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Après une enquête du commissaire principal Morellon, chef de la 13e brigade régionale de la police judiciaire, chargée de la chasse aux communistes, Raymond Rouault, 19 ans, ajusteur, est arrêté le samedi 29 février 1942, tombé alors qu'il revenait du cinéma, dans une souricière établie à son domicile au 3 [[rue Saint-Louis]] où se trouvaient trois de ses camarades dont Bernard Sidobre. L'''Ouest-Eclair'' du 2 mars 1942 titre "Trois jeunes communistes sont arrêtés - Un quatrième tire sur la police et réussit à s'enfuir" mais la police a bien identifié son cousin André Rouault qui sera arrêté le 8 août 1942, condamné par le tribunal militaire de Nantes et fusillé le 29 janvier 1943<ref>[[rue André Rouault]]</ref>. On trouve au 3, rue Saint-Louis, livres, tracts, brochures et "un important matériel d'agitateur, dont l'instrument le plus bénin pouvait être une élégante matraque solidement plombée et on ne sait trop pourquoi des masques à gaz, ainsi que des listes noires" relate le journal. Parmi la documentation on découvre "des modèles de lettres maladroitement calligraphiés : " ''Chère Madame, j'ai l'honneur de vous annoncer que votre mari a été fusillé à l'aube après un court procès devant le tribunal du peuple. Vous retrouverez son corps à la morgue. Sincères salutations''". Et le journal d'exhorter et de mettre en garde: "les parents comprendront-ils la nécessité de surveiller l'activité et les fréquentations de leurs enfants ? De trop fermer les yeux risque de leur coûter bien des larmes." Leur interrogatoire, probablement musclé, permet au journal d'annoncer le lendemain: "Six nouvelles arrestations de jeunes communistes". L'organisation des jeunes communistes de la région de Rennes est démantelée. Raymond Rouault et deux camarades sont déférés au Parquet sous l'inculpation d'impression, détention et distributions de tracts communistes et de détention de matériel interdit. | |||
Comment est mort Raymond Rouault ? L'état-civil du 8 juillet 1942 publié dans l' ''Ouest-Eclair'', à la rubrique décès, cite un "Raymond Rouault, 19 ans, s.p., célibataire, 12 rue Saint-Louis" mais aucun avis d'obsèques ne parut. "Mauvais traitements" est la cause du décès indiquée dans la base des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale<ref>Service historique de la Défense, Caen, Cote AC 21 P 146671 - consultable sur https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/</ref> | |||
Au 12 rue Saint-Louis était située l'entrée sud de l'hôpital militaire où avaient été repliés les services de l'[[Hôtel-Dieu]] réquisitionnés par l'armée d'occupation. | Au 12 rue Saint-Louis était située l'entrée sud de l'hôpital militaire où avaient été repliés les services de l'[[Hôtel-Dieu]] réquisitionnés par l'armée d'occupation. | ||
Version actuelle datée du 5 février 2024 à 18:12
L' allée Raymond Rouault se situe dans le quartier 8 : Sud-Gare et prend son origine sur le boulevard Jacques Cartier. Cette voie fut dénommée impasse par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 8 mars 1962 puis allée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 2 juin 1986[1]. La plaque indique à tort "membre des Forces Françaises de l'Intérieur sous l'Occupation". Celles-ci, plus connues comme "FFI" n'existèrent qu'à partir de février 1944.
Cette voie rend hommage à:
Raymond Rouault
Résistant sous l'Occupation
(22 janvier 1923, Poitiers, Vienne - 6 juillet 1942, Rennes)
Après une enquête du commissaire principal Morellon, chef de la 13e brigade régionale de la police judiciaire, chargée de la chasse aux communistes, Raymond Rouault, 19 ans, ajusteur, est arrêté le samedi 29 février 1942, tombé alors qu'il revenait du cinéma, dans une souricière établie à son domicile au 3 rue Saint-Louis où se trouvaient trois de ses camarades dont Bernard Sidobre. L'Ouest-Eclair du 2 mars 1942 titre "Trois jeunes communistes sont arrêtés - Un quatrième tire sur la police et réussit à s'enfuir" mais la police a bien identifié son cousin André Rouault qui sera arrêté le 8 août 1942, condamné par le tribunal militaire de Nantes et fusillé le 29 janvier 1943[2]. On trouve au 3, rue Saint-Louis, livres, tracts, brochures et "un important matériel d'agitateur, dont l'instrument le plus bénin pouvait être une élégante matraque solidement plombée et on ne sait trop pourquoi des masques à gaz, ainsi que des listes noires" relate le journal. Parmi la documentation on découvre "des modèles de lettres maladroitement calligraphiés : " Chère Madame, j'ai l'honneur de vous annoncer que votre mari a été fusillé à l'aube après un court procès devant le tribunal du peuple. Vous retrouverez son corps à la morgue. Sincères salutations". Et le journal d'exhorter et de mettre en garde: "les parents comprendront-ils la nécessité de surveiller l'activité et les fréquentations de leurs enfants ? De trop fermer les yeux risque de leur coûter bien des larmes." Leur interrogatoire, probablement musclé, permet au journal d'annoncer le lendemain: "Six nouvelles arrestations de jeunes communistes". L'organisation des jeunes communistes de la région de Rennes est démantelée. Raymond Rouault et deux camarades sont déférés au Parquet sous l'inculpation d'impression, détention et distributions de tracts communistes et de détention de matériel interdit.
Comment est mort Raymond Rouault ? L'état-civil du 8 juillet 1942 publié dans l' Ouest-Eclair, à la rubrique décès, cite un "Raymond Rouault, 19 ans, s.p., célibataire, 12 rue Saint-Louis" mais aucun avis d'obsèques ne parut. "Mauvais traitements" est la cause du décès indiquée dans la base des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale[3] Au 12 rue Saint-Louis était située l'entrée sud de l'hôpital militaire où avaient été repliés les services de l'Hôtel-Dieu réquisitionnés par l'armée d'occupation.
Sur la carte
Note et références
- ↑ Délibérations municipales, Archives de Rennes
- ↑ rue André Rouault
- ↑ Service historique de la Défense, Caen, Cote AC 21 P 146671 - consultable sur https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/