Station Anatole France
La station de métro Anatole France rend hommage à Anatole France (1844-1924), considéré comme l’un des plus grands écrivains de l'époque de la Troisième République, dont il a également été un des plus importants critiques littéraires.
A Rennes, il prit parti pour le Capitaine Alfred Dreyfus.
Il devient une des consciences les plus significatives de son temps en s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques du début du XXe siècle.
Il reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1921.
Un écrivain engagé
Défense de Dreyfus
Après avoir refusé de se prononcer sur la culpabilité d'Alfred Dreyfus (ce qui le classe parmi les révisionnistes), dans un entretien accordé à L'Aurore le 23 novembre 1897, il est l'un des deux premiers avec Zola à signer, au lendemain de la publication de J'accuse, en janvier 1898, quasiment seul à l’Académie française, la première pétition dite « des intellectuels » demandant la révision du procès. Il dépose, le 19 février 1898, comme témoin de moralité lors du procès Zola (il prononcera un discours lors des obsèques de l'écrivain, le 5 octobre 1902), quitte L'Écho de Paris, anti-révisionniste, en février 1899.
Des oeuvres politiques
Les dieux ont soif
Les dieux ont soif est un roman paru en 1912, décrivant les années de la Terreur à Paris, entre l’an I et l'an II. Sur fond d’époque révolutionnaire, France, qui pensait d’abord écrire un livre sur l’inquisition, développe ses opinions sur la cruauté de la nature humaine et sur la dégénérescence des idéaux de lendemains meilleurs.
La Révolte des anges
La Révolte des anges adopte un mode fantastique pour aborder un certain nombre de thèmes chers à Anatole France : la critique de l'Église catholique, de l'armée, et la complicité de ces deux institutions. L'ironie est souvent mordante et toujours efficace. L'histoire est simple : des anges rebellés contre Dieu descendent sur terre, à Paris précisément, pour préparer un coup d'État (si l'on peut dire) qui rétablira sur le trône du ciel celui que l'on nomme parfois le diable, mais qui est l'ange de lumière, le symbole de la connaissance libératrice... Les tribulations des anges dans le Paris de la IIIe République sont l'occasion d'une critique sociale féroce. Finalement, Lucifer renoncera à détrôner Dieu, car ainsi Lucifer deviendrait Dieu, et perdrait son influence sur la pensée libérée...
Influence et postérité
L'ensemble de l'Histoire contemporaine est, à travers un rappel du scandale inouï que fut l'affaire Dreyfus, un réquisitoire accablant contre la bourgeoisie cléricale, patriote, antisémite et monarchiste, dont beaucoup d'analyses restent applicables à l'époque actuelle. La modération apparente du ton, le classicisme du style qui se plaît souvent aux archaïsmes parodiques, a pu tromper des lecteurs habitués à plus de vociférations, et l'on peut même imaginer que certains détracteurs se soient sentis concernés par les sarcasmes dirigés contre l'extrême-droite et ceux qui réclamaient « la France aux Français » (Jean Coq et Jean Mouton au chapitre XX de M. Bergeret à Paris).
Mémoire des conflits
Plusieurs historiens ont marché sur ses pas, en analysant par exemple l'histoire du Capitaine Eugène Dolon.
- 14-18, les refus de la guerre. Une histoire des mutins Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire », 2010.
- Petits récits d’un grand drame (1914-1918) Histoire de mes vingt ans, Paris, Editions La Bruyère, 1986, p. 172-183.