernier chevalier le défie et parvient à faire sauter la visière de son heaume. Le père découvre le visage de son fils. <ref>[[Bertrand Du Guesclin en lices]]</ref> | ||
C'est à cause d'une épidémie de peste, en 1622, | C'est à cause d'une épidémie de peste, en 1622, qu'il fut décidé de faire le marché sur cette place, pour éviter que la maladie entre dans la ville. | ||
===Lieu des exécutions judiciaires=== | ===Lieu des exécutions judiciaires=== | ||
[[Fichier:Affare_poussiniere.jpeg|200px|left|thumb|Gibets sur la place. Illustration d'André Rouault]] | [[Fichier:Affare_poussiniere.jpeg|200px|left|thumb|Gibets sur la place. Illustration d'André Rouault]] | ||
La place servait aux exécutions des criminels et aux expositions au pilori comme l'indiquent les plans du | La place servait aux exécutions des criminels et aux expositions au pilori, comme l'indiquent les plans du XVIIIe siècle sur lesquels figure le poteau de justice, à hauteur de la [[rue des Innocents]], à l'emplacement de l'horloge qui se trouve sur le haut de la place des Lices. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les condamnés y étaient encore exposés au pilori, généralement le samedi, jour du marché. | ||
Certains des condamnés étaient marqués à l'épaule au fer rouge : amenés entre deux gendarmes ils étaient attachés au poteau par le carcan qui enserrait leur cou, mains liées derrière le dos. Ils étaient exposés deux heures avec sur leur tête un écriteau indiquant leur nom et leur faute. Lorsqu'un condamné devait être marqué, le bourreau allait allumer son réchaud à la boutique du cloutier Rageaud, rue des Innocents et y chauffait ses fers | Certains des condamnés étaient marqués à l'épaule au fer rouge : amenés entre deux gendarmes, ils étaient attachés au poteau par le carcan qui enserrait leur cou, mains liées derrière le dos. Ils étaient exposés deux heures avec sur leur tête un écriteau indiquant leur nom et leur faute. Lorsqu'un condamné devait être marqué, le bourreau allait allumer son réchaud à la boutique du cloutier Rageaud, rue des Innocents, et y chauffait ses fers avant d'aller marquer l'omoplate du condamné, d'un '''V''' s'il s'agissait d'un voleur ou des lettres ''T F P'' s'il s'agissait d'un condamné à perpétuité, puis il frottait la blessure à la graisse.<ref> Rennes, capitale de la Bretagne, Adolphe Orain, p. 102 - 1925 </ref> | ||
Les corps des exécutés | Les corps des exécutés restaient parfois exposés plusieurs jours pour impressionner la population, avant d'être emmenés au cimetière qui se trouvait sur l'actuelle [[place Sainte-Anne]] en passant par la [[rue des Innocents]], car l'on pensait que tous ceux qui étaient exécutés n'étaient pas tous coupables. Les paisibles habitants de la [[place du haut des Lices]] ne se doutent pas aujourd’hui des spectacles affreux donnés sur cette place. C’était ici que l'on rouait vif et que s’élevait, avant la Révolution, le gibet où l’on pendait les condamnés à mort. | ||
On transportait ensuite les corps des pendus dans un champ près de [[Saint-Hélier]], pour être | On transportait ensuite les corps des pendus dans un champ près de [[Saint-Hélier]], pour être exposés, nus, à la cime d’un arbre. On les y laissait à la merci des oiseaux de proie et des animaux qui mangeaient la chair corrompue lorsque les membres pourris se détachaient du corps. | ||
Ce champ portait le nom de | Ce champ portait le nom de champ de la Carrée. Il était autrefois entouré de murs formant un carré et était appelé par ironie ''Roque mignon'' (grimpe mignon). <ref> ''Au Pays de Rennes'', Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892 </ref> Le premier nom du [[cimetière de l'Est]] fut Roque-Mignon. | ||
<u>Compte-rendu d'une pendaison sur la place le soir du 27 mars [[1776]]</u><ref>Jean Barat est condamné pour vol avec tentative d'incendie. Son exécution le soir même est exceptionnelle, mais cette rapidité est la simple conséquence du fait que le condamné n'a pas profité de la possibilité de faire appel et d'être jugé par le parlement, pour une raison inconnue. Une autre affaire apporte des précisions à l'occasion de la mise en scène par laquelle les condamnations des fugitifs étaient exécutées : "... poteau patibulaire à l'endroit du plus fort [[marché des Lices|marché]]... copie de laquelle et l'effigie y mentionnée etant en un tableau relativement audit Fablet [garçon meunier condamné pour meurtre] condamné à être pendu, ont eté en notre personne attachée au poteau par l'executeur de la haute justice de ce siège et aux portes d'entrée de cette ville"</ref>. : | <u>Compte-rendu d'une pendaison sur la place le soir du 27 mars [[1776]]</u><ref>Jean Barat est condamné pour vol avec tentative d'incendie. Son exécution le soir même est exceptionnelle, mais cette rapidité est la simple conséquence du fait que le condamné n'a pas profité de la possibilité de faire appel et d'être jugé par le parlement, pour une raison inconnue. Une autre affaire apporte des précisions à l'occasion de la mise en scène par laquelle les condamnations des fugitifs étaient exécutées : "... poteau patibulaire à l'endroit du plus fort [[marché des Lices|marché]]... copie de laquelle et l'effigie y mentionnée etant en un tableau relativement audit Fablet [garçon meunier condamné pour meurtre] condamné à être pendu, ont eté en notre personne attachée au poteau par l'executeur de la haute justice de ce siège et aux portes d'entrée de cette ville"</ref>. : | ||
