« Les Bougrières » : différence entre les versions
(→Métairie des Bougrières : mise en page) |
(→Métairie des Bougrières : 1729) |
||
(8 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
Les '''Bougrières''' est un lieu-dit du secteur de la Prévalaye. Un étang, près de l'écluse et moulin d'Apigné, porte ce nom. | Les '''Bougrières''' est un lieu-dit du secteur de la [[Prévalaye]]. Un [[étang des Bougrières|étang]], près de l'écluse et moulin d'Apigné, porte ce nom. Si un manoir et métairie y ont existé, il n'en subsiste aucun bâtiment. | ||
==Métairie des Bougrières== | ==Métairie des Bougrières== | ||
===1729=== | |||
Cette année [[1729]], l'adjudication pour trois ans de la métairie des Bougrières, à commencer à la Saint-Michel [[1728]], est décidée par la sentence du 2 mai 1729 rendue par le [[présidial de Rennes]], Pierre Baron, est alors fermier général de la terre de la Prevallays, demeurant [[rue Saint-Melaine]]. | |||
Ces enchères sont annoncées à la porte de l'église [[Toussaints]] le 24 avril 1729 (et le 8 et 15 mai), à celle de [[Saint Jacques-de-la-Lande]] le 8 mai, sur la [[place Sainte-Anne]], sur celle du [[place du Parlement|Palais]] et à la porte du présidial le 14 mai. A l'issue du bail, jour pour jour, il sera laissé ''unze journaux de terre bien et deuement labourés et marnissés, prest à recevoir semences de bleds.'' | |||
En 17 enchères, le prix passe de 400 à 580 livres, dernière enchère mise, comme celle de 400 livres, par Michel Lohier pour Michel Verger, laboureur à la [[Haute-Calvenais]] en Saint-Jacques (selon la caution du 17 mai 1729)<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 2B 445.</ref>. | |||
Cette adjudication intervient donc avant la fin du bail du 24 mars [[1725]] qui portait sur six années, et dont copie se trouve dans le dossier. La métairie est ainsi affermée à Julien Roussel, et Gillette Chapelle, laboureurs à la métairie de la Porte des Loges à [[Bruz]], pour ''700 livres par an'', avec obligation de planter une douzaine de pommiers chaque année, ces fermiers prenant la suite du nommé Paulmier : ''la fuye des Bougrieres est exceptée et non comprise au present bail attendu qu'on ne la mettra en reparation'', à l'exception également de la partie de la prairie des Bougrières ''que tient à present à ferme Lancelot''. | |||
Thomas Madeline, 29 ans, charpentier, rue Saint Melaine, | ===1758=== | ||
En [[1758]], les relations de Joseph Trincard, mari de Bonne Lefeuvre, sont à l'origine d'un procès avec Jean Baptiste Dubois, médecin, et Marie Suzanne Samson, devant le [[présidial de Rennes]]. | |||
Parmi les témoignages<ref>Enqueste et information civile faite d'autorité du siege presidial de Rennes... 8 juin 1758. 2B 479.</ref>, on trouve ceux de la Dame de la Prévalaye et de sa mère : | |||
{{citation |texte=Dame Marie Jeanne Genevieve de Robien, epouse de Messire Bernardin Pierre Thiery, chevalier seigneur de la Prevalays, capitaine des vaisseaux du Roy, demeurante à l'[[hôtel de la Potrie|hostel de la Potrie]], chez Madame de Coniac, sa mere, [[rue Corbin]], psse. St. Germain, agée d'environ 34 ans, temoin jurée par serment de dire la verité... depose qu'au mois de decembre dernier, un des domestiques de la deposante, nommé la Jeunesse, actuellement à la suite du Sr. de la Prevalais à Brest, dit à elle deposante que le nommé Trincard fermier actuel du Sr. du Bois [médecin ordinaire de la maison, qu'il peut luy estre deub quelques visittes sans scavoir le nombre (médecin aussi "des malades de la maison du Grand séminaire")] desirait affermer sa '''mettairie des Bougrières''' ; que laditte deposante luy repondit que la ferme de cette mettairie ne finissait qu'en mil sept cent soixante ; adjoute la deposante qu'à la fin de fevrier ou au commencement du mois de mars dernier, ledit Trincard etant venu à Rennes chez laditte Dame deposante pour se faire payer de quelques baricques de cidre qu'elle avait pris d'avec luy et qu'elle luy paya, ledit la Jeunesse demanda à ladite dame deposante si elle avait pensé à ce qu'il luy avait dit cy devant touchant la ferme de la mettairie des Bougrieres ; à quoy elle repondit ces mots "Mais la ferme n'expire qu'en mil sept cent soixante !" ; sur quoy ledit la Jeunesse repondit "Le terme est bien loin, mais cela ne fait rien !", sans laditte dame deposante avoir parlé audit Trincard qui etait dans sa cuisine et auquel lad. dame avait fait passer le prix de son cidre par son domestique.|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 479 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | |||
