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« Rue Sergent Guihard » : différence entre les versions

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{{Citation|texte=''Vers 15 h. 30, les habitants du passage Bel-Air sont mis en émoi par des appels au secours. De tous les immeubles, les habitants du quartier accouraient vers l'extrémité du passage Bel-Air qui ouvre sur la [[rue Martenot]]. Là, une passante affolée montrait du doigt deux bouches qui s'ouvraient, béantes, au milieu de la chaussée, et par ces orifices, on voyait au fond d'une fosse bétonnée, profonde d'un mètre quatre-vingt environ, deux corps étendus l'un sur l'autre. Une forte odeur de gaz s'échappait de cette fosse. Les sauveteurs improvisés qui s'empressaient comprirent le danger. Les deux hommes dont les corps reposaient, inanimés sur le sol de la fosse, étaient des employés de la Compagnie du Gaz qui, surpris sans doute dans leur travail par la rupture d'une conduite, avaient été asphyxiés subitement. Sans souci des risques que comportait l'aventure, ils furent plumeurs qui se penchèrent sur la fosse, cependant qu'en toute hâte, d'autres se précipitaient vers la [[caserne Saint-Georges]] pour alerter les pompiers.''
{{Citation|texte=''Vers 15 h. 30, les habitants du passage Bel-Air sont mis en émoi par des appels au secours. De tous les immeubles, les habitants du quartier accouraient vers l'extrémité du passage Bel-Air qui ouvre sur la [[rue Martenot]]. Là, une passante affolée montrait du doigt deux bouches qui s'ouvraient, béantes, au milieu de la chaussée, et par ces orifices, on voyait au fond d'une fosse bétonnée, profonde d'un mètre quatre-vingt environ, deux corps étendus l'un sur l'autre. Une forte odeur de gaz s'échappait de cette fosse. Les sauveteurs improvisés qui s'empressaient comprirent le danger. Les deux hommes dont les corps reposaient, inanimés sur le sol de la fosse, étaient des employés de la Compagnie du Gaz qui, surpris sans doute dans leur travail par la rupture d'une conduite, avaient été asphyxiés subitement. Sans souci des risques que comportait l'aventure, ils furent plumeurs qui se penchèrent sur la fosse, cependant qu'en toute hâte, d'autres se précipitaient vers la [[caserne Saint-Georges]] pour alerter les pompiers.''
''Quelques minutes plus tard, le sergent-major Guihard et le pompier-mécanicien Pierre Galle arrivaient sur les lieux. Prenant à peine le temps d'ajuster son masque, le sergent Guihard descendait dans la fosse. Quelques secondes et un premier corps était remonté à la surface quelques secondes encore, et ce fut le deuxième acte de cette tragédie.''
''Quelques minutes plus tard, le sergent-major Guihard et le pompier-mécanicien Pierre Galle arrivaient sur les lieux. Prenant à peine le temps d'ajuster son masque, le sergent Guihard descendait dans la fosse. Quelques secondes et un premier corps était remonté à la surface quelques secondes encore, et ce fut le deuxième acte de cette tragédie.''
''Le sergent Guihard qui, déjà, avait passé une corde sous le corps du second ouvrier, s'abattait soudain sur celui qu'il voulait sauver, atteint lui-même, malgré son masque, par les
''Le sergent Guihard qui, déjà, avait passé une corde sous le corps du second ouvrier, s'abattait soudain sur celui qu'il voulait sauver, atteint lui-même, malgré son masque, par les émanations de gaz. Les sauveteurs demeurés sur la chaussée se penchèrent encore sur ces deux hommes que menaçait la mort. L'un d'eux réussit à entourer une jambe de l'ouvrier qui fut ainsi hissé sur la chaussée. Restait le corps du sergent-major. On essayait déjà de le ceinturer à son tour lorsqu'une explosion retentit. En même temps, une gerbe de flammes s'échappait de la fosse, brûlant assez sérieusement quelques-uns des braves gens qui s'empressaient au secours des accidentés.''