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=== Des demeures imposantes === | === Des demeures imposantes === | ||
[[Fichier:Les-Hotels-de-la-Place-des-Lices-Rennes-Mars-2022.jpg|200px|left|thumb|Au centre, l'hôtel de la Noue et l'hôtel Racapée de la Feuillée | [[Fichier:Les-Hotels-de-la-Place-des-Lices-Rennes-Mars-2022.jpg|200px|left|thumb|Au centre, l'hôtel de la Noue, et à gauche, l'hôtel Racapée de la Feuillée.]] | ||
La place est bordée, en rive nord, par d'anciennes demeures comme l'[[Hôtel de la Noue]], dont le toit en carène inversée de la tour centrale traduit une volonté d'ostentation, à laquelle répond le toit en carène de l'[[Hôtel Racapé de La Feuillée]], tous deux à pans de bois construits en 1658,ainsi que l'[[Hôtel de Montbourcher]] dont les armes figurent au fronton (trois marmites) illustrant la devise familiale ( | La place est bordée, en rive nord, par d'anciennes demeures comme l'[[Hôtel de la Noue]], dont le toit en carène inversée de la tour centrale traduit une volonté d'ostentation, à laquelle répond le toit en carène de l'[[Hôtel Racapé de La Feuillée]], tous deux à pans de bois construits en 1658, ainsi que l'[[Hôtel de Montbourcher]] dont les armes figurent au fronton (trois marmites) illustrant la devise familiale (« ''Assez d'amis quand elles sont pleines ''») et l'[[Hôtel du Molant]] en pierre, qui fut construit par[[ Pierre Hévin]]. Cet hôtel de 1666 comporte au-dessus de la porte qui communique avec la cage d'escalier, le profil du Roi-Soleil sculpté dans un médaillon ovale. | ||
Ces demeures furent construites dans la seconde moitié du | Ces demeures furent construites dans la seconde moitié du XVIIe siècle sur l'initiative de gens de robe du Présidial et du barreau, mais le quartier des Lices, sans jardins et très resserré, ne fut qu'assez brièvement un espace aristocratique. La noblesse parlementaire - exilée à Vannes pendant quinze ans - et les notables lui ont préféré le secteur de la [[rue Saint-Georges]] puis le nouveau quartier du [[Contour de la Motte]]<ref>"''Pas au sud de la Vilaine'' !" géographie des pouvoirs et des élites à Rennes sous l'Ancien Régime, par Gauthier Aubert dans : Habiter les villes de cours souveraines en France - 2008 publication de la MSH-Alpes </ref>. | ||
=== ...souvent mises en location === | === ...souvent mises en location === | ||
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« Acte sous seing privé du 26 janvier [[1819]] portant entre nous soussigné D<small>elle</small> Rose De Forsan de la Bouteillerie d'une part et Dame Guitton née Anne Angélique André Duquesnoy, tout deux demeurant à Rennes, rue Saint Louis n° 28 et Place des Lices, a été par le présent acte de ferme s.s.p. par lequel ladite demoiselle Rose De Forsan loue aujourd'hui à la dite D<small>e</small> Guiton pour neuf années qui commenceront le 24 juin 1820 et finiront à pareil jour [[1829]], savoir un appartement dans l'hôtel Forsan situé place des Lices à Rennes au rez de chaussée au coin meridionnal et occidental dit hôtel composé d'une grande salle ayant ses couvertures! sur la lice avec alcove et cheminée et un cabinet d'entrée ayant aussi sa croisée sur la lice, plus une grande salle ou chambre donnant sur la rue Saint Louis ayant de plus une croisée sous le pignon occidental dudit hôtel avec cabinet privatif de latrinnes, une cave et caveau à côté, une remise sur la rue Saint Louis et un grenier, le tout occupé et dont jouissent actuellement les demoiselles Ergault ;<br /> | « Acte sous seing privé du 26 janvier [[1819]] portant entre nous soussigné D<small>elle</small> Rose De Forsan de la Bouteillerie d'une part et Dame Guitton née Anne Angélique André Duquesnoy, tout deux demeurant à Rennes, rue Saint Louis n° 28 et Place des Lices, a été par le présent acte de ferme s.s.p. par lequel ladite demoiselle Rose De Forsan loue aujourd'hui à la dite D<small>e</small> Guiton pour neuf années qui commenceront le 24 juin 1820 et finiront à pareil jour [[1829]], savoir un appartement dans l'hôtel Forsan situé place des Lices à Rennes au rez de chaussée au coin meridionnal et occidental dit hôtel composé d'une grande salle ayant ses couvertures! sur la lice avec alcove et cheminée et un cabinet d'entrée ayant aussi sa croisée sur la lice, plus une grande salle ou chambre donnant sur la rue Saint Louis ayant de plus une croisée sous le pignon occidental dudit hôtel avec cabinet privatif de latrinnes, une cave et caveau à côté, une remise sur la rue Saint Louis et un grenier, le tout occupé et dont jouissent actuellement les demoiselles Ergault ;<br /> | ||