* Autre témoin, Noël Chevrier, 49 ans, frère de la communauté du [[Grand séminaire de Rennes|Grand séminaire]], apprend que le cidre de la communauté est fourni par ledit Trincard. | |||
{{citation |texte=Dame Marie Anne Genevieve de Brilhac, veuve de Me[ssire] Jean François Dinan de Coniac, conseiller au [[parlement de Bretagne]], demeurante à son hostel de la Potrie, rue Corbin... agée d'environ 56 ans, temoin jurée par serment ... depose qu'entre la fin du mois de novembre et la mi decembre dernier sans pouvoir autrement se le rappeler Trincard fer[mier] actuel du Sr. du Bois fut à la Prevalaye où etait laditte dame deposante qui dit à Trincard, ces mots, "Eh bien Trincard, voilà donc la derniere fois que j'achete du cidre avec toy, on m'a dit que tu quittes la ferme du Sr. du Bois !" ; à quoy Trincard repondit "Il faut bien, M. Du Bois me demande des augmentations - Je m'y ruinerais !" ; sur quoy laditte dame luy ayant dit qu'il avait tort de quitter et que le Sr du Bois etait un bon maitre, il repondit en ces termes "Que faire ?"...|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 479 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | |||
* Enfin, Thomas Madeline, 29 ans, charpentier, [[rue Saint-Melaine]], dit qu'il travaillait en septembre au ''moulin de Guenon appartenant au Sr. du Bois, pres la mettairie que tient à ferme Trincard...''. | |||
===1759=== | |||
Un procès concernant les dîmes en [[1759]] fournit [[La Prévallaye de mémoires d'hommes|plusieurs témoignages]] intéressant le secteur : Jean Lessard est alors fermier de la métairie. Il est plus précisément fait état des défrichements du ''Rocher'' et du ''clos du Chêne'', deux des terres de cette métairie. | |||
==Cadastre de 1811== | |||
Section F, dite de la Prévallaye, [[1811]]<ref>Matrice conservée aux Archives départementales : 3P 2159</ref>. Le site de l'inventaire du patrimoine note que l'ensemble a la forme d'une île, donc un îlot de la Vilaine par le passé. | |||
* ''Ferme de Bougrière'' (plan) ou ''les Bougrières'' (matrice) : 605. | |||
* ''Pré des Bougrières'' : 595, vaste parcelle longeant la Vilaine dans une orientation nord-sud, touchant les terres de la ferme de [[la Planche]] au nord. | |||
* La désignation des jardins et terres entourant le bâtiment indique qu'il s'agissait d'un bien noble : terre de la fuie (colombier), la rabinne. | |||
* Non loin vers le sud, vers l'Illion, s'étendent des jannais et autres pièces annonçant l'humidité habituelle : la pâture du ''pré Pouri'' (829, 830, 838) (toponyme donné à deux autres parcelles dans cette section). | |||
==Notes et références== | ==Notes et références== | ||
<references/> | <references/> | ||
* Jean Baptiste Dubois, docteur en médecine, né à La Croix Avranchin, épouse Marie Samson, née à Saint Sauveur de Dinan, à Dinan le 30 11 [[1720]]. Source : Association ABGH/Parchemin. (Geneanet). Selon le même document, il est doyen des médecins de Rennes. | |||
* Joseph Trincart, épouse Bonne Lefeuvre, veuve de Paul Duherme, le 11 01 [[1742]], à [[Pacé]]. Source : Association ABGH/Parchemin. (Geneanet). | |||
[[Catégorie:Métairie de Rennes|Bougrières]] |
Version actuelle datée du 15 décembre 2017 à 16:26
Les Bougrières est un lieu-dit du secteur de la Prévalaye. Un étang, près de l'écluse et moulin d'Apigné, porte ce nom. Si un manoir et métairie y ont existé, il n'en subsiste aucun bâtiment.
