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Le samedi 10 juillet 1943, à 1 h 36, des soldats allemands rentrent de permission dans un train en provenance de Paris, comme chaque nuit dans la noria des va-et-vient de permissionnaires. Somnolents ou endormis, ils sont brusquement choqués dans un bruit de ferrailles et deux cents d'entre eux sont morts ou blessés.
Le samedi 10 juillet 1943, à 1 h 36, des soldats allemands rentrent de permission dans un train en provenance de Paris, comme chaque nuit dans la noria des va-et-vient de permissionnaires. Somnolents ou endormis, ils sont brusquement choqués dans un bruit de ferrailles et deux cents d'entre eux sont morts ou blessés.

Version du 18 novembre 2012 à 14:12


Le samedi 10 juillet 1943, à 1 h 36, des soldats allemands rentrent de permission dans un train en provenance de Paris, comme chaque nuit dans la noria des va-et-vient de permissionnaires. Somnolents ou endormis, ils sont brusquement choqués dans un bruit de ferrailles et deux cents d'entre eux sont morts ou blessés.

En fait, leur train vient de dérailler et, en outre, a été heurté par un train de marchandises en provenance de Rennes.

Cette catastrophe est le fait de Louis Petri, 24 ans, de Louvigné-du-Désert, alors abrité chez Mme Nobilet, 9 rue Jules Simonà Rennes. Ce FTP qui commettra une douzaine d'attentats sur l'année, alias Loulou, Roland, Hubert, Tanguy et six camarades ont, pendant une demi-heure, près de la gare de Noyal-Acigné, déboulonné des rails à l'aide d'instruments fabriqués par eux, des tubes emboîtés l'un dans l'autre, terminés par une barre percée de deux trous pour dévisser les boulons. Des ficelles tenues par des guetteurs constituaient le système de sécurité.

Le 8 juillet, des camarades de la gare, dont Victor Pannetier [1] nous avaient indiqué qu'un train de permissionnaires devait passer toutes les nuits à 1 h 36.

Ce 10 juillet, ils entendirent le train qui venait de Paris, et, coïncidence heureuse, un train de marchandises qui venait de Rennes. Ce fut un double déraillement très réussi. La locomotive et des wagons furent détruits et le trafic arrêté pour deux jours. Les employés n'avaient jamais vu un tel tas de ferraille. Revenus à 11 heures du matin sur le terrain, ils virent les patrouilles affolées qui montaient et descendaient le long des talus. Des ambulances sillonnaient les routes.[2]

Des paysans de la région furent arrêtés puis relâchés. La Ville de Rennes fut frappée d'une amende de deux millions. C'est alors que le préfet régional Ripert établit une liste de communistes suspects qui, par la suite, furent emprisonnés et déportés comme otages.

références

  1. Victor Pannetier, un résistant
  2. rapport d'activités du commandant Louis Petri, commandant régional F.F.T.P., 51 boulevard de Sévigné, Rennes