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Square Lucien Rose
Le square Lucien Rose se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin prend son origine sur le boulevard de la Duchesse Anne. Ce square fut dénommé par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 4 décembre 2006[1]. Le square Lucien Rose est un projet mêlant habitations et services autour d'un square nouvellement créé. L'ensemble a été réalisé en 2009 et entièrement livré en 2010 sur l'emplacement des anciennes serres de la ville se situant en contrebas du parc du Thabor. Ce projet d'urbanisme doté de 81 logements sociaux se décline en six bâtiments[2]. Il a été lauréat du prix Architecture de Bretagne 2010, dans la catégorie "Habitat collectif". Réalisé sur un terrain présentant un fort dénivelé (10m entre l’entrée du parc du Thabor et l'école) rappelant les terres iséroises d'origine de Lucien Rose, le square dispose d'une allée sans issue pour les voitures et assure aussi un espace restreint pour les riverains. Le parc du Thabor s'est ainsi vu recevoir une nouvelle entrée, joignant celui-ci au square, par un vaste escalier qui coupe le square en deux. Les voitures des riverains ont la possibilité de se garer dans un parking souterrain spécialement créé pour l'occasion[3].
Cette voie rend hommage à Lucien Rose, résistant, adjoint au maire de Rennes (23 juin 1916, Goncelin, Isère - 22 juillet 2004, Betton)
Lucien Rose débute sa carrière à 17 ans avant d'être embauché au service du personnel de la toute nouvelle Société nationale des chemins de fer français (SNCF), le 1er juin 1937. En 1938, il devient secrétaire adjoint du syndicat des cheminots CFTC.
Mobilisé en 1939 comme sous-officier de Chasseurs alpins, Lucien Rose est engagé dans des opérations sur la frontière italienne, puis en Alsace, sur la Somme et, enfin, en Norvège. Démobilisé en juin 1940 comme lieutenant de réserve, il rentre à Chambéry. Il devient un des premiers résistants savoyards. Il crée, dès septembre 1940, le Collège syndical de formation ouvrière. D'abord chargé de diffuser la presse clandestine venue de Lyon, Lucien Rose reçoit de Léon Morandat, délégué du général de Gaulle en France, mission d'organiser les mouvements Libération et Franc-Tireur dans les Alpes.
Ayant miraculeusement réussi à échapper à la Gestapo au printemps 1943 à Paris, il crée en octobre un original comité d'unité d'action CFTC-CGT qui s'impose comme seul interlocuteur crédible du patronat savoyard. Il ajoute à son action syndicale l'unification des forces de l'Armée secrète et des FTP pour constituer, au printemps 1944, les Forces françaises de l'intérieur (FFI) dont l'action sera capitale dans la libération des deux départements savoyards.
Président du Comité départemental de Libération de Savoie, Lucien Rose est chargé, pour quelques semaines, de l'administration départementale (août-septembre 1944).
Il poursuit en politique et est élu au Conseil général de la Savoie dans le canton de Chambéry-Nord puis député de la Savoie.
Il entame par la suite une carrière dans la presse (Résistance de l'Ouest, à Nantes, Nouvelle République à Bordeaux, services parisiens de Nord-Éclair) qui le conduit à la publicité, notamment à l'agence Havas dont il sera le directeur régional à Rennes jusqu'en 1981.
Lucien Rose reste politiquement engagé et, après une vaine tentative aux législatives de 1956 sous l'étiquette UDSR, il adhère à la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand, rejoignant ainsi le Parti socialiste. Il est maire-adjoint de Rennes de 1977 à 1995 aux côtés d'Edmond Hervé durant les trois premiers de ses quatre mandats.
Il est par ailleurs administrateur au Stade Rennais Football Club de 1980 à 1995, période rassemblant quelques années difficiles pour le club, consacrées à tenter et parfois seulement réussir à le maintenir parmi l'élite.
Il est également Président d'honneur des Croix de guerre et de la valeur militaire de Rennes, du Comité de coordination des mouvements de Résistance d'Ille-et-Vilaine.
Une bibliothèque municipale porte son nom à Rennes, située au 11 square Lucien Rose.