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Le château ou manoir de Coëtlogon a été une propriété privée devenue successivement, école pratique de laiterie, école nationale d'agriculture pour jeunes filles (au 19e siècle). Aujourd'hui, c'est une partie d'un lycée professionnel. | |||
== Historique == | |||
L'aspect actuel du château, d'une ordonnance très classique, est caractéristique des dernières décennies du 17e siècle. Il laisse transparaître qu'il s'agit du rhabillage d'un ancien manoir du 15e siècle. | L'aspect actuel du château, d'une ordonnance très classique, est caractéristique des dernières décennies du 17e siècle. Il laisse transparaître qu'il s'agit du rhabillage d'un ancien manoir du 15e siècle. | ||
Une école de laiterie y est installée en 1886<ref>Par arrêté du ministre de l’agriculture en date du 4 février 1886, une école de laiterie est établie à Coëtlogon, sur une dépendance de la ferme-école des Trois-Croix</ref>. À cette occasion, de nouveaux bâtiments sont construits par l'architecte [[Jean-Marie Laloy]] à la place de l'ancienne métairie. | |||
Une école de laiterie y est installée en 1886<ref>Par arrêté du ministre de l’agriculture en date du 4 février 1886, une école de laiterie est établie à Coëtlogon, sur une dépendance de la ferme-école des Trois-Croix</ref>. | |||
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''Le château de Coëtlogon se détache comme un blanc vaisseau sur une mer de verdure. On y arrive par un chemin soigneusement entretenu, chemin dont un brusque détour, contournant le château, découvre subitement aux regards la surprise ménagée par M. Laloy, l’éminent architecte du département. | ''Le château de Coëtlogon se détache comme un blanc vaisseau sur une mer de verdure. On y arrive par un chemin soigneusement entretenu, chemin dont un brusque détour, contournant le château, découvre subitement aux regards la surprise ménagée par M. Laloy, l’éminent architecte du département. | ||
''Cette surprise nous apparaît avec son imitation de chalet suisse, ses faïences roses et bleues, ses céramiques, et son élégance, comme un magnifique joujou du nouvel an. Tout de suite, en la voyant, on y retrouve la forme réelle des habitations rêvées et l’on voudrait y transporter ses pénates pour n’en plus sortir.|auteur=L'Express de Rennes et de l'Ouest|origine=N°40, 7 décembre 1894, page 3|collecteur=Manu35|date=2020}} | ''Cette surprise nous apparaît avec son imitation de chalet suisse, ses faïences roses et bleues, ses céramiques, et son élégance, comme un magnifique joujou du nouvel an. Tout de suite, en la voyant, on y retrouve la forme réelle des habitations rêvées et l’on voudrait y transporter ses pénates pour n’en plus sortir.|auteur=L'Express de Rennes et de l'Ouest|origine=N°40, 7 décembre 1894, page 3|collecteur=Manu35|date=2020}} | ||
« ''L'Administration comprend le rôle des femmes et l'importance de leur formation dans l'exploitation agricole. Elle fonde en 1886 une école de laiterie à Coëtlogon, annexée à la ferme-école des Trois-Croix qui reçoit les garçons. L'activité des fermes bretonnes est alors surtout orientée vers la production de beurre<ref>[[beurre de la Prévalaye]]</ref>: | |||
''"Rappelons que l'école pratique de laiterie de Coëtlogon, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), a pour but d'initier les jeunes filles âgées d'au moins 14 ans aux manipulation du lait, la fabrication du beurre et des fromages, soins à la basse-cour, aux vaches laitières, au jardin potager et au rucher. | |||
''L'enseignement dans chaque branche est donné par des professeurs spéciaux ; en ce qui concerne la laiterie, il acquiert une importance d'autant plus grande que la vente des céréales devient moins productive en Bretagne. | |||
''Il permet d'ailleurs aux jeunes filles, à leur sortie, soit de trouver des places, le plus souvent avantageuses ; soit, si elles rentrent chez elles, de faire profiter l'établissement paternel des améliorations qui ont pu leur être enseignées." »<ref>Le lait, la vache et le citadin: Du XVIIe au XXe siècle, de Pierre-Olivier Fanica, Paris, Éditions Quæ, 2008, 489 p.</ref>. | |||
