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[[ | La '''rue Edith Cavell''' est une rue de [[Rennes]] nommée par délibération du conseil municipal du 17 décembre 1915, en remplacement de la ''rue de Bourbon'' (Voir aussi [[Pont de Berlin]]). Cette voie axée nord - sud descend de la [[place du Parlement de Bretagne]] et est prolongée par la [[rue Jean Jaurès]]. | ||
[[ | [[Fichier:Edith Cavell.jpg|thumb|150px|right|Edith Cavell en 1890.]][[Fichier:482 édith cavell.jpg|left|thumb|La Place du Palais de Justice. La rue Edith Cavell ''dans l'axe''. Carte postale '''Garnier et Coconnier''', voyagé 1924. Coll. YRG]]C'est le conseiller Carle Bahon<ref>[[rue Carle Bahon]]</ref>, futur maire de Rennes en 1925, qui donne lecture en séance publique en décembre 1915 d'un rapport expliquant pourquoi le nom de l'infirmière est retenu<ref>L'Ouest-Eclair du 19 décembre 1915, page 4</ref>. Il faut dire que depuis plusieurs semaines partout dans le monde l'on s'indigne du meurtre et l'on rend hommage à la jeune anglaise devenue héroïne. | ||
Dans cette délibération, il est envisagé de rendre hommage aux victimes de cette guerre en donnant leurs noms à certaines rues, mais il est objecté que la liste des glorieux martyrs n'était pas close et qu'il fallait attendre la fin des hostilités pour déterminer le choix. Néanmoins deux noms singulièrement significatifs étaient dès à présent retenus, car on considère qu'à retarder leurs hommages on risque d'en diminuer la portée. | |||
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Deux personnalités non combattantes, n'ayant pas porté de fusil, mais deux victimes de la guerre, assassinées en raison même de leur vigueur à défendre leur idéal | Deux personnalités non combattantes, n'ayant pas porté de fusil, mais deux victimes de la guerre, assassinées en raison même de leur vigueur à défendre leur idéal vont avoir une rue à leur nom : Miss {{w|Edith Cavell}} en remplacement de la ''rue de Bourbon'', et Jean Jaurès en remplacement de la ''rue de Berlin''.<br><br> | ||
[[Fichier:Rue_de_Bourbon.png|232x232px|thumb|La rue de Bourbon qui deviendra rue Edith Cavell, fin 1915.]] | |||
{{Citation|texte=''A QUAND LES PLAQUES ? Dans la réunion du Conseil municipal qui se tint le 18 décembre ''(en réalité le 17 décembre 1915, ndlr)'', dans un fort joli discours, on voulut bien nous indiquer les motifs qui poussaient nos édiles à remplacer les dénominations de nos rues de Berlin et de Bourbon par les noms de [[rue Jean Jaurès|Jean-Jaurès]] et '''Miss-Edith-Cavell'''. | |||
=== | ''Or, depuis cette époque, les plaques indicatrices sont toujours restées les mêmes, si bien que, malgré que la rue de Berlin soit maintenant la rue Jean-Jaurès, les étrangers peuvent encore, en passant, se récrier contre la barbarie de ce nom. Qu'attend donc notre Municipalité pour faire disparaître ce nom maudit ? Une plaque émaillée sans doute ? ... que l'on mette une plaque en bois en attendant.''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 24 janvier 1916|collecteur=Manu35|date=2018}} | ||
La voie emprunte l'ancien tracé de la voie dénommée ''rue de la Gigue''. Celle-ci rejoignait l'extrémité sud-ouest de la [[place du Parlement de Bretagne]] à l'extrémité ouest de la [[rue du Vau Saint-Germain]], dans un plan répertoriant les rues de Rennes au début du XVIIème siècle.<br><br> | |||
== Edith Cavell == | |||
'''Infirmière héroïque''' (4 décembre 1865, Swardeston, Norfolk, Angleterre - 12 octobre 1915, Schaerbeek, Belgique) | |||
Entre 1903 et 1907, elle travaille comme infirmière libre, et va se révéler être une des meilleurs praticiennes de son pays. Elle s'est forgée une bonne réputation et en 1907, elle est de retour en Belgique, à l'Institut Berkendael à Ixelles, fondé par Antoine Depage, un chirurgien, sénateur belge où elle devient infirmière en chef. En | Son père Frederick Cavell est pasteur à Norfolk, petit village dans l'est de l'Angleterre. Elle y grandit dans un milieu relativement aisé et fait d'excellentes études. En 1884, après avoir pris des cours dans une école de Peterborough, elle obtient son diplôme d'institutrice. En 1890, elle part pour Bruxelles où elle se retrouve gouvernante dans une famille durant 5 ans.[[File:Cavell-Depage.jpg|300px|thumb|right|Edith Cavell et une partie de l'équipe d'infirmières de l'institut médicochirurgical d'Uccle.]]En 1895, Edith est de retour à Swardeston pour soigner son père malade. Est-ce cette situation qui fait qu'un an plus tard en avril 1896, elle entre au Royal London Hospital, comme aide infirmière? | ||