la salle donnant sur la lice tapissée en papier pour y rester ou autre qui y serait placé par Dame Guiton en remplaçant sans que ladite De Guiton puisse réclamer d'indemnité ;<br /> | la salle donnant sur la lice tapissée en papier pour y rester ou autre qui y serait placé par Dame Guiton en remplaçant sans que ladite De Guiton puisse réclamer d'indemnité ;<br /> | ||
la grande chambre sur la rue Saint Louis garnie d'armoires d'attaches et ladite De Guiton déclare bien connaître le tout et en jouir sans rien dégrader ni changer à peine de rétablir à ses frais si ces changements n'étaient pas agréables à Demoiselle De Forsan et fera ramoner les cheminées conformément aux arrêtés de police, rendra les appartements en état de réparation locative ainsi qu'elle les aura reçue, payera sa diminution du prix du fermage designé ci-après les impôts pour portes et fenêtres et pour jouissance des appartements et autres objets ci-dessus M<small>ade</small> Guiton s'oblige de payer chaque année en deux termes égaux dont le premier echoira et sera payé le 25 décembre [[1820]] et 2e le jour St Jean [[1821]] cent vingt cinq francs chaque ce qui fait par an deux cent cinquante francs, fait double à Rennes. Reçu sept francs vingt sept. | la grande chambre sur la rue Saint Louis garnie d'armoires d'attaches et ladite De Guiton déclare bien connaître le tout et en jouir sans rien dégrader ni changer à peine de rétablir à ses frais si ces changements n'étaient pas agréables à Demoiselle De Forsan et fera ramoner les cheminées conformément aux arrêtés de police, rendra les appartements en état de réparation locative ainsi qu'elle les aura reçue, payera sa diminution du prix du fermage designé ci-après les impôts pour portes et fenêtres et pour jouissance des appartements et autres objets ci-dessus M<small>ade</small> Guiton s'oblige de payer chaque année en deux termes égaux dont le premier echoira et sera payé le 25 décembre [[1820]] et 2e le jour St Jean [[1821]] cent vingt cinq francs chaque ce qui fait par an deux cent cinquante francs, fait double à Rennes. Reçu sept francs vingt sept. »<ref>'''s.s.p.''', c'est-à-dire sous seing privé ou signature(s) privée(s).<br /> Transcription du folio 72 (4 février 1819) du registre du bureau de l'enregistrement de Plélan-le-Grand, registre conservé aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine (cote 3Q 27 239). Le motif de cet enregistrement dans un bureau autre que celui du [[Bureau de l'enregistrement de Rennes|bureau de Rennes]] n'est pas clair et il est probable que cet acte soit absent des registres de la ville (il y aurait double compte...). »</ref> | ||
Les rez-de-chaussée ne suffisaient pas à la demande en matière de locaux commerciaux, des baraques la complétaient pour des non-Rennais, comme en témoigne la vente aux enchères de deux baraques de François Bourée (marchand à [[Baulon]]) le 11 juin [[1785]], l'une située sur la place des Lices et l'autre [[rue Neuve]]. | Les rez-de-chaussée ne suffisaient pas à la demande en matière de locaux commerciaux, des baraques la complétaient pour des non-Rennais, comme en témoigne la vente aux enchères de deux baraques de François Bourée (marchand à [[Baulon]]) le 11 juin [[1785]], l'une située sur la place des Lices et l'autre [[rue Neuve]]. « La baraque située sur la lice ayant vingt et sept pieds de profondeur sur sept pieds et demi de largeur de dedans en dedans, sa façade vers nord et la boutique vers occident, dans celle-ci une cheminée et un petit grenier au dessus qui se desert par une trape », estimée et mise à prix à 150 livres, enchères couverte par la Demoiselle Lacroix à 151 livres. L'après-midi « l'enchère mise par la Dlle Lacroix a été couverte par le Sr. Houssais, marchand de fil, à cent cinquante deux livres », et après plusieurs enchères, elle est achetée par le Sieur Pierre Metel à 201,5 livres. Celle de la rue Neuve, mise à prix à 900 livres à plusieurs reprises, n'intéresse personne : elle est finalement acquise après de nouvelles publications (et une mise à prix inférieure) pour 910 livres par le Sr. Pierre Mathurin Collin<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds du consulat de Rennes.</ref>. | ||
[[Fichier:Soleil_place_des_Lices.png|350px|left|thumb|Beau soleil place des Lices, mais parapluies pour se protéger dudit]] | [[Fichier:Soleil_place_des_Lices.png|350px|left|thumb|Beau soleil place des Lices, mais parapluies pour se protéger dudit]] | ||
