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Trois citoyens invités à la fête de la fondation de la République

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Vers les 20/21 août 1799, le citoyen préfet d’Ille-et-Vilaine, Yves-Nicolas Bory [1] - lui qui d'ailleurs a, pour l’heure, bien des soucis, la seconde chouannerie se déployant dans son département, notamment dans le district de Redon[2] - reçoit à Rennes une circulaire datée du 1er fructidor, an 8 de la République (19 août 1799) lui demandant d’adresser à trois citoyens du département une lettre d’invitation à assister à la fête du 1er vendémiaire Wikipedia-logo-v2.svg.

Il s’agit de la célébration au Champ de Mars à Paris, le 23 septembre 1799, du 8e anniversaire de la fondation de la République et le 1er Vendémiaire est le premier jour de l'année du nouveau calendrier républicain. Les trois citoyens devront y être au plus tard le 19 septembre, indique la circulaire, et il leur faudra donc partir de Rennes vers le 14. Ils auront, après présentation de leur lettre d’invitation, « une place distinguée à la fête ; ils seront présentés aux Consuls ». (Les représentants des départements seront près de 350). Le but de leur présence est ensuite donné dans le style ampoulé de l’époque.

Fête 1er vendémiaire.png

Mais la fin de la circulaire ramène à des considérations très terre à terre : les citoyens devant voyager à leurs frais, ce qui signifie assumer les frais des voyages aller et retour pendant sept ou huit jours , les frais du séjour d'au moins quatre jours à Paris, soit une absence d'une quinzaine de jours hors du domicile. Aussi est-il demandé au préfet de choisir des notables bons révolutionnaires, mais pris « parmi les propriétaires aisés et acquéreurs de biens nationaux », donc, en fait, de riches bourgeois.

Le « bureau des beaux-arts », dépendant du ministère de l'Intérieur, venait d'être créé et sera bientôt appelé « bureau des beaux-arts et des fêtes »; il regroupait toutes les attributions « beaux-arts » autres que celles des bâtiments civils et manufactures d’art qui se trouvaient dans des « divisions » administratives distinctes.

Le signataire de la circulaire est Lucien Bonaparte Wikipedia-logo-v2.svg, frère de Napoléon, président du conseil des Cinq-Cents, qui pourtant apparaît ici prématurément ministre de l'Intérieur et, dans moins de trois mois, le 9 novembre 1799, les deux frères avec Sieyès vont renverser le Directoire, Napoléon Bonaparte se nommant Premier Consul, c’est le coup d’État du 18 Brumaire Wikipedia-logo-v2.svg. En Ille-et -Vilaine on célébrait encore ces glorieux anniversaires au moment où virtuellement la République n'existe plus, quelques semaines encore avant le coup d'état.[3]

La mémoire de l'ancien préfet, le premier d'une longue série, est rappelée aux Rennais par une Promenade Nicolas Borie.




références

  1. Yves-Nicolas Bory n'a été officiellement nommé par Bonaparte avec 30 autres préfets, que le 11 ventôse de l'an 8, 2 mars 1800, 6 mois après l'envoi de la circulaire, le corps préfectoral ayant été créé par une la loi du 28 pluviôse, an VIII - 17 février 1800.
  2. et soldats blessés et fonctionnaires attendant soldes et traitements. Le régime consulaire en Bretagne. pp. 72 à 80. Louis Benaerts. Édouard Champion éditeur – 1914
  3. Les fêtes révolutionnaires en Ille-et-Vilaine (1792-1799).pp.391-410 Léon Dubreuil. Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest - 1905