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[[Fichier:Hospice_St-M%C3%A9en.png|250px|left|thumb|L'hospice de Saint-Méen, avant 1939. L'établissement ne s'est pas encore étendu vers le sud. (''Archives de Rennes 255FI96'')]] | [[Fichier:Hospice_St-M%C3%A9en.png|250px|left|thumb|L'hospice de Saint-Méen, avant 1939. L'établissement ne s'est pas encore étendu vers le sud. (''Archives de Rennes 255FI96'')]] | ||
[[Catégorie:Quartier 6 : Jeanne d'Arc – Longs Champs – Beaulieu]] [[Catégorie:Hôpital, clinique]] | [[Catégorie:Quartier 6 : Jeanne d'Arc – Longs Champs – Beaulieu]] [[Catégorie:Hôpital, clinique]] | ||
== D'abord pour les pélerins == | |||
Le 4 septembre [[1627]], [[Guillaume Régnier]], fils d'un conseiller au [[Parlement de Bretagne]], acquit au lieu dit ([[Le Tertre de Joué]]) à Rennes, divers bâtiments relevant de l'abbaye de Saint-Georges de Rennes (fondée en l'an 1000). Le pèlerinage à la fontaine du grand Saint-Méen, entre Gaêl et Montfort (à 10 lieues de Rennes) attirait beaucoup de fidèles atteints surtout aux mains de « maladies de peau lépreuses, purulentes et dartreuses », qui devaient s'y rendre à pied en demandant l'aumône ; certains passaient par Rennes et l'hôpital Saint-Yves ne suffisait plus à les abriter. Pour leur venir en aide, Guillaume Régnier, conseiller au Parlement, fonda en 1627 une chapellenie au ''Tertre de Joué'' dont son fils Guillaume devint le premier aumônier. En principe, les pèlerins n'y pouvaient séjourner qu'une nuit ou deux ; cette formule, qui reprenait l'idée de l'hôtellerie du Moyen Âge, était périmée. Bien des voyageurs étaient trop faibles pour repartir rapidement, leur séjour se prolongeait et certains même y mouraient, ainsi le ''petit Saint-Méen'' devint un hôpital. Il s'agrandit de plusieurs fermes aux alentours, et une chapelle fut construite en 1652. | Le 4 septembre [[1627]], [[Guillaume Régnier]], fils d'un conseiller au [[Parlement de Bretagne]], acquit au lieu dit ([[Le Tertre de Joué]]) à Rennes, divers bâtiments relevant de l'abbaye de Saint-Georges de Rennes (fondée en l'an 1000). Le pèlerinage à la fontaine du grand Saint-Méen, entre Gaêl et Montfort (à 10 lieues de Rennes) attirait beaucoup de fidèles atteints surtout aux mains de « maladies de peau lépreuses, purulentes et dartreuses », qui devaient s'y rendre à pied en demandant l'aumône ; certains passaient par Rennes et l'hôpital Saint-Yves ne suffisait plus à les abriter. Pour leur venir en aide, Guillaume Régnier, conseiller au Parlement, fonda en 1627 une chapellenie au ''Tertre de Joué'' dont son fils Guillaume devint le premier aumônier. En principe, les pèlerins n'y pouvaient séjourner qu'une nuit ou deux ; cette formule, qui reprenait l'idée de l'hôtellerie du Moyen Âge, était périmée. Bien des voyageurs étaient trop faibles pour repartir rapidement, leur séjour se prolongeait et certains même y mouraient, ainsi le ''petit Saint-Méen'' devint un hôpital. Il s'agrandit de plusieurs fermes aux alentours, et une chapelle fut construite en 1652. | ||
== Puis pour aliénés, vieillards, orphelins, et... nobles== | |||
L'hospice Saint-Méen connut des utilisations diverses. Des aliénés y | L'hospice Saint-Méen connut des utilisations diverses. Des aliénés y | ||
furent admis pour la première fois en 1725. Les Sœurs de Saint-Thomas de | furent admis pour la première fois en 1725. Les Sœurs de Saint-Thomas de | ||
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nobles remuants qui se trouvaient ici mieux que dans une | nobles remuants qui se trouvaient ici mieux que dans une | ||