[[Fichier:Place_des_lices_27mars1897_e.maignen.jpg|300px|right|thumb|Le marché le samedi 27 mars 1897. photo d'Etienne Maignen]] | [[Fichier:Place_des_lices_27mars1897_e.maignen.jpg|300px|right|thumb|Le marché le samedi 27 mars 1897. photo d'Etienne Maignen]] | ||
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{{citation |texte=que la nuit du trois au quatre de ce mois, environ minuit, il entendit son chien qui aboiait, ce qui le fit se lever. Il prit son fusil et fut à une fenestre du coté de l'hotel du Molan, côté où le magasin est le plus mauvais ; que ne voyant personne quoique son chien aboiat toujours et entendant une dispute vers la rue Saint Louis, pourquoi après avoir tiré un coup de fusil, il fut se coucher aiant néantmoins auparavant ouvert une fenestre donante sur le lice et regardé sans avoir vu personne...|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 1076 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | {{citation |texte=que la nuit du trois au quatre de ce mois, environ minuit, il entendit son chien qui aboiait, ce qui le fit se lever. Il prit son fusil et fut à une fenestre du coté de l'hotel du Molan, côté où le magasin est le plus mauvais ; que ne voyant personne quoique son chien aboiat toujours et entendant une dispute vers la rue Saint Louis, pourquoi après avoir tiré un coup de fusil, il fut se coucher aiant néantmoins auparavant ouvert une fenestre donante sur le lice et regardé sans avoir vu personne...|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 1076 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | ||
=== Au | === Au XXe siècle des projets heureusement avortés === | ||
[[Fichier:Place_des_lices.png|350px|left|thumb|La place des Lices, avec ses deux pavillons en vue aérienne à partir de l'ouest]] | [[Fichier:Place_des_lices.png|350px|left|thumb|La place des Lices, avec ses deux pavillons en vue aérienne à partir de l'ouest]] | ||
En [[1924]], l'active municipalité de [[Jean Janvier]] faillit commettre une grosse bévue : la commission départementale reçoit un projet de possible démolition des hôtels du | En [[1924]], l'active municipalité de [[Jean Janvier]] faillit commettre une grosse bévue : la commission départementale reçoit un projet de possible démolition des hôtels du XVIIe siècle en rive nord de la place, en vue d'un agrandissement du marché - si toutefois leur disparition est provoquée par la vétusté, un sinistre ou la volonté des propriétaires, s'empresse de préciser le conseil municipal. Mais la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine <ref>[[Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine (SAHIV)]]</ref> émet un vœu porté au Conseil d’État qui, par lettre du 14 juin 1927, souhaite que les observations de la Société archéologique soient prises en compte mais le ministre des Beaux-Arts juge inutile de prononcer le classement « considérant le faible intérêt artistique, archéologique et historique de ces maisons » ! <ref>''L'Urbanisme à Rennes de la Belle Époque à la Reconstruction'', par Benjamin Sabattier. Bulletin et mémoires de la Société Archéologiques & Historique d'Ille-et-Vilaine, tome CXVIII - 2014</ref>. | ||
En 1977, le projet de démolition des halles pour les remplacer par un vaste parc automobile souterrain au-dessus duquel fonctionnerait le marché en plein air, projet de la municipalité d'[[Henri Fréville]], fait long feu en raison de l'élection de la liste conduite par [[Edmond Hervé]] dont la municipalité entreprendra une grande rénovation à la fin des années 80. Une des trois halles, celle dessinée par [[Emmanuel Le Ray]], est finalement détruite en 1987<ref>http://www.ina.fr/video/RNC87031007/debut-des-travaux-de-la-place-des-lices-video.html</ref>. | |||
Dans les années 50, des rencontres de boxe attiraient les Rennais aux Lices le samedi soir<ref>''Les années 50 en Ille-et-Vilaine'', hors-série Ouest-France [[2005]], p. 25.</ref>. | Dans les années 50, des rencontres de boxe attiraient les Rennais aux Lices le samedi soir<ref>''Les années 50 en Ille-et-Vilaine'', hors-série Ouest-France [[2005]], p. 25.</ref>. | ||
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La place est ouverte à la circulation automobile sauf le samedi matin, jour du grand [[marché des Lices]]. | La place est ouverte à la circulation automobile sauf le samedi matin, jour du grand [[marché des Lices]]. | ||
=== Et au | === Et au XXIe siècle de nouveaux projets voient le jour === | ||
[[Fichier:Travaux_en_cours_Place_des_Lices_-_Rennes_-_Aout_2019.jpg|350px|right|thumb|Les travaux en cours en août 2019]] | [[Fichier:Travaux_en_cours_Place_des_Lices_-_Rennes_-_Aout_2019.jpg|350px|right|thumb|Les travaux en cours en août 2019]] | ||
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Version du 18 avril 2023 à 11:23
La place des Lices est une place du centre-ville nord de Rennes, prolongeant au sud-sud-ouest la place Saint-Michel en descendant vers le canal d’Ille-et-Rance, qu'on aperçoit à son extrémité.