Entre 1903 et 1907, elle travaille comme infirmière libre, et va se révéler être une des meilleurs praticiennes de son pays. Elle s'est forgée une bonne réputation et en 1907, elle est de retour en Belgique, à l'Institut Berkendael à Ixelles, fondé par Antoine Depage, un chirurgien, sénateur belge où elle devient infirmière en chef. En octobre 1907, Depage fonde dans 4 maisons contiguës, à Ixelles, l'École d'infirmières diplômées et en confie la direction à Edith Cavell. | |||
En 1914, l'école déménage et quand éclate la première guerre mondiale elle est prise en charge par la Croix-Rouge belge dont Antoine Depage est le président. Edith Cavell se trouve alors auprès de sa mère en Angleterre quand elle apprend l'invasion de la Belgique par l'Empire allemand et ne peut s'empêcher de rejoindre Bruxelles, le 3 août 1914. | En 1914, l'école déménage et quand éclate la première guerre mondiale elle est prise en charge par la Croix-Rouge belge dont Antoine Depage est le président. Edith Cavell se trouve alors auprès de sa mère en Angleterre quand elle apprend l'invasion de la Belgique par l'Empire allemand et ne peut s'empêcher de rejoindre Bruxelles, le 3 août 1914. | ||
[[Fichier:Edith_cavell.gif|250px|left|thumb|Dès janvier 1916, l'Ouest-Eclair publie en plusieurs épisodes la vie de l'héroïne]] | |||
Très vite la clinique devient un centre d'accueil pour les soldats belges, français et anglais, qu'Edith Cavell, avec ses élèves soigne, bientôt rejoints par les blessés Allemands. Malgré une loi militaire imposée par l'occupant, de novembre 1914 à juillet 1915, Edith Cavell va aider des soldats alliés à s'évader vers les Pays-Bas, alors pays neutre. Malheureusement le service d'espionnage allemand a infiltré le réseau ; le 31 juillet commencent les arrestations et, le 5 août, c'est au tour d'Edith Cavell. Dans ce réseau on retrouve également l'espionne {{w|Louise de Bettignies}} qui va être arrêtée le 20 octobre 1915. | |||
Le procès a lieu les 7 et 8 octobre 1915. Edith admet ce qui lui est reproché et le 11 octobre le verdict tombe : Edith Cavell et cinq autres accusés son condamnés à la peine de mort pour haute trahison. Le lendemain à 2 heures, elle est la seule à se trouver devant le peloton d'exécution. Refusant d'avoir les yeux bandés, elle s'évanouit à la vue des fusils. C'est donc une femme inanimée que va tuer le commandant du peloton d'exécution d'une balle dans la tête le 12 octobre 1915<ref>à partir de la notice rédigée par Joël David, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>. | |||
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== Note et références == | |||
<references/> | |||
== Lien externe == | |||
"La mémoire de la Guerre dans les rues rennaises", article extrait du 30ème numéro de "Place Publique" (juillet-août 2014), signé Erwan Le Gall: http://www.placepublique-rennes.com/article/La-memoire-de-la-Guerre-dans-les-rues-rennaises-1 | |||
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la ''Collection YRG'', cliquer '''[[ici 516]]''' ou '''[[ici 130]]''' | |||
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Version actuelle datée du 3 mars 2023 à 14:47
La rue Edith Cavell est une rue de Rennes nommée par délibération du conseil municipal du 17 décembre 1915, en remplacement de la rue de Bourbon (Voir aussi Pont de Berlin). Cette voie axée nord - sud descend de la place du Parlement de Bretagne et est prolongée par la rue Jean Jaurès.
C'est le conseiller Carle Bahon[1], futur maire de Rennes en 1925, qui donne lecture en séance publique en décembre 1915 d'un rapport expliquant pourquoi le nom de l'infirmière est retenu[2]. Il faut dire que depuis plusieurs semaines partout dans le monde l'on s'indigne du meurtre et l'on rend hommage à la jeune anglaise devenue héroïne.
Dans cette délibération, il est envisagé de rendre hommage aux victimes de cette guerre en donnant leurs noms à certaines rues, mais il est objecté que la liste des glorieux martyrs n'était pas close et qu'il fallait attendre la fin des hostilités pour déterminer le choix. Néanmoins deux noms singulièrement significatifs étaient dès à présent retenus, car on considère qu'à retarder leurs hommages on risque d'en diminuer la portée.
