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Les relations américaines des combats de la 3e armée et ceux de la 4e division blindée passent sous silence le combat du 1er août à Maison-Blanche<ref>Headquartersod 4th Armored Division. A.P.O. 314 US Army</ref>.
Les relations américaines des combats de la 3e armée et ceux de la 4e division blindée passent sous silence le combat du 1er août à Maison-Blanche<ref>Headquartersod 4th Armored Division. A.P.O. 314 US Army</ref>.


Le 2 août, au matin des chars américains sont à [[Acigné]], à 11 km de la [[place de la Mairie]] de Rennes. Vers 10 heures, une dizaine de soldats américains, parmi lesquels des observateurs d'artillerie, venus du nord en passant à moins de 100 mètres de la batterie, arrivent à la ferme des ''Grandes Cours'' et l'un d'eux monte au faîte de la maison. Ils s'en vont à l'approche d'un groupe d'Allemands. L'après-midi, une section d'obusiers tire de ''Roulefort'' sur la batterie allemande.
Le 2 août, vers 10 heures, une dizaine de soldats américains, parmi lesquels des observateurs d'artillerie, venus du nord en passant à moins de 100 mètres de la batterie, arrivent à la ferme des ''Grandes Cours'' et l'un d'eux monte au faîte de la maison. Ils s'en vont à l'approche d'un groupe d'Allemands. L'après-midi, une section d'obusiers tire de ''Roulefort'' sur la batterie allemande. .
[[Fichier:Char_a_maison_blanche.jpg|250px|right|thumb|Au milieu des pommiers, un char frappé par un tir de canon allemand de 88 mm]]<ref> Récit du Dr Leroy</ref>
[[Fichier:Char_a_maison_blanche.jpg|250px|right|thumb|Au milieu des pommiers, un char frappé par un tir de canon allemand de 88 mm]]<ref> Récit du Dr Leroy</ref>
Les Allemands tentèrent bien de paralyser l'effort américain par des frappes aériennes mais ne réussirent qu'à perdre trois appareils irremplaçables<ref> ''Operation Cobra''. CSI Fort Leavenworth, Kansas</ref>. Wood attend des renforts en hommes, vivres, carburant et munitions. Le général Wood amorce, le 3, avec une partie de ses troupes du groupe de combat A, parties de Saint-Aubin d'Aubigné, un large débordement de Rennes par l'ouest, par Melesse, Montfort, Talensac, Lohéac, Maure, et Bain-de-Bretagne sera atteint le 3 août en début d'après-midi, le groupe de combat B effectuant la même descente plus au large.
Les Allemands tentèrent bien de paralyser l'effort américain par des frappes aériennes mais ne réussirent qu'à perdre trois appareils irremplaçables<ref> ''Operation Cobra''. CSI Fort Leavenworth, Kansas</ref>. Wood attend des renforts en hommes, vivres, carburant et munitions. Le général Wood amorce, le 3, avec une partie de ses troupes du groupe de combat A, parties de Saint-Aubin d'Aubigné, un large débordement de Rennes par l'ouest, par Melesse, Montfort, Talensac, Lohéac, Maure, et Bain-de-Bretagne sera atteint le 3 août en début d'après-midi, le groupe de combat B effectuant la même descente plus au large.
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[[Fichier:Captain_Joseph_F._Brady.png|150px|left|thumb|Le capitaine Brady du 35e bataillon de chars, contacté le 2 août par le Dr Colas-Pelletier pour dissuader de bombarder]].
[[Fichier:Captain_Joseph_F._Brady.png|150px|left|thumb|Le capitaine Brady du 35e bataillon de chars, contacté le 2 août par le Dr Colas-Pelletier pour dissuader de bombarder]].
La ville de Rennes reçoit pendant deux jours par intermittence des obus, probablement pour tenter de convaincre l'ennemi de la quitter<ref>[[notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes]]</ref>, <ref>[[ Tribulations d'une jeune Rennaise début août 1944]]</ref>  mais pas de bombardement aérien. La libération de Rennes ne sera effective que le 4 août. Questionné en octobre 1945 par [[Yves Milon]] sur ces tirs d'obus, le général Patton aurait répondu avec son humour : "Avant d'entrer chez quelqu'un, on frappe toujours." '''*''' Toutefois elle n'aura pas subi de bombardement aérien, la Résistance ayant informé, le 2 au matin, les Américains de la situation en ville par l'entremise du Dr Marcel Colas-Pelletier qui, par deux fois réussit à joindre, sur la route de Fougères, le captain Joseph F. Brandy, commandant la compagnie D du 35e bataillon de chars et, le 3 août, le général Wood<ref>[[Grâce au Dr Colas-Pelletier les bombardiers américains ne frappèrent pas Rennes les 2 et 3 août 1944]]</ref>.
La ville de Rennes reçoit pendant deux jours par intermittence des obus, probablement pour tenter de convaincre l'ennemi de la quitter<ref>[[notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes]]</ref>, <ref>[[ Tribulations d'une jeune Rennaise début août 1944]]</ref>  mais pas de bombardement aérien. La libération de Rennes ne sera effective que le 4 août. Questionné en octobre 1945 par [[Yves Milon]] sur ces tirs d'obus, le général Patton aurait répondu avec son humour : "Avant d'entrer chez quelqu'un, on frappe toujours." '''*''' Toutefois elle n'aura pas subi de bombardement aérien, la Résistance ayant informé, le 2 au matin, les Américains de la situation en ville par l'entremise du Dr Marcel Colas-Pelletier qui, par deux fois réussit à joindre, sur la route de Fougères, le captain Joseph F. Brandy, commandant la compagnie D du 35e bataillon de chars et, le 3 août, le général Wood<ref>[[Grâce au Dr Colas-Pelletier les bombardiers américains ne frappèrent pas Rennes les 2 et 3 août 1944]]</ref>.
==='''Aube du 4 Août [[1944]] : La 4e D.B américaine est à la porte de Rennes, les résistants sont dans la place mais les ponts sautent'''===  
==='''Aube du 4 Août [[1944]] : La 4e D.B américaine est à la porte de Rennes, les résistants sont dans la place mais les ponts sautent'''===  


