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La '''rue Pongérard''' est trop courte pour que l'on puisse y apposer son nom sur un plan de Rennes lisible. Elle fait trait-d'union entre la [[place Rallier du Baty]] et la [[rue Leperdit]]. Cette voie fut dénommée ''rue Pontgérard'' par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 19 avril 1902. Une délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes datée du 12 novembre 2008 vient corriger l'intitulé du nom. | La '''rue Pongérard''' est trop courte pour que l'on puisse y apposer son nom sur un plan de Rennes lisible. Elle fait trait-d'union entre la [[place Rallier du Baty]] et la [[rue Leperdit]]. Cette voie fut dénommée ''rue Pontgérard'' par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 19 avril 1902. Une délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes datée du 12 novembre 2008 vient corriger l'intitulé du nom. | ||
{{Citation|texte=''Nouvelles rues - [...] une petite rue qui va de la [[rue Rallier du Baty|rue Rallier]] à la [[rue Leperdit]] se nommera '''rue Pontgerard''', du nom d'un [[anciens maires de Rennes (liste chronologique)|ancien maire de Rennes]].''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 20 avril 1902|collecteur=Manu35|date=2018}} | {{Citation|texte=''Nouvelles rues - [...] une petite rue qui va de la [[rue Rallier du Baty|rue Rallier]] à la [[rue Leperdit]] se nommera '''rue Pontgerard''', du nom d'un [[anciens maires de Rennes (liste chronologique)|ancien maire de Rennes]].''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 20 avril 1902|collecteur=Manu35|date=2018}} | ||
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Cette voie sombre et étroite est également privée de trottoirs. Il serait facile de lui en donner un, au moins, en frappant d'alignement la maison actuellement en démolition.''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 24 juillet 1902|collecteur=Manu35|date=2018}} | |||
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[[Emmanuel Pongérard]] est négociant en vin. Il est nommé maire par le préfet, le 24 juillet 1843, prenant la suite de Petiot, démissionnaire. En janvier 1847, le chômage et la vie chère amènent une émeute ouvrière. Une boulangerie et un bateau de grains sont pillés. La mairie prend à sa charge les gros dommages subis et vote une aide de 6000 F. renouvelable pour diminuer le prix du pain acheté par les pauvres mais le renchérissement ne cessant pas, la municipalité de Pongérard décide de faire venir des grains que la boulangerie rennaise s'engage à acheter au prix de revient. Le grain est acheté avec les fonds d'une souscription remboursable sans intérêt au bout de six semaines et la spéculation reflue. En mars 1848, une panique financière est enrayée grâce à la modération des administrateurs remplaçant le préfet et du maire Pongérard auquel un cortège de gardes nationaux et d'ouvriers offre le buste de [[Jean Leperdit|Leperdit]] par le sculpteur rennais Jean-Baptiste Barré<ref>[[rue Jean-Baptiste Barré]]</ref>. Aux élections législatives de mai 1849, la liste légitimiste et conservatrice soutenue par [[Mgr Brossay-Saint-Marc]], où figure Pongérard, l'emporte largement sur la liste républicaine. | [[Emmanuel Pongérard]] est négociant en vin. Il est adjoint au maire de 1837 à 1842, et nommé maire par le préfet, le 24 juillet 1843, prenant la suite de Petiot, démissionnaire. En janvier 1847, le chômage et la vie chère amènent une émeute ouvrière. Une boulangerie et un bateau de grains sont pillés. La mairie prend à sa charge les gros dommages subis et vote une aide de 6000 F. renouvelable pour diminuer le prix du pain acheté par les pauvres mais le renchérissement ne cessant pas, la municipalité de Pongérard décide de faire venir des grains que la boulangerie rennaise s'engage à acheter au prix de revient. Le grain est acheté avec les fonds d'une souscription remboursable sans intérêt au bout de six semaines et la spéculation reflue. En mars 1848, une panique financière est enrayée grâce à la modération des administrateurs remplaçant le préfet et du maire Pongérard auquel un cortège de gardes nationaux et d'ouvriers offre le buste de [[Jean Leperdit|Leperdit]] par le sculpteur rennais Jean-Baptiste Barré<ref>[[rue Jean-Baptiste Barré]]</ref>. Aux élections législatives de mai 1849, la liste légitimiste et conservatrice soutenue par [[Mgr Brossay-Saint-Marc]], où figure Pongérard, l'emporte largement sur la liste républicaine. | ||