Deux personnalités non combattantes, n'ayant pas porté de fusil, mais deux victimes de la guerre, assassinées en raison même de leur vigueur à défendre leur idéal vont avoir une rue à leur nom : Miss Edith Cavell en remplacement de la rue de Bourbon, et Jean Jaurès en remplacement de la rue de Berlin.
« A QUAND LES PLAQUES ? Dans la réunion du Conseil municipal qui se tint le 18 décembre (en réalité le 17 décembre 1915, ndlr), dans un fort joli discours, on voulut bien nous indiquer les motifs qui poussaient nos édiles à remplacer les dénominations de nos rues de Berlin et de Bourbon par les noms de Jean-Jaurès et Miss-Edith-Cavell. Or, depuis cette époque, les plaques indicatrices sont toujours restées les mêmes, si bien que, malgré que la rue de Berlin soit maintenant la rue Jean-Jaurès, les étrangers peuvent encore, en passant, se récrier contre la barbarie de ce nom. Qu'attend donc notre Municipalité pour faire disparaître ce nom maudit ? Une plaque émaillée sans doute ? ... que l'on mette une plaque en bois en attendant. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 24 janvier 1916 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
La voie emprunte l'ancien tracé de la voie dénommée rue de la Gigue. Celle-ci rejoignait l'extrémité sud-ouest de la place du Parlement de Bretagne à l'extrémité ouest de la rue du Vau Saint-Germain, dans un plan répertoriant les rues de Rennes au début du XVIIème siècle.
Edith Cavell
Infirmière héroïque (4 décembre 1865, Swardeston, Norfolk, Angleterre - 12 octobre 1915, Schaerbeek, Belgique)
Son père Frederick Cavell est pasteur à Norfolk, petit village dans l'est de l'Angleterre. Elle y grandit dans un milieu relativement aisé et fait d'excellentes études. En 1884, après avoir pris des cours dans une école de Peterborough, elle obtient son diplôme d'institutrice. En 1890, elle part pour Bruxelles où elle se retrouve gouvernante dans une famille durant 5 ans.
En 1895, Edith est de retour à Swardeston pour soigner son père malade. Est-ce cette situation qui fait qu'un an plus tard en avril 1896, elle entre au Royal London Hospital, comme aide infirmière?
Entre 1903 et 1907, elle travaille comme infirmière libre, et va se révéler être une des meilleurs praticiennes de son pays. Elle s'est forgée une bonne réputation et en 1907, elle est de retour en Belgique, à l'Institut Berkendael à Ixelles, fondé par Antoine Depage, un chirurgien, sénateur belge où elle devient infirmière en chef. En octobre 1907, Depage fonde dans 4 maisons contiguës, à Ixelles, l'École d'infirmières diplômées et en confie la direction à Edith Cavell.
En 1914, l'école déménage et quand éclate la première guerre mondiale elle est prise en charge par la Croix-Rouge belge dont Antoine Depage est le président. Edith Cavell se trouve alors auprès de sa mère en Angleterre quand elle apprend l'invasion de la Belgique par l'Empire allemand et ne peut s'empêcher de rejoindre Bruxelles, le 3 août 1914.
Très vite la clinique devient un centre d'accueil pour les soldats belges, français et anglais, qu'Edith Cavell, avec ses élèves soigne, bientôt rejoints par les blessés Allemands. Malgré une loi militaire imposée par l'occupant, de novembre 1914 à juillet 1915, Edith Cavell va aider des soldats alliés à s'évader vers les Pays-Bas, alors pays neutre. Malheureusement le service d'espionnage allemand a infiltré le réseau ; le 31 juillet commencent les arrestations et, le 5 août, c'est au tour d'Edith Cavell. Dans ce réseau on retrouve également l'espionne Louise de Bettignies qui va être arrêtée le 20 octobre 1915.
Le procès a lieu les 7 et 8 octobre 1915. Edith admet ce qui lui est reproché et le 11 octobre le verdict tombe : Edith Cavell et cinq autres accusés son condamnés à la peine de mort pour haute trahison. Le lendemain à 2 heures, elle est la seule à se trouver devant le peloton d'exécution. Refusant d'avoir les yeux bandés, elle s'évanouit à la vue des fusils. C'est donc une femme inanimée que va tuer le commandant du peloton d'exécution d'une balle dans la tête le 12 octobre 1915[3].
Sur la carte
Note et références
- ↑ rue Carle Bahon
- ↑ L'Ouest-Eclair du 19 décembre 1915, page 4
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël David, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
Lien externe
"La mémoire de la Guerre dans les rues rennaises", article extrait du 30ème numéro de "Place Publique" (juillet-août 2014), signé Erwan Le Gall: http://www.placepublique-rennes.com/article/La-memoire-de-la-Guerre-dans-les-rues-rennaises-1
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la Collection YRG, cliquer ici 516 ou ici 130
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