Il s'agit là du premier établissement féminin de l'enseignement public agricole français. En 1891, des cours de comptabilité, d'arboriculture et de maraîchage complètent la formation qui cherche à s'adapter aux évolutions techniques. Une beurrerie et une fromagerie moderne sont construites en 1892, une vacherie en 1899<ref>"L'avenir de Perette. Les premiers établissements féminins d'agriculture : les écoles pratiques de laiterie", de Martine Cocaud, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Année 1999 106-1 pp. 121-135 - https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1999_num_106_1_4018</ref>. | |||
Après avoir été Ecole Nationale d'Agriculture de jeunes filles, c'est aujourd'hui un lycée professionnel (53, [[rue Antoine Joly]], précédemment [[rue de Coëtlogon|avenue de Coëtlogon]]), sans cachet particulier compte tenu de son environnement. ''L'Annexe Patrimoine bâti d'intérêt local du PLU localise à tort le LEP et le château [[rue Abbé Huet]] ; de même l'attribution de la laiterie à [[Emmanuel Le Ray]] surprend''. | Après avoir été Ecole Nationale d'Agriculture de jeunes filles sous la direction de Madame Bodin (épouse de {{w|Jean-Jules Bodin}}), c'est aujourd'hui un lycée professionnel (53, [[rue Antoine Joly]], précédemment [[rue de Coëtlogon|avenue de Coëtlogon]]), sans cachet particulier compte tenu de son environnement. ''L'Annexe Patrimoine bâti d'intérêt local du PLU localise à tort le LEP et le château [[rue Abbé Huet]] ; de même l'attribution de la laiterie à [[Emmanuel Le Ray]] surprend''. | ||
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Le château ou manoir de Coëtlogon a été une propriété privée devenue successivement, école pratique de laiterie, école nationale d'agriculture pour jeunes filles (au 19e siècle). Aujourd'hui, c'est une partie d'un lycée professionnel.
Historique
L'aspect actuel du château, d'une ordonnance très classique, est caractéristique des dernières décennies du 17e siècle. Il laisse transparaître qu'il s'agit du rhabillage d'un ancien manoir du 15e siècle.
Une école de laiterie y est installée en 1886[1]. À cette occasion, de nouveaux bâtiments sont construits par l'architecte Jean-Marie Laloy à la place de l'ancienne métairie.
« L'ÉCOLE PRATIQUE DE LAITERIE DE COËTLOGON
Voici un but de promenade qui va s’imposer aux habitants de Rennes et aux fermiers des environs. De plus ce sera joindre l'utile à l’agréable que d'aller visiter la magnifique école de laiterie de Coëtlogon établie dans le château de ce nom.
Magnifique en effet, par sa simplicité, par son organisation complète comme par le réjouissement qu’en éprouvent les yeux.
De Rennes on se rend à Coëtlogon, soit par le boulevard de l’Ouest, soit par les routes bordant le canal jusqu’au pont St-Martin et sur lesquelles de magnifiques ormeaux répandent leur ombre ; soit enfin par l’ancienne et pittoresque rue St-Malo.
Le château de Coëtlogon se détache comme un blanc vaisseau sur une mer de verdure. On y arrive par un chemin soigneusement entretenu, chemin dont un brusque détour, contournant le château, découvre subitement aux regards la surprise ménagée par M. Laloy, l’éminent architecte du département.
Cette surprise nous apparaît avec son imitation de chalet suisse, ses faïences roses et bleues, ses céramiques, et son élégance, comme un magnifique joujou du nouvel an. Tout de suite, en la voyant, on y retrouve la forme réelle des habitations rêvées et l’on voudrait y transporter ses pénates pour n’en plus sortir. »
— L'Express de Rennes et de l'Ouest
Origine : N°40, 7 décembre 1894, page 3 • Recueilli par Manu35 • 2020 • licence
« L'Administration comprend le rôle des femmes et l'importance de leur formation dans l'exploitation agricole. Elle fonde en 1886 une école de laiterie à Coëtlogon, annexée à la ferme-école des Trois-Croix qui reçoit les garçons. L'activité des fermes bretonnes est alors surtout orientée vers la production de beurre[2]: "Rappelons que l'école pratique de laiterie de Coëtlogon, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), a pour but d'initier les jeunes filles âgées d'au moins 14 ans aux manipulation du lait, la fabrication du beurre et des fromages, soins à la basse-cour, aux vaches laitières, au jardin potager et au rucher. L'enseignement dans chaque branche est donné par des professeurs spéciaux ; en ce qui concerne la laiterie, il acquiert une importance d'autant plus grande que la vente des céréales devient moins productive en Bretagne. Il permet d'ailleurs aux jeunes filles, à leur sortie, soit de trouver des places, le plus souvent avantageuses ; soit, si elles rentrent chez elles, de faire profiter l'établissement paternel des améliorations qui ont pu leur être enseignées." »[3].