prison car les conditions matérielles, déplorables pour la plupart, variaient selon le statut social et le montant d'une pension versée. Une garde était nécessaire, l'hospice devint aussi caserne... <ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969 </ref>. | prison car les conditions matérielles, déplorables pour la plupart, variaient selon le statut social et le montant d'une pension versée. Une garde était nécessaire, l'hospice devint aussi caserne... <ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969 </ref>. | ||
== Des conditions déplorables au 18e siècle== | |||
En 1728 les "baraques des fols" étaient en réalité des cellules avec des chaînes reliant les lits au sol. Cependant, en 1789, un courrier à l'administration des hôpitaux de Rennes dresse un tableau sinistre sur les conditions de vie : locaux manquant d'air, grabats sans châlit, dortoirs sales troublés par les cris émanant des cellules voisines, nourriture détestable ne correspondant pas aux montants des pensions versées. Des économies sur le dos de Saint-Méen avaient été faites en faveur des autres hôpitaux : l'Hôtel-Dieu, l'hôpital général et celui des incurables. | En 1728 les "baraques des fols" étaient en réalité des cellules avec des chaînes reliant les lits au sol. Cependant, en 1789, un courrier à l'administration des hôpitaux de Rennes dresse un tableau sinistre sur les conditions de vie : locaux manquant d'air, grabats sans châlit, dortoirs sales troublés par les cris émanant des cellules voisines, nourriture détestable ne correspondant pas aux montants des pensions versées. Des économies sur le dos de Saint-Méen avaient été faites en faveur des autres hôpitaux : l'Hôtel-Dieu, l'hôpital général et celui des incurables. | ||
Au 18e siècle furent édifiées trois modestes constructions, les | Au 18e siècle furent édifiées trois modestes constructions, les | ||
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L'hospice devint donc prison politique, vers le milieu du 18 e siècle <ref>''Le Vieux Rennes'', par P. Banéat.</ref>. | L'hospice devint donc prison politique, vers le milieu du 18 e siècle <ref>''Le Vieux Rennes'', par P. Banéat.</ref>. | ||
En [[1849]] le docteur hygièniste rennais Adolphe Toulmouche, <ref>[[rue Toulmouche]]</ref> observe : " A l'hospice Saint-Méen, qui renferme 285 lits, qui offre un mouvement annuel d'environ 450 à 500 malades, outre sa population fixe, la | == améliorées au 19e siècle == | ||
En [[1849]] le docteur hygièniste rennais Adolphe Toulmouche, <ref>[[rue Toulmouche]]</ref> observe : " A l'hospice Saint-Méen, qui renferme 285 lits, qui offre un mouvement annuel d'environ 450 à 500 malades, outre sa population fixe, la mor talité est de 0,50 en moyenne. Les teigneux et les galeux y figurent pour la forte partie. Quant aux aliénés, leur nombre est de 228 ou plus ou moins variable. Le local est vaste, bien aéré, hors de la ville ou à l'extrémité d'un faubourg, sur l'un des points les plus élevés." | |||
Le 1er janvier [[1852]] Saint-Méen est acquis par le département et prend le nom officiel « d'asile départemental des aliénés d'Ille-et-Vilaine ». À cette époque, l'asile se composait d'un ramassis de vieilles constructions, très mal disposées. | Le 1er janvier [[1852]] Saint-Méen est acquis par le département et prend le nom officiel « d'asile départemental des aliénés d'Ille-et-Vilaine ». À cette époque, l'asile se composait d'un ramassis de vieilles constructions, très mal disposées. | ||
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Les plans de restauration de l'Asile de Saint-Méen vont se succéder en [[1878]] puis en [[1887]]. Dans la deuxième moitié du siècle, les conceptions architecturales des hôpitaux iront vers une grande superficie d'occupation au sol, possibilité d'accueillir « 1200 à 2000 lits ». L'asile de Saint-Méen vit en autarcie avec ses services généraux qui lui donnent une autonomie notable de fonctionnement, l'hôpital de cette deuxième moitié du 19 e siècle est aussi qualifié de cité jardin, microcosme fermé, à l'image d'une société urbaine en réduction où