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===Compte rendu=== | ===Compte rendu=== | ||
La commission Brutus | La commission {{w| Brutus Magnier}}, créée à Antrain en frimaire an II, dressa et publia un bilan de son activité en prairial an II. Il a été imprimé à Rennes, R. Vatar. 34 pages.<ref> (Cote L 39 des Archives d'Ille-et-Vilaine) </ref>. | ||
{{Citation|texte=COMPTE, que rendent, de leurs opérations, les Membres de la ci-devant Commission Militaire Révolutionnaire, séante à RENNES,<br />A toutes les Autorités constituées & Citoyens du Département d'Ille & Vilaine, | {{Citation|texte=COMPTE, que rendent, de leurs opérations, les Membres de la ci-devant Commission Militaire Révolutionnaire, séante à RENNES,<br />A toutes les Autorités constituées & Citoyens du Département d'Ille & Vilaine, | ||
à tous ceux qui composent les Armées de l'Ouest & et des Cotes de BREST réunies,<br />à la République entière.<br /> | à tous ceux qui composent les Armées de l'Ouest & et des Cotes de BREST réunies,<br />à la République entière.<br /> | ||
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Avec le même but et le même territoire, la Commission Brutus Magnier a beaucoup plus fait couler de sang à Rennes que la Commission Frey-Vaugeois, en raison de nombreuses condamnations de suspects de chouannerie dans quelques communes au sud de Rennes ou du secteur de Vitré, voire Fougères. | Avec le même but et le même territoire, la Commission Brutus Magnier a beaucoup plus fait couler de sang à Rennes que la Commission Frey-Vaugeois, en raison de nombreuses condamnations de suspects de chouannerie dans quelques communes au sud de Rennes ou du secteur de Vitré, voire Fougères. | ||
Cette commission n'était qu'une sorte de cour martiale ; elle devait donc suivre le quartier-général de l'armée ; elle devait aussi adresser aux généraux des rapports sur tous les faits venus à sa connaissance, par suite des dépositions de témoins ou autrement. Sa compétence s'étendait 1° aux militaires auxquels elle appliquait le code pénal militaire du 12 mai 1793 ; 2° aux chouans ou Vendéens faits prisonniers les armes à la main, ou faisant le métier d'espions ; 3° à toua les faits attentatoires à la liberté. On jugeait sans jurés, et la déposition de deux témoins ou le procès-verbal d'une autorité constituée suffisait pour établir la culpabilité. La commission pouvait en outre « mettre en état d'arrestation tous les particuliers qu'elle jugeait suspects, etc., et prendre toutes les mesures de sûreté générale propres à servir la patrie » De semblables pouvoirs, dont il était malaisé de tracer les limites, placés entre les mains d'hommes choisis pour l'exaltation de leurs opinions, devaient fatalement amener les exécutions sanglantes, les inutiles cruautés qui marquent cette époque. | Cette commission n'était qu'une sorte de cour martiale ; elle devait donc suivre le quartier-général de l'armée ; elle devait aussi adresser aux généraux des rapports sur tous les faits venus à sa connaissance, par suite des dépositions de témoins ou autrement. Sa compétence s'étendait 1° aux militaires auxquels elle appliquait le code pénal militaire du 12 mai 1793 ; 2° aux chouans ou Vendéens faits prisonniers les armes à la main, ou faisant le métier d'espions ; 3° à toua les faits attentatoires à la liberté. On jugeait sans jurés, et la déposition de deux témoins ou le procès-verbal d'une autorité constituée suffisait pour établir la culpabilité. La commission pouvait en outre « '''mettre en état d'arrestation tous les particuliers qu'elle jugeait suspects''', etc., et prendre toutes les mesures de sûreté générale propres à servir la patrie » De semblables pouvoirs, dont il était malaisé de tracer les limites, placés entre les mains d'hommes choisis pour l'exaltation de leurs opinions, devaient fatalement amener les exécutions sanglantes, les inutiles cruautés qui marquent cette époque. | ||
La Commission tenait deux séances par jour : l'une le matin à neuf heures, la seconde à six heures du soir ; chacune d'elles durait au moins trois heures, souvent cinq. Toutefois elle chômait les décadis et | La Commission tenait deux séances par jour : l'une le matin à neuf heures, la seconde à six heures du soir ; chacune d'elles durait au moins trois heures, souvent cinq. Toutefois elle chômait les décadis et les quintidis, à partir du 28 pluviôse. Dans l'intervalle, les juges interrogeaient les prisonniers, et l'un d'eux assistait aux exécutions qui suivaient presque immédiatement la sentence ; en marge du jugement il en était fait mention [Note : De cette activité fiévreuse, on comprend sans peine qu'il résulta parfois d'étranges confusions ; le 28 nivôse, par exemple, on se mit à juger des prisonniers qui avaient déjà passé devant un autre tribunal]. La guillotine, en permanence sur la place du Palais de Rennes <ref>[[Place du Parlement]]</ref> | ||
Parmi les guillotinés, on identifie pourtant qu'un seul habitant de Rennes : René Sebile, 33 ans, rebouteur d'os cassé à Rennes. Chouan, condamné à mort ainsi que cinq autres de communes au sud de Rennes (un âgé de 16 ans et demi, un autre de 18 ans). | Parmi les guillotinés, on identifie pourtant qu'un seul habitant de Rennes : René Sebile, 33 ans, rebouteur d'os cassé à Rennes. Chouan, condamné à mort ainsi que cinq autres de communes au sud de Rennes (un âgé de 16 ans et demi, un autre de 18 ans). | ||
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LE P. B. BRUTUS MAGNIER, président ; Scœvola, secrétaire-greffier. | LE P. B. BRUTUS MAGNIER, président ; Scœvola, secrétaire-greffier. | ||
Le 17 prairial (5 juin), peut-être sur la demande de la municipalité de Rennes, la commission est définitivement supprimée. Après une interruption du 19 floréal au 13 prairial (8 mai-1er juin), en cinq mois et demi , elle a tenu 253 séances, jugé 744 personnes (dont 258 militaires), prononcé 267 condamnations à mort. Sur l'ensemble des militaires, 169 ont été acquittés, 2 condamnés à mort, 41 aux fers, 46 à la prison. | |||
Victime de la réaction thermidorienne | |||
Arrêté à Rennes le 21 thermidor (8 août) comme agent de Robespierre et emprisonné à la tour Le Bât sous l'inculpation de dilapidation des fonds publics, d'abus d'autorité et d'intelligence avec les ennemis de la République11, Magnier est renvoyé le 15 brumaire an III (5 novembre 1794) devant le tribunal révolutionnaire de Paris. Conduit à cheval entre deux gendarmes, il comparaît le 6 ventôse (24 février 1795) devant le tribunal, qui l'acquitte et le renvoie au tribunal criminel d'Ille-et-Vilaine pour dilapidation des deniers publics. Sa carrière politique et militaire se poursuivit. | |||
==Notes et références== | ==Notes et références== |
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