D'abord hors la ville
Elle était hors des murs, ainsi que l'indique la situation des Portes Mordelaises à son sud-est. Elle resta longtemps hors les murs car les remparts ne furent pas repoussés dans ce secteur pendant plusieurs siècles. Elle conserva longtemps une tradition guerrière et fut utilisée jusqu'au début du XVIIIe siècle pour des exercices militaires.
Aux tournois, un certain Bertrand
« Lices » est le nom donné à un « champ clos » au Moyen-Age, terrain fermé par des barrières où avait lieu des tournois durant lesquels des chevaliers s'affrontaient avec des lances.
À Rennes, c'est en 1327 que ce nom est connu pour la première fois, car un tournoi est organisé pour le mariage de la Duchesse de Bretagne, Jeanne de Penthièvre, dite la boiteuse, avec Charles de Blois, le neveu du roi de France. Le 4 juin 1337, le jeune Bertrand Du Guesclin [2] va entrer en lices où se dispute un tournoi. Bertrand a interdiction de participer à ce tournoi, mais un de ses cousins, vaincu, quitte la lice et lui prête son équipement. Masqué, Bertrand aurait défait douze ou quinze chevaliers, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute, à la grande surprise de l'assemblée. Un dernier chevalier le défie et parvient à faire sauter la visière de son heaume. Le père découvre le visage de son fils. [3]
C'est à cause d'une épidémie de peste, en 1622, qu'il fut décidé de faire le marché sur cette place, pour éviter que la maladie entre dans la ville.
Lieu des exécutions judiciaires
La place servait aux exécutions des criminels et aux expositions au pilori, comme l'indiquent les plans du XVIIIe siècle sur lesquels figure le poteau de justice, à hauteur de la rue des Innocents, à l'emplacement de l'horloge qui se trouve sur le haut de la place des Lices. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les condamnés y étaient encore exposés au pilori, généralement le samedi, jour du marché.
Certains des condamnés étaient marqués à l'épaule au fer rouge : amenés entre deux gendarmes, ils étaient attachés au poteau par le carcan qui enserrait leur cou, mains liées derrière le dos. Ils étaient exposés deux heures avec sur leur tête un écriteau indiquant leur nom et leur faute. Lorsqu'un condamné devait être marqué, le bourreau allait allumer son réchaud à la boutique du cloutier Rageaud, rue des Innocents, et y chauffait ses fers avant d'aller marquer l'omoplate du condamné, d'un V s'il s'agissait d'un voleur ou des lettres T F P s'il s'agissait d'un condamné à perpétuité, puis il frottait la blessure à la graisse.[4]
Les corps des exécutés restaient parfois exposés plusieurs jours pour impressionner la population, avant d'être emmenés au cimetière qui se trouvait sur l'actuelle place Sainte-Anne en passant par la rue des Innocents, car l'on pensait que tous ceux qui étaient exécutés n'étaient pas tous coupables. Les paisibles habitants de la place du haut des Lices ne se doutent pas aujourd’hui des spectacles affreux donnés sur cette place. C’était ici que l'on rouait vif et que s’élevait, avant la Révolution, le gibet où l’on pendait les condamnés à mort.
On transportait ensuite les corps des pendus dans un champ près de Saint-Hélier, pour être exposés, nus, à la cime d’un arbre. On les y laissait à la merci des oiseaux de proie et des animaux qui mangeaient la chair corrompue lorsque les membres pourris se détachaient du corps. Ce champ portait le nom de champ de la Carrée. Il était autrefois entouré de murs formant un carré et était appelé par ironie Roque mignon (grimpe mignon). [5] Le premier nom du cimetière de l'Est fut Roque-Mignon.
