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« Maurice Schumann à Rennes sous le bombardement du 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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==== Des anomalies ====
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Les relations faites par Jean Marin<ref>Voir [[rue Jean Marin]]</ref> et les propos de Schumann cités par Jacques Cressard sont étranges. Si la soif du colonel ne l’est pas - car il faisait très chaud en cette matinée du 17 juin, et surtout à bord des wagons bondés – la mention de l’explosion d’une bombe derrière Schumann qui est avenue Janvier, touche la "gare de Rennes", expression qui concerne aussi bien des voies des triages que le bâtiment de la gare des voyageurs, « pulvérisant » le train britannique, et une tête lui arrivant dans les bras, n’est pas crédible s'il est alors sur l'avenue.
Les relations faites par Jean Marin<ref>Voir [[rue Jean Marin]]</ref> et les propos de Schumann cités par Jacques Cressard sont étranges. Si la soif du colonel ne l’est pas - car il faisait très chaud en cette matinée du 17 juin, et surtout à bord des wagons bondés – la mention de l’explosion d’une bombe derrière Schumann qu'il situe [[ avenue Janvier]], touche la "gare de Rennes", expression qui concerne aussi bien des voies des triages que le bâtiment de la gare des voyageurs, « pulvérisant » le train britannique, et une tête lui arrivant dans les bras, n’est pas crédible s'il est alors sur l'avenue.
[[Fichier:Jean_Marin_%C3%A0_rennes.png|200px|left|thumb|Jean Marin à Rennes, le 1er août 1944, derrière lui, Maurice Schumann]]
[[Fichier:Jean_Marin_%C3%A0_rennes.png|200px|left|thumb|Jean Marin à Rennes, le 1er août 1944, derrière lui, Maurice Schumann]]
En effet, le bâtiment de la gare de voyageurs n’a pas été touché par les bombes allemandes lâchées plus à l'est, sur le triage de la [[plaine de Baud]] et sur celui de [[Saint-Hélier]]. La gare de voyageurs n'a subi qu'un mitraillage des avions volant à basse altitude, constaté par des voyageurs se trouvant sur les quais de la gare. <ref>[[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages‎‎]] témoignage de François Choel, 7 ans en juin 1940 - Dr René Patay</ref> Incontestable est le témoignage du Dr René Patay, alors très impliqué à Rennes dans l'aide aux réfugiés, qui arrive du sud de Rennes, de La Massaye, par le [[boulevard Magenta]], accouru pour soigner de blessés amenés par des ambulances ensanglantées. Il constate que la gare de voyageurs est intacte.<ref> Mémoires d'un Français moyen, p 123. René Patay – 1974 </ref>. Les rapports de la SNCF sur les dégâts causés par le bombardement allemand n’en font pas état pour le bâtiment de la gare de Rennes. Quant à l’avenue Janvier, si impactée en 1944, elle ne l’a pas été du tout en 1940, hormis des bris de vitres comme ce fut le cas sur toute la ville de Rennes.
En effet, le bâtiment de la gare de voyageurs n’a pas été touché par les bombes allemandes lâchées plus à l'est, sur le triage de la [[plaine de Baud]] et sur celui de [[Saint-Hélier]]. La gare de voyageurs n'a subi qu'un mitraillage des avions volant à basse altitude, constaté par des voyageurs se trouvant sur les quais de la gare. <ref>[[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages‎‎]] témoignage de François Choel, 7 ans en juin 1940 - Dr René Patay</ref> Incontestable est le témoignage du Dr René Patay, alors très impliqué à Rennes dans l'aide aux réfugiés, qui arrive du sud de Rennes, de La Massaye, par le [[boulevard Magenta]], accouru pour soigner des blessés amenés par des ambulances ensanglantées. Il constate que la gare de voyageurs est intacte.<ref> Mémoires d'un Français moyen, p 123. René Patay – 1974 </ref>. Les rapports de la SNCF sur les dégâts causés par le bombardement allemand n’en font pas état pour le bâtiment de la gare de Rennes. Quant à l’avenue Janvier, si impactée en 1944, elle ne l’a pas été du tout en 1940, hormis des bris de vitres comme ce fut le cas sur toute la ville de Rennes.


Un train britannique, le moins éloigné, se trouvant à plus d'un kilomètre  à l'est de l'avenue Janvier, sur le triage de Saint-Hélier, il faut imaginer que Schumann aurait fait ce trajet à pied pour trouver un café ouvert, ce qui en aller-retour réalisé aurait constitué un parcours de 2 km. En supposant le parcours aller effectué par Schumann jusqu'à l'avenue Janvier, et même s'il est avéré que des débris parfois importants ont été soufflés à plusieurs centaines de mètres, on ne peut pas considérer plausible qu'une tête ait pu être projetée sur plus d'un kilomètre pour tomber avenue Janvier par-dessus des immeubles de plusieurs étages en rive est de l'avenue.
Un train britannique, le moins éloigné, se trouvant à plus d'un kilomètre  à l'est de l'avenue Janvier, sur le triage de Saint-Hélier, il faut imaginer que Schumann aurait fait ce trajet à pied pour trouver un café ouvert, ce qui en aller-retour réalisé aurait constitué un parcours de 2 km. En supposant le parcours aller effectué par Schumann jusqu'à l'avenue Janvier, et même s'il est avéré que des débris parfois importants ont été soufflés à plusieurs centaines de mètres, on ne peut pas considérer plausible qu'une tête ait pu être projetée sur plus d'un kilomètre pour tomber avenue Janvier par-dessus des immeubles de plusieurs étages en rive est de l'avenue.


Dès lors, le témoignage de Maurice Schumann apparaît inexplicable si celui-ci était avenue Janvier lors du bombardement. Pour ne pas le mettre en doute, il faut le situer à proximité d’un triage, celui de Saint-Hélier ou celui de la plaine de Baud, sur lesquels se trouvaient des trains de Britanniques, la recherche d’un « bistrot » pour satisfaire la soif du colonel, pouvant être imaginée dans des rues voisines des voies ferrées. Les voies de triage, sur lesquelles se trouvaient des trains de soldats britanniques et des trains d'artilleurs français, ne peuvent être confondues avec la gare de voyageurs et l'avenue Janvier. Trente ans après des faits, on peut constater que la mémoire restitue des souvenirs sujets à caution. Etienne Maignen, condisciple de Jacques Cressard au collège Saint-Vincent de Rennes, eut l'occasion de lui faire connaître ces observations sur le témoignage de Maurice Schumann, bien après la relation que le député en avait fait dans le journal ''Ouest-France''.
Dès lors, le témoignage de Maurice Schumann apparaît irréaliste si celui-ci était avenue Janvier lors du bombardement. Pour ne pas le mettre entièrement en doute, il faut le situer à proximité d’un triage, celui de Saint-Hélier ou celui de la plaine de Baud, sur lesquels se trouvaient des trains de Britanniques, la recherche d’un « bistrot » pour satisfaire la soif du colonel, pouvant être imaginée dans des rues voisines des voies ferrées. Les voies de triage, sur lesquelles se trouvaient des trains de soldats britanniques et des trains d'artilleurs français, ne peuvent être confondues avec la gare de voyageurs et l'avenue Janvier. Trente ans après des faits, on peut constater que la mémoire restitue des souvenirs sujets à caution. Etienne Maignen, condisciple de Jacques Cressard au collège Saint-Vincent de Rennes, eut l'occasion de lui faire connaître ces observations sur le témoignage de Maurice Schumann, bien après la relation que le député en avait fait dans le journal ''Ouest-France''.


===='''Etienne Maignen'''====
===='''Etienne Maignen'''====
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