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« Le mystère du crime de la rue de la Monnaie en 1903 » : différence entre les versions

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Au n° 13 de la [[ rue de la Monnaie]], immense et vieille maison, "tranquille et bien habitée" , comprenant de nombreux locataires, , on a trouvé, assassinée, Mme Coulange, "vieille dame de 60 ans", veuve d'un capitaine au 10e d'artillerie qui demeure au 1er étage, ayant quitté la [[place de Bretagne]] "pour se rapprocher du centre". L'appartement splendide a huit fenêtres sur rue. Elle y vivait seule, sans domestique, pour être tranquille, à Rennes, ville qu'elle disait la plus paisible du monde. Seule,une femme de ménage venait dans la matinée. Le jeudi, puis le vendredi, ayant trouvé porte close, effrayée, elle traversa la rue pour alerter M. Jamet, pharmacien, propriétaire de la maison, lequel prévient le commissaire de police, M. Gondel qui arrive avec un serrurier mais on casse un carreau de la véranda donnant en arrière sur la cuisine.
Au n° 13 de la [[ rue de la Monnaie]], immense et vieille maison, "tranquille et bien habitée" , comprenant de nombreux locataires, , on a trouvé, assassinée, Mme Coulange, "vieille dame de 60 ans", veuve d'un capitaine au 10e d'artillerie qui demeure au 1er étage, ayant quitté la [[place de Bretagne]] "pour se rapprocher du centre". L'appartement splendide a huit fenêtres sur rue. Elle y vivait seule, sans domestique, pour être tranquille, à Rennes, ville qu'elle disait la plus paisible du monde. Seule,une femme de ménage venait dans la matinée. Le jeudi, puis le vendredi, ayant trouvé porte close, effrayée, elle traversa la rue pour alerter M. Jamet, pharmacien, propriétaire de la maison, lequel prévient le commissaire de police, M. Gondel qui arrive avec un serrurier mais on casse un carreau de la véranda donnant en arrière sur la cuisine.
=== Horrible spectacle ===
=== Horrible spectacle ===
Après avoir traversé la chambre et le bureau très en désordre, on trouve dans le salon Mme Coulange, près de la cheminée, dans une mare de sang car elle a un hachoir de cuisine plantée dans le cou et, près d'elle, un petit canif de poche est ensanglanté. la victime avait les vêtements entièrement relevés et "le corsage entièrement déboutonné laissait voir le corps. Les yeux grand ouverts reflétaient encore la terreur de la malheureuse. Bien que cuirassé contre tous les genres de spectacle, M. Gondelle eut un mouvement d'horreur." On trouve dans la cuisine un petit coffret laqué, défoncé et vidé.on suppose que le mercredi soir, la dame avait ouvert le judas puis la porte à quelqu'un d connu ou se recommandant d'une personne connue. L'assassin a du rechercher des valeurs ou de l'argent car les objets précieux ont été délaissés. La femme de ménage interrogée décrit une dame sympathique, prêtant la main aux travaux ménagers, un peu défiante, regardant par le judas, sortant très peu, ne recevant que très peu de visiteurs accueillis au salon, mais devait toutefois recevoir une visite ce mardi précédant le crime. Pour la femme de ménage, il ne s'agit pas d'un crime sexuel :"c'est pour donner le change que l'assassin a donné une mauvaise posture au cadavre". La victime laisse "une assez joli fortune" qui ira à des cousins éloignés. Le long article se termine par l'information incertaine  que le parquet aurait lancé un mandat de perquisition chez une personne soupçonnée...
Après avoir traversé la chambre et le bureau très en désordre, on trouve dans le salon Mme Coulange, près de la cheminée, dans une mare de sang car elle a un hachoir de cuisine plantée dans le cou et, près d'elle, un petit canif de poche est ensanglanté. La victime avait les vêtements entièrement relevés et "le corsage entièrement déboutonné laissait voir le corps. Les yeux grand ouverts reflétaient encore la terreur de la malheureuse. Bien que cuirassé contre tous les genres de spectacle, M. Gondelle eut un mouvement d'horreur." L'assassin s'est essuyé les mains à son mouchoir laissé sur place. On trouve dans la cuisine un petit coffret laqué, défoncé et vidé.on suppose que le mercredi soir, la dame avait ouvert le judas puis la porte à quelqu'un d connu ou se recommandant d'une personne connue. L'assassin a du rechercher des valeurs ou de l'argent car les objets précieux ont été délaissés. La femme de ménage interrogée décrit une dame sympathique, prêtant la main aux travaux ménagers, un peu défiante, regardant par le judas, sortant très peu, ne recevant que très peu de visiteurs accueillis au salon, mais devait toutefois recevoir une visite ce mardi précédant le crime. Pour la femme de ménage, il ne s'agit pas d'un crime sexuel :"c'est pour donner le change que l'assassin a donné une mauvaise posture au cadavre". La victime laisse "une assez joli fortune" qui ira à des cousins éloignés. Le long article se termine par l'information incertaine  que le parquet aurait lancé un mandat de perquisition chez une personne soupçonnée...