la chapelle jouerait le rôle de l'église, la cuisine et la ferme celui du marché, l'administration celui de l'[[Hôtel de Ville]], l'hébergement celui de l'habitat et comprenant des places, parcs, etc. Le bâtiment fut en grande partie incendié en [[1903]]. | Les plans de restauration de l'Asile de Saint-Méen vont se succéder en [[1878]] puis en [[1887]]. Dans la deuxième moitié du siècle, les conceptions architecturales des hôpitaux iront vers une grande superficie d'occupation au sol, possibilité d'accueillir « 1200 à 2000 lits ». L'asile de Saint-Méen vit en autarcie avec ses services généraux qui lui donnent une autonomie notable de fonctionnement, l'hôpital de cette deuxième moitié du 19 e siècle est aussi qualifié de cité jardin, microcosme fermé, à l'image d'une société urbaine en réduction où la chapelle jouerait le rôle de l'église, la cuisine et la ferme celui du marché, l'administration celui de l'[[Hôtel de Ville]], l'hébergement celui de l'habitat et comprenant des places, parcs, etc. Le bâtiment fut en grande partie incendié en [[1903]]. | ||
== Bombardé et agrandi en centre hospitalier Guillaume-Régnier == | |||
Entre [[1920]] et [[1926]], c'est le terrain de la Motte au Duc qui sera choisi comme assise de deux pavillons pour recevoir les épileptiques, les idiots, etc. | Entre [[1920]] et [[1926]], c'est le terrain de la Motte au Duc qui sera choisi comme assise de deux pavillons pour recevoir les épileptiques, les idiots, etc. | ||
En [[1937]], un programme de rénovation est établi, pour parer aux urgences ; malheureusement la construction des cinq pavillons commencée avant le début de la guerre n'est pas achevée et ne le sera que fin [[1944]]. Entre temps des pavillons de l'Hôpital seront utilisés pour des centres de formation sportive des Allemands, des miliciens<ref>[[La Milice à Rennes]]</ref>. Sans doute faut-il voir là, ainsi que la proximité de la gare de triage, les raisons qui expliquent que l'Hôpital ait été une cible des bombardements du [[Bombardement du 17 juillet 1944|17 juillet]] et du 1er août 1944... Ils occasionnent de nombreux morts parmi les malades et le personnel, et détruisent des bâtiments importants<ref>''De l'aumonerie de Saint-Méen au centre hospitalier Guillaume-Régnier, 1627-1997, Regards sur un établissement''</ref>. | En [[1937]], un programme de rénovation est établi, pour parer aux urgences ; malheureusement la construction des cinq pavillons commencée avant le début de la guerre n'est pas achevée et ne le sera que fin [[1944]]. Entre temps des pavillons de l'Hôpital seront utilisés pour des centres de formation sportive des Allemands, des miliciens<ref>[[La Milice à Rennes]]</ref>. Sans doute faut-il voir là, ainsi que la proximité de la gare de triage, les raisons qui expliquent que l'Hôpital ait été une cible des bombardements du [[Bombardement du 17 juillet 1944|17 juillet]] et du 1er août 1944... Ils occasionnent de nombreux morts parmi les malades et le personnel, et détruisent des bâtiments importants<ref>''De l'aumonerie de Saint-Méen au centre hospitalier Guillaume-Régnier, 1627-1997, Regards sur un établissement''</ref>. | ||
Le [[bombardement du 17 juillet 1944]] par l'''US Air Force'' causa dégâts et victimes. Au sortir de la guerre, une partie des bâtiments neufs construits à proximité du [[boulevard de Strasbourg]] fut réquisitionnée pour servir de relogement aux Rennais sinistrés. Cet état de fait dura 10 ans jusqu'en [[1956]]. | Le [[bombardement du 17 juillet 1944]] par l'''US Air Force'' causa dégâts et victimes. Au sortir de la guerre, une partie des bâtiments neufs construits à proximité du [[boulevard de Strasbourg]] fut réquisitionnée pour servir de relogement aux Rennais sinistrés. Cet état de fait dura 10 ans jusqu'en [[1956]]. |
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