émanations de gaz. Les sauveteurs demeurés sur la chaussée se penchèrent encore sur ces deux hommes que menaçait la mort. L'un d'eux réussit à entourer une jambe de l'ouvrier qui fut ainsi hissé
sur la chaussée. Restait le corps du sergent-major. On essayait déjà de le ceinturer à son tour lorsqu'une explosion retentit. En même temps, une gerbe de flammes s'échappait de la fosse, brûlant assez sérieusement quelques-uns des braves gens qui s'empressaient au secours des accidentés.''
''Dès lors, il fallait accepter l'inévitable. On essaya pourtant de lutter encore. Des services de la voirie, on fit venir un tombereau de sable qui fut déversé dans la fosse. Le feu continua de brûler. Le malheureux sergent, asphyxié par le gaz, écrasé par le sable, brûlé par les flammes, ne pouvait plus échapper à la mort.''
''Dès lors, il fallait accepter l'inévitable. On essaya pourtant de lutter encore. Des services de la voirie, on fit venir un tombereau de sable qui fut déversé dans la fosse. Le feu continua de brûler. Le malheureux sergent, asphyxié par le gaz, écrasé par le sable, brûlé par les flammes, ne pouvait plus échapper à la mort.''
''On conservait l'espoir de sauver les deux ouvriers pour le salut desquels le sergent s'était sacrifié. Leurs corps avaient été transportés à l'Hôtel-Dieu et. médecins et internes pratiquaient sur eux les tractions préconisées en pareil cas. Trois heures d'efforts généreux et de soins dévoués sont demeurés inutiles. Quelques minutes avant que ne fut dégagé le corps du sergent-major Guihard, nous apprenions que les deux ouvriers de la Compagnie avaient, eux aussi, succombé.''
''On conservait l'espoir de sauver les deux ouvriers pour le salut desquels le sergent s'était sacrifié. Leurs corps avaient été transportés à l'[[Hôtel-Dieu]] et médecins et internes pratiquaient sur eux les tractions préconisées en pareil cas. Trois heures d'efforts généreux et de soins dévoués sont demeurés inutiles. Quelques minutes avant que ne fut dégagé le corps du sergent-major Guihard, nous apprenions que les deux ouvriers de la Compagnie avaient, eux aussi, succombé.''
''La catastrophe du passage Bel-Air avait fait trois victimes.''
''La catastrophe du passage Bel-Air avait fait trois victimes.''
|auteur=L'Ouest-Eclair du 28 mars 1933|origine=Résumé de l'accident|collecteur=Manu35|date=2017}}
|auteur=L'Ouest-Eclair du 28 mars 1933|origine=Résumé de l'accident|collecteur=Manu35|date=2017}}
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|auteur=L'Ouest-Eclair du 4 octobre 1933|origine=L'hommage suprême de la ville de Rennes au sergent Joseph Guihard, victime du devoir|collecteur=Manu35|date=2017}}
|auteur=L'Ouest-Eclair du 4 octobre 1933|origine=L'hommage suprême de la ville de Rennes au sergent Joseph Guihard, victime du devoir|collecteur=Manu35|date=2017}}


Finalement, l'hommage de la ville est rendu à l'infortuné quelques semaines après l'accident. Le passage de Bel-Air fut débaptisé pour recevoir, par délibération de conseil municipal de la ville de Rennes du 16 juin 1933, le nom du sergent Joseph Guihard:
Finalement, l'hommage de la ville est rendu à l'infortuné quelques semaines après l'accident. Le passage de Bel-Air fut débaptisé pour recevoir, par délibération de conseil municipal de la ville de Rennes du 16 juin 1933, le nom du sergent Joseph Guihard :
{{Citation|texte=''Le Conseil Municipal se réunira en séance publique, à l'Hôtel de Ville, ce soir, 16 juin 1933, à 20 h. 30. Voici l'ordre du jour : [...]''
{{Citation|texte=''Le Conseil Municipal se réunira en séance publique, à l'Hôtel de Ville, ce soir, 16 juin 1933, à 20 h. 30. Voici l'ordre du jour : [...]''
''Hommage au sergent Guihard : dénomination du "Passage Sergent Guihard" au passage Belair.''
''Hommage au sergent Guihard : dénomination du "Passage Sergent Guihard" au passage Belair.''
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