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Rue du Puits Mauger
La rue du Puits Mauger, axée est-ouest, relie la rue de Plélo, dans son prolongement et la rue Tronjolly au boulevard de la Tour d'Auvergne. Elle tient son nom du ruisseau du Puits-Mauger, ancien puits public situé près d'un manoir seigneurial du même nom qui était situé au début de la rue de Nantes.
Léproserie aux 12e et 13e siècles
L'existence d'une léproserie à la Magdeleine, institution ayant pour but d'isoler les lépreux du restant de la société, est attestée ici par deux bulles pontificales de 1164 et de 1208.
Elle était installée au sud de la Vilaine, en dehors des remparts, et c'est en franchissant le ruisseau du Puits-Mauger que les lépreux se retranchaient de la communauté. En 1536, la Magdeleine n'abritait plus qu'un seul lépreux, qui semble avoir été le dernier à Rennes [1]
Vers 1750 s'installe un commissionnaire en messagerie ou entrepreneur de roulage. En 1769, il a nom Du Chêne qui "entreprend les grosses voitures pour Paris et autres (sic) provinces du royaume". En 1789 l'entreprise est dirigée par un dénommé Alix, ou Allys, à la fois hôtelier et transporteur, et en 1860, elle est dirigée par un Michelot, devenu correspondant de la compagnie de l'Ouest du chemin de fer, arrivé à Rennes trois ans avant. Il a toujours chevaux et voitures au Puits-Mauger mais son bureau central est rue Volvire et place de la Mairie. En 1870 Michelot déplace son entreprise de roulage vers la rue Saint-Hélier, dans le secteur qu'occupera l'entreprise Métraille[2].
« Comme le Puits-Jacob, comme le Puits-Mauger, dans lequel il faut sans doute voir ce puits public, ménagé dans le quartier de la Madelaine, est cité dans le cérémonial selon lequel on mettait les lépreux vers leur retraite définitive. « Ils y estoient conduits processionnellement et en l'endroit d'un ruisseau, sur une grande pierre qui est près la maison du Puy-Mauger, les dits mezeaux estoient obligés de dire chacun leur chanson... L'un chanta en 1429 : « Ma chanson est sur la ronche, ma chanson n'est pas plus longue », et un autre « Je hay ma vie et désire ma mort. » »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 30 juin 1944 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
Une rue moderne et banale...
Cette rue moderne, tant en son tracé qu'en son aspect, entièrement reconfigurés lors de l'aménagement du quartier du Colombier dans les années 70 du 20e siècle, n'a plus rien de l'ancienne ruelle d'origine - dont le nom a été acté lors du conseil municipal de la ville de Rennes du 5 novembre 1894[3] - et il n'y a plus de puits à y voir si ce n'est l'entrée d'une station de métro de la ligne B.
Sauf que...
Si l'on fait quelques pas, à la hauteur de l’œuvre d'art moderne en forme de bombe, vers la partie concave de l'immeuble de bureaux (Allianz) situé en rive nord, et si l'on se penche sur une grande margelle, la vue tombe sur un splendide plan d'eau circulaire dont la surface miroitante, garnie d'étranges nénuphars, se reflète sur les 360 degrés de la face interne en miroir, et il n'est pas interdit d'en faire le tour.
Références
- ↑ Histoire des hôpitaux de Rennes par le Professeur J.-C. Sournia -1969
- ↑ La voie douloureuse. L.B. Ouest-Eclair du 1er août 1944
- ↑ Selon le N°7 de L'Express de Rennes et de l'Ouest du 4 novembre 1894, page 2, disponible ici : http://www.tablettes-rennaises.fr/app/photopro.sk/rennes/detail?docid=62386&rsid=43&pos=7&psort=datedebut:D&pitemsperpage=20&ppage=1&pbase=PERIODIQUES&target=doclist#sessionhistory-ready