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Quelques jours avant, certain du succès allié, le maire avait voulu avoir à l'hôtel de ville la grande flamme tricolore qui flottait au beffroi les jours de fête, pour l'y déployer lors de la Libération. C'est son adjoint Lebastard qui l'apporta de la voirie, au nez des Allemands, enroulée autour de sa taille, ce qui lui fit une belle corpulence, la flamme mesurant huit mètres.
Quelques jours avant, certain du succès allié, le maire avait voulu avoir à l'hôtel de ville la grande flamme tricolore qui flottait au beffroi les jours de fête, pour l'y déployer lors de la Libération. C'est son adjoint Lebastard qui l'apporta de la voirie, au nez des Allemands, enroulée autour de sa taille, ce qui lui fit une belle corpulence, la flamme mesurant huit mètres.


Le 3 août au matin, à 4 h 00, on entend les explosions au loin d'un dépôt de munitions à Fouillard alors que depuis une heure flambe le dépôt de de munitions de la Luftwaffe à la Croix-Carrée avec des explosions qui se succèdent. Les Allemands viennent de faire partir nuitamment le dernier train de résistants déportés qui emporte aussi 293 soldats américains, 81 britanniques et 27 Canadiens<ref>[[Le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>. Le docteur [[René Patay]] constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville ; il le prend ainsi qu'un Mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie".
Le 3 août au matin, à 4 h 00, on entend les explosions au loin d'un dépôt de munitions à Fouillard alors que depuis une heure flambe le dépôt de de munitions de la Luftwaffe à la Croix-Carrée avec des explosions qui se succèdent. Les Allemands viennent de faire partir nuitamment le dernier train de résistants déportés qui emporte aussi 293 soldats américains, 81 britanniques et 27 Canadiens<ref>[[Le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération]]</ref> Le 3 août, au matin des chars américains sont à [[Acigné]], à 11 km de la [[place de la Mairie]] de Rennes.
. Le docteur [[René Patay]] constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville ; il le prend ainsi qu'un Mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie".
[[Fichier:Le_Vigan.jpg|150px|left|thumb|Pierre Herbart, "général Le Vigan"]]
[[Fichier:Le_Vigan.jpg|150px|left|thumb|Pierre Herbart, "général Le Vigan"]]
[[Pierre Herbart]], dit « général [[Le Vigan]]», délégué général du MLN pour l'ouest (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération devant être présidé par le magistrat de Kérembrun. Herbart, qui disposait d'un groupe d'action spéciale destiné à l'insurrection civile<ref>''Défense de la France'' du 15 août 1944 </ref>, expose au préfet régional Robert Martin et au préfet d’Ille-et-Vilaine Émile Bouché-Leclercq qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les conduit à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent [[rue Ferdinand Buisson]]. Vers 16 h 30 des avions de chasse alliés passent en rase-motte et sont acclamés.  
[[Pierre Herbart]], dit « général [[Le Vigan]]», délégué général du MLN pour l'ouest (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu, abrité clandestinement [[rue d'Estrées]]  par Julien Garnier, directeur du magasin ''La Fée'', le directeur et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération devant être présidé par le magistrat de Kérembrun. Herbart, qui disposait d'un groupe d'action spéciale destiné à l'insurrection civile<ref>''Défense de la France'' du 15 août 1944 </ref>, expose au préfet régional Robert Martin et au préfet d’Ille-et-Vilaine Émile Bouché-Leclercq qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les conduit à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent [[rue Ferdinand Buisson]]. Vers 16 h 30 des avions de chasse alliés passent en rase-motte et sont acclamés.  


Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie<ref>''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay -1974</ref>. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de Hubert de Solminihac (Hémeric dans la Résistance), accompagné de quatre gardes mobiles de réserve, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon. On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : « Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. »<ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>. Il est aussitôt remplacé par le résistant [[Yves Milon]], nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie.
Vers 19h30, quelques  agents GMR casqués et un civil avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie<ref>''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay -1974</ref>. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de Hubert de Solminihac (Hémeric dans la Résistance), accompagné de quatre gardes mobiles de réserve, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger; il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon. On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : « Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. »<ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>. Il est aussitôt remplacé par le résistant [[Yves Milon]], nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie.


En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la [[Vilaine]] et près des ponts<ref>Ouest-France du 7 août 1944</ref>.  
En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la [[Vilaine]] et près des ponts<ref>Ouest-France du 7 août 1944</ref>.  
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