Pongérard aurait bien vu la construction de l'Hôtel-Dieu<ref>[[rue de l'Hôtel Dieu]]</ref> pour embellir le quai sud de la [[Vilaine]], à la place de la [[rue du Champ Dolent]]. Il construit une halle aux poissons et aux légumes (sur l'emplacement de la partie ouest du futur [[Palais du Commerce]])<ref>''Rennes au XIXe siècle, architectes, urbanisme et architecture'', par Jean-Yves Veillard. Edition du Thabor -1978</ref>. Le 4 mai, on a posé la première pierre du Palais universitaire. Par la suite devenu impopulaire car il s'est rallié au prince-président, Pongérard et sa liste sont battus aux élections législatives de février 1852. Pongérard démissionne le 18 avril 1853 et est nommé receveur des finances ... à Rodez<ref>''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer. Privat, éditeur - 1972</ref>. | Pongérard aurait bien vu la construction de l'Hôtel-Dieu<ref>[[rue de l'Hôtel Dieu]]</ref> pour embellir le quai sud de la [[Vilaine]], à la place de la [[rue du Champ Dolent]]. Il construit une halle aux poissons et aux légumes (sur l'emplacement de la partie ouest du futur [[Palais du Commerce]])<ref>''Rennes au XIXe siècle, architectes, urbanisme et architecture'', par Jean-Yves Veillard. Edition du Thabor -1978</ref>. Le 4 mai, on a posé la première pierre du Palais universitaire. Par la suite devenu impopulaire car il s'est rallié au prince-président, Pongérard et sa liste sont battus aux élections législatives de février 1852. Pongérard démissionne le 18 avril 1853 et est nommé receveur des finances ... à Rodez<ref>''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer. Privat, éditeur - 1972</ref> (Aveyron), puis de la Charente-Maritime. | ||
== Références == | == Références == |
Version actuelle datée du 25 avril 2019 à 12:58
La rue Pongérard est trop courte pour que l'on puisse y apposer son nom sur un plan de Rennes lisible. Elle fait trait-d'union entre la place Rallier du Baty et la rue Leperdit. Cette voie fut dénommée rue Pontgérard par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 19 avril 1902. Une délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes datée du 12 novembre 2008 vient corriger l'intitulé du nom.
« Nouvelles rues - [...] une petite rue qui va de la rue Rallier à la rue Leperdit se nommera rue Pontgerard, du nom d'un ancien maire de Rennes. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 20 avril 1902 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
« La rue Rallier. Nous avons parlé de la partie de la rue Rallier qui fait face au Bazar Parisien. Il nous faut dire quelques mots aussi du tronçon de rue qui part de la rue Rallier à la rue Leperdit, et qui vient de recevoir de la municipalité le nom de rue Pongérard. Cette voie sombre et étroite est également privée de trottoirs. Il serait facile de lui en donner un, au moins, en frappant d'alignement la maison actuellement en démolition. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 24 juillet 1902 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
Elle porte le nom d'un ancien maire de Rennes :
Emmanuel Pongérard
(25 décembre 1794, Rennes - 21 février 1876, Rennes)
Emmanuel Pongérard est négociant en vin. Il est adjoint au maire de 1837 à 1842, et nommé maire par le préfet, le 24 juillet 1843, prenant la suite de Petiot, démissionnaire. En janvier 1847, le chômage et la vie chère amènent une émeute ouvrière. Une boulangerie et un bateau de grains sont pillés. La mairie prend à sa charge les gros dommages subis et vote une aide de 6000 F. renouvelable pour diminuer le prix du pain acheté par les pauvres mais le renchérissement ne cessant pas, la municipalité de Pongérard décide de faire venir des grains que la boulangerie rennaise s'engage à acheter au prix de revient. Le grain est acheté avec les fonds d'une souscription remboursable sans intérêt au bout de six semaines et la spéculation reflue. En mars 1848, une panique financière est enrayée grâce à la modération des administrateurs remplaçant le préfet et du maire Pongérard auquel un cortège de gardes nationaux et d'ouvriers offre le buste de Leperdit par le sculpteur rennais Jean-Baptiste Barré[1]. Aux élections législatives de mai 1849, la liste légitimiste et conservatrice soutenue par Mgr Brossay-Saint-Marc, où figure Pongérard, l'emporte largement sur la liste républicaine.
Pongérard aurait bien vu la construction de l'Hôtel-Dieu[2] pour embellir le quai sud de la Vilaine, à la place de la rue du Champ Dolent. Il construit une halle aux poissons et aux légumes (sur l'emplacement de la partie ouest du futur Palais du Commerce)[3]. Le 4 mai, on a posé la première pierre du Palais universitaire. Par la suite devenu impopulaire car il s'est rallié au prince-président, Pongérard et sa liste sont battus aux élections législatives de février 1852. Pongérard démissionne le 18 avril 1853 et est nommé receveur des finances ... à Rodez[4] (Aveyron), puis de la Charente-Maritime.
Références
- ↑ rue Jean-Baptiste Barré
- ↑ rue de l'Hôtel Dieu
- ↑ Rennes au XIXe siècle, architectes, urbanisme et architecture, par Jean-Yves Veillard. Edition du Thabor -1978
- ↑ Histoire de Rennes sous la direction de Jean Meyer. Privat, éditeur - 1972