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Square Armand de La Rouërie
Le square Armand de La Rouërie se situe dans le quartier 5 : Maurepas - Bellangerais et prend son origine sur l'avenue Général George S. Patton. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 1 mars 1976[1].
Les cinq immeubles du square Armand de la Rouërie (n°1 à 5) sont reliés entre eux par un serpentin bitumé et des coins de pelouse. Des écureuils peuplent les arbres plantés entre le bâtiment numéro 3 du square et le parking public, installé le long de l'avenue de Rochester[2]. Une association pour la préservation du square Armand de La Rouërie (Apsar) existe depuis 2008. Elle lutte depuis 2008 contre un projet immobilier de six immeubles, prévus en cet espace localisé le long de l'avenue, qui supprimerait 88 places de stationnement sur les 130 existantes[3].
Cette voie rend hommage à :
Armand de La Rouërie
Héros de l'indépendance américaine
(13 avril 1751, Fougères - 30 janvier 1793, château de La Guyomarais à Saint-Denoual, Côtes-d'Armor)
Héros de l'indépendance américaine
Armand-Charles Tuffin, marquis de La Rouërie, entre tout jeune dans les Gardes Françaises, et en était officier à 22 ans. Ses nombreuses aventures: querelles, duels, dettes, l'obligèrent à démissionner. Il se fit trappiste, mais, sans vocation, et dut s'enfuir. Il partit avec Rochambeau en Amérique pour participer à la guerre d’indépendance américaine. Sous le nom de "Colonel Armand", il se distingue à la tête de la 1ère légion de dragons. Ce corps de dragons prit une part active dans de nombreuses batailles aux côté des insurgents : Short Hills ou Camden et enfin la fameuse bataille de Yorktown en octobre 1781, où Washington aidé par Rochambeau et Lafayette firent capituler l’armée du général Cornwallis. Admirateur de la Révolution américaine et ami de George Washington, la Rouërie revient en France en 1784, nommé par A. Lincoln au grade de brigadier-général à 32 ans, décoré de la croix de Saint-Louis et l'ordre de Cincinnatus.
De retour en Bretagne, La Rouërie se trouva mêlé à l'émeute de Rennes en 1788. Il défend le parlement de Bretagne contre les édits de Versailles. Arrivé à Rennes pour protester contre les édits il fut choisi avec onze autres gentilshommes pour porter au roi les remontrances de la noblesse et réclamer le maintien de la vieille Constitution bretonne. Les députés arrivèrent à Paris le 5 juillet 1788 ; ils se présentèrent à Versailles, ne furent pas reçus, regagnèrent Paris pour y attendre « le bon plaisir de Sa Majesté », et trouvèrent, le 14 juillet, en rentrant chez eux, après un repas offert à leurs compatriotes, un policier porteur de lettres de cachet, qui les invita à se rendre à la Bastille. Le retour du marquis de la Rouërie à Fougères fut accueilli avec enthousiasme : on illumina la ville, on tira un feu d'artifice qui causa l'incendie de quatre maisons ; enfin, le colonel Armand devint le personnage le plus populaire de toute la Bretagne.
Conspirateur royaliste
Opposé à l'absolutisme, La Rouërie avait vu d'abord avec joie les signes de la Révolution française mais le refus de la noblesse bretonne de députer à Versailles l'empêche de jouer un rôle aux États généraux. Royaliste libéral et franc-maçon, il rejoint la contre-révolution à la suite de la suppression des lois et coutumes particulières de la Bretagne et va créer "l'Association bretonne" afin de lever une armée contre les révolutionnaires. Le marquis partit donc pour Coblentz (Allemagne), début mai 1791, muni d'un passeport pour Londres, sous prétexte d'intérêts à débattre dans cette ville. Il emmenait sa cousine Thérèse de Moëlien, deux valets de chambre, et son barbier. Ils s'embarquèrent à Saint-Malo, et touchèrent via Angleterre et Ostende.
La Rouërie fut bien accueilli ; les gentilshommes bretons lui firent fête, mais le comte d'Artois n'était pas à Coblentz. Le marquis dut aller le joindre à Ulm, où il arriva au commencement de juin. Le prince l'approuva et le renvoya à l'ancien ministre Charles-Alexandre de Calonne avec un pouvoir dans lequel il acquiesçait au projet d'association, en promettant, au nom du roi, de récompenser ceux qui se dépenseraient pour la cause royale.
La Rouërie retourna à Coblentz et vit Calonne. Celui-ci donna son approbation, comme avait fait le comte d'Artois et la Rouërie reprit, avec sa cousine et ses trois domestiques, le chemin de ses pénates, en négligeant, cette fois, la route maritime. Ils traversèrent la Lorraine, les hommes vêtus en marchands, Mlle de Moëlien en amazone, portant, cousus dans sa ceinture, les pouvoirs du comte d'Artois. Ils apprirent, pendant leur voyage, l'arrestation du roi à Varennes, et arrivèrent à Paris au moment même où la foule y ramenait la famille royale. Pendant les quelques jours qu'il passa à Paris, le marquis alla visiter son ami, le Dr Chévetel et lui confia son projet. Son ami, devenu révolutionnaire, le trahit. La Rouërie dut abandonner son château, se cacher dans les bois et chez des amis. Il trouva son dernier asile au château de la Guyomarais, près de Lamballe, y tomba gravement malade et y mourut avant de pouvoir terminer son entreprise mais le mouvement organisé par le marquis fut par la suite précurseur de la Chouannerie.
Note et références
- ↑ Délibérations municipales, Archives de Rennes
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-on-va-nous-asphyxier-des-riverains-s-opposent-a-un-projet-d-immeubles-a-maurepas-dfac145e-8ca0-11eb-a0de-d759575a1cbf
- ↑ https://www.rennes-infos-autrement.fr/maurepas-des-rennais-veulent-preserver-leur-ilot-de-verdure/