Compte-rendu d'une pendaison sur la place le soir du 27 mars 1776[6]. :
« Soussigné Commis Juré et reçu à l'exercice du greffe criminel du siège de Présidial de Rennes, je certifie qu'en execution de la sentence de mort du matin de ce jour, rendue en ce siège par jugement présidial et en dernier ressort, contre Jean Barat, m'être transporté en compagnie de Maitres Giquel et Marie, huissiers audienciers de ce siège, au lieu patibulaire de cette ville, place des Lices, où etants près le poteau à lanternes, lieu ordinaire, environ les six heures trois quarts du soir, pendant le temps qu'on conduit ledit Barat au lieu de son supplice, j'ay au public assemblé en grand nombre autour de moy et desdits maitres Giquel et Marie donné lecture, au long et de mot à autre et à haute et intelligible voix, de la sentence de mort rendue le matin de ce jour contre ledit Barat ; après quoy nous avons supercedé sur laditte place jusqu'à l'entière execution de la susditte sentence en la personne du même Barat, et l'expedition faite nous nous sommes retirés, après avoir rapporté le present procez-verbal sous nos seings, ce jour vingt sept mars mil sept cent soixante seize. Lebreton, commis au greffe. »
— Archives du présidial de Rennes
Origine : Cote 2B 1002 - Archives d'Ille-et-Vilaine • licence
Témoignage de l'intérêt, parfois morbide, de la population, extrait de l'interrogatoire de Renée Diguet, fille de joie, soupçonnée de vol de plomb en 1771 :
« Interrogée où elle était samedy au soir ? - A repondue qu'elle etait sur la place des Lices à voir mourir un homme qui fut executé ; qu'elle revint environ les huit heures et fut chez une galetiere, sa voisinne, manger une demie-livre de pain et une sardine, et qu'ensuite elle se retira chez elle où elle se coucha... dimanche matin ? A repondue qu'elle se leva environ les neuf heures du matin, fut chez sa blanchisseuse, revint s'habiller, sortit avec son neveu arresté avec elle qu'elle conduisit dans le cimetiere de Saint Aubin voir le cadavre de l'homme executé la veille, et qu'elle fut ensuite à la dernière messe des Carmes... »
— Archives du présidial de Rennes
Origine : Cote 2B 1252 - Archives d'Ille-et-Vilaine • licence
Des demeures imposantes
La place est bordée, en rive nord, par d'anciennes demeures comme l'Hôtel de la Noue, dont le toit en carène inversée de la tour centrale traduit une volonté d'ostentation, à laquelle répond le toit en carène de l'Hôtel Racapé de La Feuillée, tous deux à pans de bois construits en 1658, ainsi que l'Hôtel de Montbourcher dont les armes figurent au fronton (trois marmites) illustrant la devise familiale (« Assez d'amis quand elles sont pleines ») et l'Hôtel du Molant en pierre, qui fut construit parPierre Hévin. Cet hôtel de 1666 comporte au-dessus de la porte qui communique avec la cage d'escalier, le profil du Roi-Soleil sculpté dans un médaillon ovale.
Ces demeures furent construites dans la seconde moitié du XVIIe siècle sur l'initiative de gens de robe du Présidial et du barreau, mais le quartier des Lices, sans jardins et très resserré, ne fut qu'assez brièvement un espace aristocratique. La noblesse parlementaire - exilée à Vannes pendant quinze ans - et les notables lui ont préféré le secteur de la rue Saint-Georges puis le nouveau quartier du Contour de la Motte[7].
...souvent mises en location
Ces hôtels étaient souvent mis en location. Le bail à loyer ci-dessous donne en 1820 des indications sur un appartement de l'Hôtel Forsan donnant « sur la lice » et sur la rue Saint-Louis et les modalités de location tel que le loyer de 250 francs par an.
« Acte sous seing privé du 26 janvier 1819 portant entre nous soussigné Delle Rose De Forsan de la Bouteillerie d'une part et Dame Guitton née Anne Angélique André Duquesnoy, tout deux demeurant à Rennes, rue Saint Louis n° 28 et Place des Lices, a été par le présent acte de ferme s.s.p. par lequel ladite demoiselle Rose De Forsan loue aujourd'hui à la dite De Guiton pour neuf années qui commenceront le 24 juin 1820 et finiront à pareil jour 1829, savoir un appartement dans l'hôtel Forsan situé place des Lices à Rennes au rez de chaussée au coin meridionnal et occidental dit hôtel composé d'une grande salle ayant ses couvertures! sur la lice avec alcove et cheminée et un cabinet d'entrée ayant aussi sa croisée sur la lice, plus une grande salle ou chambre donnant sur la rue Saint Louis ayant de plus une croisée sous le pignon occidental dudit hôtel avec cabinet privatif de latrinnes, une cave et caveau à côté, une remise sur la rue Saint Louis et un grenier, le tout occupé et dont jouissent actuellement les demoiselles Ergault ;
la salle donnant sur la lice tapissée en papier pour y rester ou autre qui y serait placé par Dame Guiton en remplaçant sans que ladite De Guiton puisse réclamer d'indemnité ;
la grande chambre sur la rue Saint Louis garnie d'armoires d'attaches et ladite De Guiton déclare bien connaître le tout et en jouir sans rien dégrader ni changer à peine de rétablir à ses frais si ces changements n'étaient pas agréables à Demoiselle De Forsan et fera ramoner les cheminées conformément aux arrêtés de police, rendra les appartements en état de réparation locative ainsi qu'elle les aura reçue, payera sa diminution du prix du fermage designé ci-après les impôts pour portes et fenêtres et pour jouissance des appartements et autres objets ci-dessus Made Guiton s'oblige de payer chaque année en deux termes égaux dont le premier echoira et sera payé le 25 décembre 1820 et 2e le jour St Jean 1821 cent vingt cinq francs chaque ce qui fait par an deux cent cinquante francs, fait double à Rennes. Reçu sept francs vingt sept. »[8]
Les rez-de-chaussée ne suffisaient pas à la demande en matière de locaux commerciaux, des baraques la complétaient pour des non-Rennais, comme en témoigne la vente aux enchères de deux baraques de François Bourée (marchand à Baulon) le 11 juin 1785, l'une située sur la place des Lices et l'autre rue Neuve. « La baraque située sur la lice ayant vingt et sept pieds de profondeur sur sept pieds et demi de largeur de dedans en dedans, sa façade vers nord et la boutique vers occident, dans celle-ci une cheminée et un petit grenier au dessus qui se desert par une trape », estimée et mise à prix à 150 livres, enchères couverte par la Demoiselle Lacroix à 151 livres. L'après-midi « l'enchère mise par la Dlle Lacroix a été couverte par le Sr. Houssais, marchand de fil, à cent cinquante deux livres », et après plusieurs enchères, elle est achetée par le Sieur Pierre Metel à 201,5 livres. Celle de la rue Neuve, mise à prix à 900 livres à plusieurs reprises, n'intéresse personne : elle est finalement acquise après de nouvelles publications (et une mise à prix inférieure) pour 910 livres par le Sr. Pierre Mathurin Collin[9].