Métairie des Bougrières
1729
Cette année 1729, l'adjudication pour trois ans de la métairie des Bougrières, à commencer à la Saint-Michel 1728, est décidée par la sentence du 2 mai 1729 rendue par le présidial de Rennes, Pierre Baron, est alors fermier général de la terre de la Prevallays, demeurant rue Saint-Melaine.
Ces enchères sont annoncées à la porte de l'église Toussaints le 24 avril 1729 (et le 8 et 15 mai), à celle de Saint Jacques-de-la-Lande le 8 mai, sur la place Sainte-Anne, sur celle du Palais et à la porte du présidial le 14 mai. A l'issue du bail, jour pour jour, il sera laissé unze journaux de terre bien et deuement labourés et marnissés, prest à recevoir semences de bleds.
En 17 enchères, le prix passe de 400 à 580 livres, dernière enchère mise, comme celle de 400 livres, par Michel Lohier pour Michel Verger, laboureur à la Haute-Calvenais en Saint-Jacques (selon la caution du 17 mai 1729)[1].
Cette adjudication intervient donc avant la fin du bail du 24 mars 1725 qui portait sur six années, et dont copie se trouve dans le dossier. La métairie est ainsi affermée à Julien Roussel, et Gillette Chapelle, laboureurs à la métairie de la Porte des Loges à Bruz, pour 700 livres par an, avec obligation de planter une douzaine de pommiers chaque année, ces fermiers prenant la suite du nommé Paulmier : la fuye des Bougrieres est exceptée et non comprise au present bail attendu qu'on ne la mettra en reparation, à l'exception également de la partie de la prairie des Bougrières que tient à present à ferme Lancelot.
1758
En 1758, les relations de Joseph Trincard, mari de Bonne Lefeuvre, sont à l'origine d'un procès avec Jean Baptiste Dubois, médecin, et Marie Suzanne Samson, devant le présidial de Rennes.
Parmi les témoignages[2], on trouve ceux de la Dame de la Prévalaye et de sa mère :
« Dame Marie Jeanne Genevieve de Robien, epouse de Messire Bernardin Pierre Thiery, chevalier seigneur de la Prevalays, capitaine des vaisseaux du Roy, demeurante à l'hostel de la Potrie, chez Madame de Coniac, sa mere, rue Corbin, psse. St. Germain, agée d'environ 34 ans, temoin jurée par serment de dire la verité... depose qu'au mois de decembre dernier, un des domestiques de la deposante, nommé la Jeunesse, actuellement à la suite du Sr. de la Prevalais à Brest, dit à elle deposante que le nommé Trincard fermier actuel du Sr. du Bois [médecin ordinaire de la maison, qu'il peut luy estre deub quelques visittes sans scavoir le nombre (médecin aussi "des malades de la maison du Grand séminaire")] desirait affermer sa mettairie des Bougrières ; que laditte deposante luy repondit que la ferme de cette mettairie ne finissait qu'en mil sept cent soixante ; adjoute la deposante qu'à la fin de fevrier ou au commencement du mois de mars dernier, ledit Trincard etant venu à Rennes chez laditte Dame deposante pour se faire payer de quelques baricques de cidre qu'elle avait pris d'avec luy et qu'elle luy paya, ledit la Jeunesse demanda à ladite dame deposante si elle avait pensé à ce qu'il luy avait dit cy devant touchant la ferme de la mettairie des Bougrieres ; à quoy elle repondit ces mots "Mais la ferme n'expire qu'en mil sept cent soixante !" ; sur quoy ledit la Jeunesse repondit "Le terme est bien loin, mais cela ne fait rien !", sans laditte dame deposante avoir parlé audit Trincard qui etait dans sa cuisine et auquel lad. dame avait fait passer le prix de son cidre par son domestique. »
— Archives du présidial de Rennes
Origine : Cote 2B 479 - Archives d'Ille-et-Vilaine • licence
- Autre témoin, Noël Chevrier, 49 ans, frère de la communauté du Grand séminaire, apprend que le cidre de la communauté est fourni par ledit Trincard.
