A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.
« Rue de Plélo » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
m (précision dénomination) |
||
(3 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
La '''rue de Plélo''' part de la [[rue d'Isly]] et aboutit au droit de la [[rue Tronjolly]], devant une des entrées du [[centre commercial Colombia]]. Elle est prolongée par la [[rue du Puits Mauger]]. | La '''rue de Plélo''' part de la [[rue d'Isly]] et aboutit au droit de la [[rue Tronjolly]], devant une des entrées du [[centre commercial Colombia]]. Elle est prolongée par la [[rue du Puits Mauger]]. | ||
Cette rue s'appelait jusqu'à la décision du conseil municipal du | Cette rue s'appelait au XVIIème siècle "''rue de la Verrerie''", puis jusqu'à la décision du conseil municipal du 24 juillet 1923 "''rue du Colombier''", nom provenant de celui de l'ancien couvent transformé en quartier d'artillerie, détruit dans les années soixante du siècle dernier pour faire place à l'actuel ensemble d'habitat et de commerces. | ||
Le nom de cette rue rappelle : | Le nom de cette rue rappelle : | ||
Ligne 11 : | Ligne 11 : | ||
Louis de Bréhan était le fils de Jean François René Amalric de Bréhan (1668 - 1738), comte de Mauron et comte de Plélo (''commune des Côtes d'Armor''), conseiller au parlement de Bretagne, et de Catherine Françoise Lefebvre de la Faluère, fille du premier président du parlement de Bretagne, demeurant 17, [[rue du Chapitre]]. | Louis de Bréhan était le fils de Jean François René Amalric de Bréhan (1668 - 1738), comte de Mauron et comte de Plélo (''commune des Côtes d'Armor''), conseiller au parlement de Bretagne, et de Catherine Françoise Lefebvre de la Faluère, fille du premier président du parlement de Bretagne, demeurant 17, [[rue du Chapitre]]. | ||
Colonel de cavalerie en 1722, il commande en 1724 le régiment de dragons qui porte son nom. Ruiné par son train de vie et son penchant pour le jeu,il décide en 1725 de passer dans la diplomatie et devient ambassadeur de France au Danemark. | Colonel de cavalerie en 1722, il commande en 1724 le régiment de dragons qui porte son nom. Ruiné par son train de vie et son penchant pour le jeu, il décide en 1725 de passer dans la diplomatie et devient ambassadeur de France au Danemark. | ||
Il profite de la paix pour s'adonner aux lettres. Il traduit l'essai sur le poème épique de Voltaire, publie des poèmes, étudie les sciences, l'histoire et les traités diplomatiques. | Il profite de la paix pour s'adonner aux lettres. Il traduit l'essai sur le poème épique de Voltaire, publie des poèmes, étudie les sciences, l'histoire et les traités diplomatiques. | ||
Ligne 17 : | Ligne 17 : | ||
En 1733, Stanislas Leszczyński est rappelé au trône de Pologne mais l'Autriche et la Russie se coalisent contre lui, c'est le début de la Guerre de Succession de Pologne. Le roi Stanislas se réfugie dans Dantzig assiégé en 1734 par 30 000 Russes. Les troupes françaises, soit 1 500 à 2 500 hommes, chargées de rompre l'encerclement, renoncent devant le nombre de leurs adversaires. | En 1733, Stanislas Leszczyński est rappelé au trône de Pologne mais l'Autriche et la Russie se coalisent contre lui, c'est le début de la Guerre de Succession de Pologne. Le roi Stanislas se réfugie dans Dantzig assiégé en 1734 par 30 000 Russes. Les troupes françaises, soit 1 500 à 2 500 hommes, chargées de rompre l'encerclement, renoncent devant le nombre de leurs adversaires. | ||
Louis de Plélo considère ce retrait comme un déshonneur, et le désapprouve vivement lors d'un conseil tenu en sa présence. Un officier ayant dit que c'est facile à dire « dans la sûreté de son cabinet », Plélo décide de se mettre à la tête d'une troupe de 1500 hommes et fait voile le 24 mai vers Dantzig. Il réussit bien à forcer trois retranchements mais | [[Fichier:2017-09-17_163020.png|250px|right|thumb|Mémoire : cérémonie à Gdansk en 2017 en l'honneur du comte de Plélo]] | ||
Louis de Plélo considère ce retrait comme un déshonneur, et le désapprouve vivement lors d'un conseil tenu en sa présence. Un officier ayant dit que c'est facile à dire « dans la sûreté de son cabinet », Plélo décide de se mettre à la tête d'une troupe de 1500 hommes et fait voile le 24 mai vers Dantzig. Il réussit bien à forcer trois retranchements mais ses forces reculent le 27 devant une très vive canonnade, et il meurt sous les murs de la ville, criblé de coups de baïonnette, le visage sabré. | |||
La conduite de Plélo sera critiquée par les milieux gouvernementaux et diplomatiques français qui considérèrent son initiative téméraire et inutile. | La conduite de Plélo sera critiquée par les milieux gouvernementaux et diplomatiques français qui considérèrent son initiative téméraire et inutile. | ||