En 1781, le négociant en vins, Pierre André Lemière, en faillite, possède au bas de la place une cave renfermant une partie de ses marchandises, qui avec ses meubles sont évaluées à 17713 livres. Il possède deux caves sous sa maison et environ trente barriques de vin rouge dans deux caves sous le parlement de Bretagne[10].
Contenu de la cave de la place du bas des Lices du Sieur Lemiere : | |
Cinq barriques et un tierçon vin Muscat : 680 livres | environ 264 bouteilles vin d'Espagne : 455 |
environ cent douze bouteilles vin de Bourgogne : 250 | quatre tierçons vin rouge et blanc : 320 |
une busse Champagne : 60 | environ quatrevingt bouteilles vin de Champagne : 320 |
un baril vin d'espagne contenant environ vingt pots : 60 | vingt et deux barriques vin rouge et blanc : 2600 |
environ deux cent bouteilles vin blanc : 180 | environ trente bouteilles ptisane? de Champagne : 160 |
une barrique Bourgogne : 360 | onze pannier d'ozier : 20. |
La place est agrandie en 1859 suite à l'achat par la ville de Rennes de terrains appartenant à la famille Genouillac, en « préparation de l'emplacement destiné à de nouvelles halles »[11].
Au début du XXe siècle, une dizaine de débits de boisson s'échelonnait le long de la place des Lices[12].
Faits divers
Un coup de fusil dans la nuit
La nuit du 3 décembre 1770, 30 casseroles de cuivre sont volées dans les caves servant de magasin général des effets militaires du roy. Les malfaiteurs sont entrés par la trappe ouvrant sur la place (3 pieds 3 pouces de longueur x 3 pieds de largeur). Antoine Grenon, 45 ans, garde magasin des troupes du roi, déclare :
« que la nuit du trois au quatre de ce mois, environ minuit, il entendit son chien qui aboiait, ce qui le fit se lever. Il prit son fusil et fut à une fenestre du coté de l'hotel du Molan, côté où le magasin est le plus mauvais ; que ne voyant personne quoique son chien aboiat toujours et entendant une dispute vers la rue Saint Louis, pourquoi après avoir tiré un coup de fusil, il fut se coucher aiant néantmoins auparavant ouvert une fenestre donante sur le lice et regardé sans avoir vu personne... »
— Archives du présidial de Rennes
Origine : Cote 2B 1076 - Archives d'Ille-et-Vilaine • licence
Au XXe siècle des projets heureusement avortés
En 1924, l'active municipalité de Jean Janvier faillit commettre une grosse bévue : la commission départementale reçoit un projet de possible démolition des hôtels du XVIIe siècle en rive nord de la place, en vue d'un agrandissement du marché - si toutefois leur disparition est provoquée par la vétusté, un sinistre ou la volonté des propriétaires, s'empresse de préciser le conseil municipal. Mais la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine [13] émet un vœu porté au Conseil d’État qui, par lettre du 14 juin 1927, souhaite que les observations de la Société archéologique soient prises en compte mais le ministre des Beaux-Arts juge inutile de prononcer le classement « considérant le faible intérêt artistique, archéologique et historique de ces maisons » ! [14].
En 1977, le projet de démolition des halles pour les remplacer par un vaste parc automobile souterrain au-dessus duquel fonctionnerait le marché en plein air, projet de la municipalité d'Henri Fréville, fait long feu en raison de l'élection de la liste conduite par Edmond Hervé dont la municipalité entreprendra une grande rénovation à la fin des années 80. Une des trois halles, celle dessinée par Emmanuel Le Ray, est finalement détruite en 1987[15].
Dans les années 50, des rencontres de boxe attiraient les Rennais aux Lices le samedi soir[16].