« Dame Marie Anne Genevieve de Brilhac, veuve de Me[ssire] Jean François Dinan de Coniac, conseiller au parlement de Bretagne, demeurante à son hostel de la Potrie, rue Corbin... agée d'environ 56 ans, temoin jurée par serment ... depose qu'entre la fin du mois de novembre et la mi decembre dernier sans pouvoir autrement se le rappeler Trincard fer[mier] actuel du Sr. du Bois fut à la Prevalaye où etait laditte dame deposante qui dit à Trincard, ces mots, "Eh bien Trincard, voilà donc la derniere fois que j'achete du cidre avec toy, on m'a dit que tu quittes la ferme du Sr. du Bois !" ; à quoy Trincard repondit "Il faut bien, M. Du Bois me demande des augmentations - Je m'y ruinerais !" ; sur quoy laditte dame luy ayant dit qu'il avait tort de quitter et que le Sr du Bois etait un bon maitre, il repondit en ces termes "Que faire ?"... »
— Archives du présidial de Rennes
Origine : Cote 2B 479 - Archives d'Ille-et-Vilaine • licence
- Enfin, Thomas Madeline, 29 ans, charpentier, rue Saint-Melaine, dit qu'il travaillait en septembre au moulin de Guenon appartenant au Sr. du Bois, pres la mettairie que tient à ferme Trincard....
1759
Un procès concernant les dîmes en 1759 fournit plusieurs témoignages intéressant le secteur : Jean Lessard est alors fermier de la métairie. Il est plus précisément fait état des défrichements du Rocher et du clos du Chêne, deux des terres de cette métairie.
Cadastre de 1811
Section F, dite de la Prévallaye, 1811[3]. Le site de l'inventaire du patrimoine note que l'ensemble a la forme d'une île, donc un îlot de la Vilaine par le passé.
- Ferme de Bougrière (plan) ou les Bougrières (matrice) : 605.
- Pré des Bougrières : 595, vaste parcelle longeant la Vilaine dans une orientation nord-sud, touchant les terres de la ferme de la Planche au nord.
- La désignation des jardins et terres entourant le bâtiment indique qu'il s'agissait d'un bien noble : terre de la fuie (colombier), la rabinne.
- Non loin vers le sud, vers l'Illion, s'étendent des jannais et autres pièces annonçant l'humidité habituelle : la pâture du pré Pouri (829, 830, 838) (toponyme donné à deux autres parcelles dans cette section).
Notes et références
- Jean Baptiste Dubois, docteur en médecine, né à La Croix Avranchin, épouse Marie Samson, née à Saint Sauveur de Dinan, à Dinan le 30 11 1720. Source : Association ABGH/Parchemin. (Geneanet). Selon le même document, il est doyen des médecins de Rennes.
- Joseph Trincart, épouse Bonne Lefeuvre, veuve de Paul Duherme, le 11 01 1742, à Pacé. Source : Association ABGH/Parchemin. (Geneanet).