En revanche, la mort du comte de Plélo affecta beaucoup la reine Marie Leszczyńska. [[Chateaubriand]] évoque dans les ''Mémoires d'outre-tombe'' l'assaut auquel son père prit part avec Plélo : « ''Mon père mit pied à terre et se trouva au mémorable combat que quinze cents Français, commandés par le brave Breton, de Bréhan comte de Plélo, livrèrent le 27 mai 1734, à quarante mille Moscovites, commandés par Munich. De Bréhan, diplomate, guerrier et poète, fut tué et mon père blessé deux fois.'' » la comtesse de Plélo fit ramener en Bretagne le corps de son mari et le fit inhumer dans la chapelle de Saint-Bihi, près de Saint-Brieuc, sous une épitaphe terminée par : " Passant, couvre de lauriers ce tombeau, et bénis le nom breton !" | En revanche, la mort du comte de Plélo affecta beaucoup la reine Marie Leszczyńska. [[Chateaubriand]] évoque dans les ''Mémoires d'outre-tombe'' l'assaut auquel son père prit part avec Plélo : « ''Mon père mit pied à terre et se trouva au mémorable combat que quinze cents Français, commandés par le brave Breton, de Bréhan comte de Plélo, livrèrent le 27 mai 1734, à quarante mille Moscovites, commandés par Munich. De Bréhan, diplomate, guerrier et poète, fut tué et mon père blessé deux fois.'' » la comtesse de Plélo fit ramener en Bretagne le corps de son mari et le fit inhumer dans la chapelle de Saint-Bihi, près de Saint-Brieuc, sous une épitaphe terminée par : " Passant, couvre de lauriers ce tombeau, et bénis le nom breton !" | ||
Le consul Honoraire de France, M. Alain Mompert, a participé le 26 mai 2017 aux commémorations de la mort du Comte de Plélo. La garnison de Gdańsk mit une garde d'honneur au monument pour cet événement. | |||
== Sur la carte == | == Sur la carte == |
Version actuelle datée du 18 septembre 2017 à 14:26
La rue de Plélo part de la rue d'Isly et aboutit au droit de la rue Tronjolly, devant une des entrées du centre commercial Colombia. Elle est prolongée par la rue du Puits Mauger.
Cette rue s'appelait au XVIIème siècle "rue de la Verrerie", puis jusqu'à la décision du conseil municipal du 24 juillet 1923 "rue du Colombier", nom provenant de celui de l'ancien couvent transformé en quartier d'artillerie, détruit dans les années soixante du siècle dernier pour faire place à l'actuel ensemble d'habitat et de commerces.
Le nom de cette rue rappelle :
Louis Robert Hipolite de Bréhan de Plélo
(28 mars 1699, Rennes - 27 mai 1734, Dantzig)
Louis de Bréhan était le fils de Jean François René Amalric de Bréhan (1668 - 1738), comte de Mauron et comte de Plélo (commune des Côtes d'Armor), conseiller au parlement de Bretagne, et de Catherine Françoise Lefebvre de la Faluère, fille du premier président du parlement de Bretagne, demeurant 17, rue du Chapitre.
Colonel de cavalerie en 1722, il commande en 1724 le régiment de dragons qui porte son nom. Ruiné par son train de vie et son penchant pour le jeu, il décide en 1725 de passer dans la diplomatie et devient ambassadeur de France au Danemark.
Il profite de la paix pour s'adonner aux lettres. Il traduit l'essai sur le poème épique de Voltaire, publie des poèmes, étudie les sciences, l'histoire et les traités diplomatiques.
En 1733, Stanislas Leszczyński est rappelé au trône de Pologne mais l'Autriche et la Russie se coalisent contre lui, c'est le début de la Guerre de Succession de Pologne. Le roi Stanislas se réfugie dans Dantzig assiégé en 1734 par 30 000 Russes. Les troupes françaises, soit 1 500 à 2 500 hommes, chargées de rompre l'encerclement, renoncent devant le nombre de leurs adversaires.
Louis de Plélo considère ce retrait comme un déshonneur, et le désapprouve vivement lors d'un conseil tenu en sa présence. Un officier ayant dit que c'est facile à dire « dans la sûreté de son cabinet », Plélo décide de se mettre à la tête d'une troupe de 1500 hommes et fait voile le 24 mai vers Dantzig. Il réussit bien à forcer trois retranchements mais ses forces reculent le 27 devant une très vive canonnade, et il meurt sous les murs de la ville, criblé de coups de baïonnette, le visage sabré.
La conduite de Plélo sera critiquée par les milieux gouvernementaux et diplomatiques français qui considérèrent son initiative téméraire et inutile.
En revanche, la mort du comte de Plélo affecta beaucoup la reine Marie Leszczyńska. Chateaubriand évoque dans les Mémoires d'outre-tombe l'assaut auquel son père prit part avec Plélo : « Mon père mit pied à terre et se trouva au mémorable combat que quinze cents Français, commandés par le brave Breton, de Bréhan comte de Plélo, livrèrent le 27 mai 1734, à quarante mille Moscovites, commandés par Munich. De Bréhan, diplomate, guerrier et poète, fut tué et mon père blessé deux fois. » la comtesse de Plélo fit ramener en Bretagne le corps de son mari et le fit inhumer dans la chapelle de Saint-Bihi, près de Saint-Brieuc, sous une épitaphe terminée par : " Passant, couvre de lauriers ce tombeau, et bénis le nom breton !"
Le consul Honoraire de France, M. Alain Mompert, a participé le 26 mai 2017 aux commémorations de la mort du Comte de Plélo. La garnison de Gdańsk mit une garde d'honneur au monument pour cet événement.