La place est ouverte à la circulation automobile sauf le samedi matin, jour du grand marché des Lices.
Et au XXIe siècle de nouveaux projets voient le jour
En 2018, un nouveau projet d'urbanisme voit le jour avec la restructuration de l'ancien siège de la Banque populaire de l'Ouest (BPO), entre la place des Lices et la rue de la Monnaie et qui borde toute la façade sud de la place : le futur hôtel Trinité.
« Il s’agit d’un ensemble hôtelier haut de gamme, qui répond au besoin d’augmentation de la capacité d’accueil sur Rennes liée à l’ouverture du Centre des congrès. »
— Sur le site officiel du promoteur
Origine : Site internet • licence
Plusieurs bâtiments occupant une superficie de 12 000 m2 vont être réhabilités en vue d'y aménager un hôtel de grand luxe qui deviendra le plus grand du centre-ville de Rennes avec tous les équipements qui conviennent désormais à un tel bâtiment de prestige : restaurants, bars (dont l'un panoramique, posé sur le toit), piscine, spa...
La physionomie du bâtiment longeant la place au nord de la halle a été notablement modifiée avec l'apparition d'une grande verrière (qui abritera un bar) à la place de l'ancien toit en ardoise.
Le projet, controversé, a cependant pu être élaboré avec l'accord de l'architecte des Bâtiments de France. [17] Il devrait ouvrir ses portes en 2023.
Ce secteur désormais nommé Lices / Trinité se situe à un emplacement stratégique dans la perspective de la réhabilitation - en cours en 2022 - des Portes Mordelaises en vue d'en faire un nouvel espace de promenade et de détente en centre-ville. Sa requalification permettra de conforter un centre-ville apaisé, et de créer une continuité piétonne allant de la place Sainte-Anne au Mail François Mitterrand et à l’Octroi, en passant donc par les Portes Mordelaises et la future Promenade des Remparts.
Cette requalification des abords de la place interviendra après 2020 et la mise en service de la ligne b du métro.
Sur la carte
Notes et références
- ↑ La Bretagne dans la France du Maréchal, pages écrites pour les prisonniers de guerre bretons - déc. 1942
- ↑ rue Du Guesclin
- ↑ Bertrand Du Guesclin en lices
- ↑ Rennes, capitale de la Bretagne, Adolphe Orain, p. 102 - 1925
- ↑ Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892
- ↑ Jean Barat est condamné pour vol avec tentative d'incendie. Son exécution le soir même est exceptionnelle, mais cette rapidité est la simple conséquence du fait que le condamné n'a pas profité de la possibilité de faire appel et d'être jugé par le parlement, pour une raison inconnue. Une autre affaire apporte des précisions à l'occasion de la mise en scène par laquelle les condamnations des fugitifs étaient exécutées : "... poteau patibulaire à l'endroit du plus fort marché... copie de laquelle et l'effigie y mentionnée etant en un tableau relativement audit Fablet [garçon meunier condamné pour meurtre] condamné à être pendu, ont eté en notre personne attachée au poteau par l'executeur de la haute justice de ce siège et aux portes d'entrée de cette ville"
- ↑ "Pas au sud de la Vilaine !" géographie des pouvoirs et des élites à Rennes sous l'Ancien Régime, par Gauthier Aubert dans : Habiter les villes de cours souveraines en France - 2008 publication de la MSH-Alpes
- ↑ s.s.p., c'est-à-dire sous seing privé ou signature(s) privée(s).
Transcription du folio 72 (4 février 1819) du registre du bureau de l'enregistrement de Plélan-le-Grand, registre conservé aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine (cote 3Q 27 239). Le motif de cet enregistrement dans un bureau autre que celui du bureau de Rennes n'est pas clair et il est probable que cet acte soit absent des registres de la ville (il y aurait double compte...). » - ↑ Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds du consulat de Rennes.
- ↑ Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. Fonds du consulat de Rennes. Le Sieur Lemiere possède encore 23 barriques de vin rouge et blanc dans une cave de la rue Nantaise et à Ploërmel trente barriques valant 3000 livres.
- ↑ Délibération du conseil municipal de la ville de Rennes du 6 août 1864
- ↑ http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/il-etait-une-fois-un-cafe-cidre-place-des-lices-4401580
- ↑ Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine (SAHIV)
- ↑ L'Urbanisme à Rennes de la Belle Époque à la Reconstruction, par Benjamin Sabattier. Bulletin et mémoires de la Société Archéologiques & Historique d'Ille-et-Vilaine, tome CXVIII - 2014
- ↑ http://www.ina.fr/video/RNC87031007/debut-des-travaux-de-la-place-des-lices-video.html
- ↑ Les années 50 en Ille-et-Vilaine, hors-série Ouest-France 2005, p. 25.
- ↑ Hôtel place des Lices à Rennes : Legendre reprend la main - Ouest-France du 02 mai 2018, édition de Rennes.
Lien interne
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 67
Haïku de nuit
« "Tout en haut des Lices,
Un gyrophare de police,
Des pneus qui crissent." »
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