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Voici que le juge d'instruction découvre un petit coffret en acier à secret contenant des valeurs en titres pour 104 000 F. et 3700 F et deux testaments sont aussi dans le coffret, avec legs de la moitié de sa fortune au Sacré-Coeur de Montmartre, l'autre à sa commune natale, Fismes (Marne). Deux montres en or et une boucle d'oreille "à cent sous",tel est le butin de l'assassin voleur, estimé à 250 F. On découvre aussi 300 000 F en banque ( environ 1 300 000 €). La piste de l'homme en noir est abandonnée, celui-ci ayant été identifié comme honnête homme. une ancienne femme de ménage qui avait travaillé quatre ans chez Mme Coulange la décrit d'une avarice extrême, mais charmante et instruite.
Voici que le juge d'instruction découvre un petit coffret en acier à secret contenant des valeurs en titres pour 104 000 F. et 3700 F et deux testaments sont aussi dans le coffret, avec legs de la moitié de sa fortune au Sacré-Coeur de Montmartre, l'autre à sa commune natale, Fismes (Marne). Deux montres en or et une boucle d'oreille "à cent sous",tel est le butin de l'assassin voleur, estimé à 250 F. On découvre aussi 300 000 F en banque ( environ 1 300 000 €). La piste de l'homme en noir est abandonnée, celui-ci ayant été identifié comme honnête homme. une ancienne femme de ménage qui avait travaillé quatre ans chez Mme Coulange la décrit d'une avarice extrême, mais charmante et instruite.


Le mardi, une foule considérable est massée devant le 13 rue de la Monnaie et le corbillard part, précédé du neveu et suivi par le clergé. Après la messe le cortège se rend à la gare où le cercueil est placé dans un fourgon à bagage. Une dizaine de personnes aspergent le corps et M. delarbre d'Aron sert des mains. le fondé de pouvoirs à la Trésorerie générale affirme au juge d'instruction avoir vu la victime à 5 heures du soir, [[place de la Mairie]]. Deux personnes auraient vu quelqu'un à une fenêtre de l'appartement le mardi ou le mercredi. L'assassin ne pourrait-il pas être ce monsieur bien mis, entré chez une dame âgée qui lui aurait abandonné une somme importante  sur l'injonction :"Donne-moi de l'argent ou je te tue". Un ami de la famille, le commandant Coulance, révèle que la vieille dame jouait beaucoup à la Bourse et le conseillait. Le journal fait état des racontars : un camelot suspect, des religieuses prises pour des assassins travestis. "La terreur continue à Rennes" affirme le journal; un Rennais cherche à acheter à un officier de réserve son revolver d'ordonnance.
Le mardi, une foule considérable est massée devant le 13 rue de la Monnaie et le corbillard part, précédé du neveu et suivi par le clergé. Après la messe le cortège se rend à la gare où le cercueil est placé dans un fourgon à bagage. Une dizaine de personnes aspergent le corps et M. Delarbre d'Aron sert des mains. le fondé de pouvoirs à la Trésorerie générale affirme au juge d'instruction avoir vu la victime à 5 heures du soir, [[place de la Mairie]]. Deux personnes auraient vu quelqu'un à une fenêtre de l'appartement le mardi ou le mercredi. L'assassin ne pourrait-il pas être ce monsieur bien mis, entré chez une dame âgée qui lui aurait abandonné une somme importante  sur l'injonction :"Donne-moi de l'argent ou je te tue". Un ami de la famille, le commandant Coulance, révèle que la vieille dame jouait beaucoup à la Bourse et le conseillait. Le journal fait état des racontars : un camelot suspect, des religieuses prises pour des assassins travestis. "La terreur continue à Rennes" affirme le journal; un Rennais cherche à acheter à un officier de réserve son revolver d'ordonnance.


le 2 avril, le journal constate que "le mystère angoissant n'est pas près de s'éclaircir" et rapporte des hypothèses imaginées : un homme connaissant la situation de fortune de Mme Coulange et ayant besoin d'argent... et le 3  un petit titre annonce :"Toujours rien de nouveau" et, le 4, "Toujours rien de neuf". le 5 et le 6, le journal fait état d'un mendiant anarchiste, vu chez plusieurs commerçants, qui ordonnait "Vous allez me faire la charité" et qui, sur le refus, aurait proféré :" Il y en a avec qui ça n'a pas traîné."
Le 2 avril, le journal constate que "le mystère angoissant n'est pas près de s'éclaircir" et rapporte des hypothèses imaginées : un homme connaissant la situation de fortune de Mme Coulange et ayant besoin d'argent... et le 3  un petit titre annonce :"Toujours rien de nouveau" et, le 4, "Toujours rien de neuf". le 5 et le 6, le journal fait état d'un mendiant anarchiste, vu chez plusieurs commerçants, qui ordonnait "Vous allez me faire la charité" et qui, sur le refus, aurait proféré :" Il y en a avec qui ça n'a pas traîné." Pourquoi ne suit-on pas la piste du mouchoir laissé par l'assassin ? suggère le journaliste de ''l'Ouest-Eclair'' le 7 qui est muet le 8, pour la premère fois depuis 8 jours.
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