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« 1912, un drame passionnel dans la bourgeoisie rennaise » : différence entre les versions

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Le 12 novembre, l'''Ouest-Eclair'' présente l'accusée : « À midi trente-cinq, l’accusée fait son entrée dans la salle entre deux gendarmes. Sensation et mouvements prolongés, dirait l’officiel, s’il s’agissait d’une séance à la chambre. Mais il n’en est rien. Nous devons être dans quelque réunion mondaine. Il y a une foule, une foule généralement distinguée : celle qui groupe toutes ces attentions ne manque pas d’allure. Elle est tout en noir. Sa voilette baissée ne dissimule guère un visage joli et impassible, que tout le monde observe curieusement. Une somptueuse jaquette de fourrure fait à quelques pas de nous l’admiration d’une dame et sans doute, plus loin, de toutes les dames ». Le journaliste de l’''Ouest-Éclair'' manifeste de la sympathie pour l’accusée : « Et on parle d’amour. Mme Leclair dit d’ailleurs ces choses-là avec une très jolie voix, très distinguée et paraît convaincue ».
Le 12 novembre, l'''Ouest-Eclair'' présente l'accusée : « À midi trente-cinq, l’accusée fait son entrée dans la salle entre deux gendarmes. Sensation et mouvements prolongés, dirait l’officiel, s’il s’agissait d’une séance à la chambre. Mais il n’en est rien. Nous devons être dans quelque réunion mondaine. Il y a une foule, une foule généralement distinguée : celle qui groupe toutes ces attentions ne manque pas d’allure. Elle est tout en noir. Sa voilette baissée ne dissimule guère un visage joli et impassible, que tout le monde observe curieusement. Une somptueuse jaquette de fourrure fait à quelques pas de nous l’admiration d’une dame et sans doute, plus loin, de toutes les dames ». Le journaliste de l’''Ouest-Éclair'' manifeste de la sympathie pour l’accusée : « Et on parle d’amour. Mme Leclair dit d’ailleurs ces choses-là avec une très jolie voix, très distinguée et paraît convaincue ».


Le procès dure trois jours. Berthe espérait l'acquittement comme l'avait obtenu {{w|Marguerite  Steinheil}}, quelque temps auparavant, dont l’affaire était plus complexe. Elle fut condamnée à cinq ans de travaux forcés, peine commuée en cinq ans d’emprisonnement et à 10 000 francs de dommages et intérêts. <ref> NB : environ 32 000 € </ref> Elle meurt en 1962.
Le procès dure trois jours. Berthe espérait l'acquittement comme l'avait obtenu {{w|Marguerite  Steinheil}}, quelque temps auparavant, dont l’affaire était plus complexe. Elle fut condamnée à cinq ans de travaux forcés, peine commuée en cinq ans d’emprisonnement et à 10 000 francs de dommages et intérêts. <ref> NB : environ 32 000 €. Une bicyclette coûte 100 F., abonnement annuel au journal : 90 F. salaire mensuel d'un chauffeur mécanicien : 100 F. </ref> Elle meurt en 1962.


Ce crime, qui défraya la chronique rennaise pendant plusieurs mois, avait bien des ingrédients piquants : l’auteur de l’homicide, une femme, et une bourgeoise de surcroît, avec des motivations sentimentales et sexuelles, de quoi susciter l’intérêt de la ville de province et de sa presse locale dans un registre émotionnel contenu : la passion dans les limites tolérables, si toutefois on considère tolérable d'assassiner son prochain<ref>''Un crime passionnel dans la bourgeoisie provinciale à la Belle Époque : l’affaire Berthe Leclair'', par Jean-François Tanguy. Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest. 116-1 P.U.R. p. 101 à 114- 2009</ref>.
Ce crime, qui défraya la chronique rennaise pendant plusieurs mois, avait bien des ingrédients piquants : l’auteur de l’homicide, une femme, et une bourgeoise de surcroît, avec des motivations sentimentales et sexuelles, de quoi susciter l’intérêt de la ville de province et de sa presse locale dans un registre émotionnel contenu : la passion dans les limites tolérables, si toutefois on considère tolérable d'assassiner son prochain<ref>''Un crime passionnel dans la bourgeoisie provinciale à la Belle Époque : l’affaire Berthe Leclair'', par Jean-François Tanguy. Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest. 116-1 P.U.R. p. 101 à 114- 2009</ref>.


===Références===
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