Il s'agit là du premier établissement féminin de l'enseignement public agricole français. En 1891, des cours de comptabilité, d'arboriculture et de maraîchage complètent la formation qui cherche à s'adapter aux évolutions techniques. Une beurrerie et une fromagerie moderne sont construites en 1892, une vacherie en 1899[4].
Après avoir été Ecole Nationale d'Agriculture de jeunes filles sous la direction de Madame Bodin (épouse de Jean-Jules Bodin 
), c'est aujourd'hui un lycée professionnel (53, rue Antoine Joly, précédemment avenue de Coëtlogon), sans cachet particulier compte tenu de son environnement. L'Annexe Patrimoine bâti d'intérêt local du PLU localise à tort le LEP et le château rue Abbé Huet ; de même l'attribution de la laiterie à Emmanuel Le Ray surprend.
Sur la carte
Galerie de Photos
l'école de laiterie
Ecole Nationale de laiterie de Coëtlogon. Carte postale A.G. 26. Coll. YRG et AmR 44Z
Laiterie de Coëtlogon. L'Ecole. A.G. 109, voyagé 1908. Coll. YRG
L'ancien château de Coëtlogon a été transformé en Ecole pratique de Laiterie. Mme Bodin en est la Directrice. Déchelette 532. Coll. YRG et AmR 44Z
Laiterie de Coëtlogon. Carte postale A.G. .27. Coll. YRG et AmR44Z
- Série éditée par L. Bahon-Rault, cliché Le Michel
2 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Coll. particulière
3 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Stérilisation du lait. Coll. YRG
4 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Coll. particulière
5 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Coll. YRG
6 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Coll. YRG
7 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Coll. particulière
9 - Ecole de Laiterie de Coëtlogon. Coll. particulière
L'Ecole Nationale d'Agriculture de Jeunes Filles - Coëtlogon-Rennes
Série : Phot. Combier, Macon
Entrée de l'Ecole Nationale d'Agriculture de jeunes filles. Phot Combier, Macon. Coll. YRG et AmR 44Z
Ecole Nationale d'Agriculture de Jeunes Files - Coëtlogon-Rennes. Coll. YRG
Ecole Nationale d'Agriculture de jeunes Filles - Coëtlogon-Rennes. Coll. YRG
Salle à manger. Coll. YRG
La cuisine. Coll. YRG
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Notes et références
- ↑ Par arrêté du ministre de l’agriculture en date du 4 février 1886, une école de laiterie est établie à Coëtlogon, sur une dépendance de la ferme-école des Trois-Croix
- ↑ beurre de la Prévalaye
- ↑ Le lait, la vache et le citadin: Du XVIIe au XXe siècle, de Pierre-Olivier Fanica, Paris, Éditions Quæ, 2008, 489 p.
- ↑ "L'avenir de Perette. Les premiers établissements féminins d'agriculture : les écoles pratiques de laiterie", de Martine Cocaud, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Année 1999 106-1 pp. 121-135 - https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1999_num_106_1_4018
Bibliographie
- Martine Cocaud - L'avenir de Perette. Les premiers établissements féminins d'agriculture : les écoles pratiques de laiterie - Trouver dans les bibliothèques de Rennes
- L'enseignement agricole : 150 ans d'histoire : évolution historique et atlas contemporain - Éducagri éd. - Trouver dans les bibliothèques de Rennes
Liens externes
- École nationale d'agriculture pour jeunes filles
- Galerie de photos de l'école d'agriculture (Wikimedia Commons)
